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la femme

  • Je m'en irai à Guéthary

    Étrange et magnétique projet musical que ce Guéthary, album en forme de mélange thématique, autour de la ville basque d’où vient le pianiste Aurèle Marthan. Le musicien y a même créé un festival.  

    À la première écoute, il est impossible de voir le point commun qui relie des artistes aussi différents que Camille Saint-Saëns ("Le Carnaval des Animaux"), Philip Glass, François Couperin (la pièce pour clavecin "La Basque"), les Eagles ("Hotel California") ou le groupe pop français La Femme ("Sur la planche"). Voilà un choix éclectique pour ce répertoire qui a tout pour décontenancer l’auditeur. Le résultat est pourtant un opus cohérent et envoûtant.

    Guéthary est un voyage géographique et musical dans cette petite ville de la côte basque située non loin de Biarritz. Le pianiste en fait un album fait de sensations et d’impressions aux mille teintes. Aurèle Marthan impose lui-même la signature et la marque de cet opus avec une de ses compositions. Le bien nommé morceau "Guéthary" se veut une déambulation magique dans son pays, non sans des teintes raveliennes. Ravel, justement, a une place de choix. Le natif de Ciboure, à quelques encablures de la modeste cité balnéaire, est présent grâce à son "Concerto en sol M.83". Aurèle Marthan exprime dans son interprétation la puissance maritime et les contrastes envoûtants. 

    Les familiers de cette région de la côte basque ont une place de choix dans l’album

    Les familiers de cette région de la côte basque ont une place de choix dans l’album, à l’image de l’Espagnol Esteban Sánchez Herrero ("Recuerdos de viaje"). Citons aussi Alberto Iglesias et son "O Night Divine", d’après la bande originale du film de Luca Guadagnino (O Night Divine) mais aussi l’hispanique "Piano Bar y coro infantil" tiré d’une autre BO, celle de Dolor y Gloria de Pedro Almodóvar. Pablo de Sarasate, originaire de Pamplune a tout autant sa place, lui qui a posé ses bagages dans le Pays Basque français. Aurèle Marthan propose une délicate version de sa "Prière et berceuse, Op. 17".  

    Igor Stravinsky s’est exilé à Biarritz entre 1921 et 1924, d’où sa présence avec la "Danse russe" tirée de Petrushka, qu’il écrivit en partie là-bas. Rameau connaissait bien lui aussi cette région et sans doute a-t-il déambulé dans Guéthary. Le jeune pianiste ne l’oublie pas et propose le formidable extrait de la suite n° 14 "Les Sauvages".

    Un vent océanique et atlantique souffle sur ce très bel album qui emballera autant les amateurs de classique que les autres, à l’image des inratables versions d’"Hotel California" des Eagles et leurs plages océaniques? Parlons enfin du tube pop "Sur la planche" de La Femme. Un groupe dont les deux membres fondateurs sont originaire de Biarritz – bien entendu. 

    Aurèle Marthan, Guéthary, Alpha Classics, 2022
    http://www.aurelemarthan.com
    https://www.facebook.com/FestivalClassicAGuethary

    Voir aussi : "Klaudia Kudelko, à la bonne heure"

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  • Clara Luciani, La Femme libérée

    J’étais curieux de découvrir Sainte Victoire, le premier album de Clara Luciani, l’ex soliste de La Femme. Présenté comme un opus qui ferait date, allions nous retrouver cette électro-pop fiévreuse et sophistiquée du groupe récompensé il y a quatre ans aux Victoires de la Musique ?

    Oui et non. À la faveur de son premier album, Clara Luciani s’est complètement libérée pour livrer une œuvre moins électro que pop et chanson française, écrite à la perfection : dit autrement, un magnifique bijou.

    Sainte Victoire est une pépite riche d’inventions musicales comme d’univers personnels. Il commence par une ode au combat d’une femme combative dans un monde dur : "Et toi / Qu’est-ce que tu regardes / T’as jamais une femme / Qui se bat / Suis moi / Dans la ville blafarde / Et je te montrerait comme je mords / Comme j’aboie / Prends garde / Sous mon sein la grenade" (La Grenade). De même, dans Drôle d’Époque, Clara Luciani se met à nu autant qu’elle confie à son public ses interrogations sur la manière d’être femme aujourd’hui : "Qu'est-ce qu'on va faire de toi ? / Tu marches même pas droit / Tu à l'allure de ton père / Les cheveux en arrière / T’as pas l'air, t’as pas l'air, t’as pas l'air d’une femme / D’une femme / Où sont passés tes seins / Ta cambrure de félins ? / Tantôt mère nourricière / Tantôt putain vulgaire / Conduis toi, conduis toi, conduis toi comme une femme… / Moi j'ai pas l’étoffe, pas les épaules, pas les épaules / Pour être une femme de mon époque / On vit vraiment une drôle d'époque." Si, ici, une guitare accompagne la voix délicate de Clara Luciani, là c’est un piano qui appuie le bouleversant, et tout aussi personnel, chant d’adieu, Dors : "Dors, dors / Il n’y a rien à voir ici / Rien à regretter / Dors, dors / Je viendrai bientôt auprès de toi me coucher."

    Dans une toute autre veine, les fans de Metronomy retrouverons une reprise de The Bay que Clara Luciani propose dans une adaptation française à la fois fidèle à l’originale – joyeuse, tropicale et électrique – et beaucoup plus convaincante, moins minimaliste et surtout d’une très grande classe : "Bienvenue sur la baie / On est si bien sur la baie / Les femmes sont nues / Les hommes aussi / Rien à se cacher / Rien à se cacher / Et le jus de fruits / Entre leurs doigts / Vient se glisser" (La Baie).

    L'influence de Françoise Hardy est flagrante

    La pop de l'ex La Femme est matinée de rock (le rythmé et fiévreux Comme toi) mais aussi de pop folk dans laquelle l’influence de Françoise Hardy est flagrante. On pense bien sûr à Monstre d’amour qui était aussi le titre du premier EP de Clara Luciani, sorti l'an dernier. Ce titre, l’un des meilleurs de son album, semble faire la fusion entre l’électro-rock et les sixties, avec cette noirceur et cette mélancolie d’une élégance rare, et qui est aussi un hommage à Gainsbourg et à L'Amour monstre de Pauwels : "C'est comme si j'étais devenu un monstre d'amour / Mes jambes flanchent, mon cœur est lourd / Je finirai par l'étouffer dans tout ce velours / J'ai beau hurler mes cris sont sourds / Dis moi, dis moi pourquoi je sombre / Dans des eaux, dans des ombres / Dans lesquelles je me noie."

    Clara Luciani offre avec Les Fleurs un exemple de titre aussi délicat et subtil qu’une pétale de rose. Cette chanson est un hymne à la simplicité autant qu’une introspection sur la difficulté d’exister : "Quand tout me lasse / Quand tout est dégueulasse / Quand rien ne vaut la peine / Pas même moi / Je pense aux fleurs / Qui sont parfaites / Qui n'ont pas d'autre rôle que de l'être" (Les Fleurs).

    La chanteuse sait aussi jouer de l’humour et de l’autodérision dans On ne meurt pas d’amour ("Je suis rouillée jusqu’à l’os / Faut changer les rouages / Ou jeter à la casse mon appareillage") ou dans ce bilan caustique d’une rupture sentimentale qu'est La dernière Fois ("Prends une photo de moi / photocopie-la trois fois / Encadre-la au-dessus de ton piano droit / Entre tes parents et un certificat / C’est la dernière fois que tu me vois."

    L’album se termine avec Sainte Victoire, un slam en forme de coup de poing et surtout auto-portait d’une artiste qui revendique sa pugnacité et son envie de vivre : "Je suis armée jusqu’aux dents / Sous mon sein : une grenade." La boucle est bouclée sur une merveille d'album. Une vraie victoire.

    Clara Luciani, Sainte Victoire, Initial Artist Services, avril 2018
    En concert : le 26 août au Festival Les Solidarités de Namur (Belgique),
    le 30 août à la Cour du Château de Bulle (Suisse),
    le 28 septembre à La Nouvelle Vague (Saint Malo)

    https://www.difymusic.com/clara-luciani

    Voir aussi : "Vingt-sept ans à la limite"

  • Rock in Vercors

    Après le succès des deux premières éditions qui ont accueilli jusqu'à 11 500 spectateurs, le Vercors Music Festival revient avec une programmation musicale et riche de promesse pour cette toute jeune manifestation.

    Le festival, installé entre les montagnes du Vercors, propose une programmation panachée, entre têtes d’affiches, groupes émergents, jeunes talents et vedettes internationales : Catherine Ringer, Morcheeba, Tryo, Camille, Matmatah, Radio Elvis, Chinese Man, La Femme,Fakear, François & The Atlas Mountains ou encore Gauvain Sers, la sensation du moment.

    Au programme du Vercors Music Festival, cinq jours de festivités avec des concerts en accès libre l'après-midi, une scène payante sous chapiteaux le soir et des activités tout au long de l’événement.

    Vercors Music Festival du 7 au 11 juillet
    30 concerts · 3 scènes, 15 € à 30 €
    Maison des Sports - 38880 Autrans
    http://www.vercorsmusicfestival.com