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rock

  • Âme franco-suisse

    Sur des rythmes mystérieux et lancinants, Sophie Darly, une de ces très jolies découvertes pop de cet automne, débute son nouvel album, en anglais, Show Down Fast, par un titre à la fois pop et soul, appuyé par un orchestre d’une belle densité. "Living The Dream" est autant une confession qu’une une invitation à vivre de ses rêves : "Here I go, my world has fallen / My world has fallen down / Here I come, out of the boredom / Somewhere out of sight / I will plant everything of seed / Of Love, live and joy".

    La Franco-suisse prend à bras le corps des influences du sud américain – blues, folk et rock – pour bâtir un troisième opus convaincant. L’élégance et le timbre de Sophie Darly font d'ailleurs merveille dans le morceau blues "Miracle".

    La musicienne s’épanouit dans un répertoire de songs au large éventail. Elle opte pour la pop très nineties dans le délicat, poétique et touchant "J&A" aux fort bienvenues ruptures de rythme. Pop encore avec le très réussi et terrible "The Trap" qui parle d’amour et de ces pervers narcissiques, tellement doués pour tendre leurs pièges sentimentaux.

    Sophie Darly séduit par sa manière de revisiter la soul et le blues, avec la fougue de l’Européenne qu’elle est


    Mine de rien, Sophie Darly séduit par sa manière de revisiter la soul et le blues, avec la fougue de l’Européenne qu’elle est. Que l’on pense au vibrant "Love with A Twist", enrichi et colorée par une orchestration jazz – et le saxophone incroyable de Pierre Pédron. L’artiste y parle d’amour et des difficultés de la vie à deux, possible uniquement avec des compromis et, justement, d’une danse à deux – qu’elle soit valse ou twist.

    Sophie Darly est aussi capable de jolies tergiversations, à l’instar de "Monster B",  où son talent de chrooneuses fait merveille dans ce titre faussement léger.      

    Pour "Frozen Love", la chanteuse démarre par un piano-voix moins sombre que mélancolique. L’album se termine avec le délicat et touchant "In The Silence Of The Night". Une bonne manière de clôturer un opus à la fois sincère, vivant et au solide tempérament. Toute l'âme du sud, quoi... Pardon, de la soul.

    Sophie Darly, Show Down Fast, Broz Records label/ L’Autre Distribution, 2023
    Sophie Darly en concert le 19 janvier 2024 au Studio de l’Ermitage à Paris
    Et au Grand Studio du Conservatoire du 14ème, le 26 avril 2024, en hommage aux femmes compositrices
    https://sophiedarlymusic.com
    https://www.facebook.com/sophiedarlymusic
    https://www.instagram.com/sophiedarly

    Voir aussi : "Brune et chauffée à blanc"

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  • Brune et chauffée à blanc

    À la première écoute de Vendetta, le nouvel EP de Brune, son troisième, la première réaction est de dire : quel bonheur de retrouver du rock revigoré et féminin, mené avec une telle maîtrise !

    Brune, c’est du solide, du brut à la PJ Harvey, de la braise et du sentiment chauffé à blanc, à l’instar de cette vibrante déclaration d’amour qu’est "C’est tous les jours" ("Reste là / Ton corps est chaud comme la braise / Reste le même / Je veux te mordre tant je t'aime") ou encore l’appel désespéré à l’amour et à "l’émotion dans les hanches" de cet autre morceau, "Des vagues et des lunes" ("Viens faire trembler les murs / Vas-y fais monter le mercure / Quand tout me lasse et me torture"). De vrais beaux et puissants messages, et pourtant, en amour, "pourquoi tout est si complexe ?" s’interroge l’artiste tout haut.

    L’émotion dans les hanches

    Des sons électros viennent viennent autant revivifier le rock de Brune que les paroles engagées et bien de notre époque dans laquelle l’artiste lyonnaise chante les états d’âme d’une fille passablement énervée par les mecs – et bien décidée à prendre sa revanche. C’est "Vendetta", un cri de colère sans concession, avec ce je ne sais quoi du timbre des Brigitte : "Et j’irai claquer tout ton fric / Dans des boites et champagnes à gogo / Et j’irai m’planquer à 10 000 bornes / T’auras qu’à pleurer dans les cuisses de ta conne".

    La sincérité est sans doute ce qui caractérise le plus Brune. "Devenir une autre", comme elle le chante dans le dernier morceau ? Très peu pour celle qui va à l’essentiel : aimer, vivre, rassurer et trouver la douceur dans les bras de son enfant ("À l’abri"). Ainsi pourrait être la délicate, doux et émouvante conclusion de cet EP, à la fois brillant, revivifiant et fort bien conçu. Du bel ouvrage. 

    Brune, Vendetta, Choubizz / Inouïe Distribution, 2023
    https://www.facebook.com/brunemusic
    https://www.instagram.com/brunezic
    https://www.youtube.com/@BruneMiss

    Voir aussi : "L’amour, comme un jeu vidéo"

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  • Retour aux sources

    Disons le tout de suite. Le projet Gueules Noires propose une œuvre brute et sans concession, à l’instar du premier titre "I Don’t Believe" ou du nerveux "Diep Graaf". Dierick et son, groupe font de cet album une plongée dans un rock à la fois sans concession, acoustique et aux influences assez anciennes, à l’instar de l’étonnant "Tout nous sépare" ou "Vrijdag", aux accents rockabilly.

    Cet autre titre anglais qu’est "I Won’t Let You Down" lorgne du côté des seventies : une ballade pop-rock acoustique. Et si Gueules Noires n’allaient pas chercher leurs racines également du côté du blues ? La réponse à cette question est dans le morceau "Qu’elle me revienne", plus rugueux que jamais, cri d’amour autant que désespoir, à la recherche d’un amour disparu. Blues étonnant encore, le morceau "Boregne" est une reprise d’une chanson traditionnelle chti par un groupe décidément fier de ses origines : "On est borégne ou on n'l'est nié, / Ca viét d'famie, on n'y peuwt rié, / On éme el patois de s'village ; / Pour nous, c'est l'pu biau des langâges." Un des plus beaux morceaux de l’opus, sans aucun doute.

    Il y a sans aucun doute de l’amour du pays du nord, de sa culture et de sa langue dans un album où le chti a toute sa place. Que l’on pense aussi au poème en musique "Agace", avec voix et guitare.

    Un rock social et sans concession que Trust n’aurait pas renié

    L’auditeur sera sans doute frappé et happé par le long morceau qu’est "Cendrier", dans lequel rock, percussions et slam se fondent pour proposer un morceau personnel et engagé : la vie, la société, le travail. Nous voilà dans un rock social et sans concession que Trust n’aurait pas renié.

    "What Do You Think" propose de son côté du pop-rock plus moderne. Voix profonde, guitares électriques, boîte à rythme endiablée et sons électros. Électros encore, avec "Cheval de fond", un morceau qui ne transige pas avec l’écriture musicale ni le rythme lancinant. Dierick et Gueule Noire parlent de ce qui est le cœur de l’identité du nord : les mines, les wagons, les gueules noires, le travail harassant et sale et les chevaux fourbus et rachitiques utilisés pour l’extraction du charbon. Ce coup de projecteur dirigé vers cette forte histoire sociale propose également une lecture cruelle sur la nature et les animaux esclavagisés.

    Que l’on pense aussi à "Diep Graaf" : "Je suis un mineur / Creuse !" Dierick insiste sur le fait que l'album Gueules Noires évoque la vie des travailleurs dans les mines de charbon, qu'ils soient belges ou congolais. Plus qu’une évocation historique, Dierick rend ici hommage à tous les mineurs et au courage des femmes. Cet épisode de l’industrialisation fait écho à la régression sociale d’aujourd’hui, ajoute l’artiste.    

    Pour terminer l’opus, le groupe reprend un classique de la pop américaine, que beaucoup reconnaîtront. Retour aux sources, une fois de plus. 

    Gueules Noires, L'Autre Distribution, 2023
    https://www.facebook.com/Gueulesnoiresmusic
    https://www.instagram.com/gueulesnoiresmusic

    Voir aussi : "Objectif Captain Sparks"

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  • Ave Caesar

    L’anglo-suédois Caesar Spencer arrive avec un premier album ambitieux, qu’il résume ainsi : "Je voulais démontrer qu’en France, il y a une sophistication dans la créativité musicale qui n’existe nulle part ailleurs. Je prends mon univers anglo-saxon et je le déplace dans un contexte français avec tous les personnages qui vont avec. C’est à la fois étrange, et fascinant."

    Get Out Into Yourself, c’est ça : du son pop-rock dense, coloré, attrayant, mélodique et aux influences des plus nobles :  de Scott Walker à Lee Hazlewood, Morrissey ou Pete Doherty. Quand je vous parlais d’ambition. Et pour ne rien arranger, Caesar Spencer s’est offert de très bons featurings : Jo Wedin, omniprésente, mais aussi Jean Felzine, Gilles Tandy, Mareva Galanter et même Jacqueline Taïeb.  

    Gilles Tandy, figure du punk à la française apparaît dans "Hail Caesar", un rock pur sans chichi, avec également Jean Felzine, du groupe Mustang. De l’instrumental, guitares et un soupçon de sons électros. Après cette entrée en matière instrumentale, intéressons nous à ce "Get Out Into The Pigs", au parfum eighties, que Morrissey et sa bande des Smiths n’auraient pas renié. Le plaisir est évident dans ce morceau d’une belle générosité.

    Disons-le : la pop de Caesar Spencer se déguste comme une sucrerie, sans prise de tête et sans se poser de questions. L’album a été produit avec soin, à l’instar du séduisant morceau "Isn’t That What Jimi Said", dans lequel le duo Jo Wedin et Jean Felzine fonctionne à merveille.

    La pop de Caesar Spencer se déguste comme une sucrerie

    Il y a ce je ne sais quoi de dandysme très eighties dans cette manière d’aborder un album séduisant du début à la fin, à l’instar de "When I Whisper In Your Ear", hommage à Serge Gainsbourg et Ennio Morricone : orchestration soignée, voix au diapason et caressantes et avec Mareva Galanter en featuring, s’il vous plaît.

    Les nineties ne sont pas en reste dans ce retour plein de nostalgie, à l’exemple du lancinant "Jane Loves The Highway", en forme de road-movie musical. Citons aussi le plus sombre "Requiem", sombre mais sexy… en diable, ou encore le plus classique "Broken By The Song". Ce qui n’empêche pas Caesar Spencer de s’engager, à l’exemple de "Cult Of Personality", dans un morceau efficace et au solide tempérament.

    Le familier ou la familière de Bla Bla Blog sera sans doute heureux en même temps qu’étonné de retrouver la voix de Jacqueline Taïeb, en invitée exceptionnelle pour le morceau "Waiting For Sorrow"), énergique, sincère, pour ne pas dire enthousiaste.

    "Get Out Into Yourself", qui donne son titre à l’album, lorgne du côté de la pop seventies, avec ces sons planants, ses sonorités claires et ses recherches sonores et mélodiques.

    L’album se termine en beauté avec "Knew That One Day", l’un des morceaux les plus réussis de l’album, finalement tout aussi enjoué, mélodique et bien foutu que tout le reste, avec toujours la présence lumineuse de Jo Wedijn et Jean Felzine. Décidément inséparables, et qui donnent sons contexte ce lustre supplémentaire à l’opus de Caesar Spenser 

    Caesar Spencer, Get Out Into Yourself, Modulor, 2023
    https://www.caesarspencer.com
    https://www.facebook.com/caesarspencerofficial
    https://www.instagram.com/caesar_spencer

    Voir aussi : "Les chanteuses disent la vérité"

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  • Électros-poèmes et autres chansons

    C’est du bon rock, mais du rock poétique, que nous propose Sam Frank Blunier dans son dernier opus, Loterie, qui est également le titre d’un des nombreux morceaux engagés de ce dernier opus.

    Bien dans son époque, le chanteur s’appuie sur des textes rigoureux pour nous parler de la grande loterie qu’est notre vie et notre société hyperconnectée ("Web, promesses & vidéo"). Un vaste miroir aux alouettes, dit l’artiste dans une électro pop rock enjouée. Sam Frank Blunier  se fait le chantre de la liberté, la vraie, au-delà des apparences et du virtuel : "Il te faut des printemps prometteurs aux parfums tellement enivrants qui te f’ront voyager plus loin que le désir" ("Klein Twitterin").

    Qu’on ne s’y trompe pas : le chanteur suisse est un poète et un sage, certes très rock. La maîtrise de son album est évidente. Le musicien y met de l’urgence et de l’engagement, non sans se priver de conseils et de notes d’espoir ("T’as dansé", "Mon bel amour").

    Musicalement, Sam Frank Blunier assume ses influences du côté des eighties - le délicat "Maria (au petit jour)" - et non sans des décrochages du côté de l’urbain ("Loterie", avec Lady_o en featuring)  

    Il y a du Bernard Lavilliers dans ces morceaux bruts et au sombre lyrisme

    Le deuxième partie de l’album est consacrée à ces électro-poèmes, tout aussi engagées. Il y a du Bernard Lavilliers dans ces morceaux bruts et au sombre lyrisme ("J’utilise la nuit, le matériau brut des poèmes", "On m’attend quelque part"), mais un Bernard Lavilliers qui se serait nourri de sons d’aujourd’hui.

    "Désir" illustre parfaitement ces "électro-poèmes". L’artiste propose un texte dont la noirceur brille avec l’éclat des textes parnassiens. La musique accompagne avec justesse et sobriété cette déclaration d’amour d’un authentique auteur de fin de siècle ("Je voudrais voir l’aurore sur le galbe de tes seins / Dans une chambre d’hôtel qui ne ressemble à rien / Et que l’on rie du plafond et des motifs anciens / Qui serpentent sur les plinthes et le papier peint").

    "Pochimou" a la facture des beaux textes slamés, sur le thème du voyage (le texte est dédié à Blaise Cendars), où la nuit et l’insomnie ont le beau rôle ("La nuit est rousse / Je peux la tousser / La nuit est douce / Elle vient me caresser"), appuyée par une musique rock planante et minimaliste.

    Tout aussi sobre et porté par un séduisant et sensuel talk-over, le morceau "Elle parlait" laisse là aussi la part belle au texte et à ce poème en forme de road-movie mais aussi de retour vers un souvenir d’adolescent. L’auditeur sera sensible à ce souvenir poignant d’une amour à la fois puissant et éphémère, de ceux que l’on n’oublie jamais.

    "L’Avenue des Amériques", qui vient clore cet opus à la fois musical et littéraire, prouve l’exigence artistique de Sam Frank Blunier. L’artiste musicien propose un album infiniment personnel. L’œuvre d’un homme se tournant vers son passé avec nostalgie, avec regret aussi. Oui, semble-t-il nous dire, la vie est une loterie. Mais que cette loterie est belle !

    Sam Frank Blunier, Loterie, Sabina, 2023
    https://www.samfrank-blunier.com
    https://www.facebook.com/SamFrankBlunier
    https://www.instagram.com/samfrankblunier

    Voir aussi : "Mâle assurance"

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  • Un cauchemar vieux de 40 ans

    L'album mythique Thriller de Michael Jackson fête en ce moment ses quarante ans. Il s’agit de l'album des superlatifs : 66 millions d'exemplaires vendus, 32 fois disque de platine, 37 semaines à la première place du classement du magazine Billboard, sept des neuf chansons de l'album sont sortis en single et sont tous entrés à l’époque dans le Top 10 du Billboard Hot 100N. Et c’est sans compter des clips légendaires : "Beat It", "Billie Jean" et bien entendu "Thriller". Voilà qui méritait largement une réédition pour les 40 ans de la sortie de l'album.

    Gros coup de nostalgie avec ce deuxième album solo de Michael Jackson et qui nous rappelle à quel point le "roi de la pop" a su profondément renouveler un genre musical pour lui donner ses lettres de noblesse. Que l’on pense à "Wanna Be Startin' Somethin'" à la pop déjà urbaine et non sans accents de world music. Quant au funk de "Baby Be Mine", il est rehaussé de nouveaux sons venus d’un genre (presque) naissant : l'électronique, également présent dans le moins connu "P.Y.T. (Pretty Young Thing)".

    Lorsque la pop est souriante, efficace et pas forcément géniale ("Human Nature" ou le slow "The Lady In My Life"), elle finit tout de même par devenir légendaire lorsque Michael Jackson s'offre le luxe du featuring – à l'époque où le terme n'était pas galvaudé – de l'ex-Beatles, Paul McCartney.

    En parlant de featuring mémorable, il fait parler de celui de Vincent Price, la voix d'outre-tombe de "Thriller". La petite histoire et les témoignages post-mortem racontent que le roi de la pop n'était pas trop regardant sur le droit de la propriété intellectuelle et morale et que l'ex-interprète de Dracula s'en trouva fort marri. Mais passons sur cette considération juridique et préférons écouter ce fameux "Thriller", cauchemar en même temps que délice musical. Ce chef-d'œuvre intemporel a été en outre magnifié par un clip de près de quatorze minutes, réalisé par John Landis. Un authentique court-métrage sans effet numérique – nous sommes au début des années 80 – mais sentant les effets spéciaux analogiques dignes des meilleurs films d'horreur et la sueur de danseurs – dont le chanteur en personne – grimés en zombies. 

    "Thriller", cauchemar en même temps que délice musical, magnifié par un clip de près de quatorze minutes

    L’autre featuring à évoquer est celui d'Eddie Van Hallen, forcément incroyable avec cette guitare qui a contribué à faire entrer le titre "Beat It" dans la légende du rock. Et ne parlons pas du clip réalisé par  Bob Giraldi. Impossible non plus de ne pas parler de "Billie Jean" : à la scansion inimitable, à la mélodie irrésistible et au son toujours entre la justesse et la sophistication. Le clip, tout aussi mémorable, est de Steve Barron.

    Les neuf titres du célèbre album, dont l'auditeur redécouvre la profondeur du son et la subtilité des arrangements, sont agrémentées pour cette réédition 2022 du 40e anniversaire de dix titres inédits. De vraies curiosités, plus que des morceaux de bravoure, et qui prouvent que Michael Jackson choisissait avec soin les morceaux qu’il allait dévoiler.

    Arrêtons-nous tout de même sur quelques-uns de ces titres, à commencer par "Starlight", une revisite lumineuse du sombre "Thriller". Côté pile et côté face. 

    Les démos du "roi de la pop" peuvent s’écouter comme les trouvailles d’un créateur dingue jamais repu de recherches musicales et rythmiques, souvent franchement abouties ("Got The Hots"), lorsqu’elles ne sont pas joyeuses et étonnantes ("Behind The Mask"). On est là au cœur des années 80, comme nous le rappellent les slow langoureux et sexy, "Who Do You Know" et "Carrousel".

    Maître de la pop, Michael Jackson a su marquer de son empreinte la funk, sur le déclin au début de cette décennie mémorable. C’est ce que nous montrent le nerveux et dansant "Can’t Get Outta The Rain" ou le morceau "Sunset Driver" qui avait largement sa place dans le Thriller définitif. L’auditeur pourra d’ailleurs se demander, à l’écoute du bonus, ce qui a conduit à écarter tel ou tel titre, à l’image du séduisant et amoureux morceau "The Toy".

    D’autres morceaux sont restituées "dans leur jus", à l’instar de "What A Lovely Way To Go" ou, à moindre égard, de "She’s Trouble". On n’ose imaginer ce que l’auteur de Thriller aurait fait de ces diamants purs. 

    Michael Jackson, Thriller, Epic/Legacy, 1982 & 2022
    https://www.thriller40.com
    https://www.michaeljackson.com/fr

    Voir aussi : "Tous fous de Jovan ?"

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  • Thomas Kahn, volcanique !

    Il souffle un peu de l’esprit de Marvin Gaye sur This Is Real, le deuxième album de Thomas Kahn. À l’écoute de "More Than Sunshine", le titre qui ouvre l’opus (et le conclue, avec une seconde version "radio edit" à la fin), voilà l’auditeur transporté du côté des États-Unis, période seventies, avec instruments acoustiques, cuivre, chœur et surtout la voix envoûtante du chanteur clermontois. This Is Real est le fruit de deux années de travail. Et ça se voit. 

    La filiation culturelle de Thomas Kahn est à la fois évidente et bluffante, tant le chanteur semble avoir fait ses gammes entre New-York et Detroit, en passant par Memphis. Si l’on parle de la Mecque du rock c’est que le musicien sait aussi se faire avec "Doomed The Start" plus brut, plus tranchant et plus incendiaire. En un mot plus rock.

    Il n’est pas insultant de dire que c’est du vintage pur jus que nous propose Thomas Kahn, si l’on pense au très réussi "Don’t Look At Me", à "Alone" ou à  "Stay Away",  un funk pop enlevé à la jolie construction et au rythme franchement dansant, porté par la voix chaude et puissant de l’interprète.

    Sans nul doute, This Is Real aurait réellement sa place dans une BO de Quantin Tarantino

    Cet autre morceau qu’est "Try To See Further" semble pareillement réveiller les cendres de James Brown grâce au travail mélodique, une interprétation sans faux-pli et une orchestration acoustique à l’avenant. Sans nul doute, This Is Real aurait réellement sa place dans une BO de Quantin Tarantino.

    Régressif et nostalgique, Thomas Kahn sait aussi se faire tendre et sensuel avec ses ballades "Hope" et le slow "It Won’t Be so Long", sans oublier le morceau pop-rock "Out Of The Blue".

    C’est la voix déchirée que Thomas Kahn propose un titre très personnel sous forme de ballade, "Brother I Miss You", avant de se lancer, comme une forme de résilience, dans une chanson d’amour, sucrée comme un baiser. C’est "I’m In Love", plus fort que tout.

    Finalement, c’est un pont entre les volcans d’Auvergne et le New York de Marvin Gaye que Thomas Kahn a su bannir. Et rien que pour cela, il mérite toute notre admiration.

    Thomas Kahn, This Is Real, Musique Sauvage, 2022
    http://thomas-kahn.com
    https://www.instagram.com/thomas_kahn

    Voir aussi : "Grand vent pour Julien Rieu de Pey"
    "À l’ancienne"

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  • Marl’n, en fait oui

    Partons à la découverte de Marl’n, une chanteuse à l’univers singulier qui a sorti l’an dernier son deuxième album, Renaissance, illustré par une pochette que Magritte n'aurait pas renié.

    L’univers musical de cette artiste, originaire de la Drôme et installée aujourd’hui à Paris après un  passage par Londres, c’est une pop-rock sucrée et sophistiquée, chantée avec une fausse légèreté, y compris lorsqu’il s’agit de parler d’un départ ou d’un "amour mort" ("Bien sûr").

    Derrière son premier album Renaissance, on sent le travail et l’inspiration d’une musicienne se livrant avec sincérité : "Je sais beaucoup de choses / Je dis beaucoup de rien", dit Marl’n, confessant  ses failles et ses doutes, mais aussi les liens si fragiles avec l’autre : "Qui sait que quelqu’un d’autre / Nous emmènera demain / Que tôt ou tard plus rien ne compte / Qu’on se lassera du quotidien" ("Comment").

    Marl’n est capable d’entraîner l’auditeur en lévitation, à l’instar de cette ballade soyeuse qu’est "Délire", et qui fait le constat mélancolique d’un amour disparu : "Où sont passés tes mots et tes vers / Que tu envoyais cent fois chaque jour ?"

    L’audace de l’artiste va jusqu’à proposer cet objet digne de Camille : "Partager le jour". Cette proposition de voyage à deux est un bijou vocal, à la rythmique incroyable.

    L’un des plus beaux morceaux de l’opus, "La personne", déploie une parfaite ligne électro-pop, avec toujours ce joli brin de voix et cette facture nineties. La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses sur l’abandon, la séparation, la déception, mais aussi la séduction et la sensualité : "J’ai senti un peu de tendresse / de la complaisance / Un brin d’obligeance / qui ont su tromper la meilleure vigilance".

    La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses

    Plus léger, "Folie darling", le portrait enthousiaste d’une noctambule, a toutes les qualités d’un tube à la Alizée, à écouter les jours – ou plutôt les soirs – de spleen. On aime ou pas : en tout cas, ce morceau frappe par sa mélodie entêtante.

    "De ta lune", aussi sombre qu’énigmatique, fait le choix de la poésie et de l’onirisme dans ce chant sur l’attente, le manque de l’autre et la séparation : "Je suis là sur l’étoile / Me vois tu de ta lune ?" Impossible de ne pas penser au désormais classique de Mecano, "Hijo de la Luna".

    Retour à l’électro-pop avec "Ta place". Il est question du temps qui passe et de la difficulté de vivre à deux :  "Qu’importe la distance quand on y pense / Pas à pas on avance / Tant que l’on aime / Tant que l’on s’aime". Comment faire durer un amour au quotidien ? "Qu’importe l’intendance", chante Marl’n avec sagesse.

    C’est un slow infernal, précieux morceau que propose la chanteuse avec l’irrésistible "En fait non" :  "Tu imposes / Dans une autre danse / La lenteur du flow / Et tu avances une autre chance pour qu’elle donne qu’elle ne voit ce que cache les choses / Tu noies dans la romance". La séduction, la drague, l’amour, le tout sur une piste de danse : "Non ce n’est pas ça dans les mots / Dans un autre langage / I miss you", chante Marl’n, non sans flamme, avec une maîtrise certaine et un univers attachant.

    L’album Renaissance se termine avec "La septième". Ce morceau mêlant chanson française, électro-pop et rythme urbain prouve l’attachement de Marl’n au texte. Les lettres et les chiffres se mêlent aux notes de musique. Voilà qui est parfait pour terminer en légèreté un album que je vous invite à découvrir.

    À noter qu’un troisième opus de Marl’n devrait sortir prochainement. 

    Marl’n, Renaissance, EKP, 2021
    https://www.marln.fr
    https://m.facebook.com/marlnoff
    https://www.instagram.com/marln_off

    Voir aussi : "Une certaine PR2B"

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