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Beaux-arts, musées et expositions

  • Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’art sans jamais oser le demander

    À quelques semaines des fêtes, voilà un livre qui mériterait amplement de figurer dans les emplettes du Père Noël.

    Ce sont les éditions Larousse qui proposent 500 Chefs d'œuvre à la loupe, un passionnant et précieux panorama de l’histoire de l’art, allant des premières créations préhistoriques (La dame de Willendorf, La salle des Taureaux de Lascaux) aux artistes les plus contemporains, certains encore vivants, que ce soit l’Anglais Franck Bowling et ses larges coulures de peintures vives, le Ghanéen El Anatsui et ses créations mixtes ou le célébrissime et néanmoins mystérieux Banksy, présent avec sa Jeune fille au ballon qui avait fait le buzz lors d’une récente vente aux enchère.

    On sera gréé aux auteurs des chroniques présentes dans l’ouvrage d’avoir fait preuve d’esprit synthétique et d’efficacité dans la présentation des plus grands chefs d’œuvres de l’histoire de l’art. La peinture est archi-dominante dans ce beau livre généreux.

    Les auteurs ont voulu, en une seule page et parfois deux (pas plus), expliquer les principales caractéristiques de créations aussi remarquables que La jeune fille à la perle de Vermeer, La Naissance de Vénus de Botticelli, Les Nymphéas de Monet ou Guernica de Picasso. On imagine le choix cornélien des auteurs et autrices devant choisir souvent une seule œuvre, voire deux, rarement plus, dans le parcours de génies incontournables.

    L’objectif est de mettre en avant des secrets de compositions ou des détails que l’on n’imagine souvent pas. Beaucoup connaissent la révolution du sfumato chez Léonard de Vinci. On découvrira aussi le fascinant double portrait des époux Arnolfini de Van Eyck pour ses perspectives et les subtilités des traits. Raphaël est également mis à l’honneur dans plusieurs tableaux, dont la riche scène de L’École d’Athènes, moderne avant l’heure. Pour un tel ouvrage, l’observation des natures mortes (Zurbaran, Clara Peeters ou Giovanna Garzoni) est un vrai plaisir, grâce au rendu des photographies. Le livre ne laisse pas de côté l’abstraction et sait expliquer avec pertinence l’intrusion de visions modernes dans l’art.

    On fondera complètement à la vue de La Jeune fille dansant, un bronze indien datant d’il y a plus de 4 000 ans

    Par ailleurs, des doubles pages thématiques sont consacrées au paysage, aux nus, aux autoportraits, à l’art religieux ou encore à la peinture d’histoire.

    Mais là où l’ouvrage est un vrai plus c’est lorsqu'il met en avant d'e œuvres peu connues, dans des régions du monde autres que l'Europe ou les Etats-Unis (Afrique, Océanie, Asie et Amérique précolombienne) et d’artistes femmes laissées pendant des siècles dans l’ombre. On fondera complètement à la vue de La Jeune fille dansant, un bronze indien datant d’il y a plus de 4 000 ans. On découvrira des artistes féminines mises à l’honneur, que ce soit la Chinoise Guan Daosheng au XIVe siècle, Catharina von Hemessen durant La Renaissance ou encore l’impressionniste Eva Gonzalès (le superbe Jeune Fille au réveil). Impossible non plus de ne pas évoquer un incroyable médaillon de l’artiste Gluck (on ne parle pas ici du compositeur), se représentant de profil avec Nesta Obermer (1936). Une vraie déclaration d’un amour interdit et un cri de revendication. En proposant ce superbe livre, Larousse revient à ses classiques autant qu’il contribue à dépoussiérer l’histoire de l’art.    

    500 chefs œuvres à la loupe, trad. Caroline Abolivier et Laetitia Agostino, éd. Larousse, 2025, 480 p.
    https://www.editions-larousse.fr/livre/500-chefs-doeuvre-la-loupe-9782036083554

    Voir aussi : "Le peintre qui aimait les femmes"

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  • Le peintre qui aimait les femmes

    Le peintre John Singer Sargent est largement méconnu en France. Voilà pourquoi le livre de l’historienne d’art Sandrine Andrews tombe à pic (Sandrine Andrews, John Singer Sargent, éd. Larousse), tout comme l’exposition qui est consacré à Sargent au Musée d’Orsay jusqu’en janvier 2026. Mais qui est donc ce peintre dont la notoriété aux États-Unis a été et reste encore aujourd’hui exceptionnelle, mais qui est pourtant si discret par chez nous ? Pour le savoir, Sandrine Andrews propose une découverte passionnante d’un homme que l’on compare à Whistler pour sa célébrité comme pour son apport esthétique.

    Il convient de rappeler tout d’abord que nous fêtons cette année le centième anniversaire de la mort du peintre, né en 1856. Ses jeunes années de formation sont d’autant plus marquées par la révolution impressionniste que le garçon, né et élevé dans une famille bourgeoise et éduquée (son père est chirurgien et sa mère une musicienne et aquarelliste), voyage fréquemment en Europe – il est d’ailleurs né à Florence. Ses talents sont précoces. En atteste un croquis bluffant de vues montagneuses alors qu’il n’a que 14 ans.

    Sargent fait ses gammes en Italie, comme le montre le magnifique portrait de Rosina Ferrara (Portrait d’une fille de Capri). Cette petite huile sur carton, exposée à Denver, n’est que le premier exemple de ce qui va faire la notoriété du peintre : les portraits, et notamment des portraits de femmes : El Jaleo, La dame à la rose et surtout le stupéfiant et saisissant portait de Madame X (ou Madame Gautreau).

    En Europe, c’est à Paris que le jeune homme s’arrête. Il découvre Le Louvre, côtoie le milieu culturel de la capitale (que l’on pense à Gabriel Fauré qu’il portraitise avec succès), se ballade au jardins du Luxembourg et fréquente les concerts de l’Orchestre Pasdeloup. Il côtoie aussi ses homologues français, dont son ami Claude Monet. 

    Madame X

    D’où vient alors la désaffection chez nous de ce peintre à la fois élégant et sensible ? Peut-être, justement, à ce portrait de Madame X, injustement boudé et moqué lors de sa présentation. Sargent choisit de préférer d’autres horizons : l’Italie, donc, mais aussi l’Espagne (Marie Bulloz Pailleron), le Maroc (Fumée d’ambre), avant une escale en Angleterre. Là, sa peinture subtile se prête parfaitement bien aux scènes de jardins et de genres. Son talent dans le portrait se trouve en plus confirmé (l’étonnant et préraphaélite portrait de l’artiste Ellen Terry en Lady Macbeth). Puis, enfin, les États-Unis où, définitivement, la notoriété de Sargent dans les portraits explose, au point qu’il se plaint de trop en faire. La dernière étape, qui n’est pas la moins étonnante, est son choix de revenir en Europe en pleine Première Guerre Mondiale afin de croquer et de témoigner des ravages du conflit. Il meurt quelques années plus tard, auréolé d’un prestige incroyable – aux États-Unis…    

    Cet ouvrage de Sandrine Andrews est une formidable découverte d’un peintre oublié dans nos latitudes. Un livre richement illustré qui ne pourra que compléter une visite de l’exposition que lui consacre Orsay. 

    Sandrine Andrews, John Singer Sargent, éd. Larousse, 2025, 128 p.
    https://www.editions-larousse.fr/livre/sargent-9782036083684
    https://sandrineandrews.com
    https://www.musee-orsay.fr/fr/agenda/expositions/john-singer-sargent-eblouir-paris
    Exposition au musée d’Osay, Sargent : Les années parisiennes (1874-1884),
    du 23 septembre 2025 au 11 janvier 2026.

    Voir aussi : "Pop-up et arty pop"

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  • Gilles Bensimon invité chez Oana Ivan

    Parlons de la galerie Oana Ivan Gallery. Située au 93 rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, cet écrin tourné vers l’art, a ouvert ses portes en janvier de cette année. Après une première exposition autour de l’artiste visionnaire Peter Knapp, c’est sur le photographe Gilles Bensimon qui a les honneurs de la galerie parisienne. Il ne reste que quelques jours pour la découvrir.

    Gilles Bensimon reste une figure marquante du magazine Elle. Il a lancé l’édition américaine en 1985, avant d’en devenir le directeur créatif. Il a photographié toutes les icônes de son époque : Linda Evangelista, Naomi Campbell, Cindy Crawford, Madonna, Charlize Theron ou Gisele Bündchen.

    Photographe des femmes, mais surtout pour les femmes

    Photographe des femmes, mais surtout pour les femmes, il a libéré l’image du corps féminin sans jamais en faire un objet. Il a profondément réinventé la façon de photographier la femme : ni icône figée ni simple muse, mais partenaire d’une vision créative. Son œuvre est une ode à l’allure, à l’intimité, à l’instant.

    "Ce sont les femmes qui m'ont tout donné", dit-il. Pour lui, un portrait doit être une découverte, garder une part d’ombre. Son ambition : faire "des photos hors du temps, mais qui disent aussi quelque chose de l’instant". Une quête qu’il poursuit avec une exigence sans relâche, souvent teintée de doute : "Je ne suis jamais entièrement satisfait de mes photos". C’est peut-être cette insatisfaction qui le pousse à aller toujours plus loin, à photographier encore, à ne jamais s’arrêter. Lorsqu’on lui demande quelle est sa photo préférée, il répond : "C’est celle que je ferai demain".

    Exposition "Gilles Bensimon", du 12 septembre AU 8 novembre 2025
    O.I, Oana Ivan Gallery
    93, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris
    https://www.galleryoanaivan.com

    Voir aussi : "La Micro-Folie arrive dans l'Agglomération Montargoise !"

    © Gilles Bensimon - Sara Sampaio

     
     
     
     
     
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  • La Micro-Folie arrive dans l'Agglomération Montargoise !

    La Micro-Folie de l’Agglomération Montargoise ouvre ses portes lors d’une journée festive le samedi 5 juillet 2025 de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 18 heures. Accès libre à l’arrière du musée Girodet, par le parc Durzy.

    Au programme de cette journée : des ateliers pour toute la famille, de la musique, du théâtre d’improvisation et des visites libres du musée virtuel. Le tout, gratuitement ! La Micro-Folie restera dans le bâtiment du musée Girodet pendant plusieurs mois avant de se déplacer sur tout le territoire de l’Agglomération Montargoise Et rives du loing.

    Le réseau Micro-Folie permet de rendre la culture accessible à tous en réunissant plusieurs milliers de chefs-d’œuvre de nombreuses institutions et musées régionaux, nationaux et internationaux.

    Chaque Micro-Folie dispose d’une collection de plus de 5 000 œuvres, en constante évolution. Chefs d’œuvres artistiques, créations remarquables, archives sportives, spectacles vivants ou encore documentaires, dans une très haute qualité de définition, sont présentés au public sur grand écran et tablettes numériques, mais aussi grâce à des casques de réalité virtuelle. 
    Découverte libre, visites virtuelles, ateliers, jeux, livres et mallettes pédagogiques complètent le dispositif pour accompagner au mieux les visiteurs dans leurs découvertes.

    Le projet Micro-Folie est un dispositif culturel porté par le ministère de la Culture et coordonné par La Villette en lien avec 12 établissements nationaux fondateurs. L’Agglomération Montargoise Et rives du loing le propose aujourd’hui sur son territoire, avec le soutien de l’État, du Département du Loiret et de la DRAC.

    S’il n’est pas toujours possible d’aller vers les musées, pourquoi les musées ne se déplaceraient-ils pas vers le public ?  

    Dès cet été, la Micro-Folie de l’Agglomération Montargoise démarrera ses activités au musée Girodet avant de se déplacer sur tout le territoire de l’Agglomération Montargoise Et rives du loing, au plus près des habitants.

    Micro-Folie de l'Agglomération Montargoise
    Journée d'ouverture le samedi 5 juillet 2025 10H-12H et 14H-18H
    Musée Girodet
    https://www.musee-girodet.fr
    https://www.lavillette.com/micro-folie

    Voir aussi : "Prendre son temps, est-ce le perdre ?"

    © Nicolas Krief

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  • Richard Rasa et ses animaux

    Nous avions parlé de l’exposition de Richard Rasa à Amilly autour des animaux sauvages, en danger de mort dans une planète tournant décidément très mal.

    Le peintre, dessinateur et écrivain propose, dans la continuité de cet événement, un catalogue de ses plus belles œuvres animalières qu’il complète de textes, des poèmes qui sont autant de messages pour nous.  

    Quoi de mieux que la couleur, la beauté et les mots pour rendre efficace les alertes ? Surtout si le lanceur est un manchot. 

    Richard Rasa, Les cris et les maux du manchot voyageur, 2025, 50 p.
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100080681393987
    https://www.ritchi-rasa.com
    https://www.instagram.com/ritchi.rasa

    Voir aussi : "Âme-ni-maux"

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  • Âme-ni-maux

    Dessinateur, romancier (Échos originels, éd. Le Lac aux Fées) mais aussi peintre, Richard Rasa propose en ce moment et jusqu’au 20 avril à la Maison Saint-Loup d’Amilly (Loiret) sa première exposition, "AniMAUX".

    Dans un espace lumineux et aéré, c’est tout un bestiaire que l’artiste met en scène : pingouins, loups, ours, perroquets, koalas ou baleines se côtoient sur fonds de paysages sauvages ou exotiques.

    L’homme est absent mais paradoxalement omniprésent aussi, tant ces peintures et dessins évoquent les affronts que nous leur faisons subir. On peut parler d’Arche de Noé dans cette cohabitation sur fond de menaces qui s’appellent déluges, pollutions, réchauffement climatique, destructions de milieux naturels, urbanisations galopantes, augmentation du CO2… et apocalypse des animaux.

    Pas de discours lénifiants, d’images démonstratives mais une exposition colorée et joyeuse. Tristement joyeuse.  La luxuriance des 45 œuvres proposées (45, comme le numéro du Département qui l’accueil, "mais c’est une coïncidence", précise Richard Rasa avec malice) fait mêler peinture occidentale, influences africaines avec ces couleurs chamarrées et même ligne claire de l’école belge de bande dessinée. 

    Le peintre n’a pas oublié de rappeler l’extermination des dodos

    Les animaux exotiques – chats, chiens et animaux domestiqués sont volontairement exclus du bestiaire – s’observent pacifiquement, s’ébrouent, discutent entre eux et parfois même attendent une sombre menace à l’instar de cet ours polaire juché sur un fragile bout de banquise. Le peintre n’a pas oublié de rappeler l’extermination des dodos, une espèce animale de l’Île Maurice disparue à la fin du XVIIe siècle (Dodo’s Dream). Grandes acryliques aux couleurs chatoyantes et tableaux en noir et blanc montrent ces magnifiques et fascinants animaux en danger.

    Dessinateur de BD, Richard Rasa sait utiliser des cases et des bulles – muettes – pour montrer ces êtres vivants malades, sur une planète où leur espace se rétrécit de jour en jour. On sent ces ours, ces perroquets décidément très bavards  ou ces guépards comme prisonniers dans les tableaux exposés à Amilly. Ils nous observent, nous parlent et nous alertent avec un mélange de douceur, de fragilité mais aussi de crainte et d’espoir. 
    Grâce à Richard Rasa, les animaux ont plus que la parole : ils ont une âme.  

    "AniMAUX", exposition de Richard Rasa
    Maison Saint-Loup, Place de Nordwalde, Amilly,
    5-20 avril 2025, les week-ends de 14H à 18H

    https://www.amilly.com/agenda/exposition-richard-rasa-animaux-resilients-planetaires
    https://www.facebook.com/profile.php?id=100080681393987
    https://www.ritchi-rasa.com
    https://www.instagram.com/ritchi.rasa
    ritchi@rdvsurmars.com

    Voir aussi : "CODE quantum"
    "Tout l’univers de Ritchi"

    © Richard Rasa

     
     
     
     
     
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  • Made in Japan à Orléans

    Cette année, la Foire Orléans est placée sous le signe du Japon. Une idée bienvenue, tant le Pays du Soleil Levant a le vent en poupe dans notre pays.

    Cette nouvelle édition se construira autour de trois axes majeurs : des espaces thématiques innovants, une immersion dans la culture japonaise et des partenariats renforcés avec les acteurs locaux.

    Du 21 mars jusqu’au 30 mars, au Co’Met, la Foire orléanaise se parera donc de kimonos pour proposer immersion 1400 m² d’exposition : culture, art, animations, architectures, jardins et bien sûr mangas seront au rendez-vous. Mieux, le Co’Met proposera un voyage immersif dans quartier de Kyoto, capitale impériale du Japon avant que le pays ne décide, au milieu du XIXe siècle, de s’ouvrir au reste du monde et d’établir le centre du pouvoir à Tokyo, un port par lequel afflueront les idées et les technologies de l’Occident.

    La Foire d’Orléans proposera également un Jardin, intérieur et extérieur, de 400 m², avec une foire aux plantes le premier week-end (22 et 23 mars).

    En dehors de ce voyage nippon,  d’autres pôles seront proposés – Pôle Mieux Vivre et S’informer, La Rue des Commerçants du Centre-Ville, Pôle Tourisme, Pôle Innovations – contribuant, avec plus de 200 stands, à faire de cette Foire d’Orléans a plus grande boutique éphémère de la région.

    Foire d’Orléans 2025, CO’Met, du vendredi 21 au lundi 30 mars 2025
    https://www.foirexpo-orleans.fr
    https://www.facebook.com/gl.orleansevents/?locale=fr_FR
    https://www.instagram.com/gl.orleansevents

    Voir aussi : "Les Soignantes à Olivet"

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  • Contre Mike Diana

    Si Mike Diana est entré dans l’histoire de l’art et de la justice c’est en raison d’un procès singulier survenu il y a un peu plus de 30 ans. Nous sommes en mars 1994 en Floride, dans le comté de Pinellas. Mike Diana a à peine 25 ans et produit une série de dessins et de BD pour plusieurs fanzines confidentiels, dont la revue Boiled Angel ("Ange bouilli" en français) qui peine à dépasser quelques dizaines de lecteurs. Une production underground amenée à tomber dans l’oubli sans un policier trouvant des liens entre des dessins de ce fanzine et des meurtres particulièrement horribles dans la région.  

    Finalement, le procureur de l’époque retient la plainte d’obscénité, une première dans un pays libéral comme les États-Unis, premier producteur en outre de matériaux pornographiques.

    Dans Disgrâce en Amérique, paru aux éd. White Rabbit Prod, Pierre Dourthe revient sur cette affaire hors-norme et sur les 10 ans de la production de Mike Diana, entre 1988 et 1997. ajoutons que l’artiste est toujours en activité aujourd’hui.

    La monographie s’intéresse à l'artiste américain underground grâce à de nombreuses illustrations et planches à ne pas mettre entre toutes les mains. L’art de Mike Diana est en effet volontairement provocatrice et ne s’empêche aucun interdit. Sexe, violence, tortures, mutilations et toutes les perversités possibles et imaginables constituent cet univers singulier. Le dessin est "rudimentaire" comme le précise Pierre Dourthe. La facture du dessin est naïve, les traits réduits à leur plus simple expression et les décors quasi inexistants. 

    À ne pas mettre entre toutes les mains

    Le grotesque le dispute au morbide et les personnages apparaissent comme des caricatures soumises à toutes les perversités. La religion – le christianisme en l’occurrence – en prend pour son grade, avec ses symboles détournés. Monstres, extra-terrestres et animaux viennent compléter ce bestiaire parfois difficilement supportable.

    Le procès en valait-il cependant la chandelle ? C’est là que la question se pose de manière pertinente. Au début des années 90, Mike Diana est un adolescent inconnu proposant ses œuvres à des magazines confidentiels, parfois photocopiés et agrafés sommairement – maintenant des objets culturels à la valeur marchande certaine. Cependant, l’Amérique traditionnelle et puritaine est bien décidée à ne pas laisser passer ce qui ressemble à une série de créations qu’elle considère comme obscène.

    Pierre Dourthe s’interroge longuement sur la question à la fois du jugement moral et de l’utilité sociale d’un tel procès. "Que fait le dessin de Mike Diana ?" se demande-t-il. La brutalité des crimes, leur gratuité, leur absence de justification et, plus que tout, leurs violences sans limite font dire que l’artiste fait de la dérision et de la raillerie le cœur de son œuvre. Le lecteur aura d’ailleurs en-tête la participation à un projet postérieur, celui d’un jeu de société, The Rape Game! Ce faisant, Mike Diana se pose en pourfendeur de la morale traditionnelle, ce que les accusateurs de l’artiste ne pouvaient ou ne voulaient pas admettre. Pire pour eux, c’est aussi aux rituels et aux institutions chrétiennes que s’attaque le dessinateur dans plusieurs créations.

    Pierre Dourthe souligne, tout comme Nicolas Le Bault dans la préface, que le premier amendement de la constitution américaine sur la liberté d’expression ne pouvait protéger Mike Diana des foudres de la censure. Au final, les outrances de Mike Diana n’ont pas été freinées par la décision judiciaire de 1994, loin s’en faut. Pour autant sa condamnation interroge sur la notion d’œuvre d’art, sur la place de la morale, sur la capacité d’une cour de justice de rendre des décisions esthétiques et, plus généralement sur la notion de liberté d’expression. Il est au final frappant que de telles questions ont été posées à cause de fanzines confidentielles qui auraient très bien pu rester complètement oubliés.  

    Pierre Dourthe, Disgrâce en Amérique, Dix ans de l'art de Mike Diana (1988-1997),
    éd. White Rabbit Prod, 2024, 176 p.

    https://www.whiterabbitprod.com/product/pierre-dourthe-mike-diana-disgrace-in-america
    https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=955285119971830&id=100064710515208
    https://www.instagram.com/mikedianaboiled
    https://mikedianacomix.com

    Voir aussi : "Rêves violents"
    "Visages de la peur"
    "Au-delà du miroir"

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