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Ce manga savoureux est un ensemble de tranches de vie.
L'auteur, Jean-Paul Nishi, mangaka japonais, rejoint Paris afin de se perfectionner - c'est d'ailleurs l'occasion de découvrir la situation envieuse de la bande dessinée française par rapport à ce qui se passe au Japon.
JP Nishi décrit avec humour, et sans nous égratigner, nos us et coutumes : le stress de la vie parisienne, la mauvaise humeur légendaire des Français, les contrôles de police, la drague ou... la curieuse coutume des bisous !
Un manga qui se lit et se relit avec plaisir et qui est aussi le coup de cœur d'un Japonais pour la France. A l'image de la passion réciproque, nous dit-il, que les Français portent pour le Japon.
Voici la dernière partie de la trilogie culte de Murakami, 1Q84, une trilogie en passe de devenir sans doute un grand classique d'ici peu. On retrouve les personnages centraux d'Aomamé et Tengo dans le monde déstabilisant et dangereux de 1Q84. Un troisième protagoniste - une troisième voix, dirions-nous - prend une place importante : Ushikawa.
La sortie de ce troisième opus a pu décevoir certains lecteurs ; cela n'a pas été mon cas. Certes, ce dernier volet est plus introspectif, avec moins de rebondissements que le livre 2, qui allait tambour battant ; certes, toutes les réponses ne sont pas données, un choix sans aucun doute de Murakami d'entretenir le mystère de cette œuvre complexe. Il reste que ce Livre 3 est riche de révélations, de symboles forts (sur la place du père, sur l'enfance et sur la transmission, notamment), de coups de théâtre et de moments poignants.
Il est impossible de rester insensible aux dernières pages de cette trilogie particulièrement riche (et qui mériterait sans doute d'être relue plusieurs fois). On referme en tout cas ce dernier volume de 1Q84 avec le regret de devoir abandonner Aomamé et Tengo.
Pour celles et ceux qui n’auraient pas lu le premier tome de cette trilogie, il serait cruel de dévoiler l’histoire de ce cette deuxième partie. Disons simplement que nous retrouvons les deux personnages principaux, Aomamé et Tengo, tous deux plongés dans l’univers d’1Q84.
Des personnages apparaissent, d’autres disparaissent. Quelques réponses sont données et de nouvelles questions surgissent dans ce livre mené tambour battant. Il s’agit d’une œuvre prodigieuse, mystérieuse et protéiforme, mêlant enquête policière, fable fantastique, onirisme et récits intimistes. 1Q84 est réellement une trilogie à découvrir, par un grand auteur japonais.
Les Cramés de la Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Le Mal n’existe pas. Il sera visible du 24 au 30 avril 2024. Soirée débat le mardi 30 avril à 20 heures 30.
Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « camping glamour » dans le parc naturel voisin, offrant aux citadins une échappatoire tout confort vers la nature, va mettre en danger l’équilibre écologique du site et affecter profondément la vie de Takumi et des villageois...
Il y a fort à parier qu’une fois commencées les premières lignes de ce roman il vous sera difficile de le refermer. Il se pourrait même que vous vous précipitiez sur les deux tomes suivants, car 1Q84 constitue une trilogie qui est en passe de devenir culte.
Ce roman au titre énigmatique (dont l’explication est distillée au fil des pages) suit en parallèle le parcours des deux personnages principaux, Aomamé et Tengo.
Sans dévoiler l’intrigue tordue à souhait, disons qu’il est question dans ce premier tome d’un livre mystérieux écrit par une lycéenne qui l’est tout autant, d’un professeur de mathématiques et écrivain embarqué dans un projet artistique risqué, d’une tueuse à gage, d’une secte dangereuse et des "little people"… Il est aussi question du temps qui passe, d’amour, des traumatismes de l’enfance et de la poursuite de nos rêves. C’est aussi le début d’une grande aventure pour Tengo et Aomamé, deux personnages extraordinaires que vous n’êtes pas prêts d’oublier.
Murakami Ryû (à ne pas confondre avec Huraki Murakami, l'auteur de la trilogie 1Q84) est l’auteur de ce roman cauchemardesque. Nous sommes au milieu des années 90. Kenji est un jeune Japonais chargé d’accompagner des touristes étrangers en mal de sensations dans les quartiers chauds de Tokyo.
À quelques jours d’un nouvel an mémorable, il est chargé de guider Franck, un Américain, dans des clubs de rencontre, sex-shops et autres boîtes à strip-tease. Rapidement, Kenji confie à sa petite amie Jun, une lycéenne paumée, que son client n’est pas clair. Ne serait-il pas le responsable d’un crime sordide qui a défrayé la chronique ?
Sueurs froides et sensations fortes garanties pour Kenji qui, du même coup, va nous montrer l’image sombre d’une société japonaise "en train de mourir lentement à l’intérieur d’une pièce aseptisée" (dixit Murakami Ryû). Un polar violent et engagé par l’auteur des Bébés de la Consigne automatique.
Dans ce court et magnifique roman japonais, Nobu, le narrateur, responsable d’une école du soir, reçoit la visite d’un ancien élève de son père.
Cette visite lui est autant douloureuse qu’intrigante puisque ce dernier s’est suicidé des années plus tôt après avoir indirectement provoqué la mort d’un de ses anciens étudiants.
De lourds secrets vont se dévoiler, sous le signe des libellules ("tonbo" en japonais).
Écriture épurée et raffinée, portraits soignés de personnages, sens de la narration : une belle réussite pour ce roman admirable que je vous conseille vivement !
Attention aux homonymes : le réalisateur japonais dont nous parlons ici, Kurosawa, n’est pas le maître du cinéma classique et auteur des Sept Samouraïs, de Barberousse ou de Ran. Kiyoshi Kurosawa, bien vivant, n’en reste pas moins un artiste important du septième art, remarqué depuis quarante ans avec des œuvres aussi singulières que Charisma (1999), l’excellent Shokuzai (2012) et le délicieux Tokyo Sonata, remarqué à Cannes en 2008.
Le réalisateur a fait du cinéma de genre (fantastique, SF, zombies et fantômes) sa vraie marque de fabrique, contribuant à renouveler en profondeur le cinéma japonais.
Il est temps de le découvrir ou de le redécouvrir avec l’un de ses derniers films, Invasion, relecture d’une fin du monde par des aliens sur un mode minimaliste, intimiste mais non moins efficace. Le récit suit Etsuko, une Japonaise employée dans une entreprise de textile qui s’inquiète de voir son mari Tetsuo, médecin hospitalier, soudainement changer. Alors qu’à son travail son patron ne semble pas lui aussi dans son état normal, Etsuko finit par s’inquiéter lorsque sa collègue Miyuki vient se confier sur son angoisse : un fantôme vit chez elle. Etsuko l’amène à l’hôpital de son mari et croise un collègue de son mari, l'étrange et inquiétant Dr Makabe.
Invasion des profanateurs
Les amateurs de cinéma de SF verront dans cet excellent Invasion une revisite du classique L'Invasion des profanateurs de sépultures (1956). Sans artifice, Kurosawa imagine un monde inquiétant – la ville d’Etsuko n’est pas clairement identifiée – où des aliens prennent la figure d’humains ordinaires, au point de duper leurs proches.
Sans l’artifice des grosses productions américaines, le réalisateur japonais avance ses pions grâce à un excellent trio d’acteurs : l’inoubliable Kaho, la star montante nippone Masahiro Higashide et Shota Sometani, dans le rôle du mari paumé. Adapté d’une série télé à succès, Invasion propose – et ce n’est pas la moindre de ses originalités – une lecture humaniste et un hommage à notre monde.
L’inquiétant Makabe vient non seulement en avant-garde de la future guerre des monde mais aussi et surtout ressentir et comprendre des concepts on ne peut plus humains : la peur, la violence, le souvenir ou l’amour. Un couple, soudé malgré tout, est au centre de cette Invasion des profanateurs d’un autre genre. Étonnant et à découvrir.