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-M- Mathieu Chedid ne laisse pas tomber la musique et les concerts en cette période de confinement. Il propose sur Facebook et sur Instagram un concert live "Spécial Baïa" : au programme, des reprises à la gutare de ses créations (Baïa, Onde sensuelle, Le roi des ombres) mais aussi des reprises (Les mots bleus de Christophe, Le requiem pour un con de Serge Gainsbourg et C’est comme ça de Catherine Ringer et des Rita Mitsouko.
Confiné ou pas, M n’a pas abandonné le glam pour cette prestation chez lui : veste rouge, guitare rose, une étoile scintillante en arrière-plan.
Cette fois encore, les artistes et les musiciens sont devenus nos meilleurs amis en cette période de confinement.
Marc Fichel a lui aussi choisi de continuer à se produire sur son Instagram. Bla Bla Blog avait consacré plusieurs chroniques à ce musicien navigant entre les studios d’enregistrement, les scènes et… le marché de Rungis.
Cette fois, le chanteur et pianiste, confiné comme nous tous, entend nous donner du baume au cœur, en musique. Confiné mais toujours motivé.
Parfois, les live streams font un fiasco. Telle pourrait être la morale de ce concert sur Facebook du chanteur Raphaël le 7 avril dernier, qui s’est adonné lui à cette pratique devenue courante en cette période de grand confinement.
Lors d’un de ses concerts sur Internet, l’artiste a eu maille à partir avec ses enfants – turbulents – et sa femme, l’actrice Mélanie Thierry, qui avait des préoccupations bien plus prosaïques qu’un live stream en direct depuis leur cuisine : "Bah ouais, mais c'est pas une heure… T'es dans la cuisine, je dois faire à bouffer !" a-t-elle asséné à son chanteur de mari.
Cet enregistrement a fait le buzz sur les réseaux sociaux et prouve là encore, s’il en est besoin, que les live streams ne sont pas la panacée, ni pour la vie d’artiste, ni pour la vie privée.
Le Grand confinement a trouvé son hymne : La tendresse, une superbe reprise du classique qui avait été immortalisé par Bourvil, Marie Laforêt et, plus récemment, par le duo Philippe Katerine et Clara Luciani.
Valentin Vander est à l’initiative de ce véritable tour de force : enregistrer et réaliser un clip avec 45 musicien.nes et chanteur.ses pour offrir un moment musical qui devrait marquer les esprits. Quoi de mieux que cette Tendresse pour rendre redonner du baume au cœur en cette période de confinement : "Mais vivre sans tendresse. Le temps vous paraît long. Long, long, long, long. Le temps vous parait long…" ?
Les enregistrements ont été effectués avec les moyens du bord, et le montage, réalise par Julia Vander, a duré une semaine entière. L’intégralité de ce travail a été réalisé bénévolement.
Il convient bien entendu de nommer les artistes qui, des quatre coins de la France, depuis chez eux, ont créer avec Valentin Vander cette Symphonie confinée et généreuse : Gauvain Sers, Leïla Huissoud, Aurélien Merle, Clémence Monnier, Marjolaine Piémont, Louis Huissoud, Deny Lefrançois, Paul Vanderhaegen, Garance, Julii Sharp, Chouf, Lise Martin, Julia Vander, Sylvain Rabourdin, Nicolas Thevenin, Jonathan Mathis, Brice Perda, Louise O’sman, Renan Richard-Kobel, Pierre Pichard, Laura Wild, Leonor Bolcatto, Anaïs Bertrand, Viviane Hélary, Robin Pharo, Fanch, Timothée Chabot, Riccardo Peruffo, Philippe Géhanne, Nour, Jeanne Chevalier, Lily Luca, Sophie Le Cam, Bastien Lucas, Vanessa Pichard, Lucie Malet, Eric Gombart, Daniel Mizrahi, Gildas Thomas, Margot, Camille Feist, Mathieu Gabard, Côme Huveline et Isabelle Balcells.
Cette chanson a déjà fait plus de 70 000 vues en moins de 24 heures sur Facebook.
Symphonie confinée - La tendresse 45 artistes de la chanson française enregistrent une vidéo de confinement Page Facebook
L’amour et la colère : voici les propositions tonitruantes de Davy Kilembe dans un nouvel album finalement bien plus intimiste et délicat qu’il n’y paraît au premier abord.
Alors, oui : cet artiste à,la carrière déjà bien remplie (en trio il y a vingt ans, avant d’entamer une carrière dans le jazz puis dans des premières parties pour Francis Cabrel, Tété, Arthur H, Cali, Sanseverino ou Tryo, sans oublier des récompenses – Prix du Centre de la chanson, Talent France Bleu, Prix Charles Trenet, Prix du Public de Trois Baudets"Vive la reprise") aborde des sujets contemporains et engagés : la migration et les doubles racines (Souleumane), ou le terrorisme religieux nourri par la confusion et la perte d'identité (L'homme qui portait la bombe). Pour autant, ce qui marquera très certainement l’auditeur ce sont la tendresse, la bienveillance et l'amour présents aux quatre coins de ces Chansons d'amour et de colère. La vie, l’humanité et la passion affleurent sans cesse, quand elles ne dévalent pas à gros bouillon de cet opus attachant : "Les sourires que je vois de vous / la confiance que je vous voue / Entre nous surtout pas de sexe / Pour les bisous ce sera la joue" dans cette très originaire histoire de rupture (Voudriez vous devenir mon ex).
Ces chansons d'amour sont celles d'un artiste dont on devine aisément le cœur de guimauve (Je suis son prisonnier, Voudriez vous devenir mon ex), et dans lesquelles il se livre avec pudeur, quand ce n’est pas avec autodérision (Timide, Les bonnes résolutions, Mes ennuis).
Car l’humour est bien présent dans un album qui s'annonçait comme un opus oscillant entre coups de sang et coups de cœur, ceux d’un grand ado un peu perdu (Mes ennuis) et volontiers nostalgique (La 4L à Momo).
Musicalement, Davy Kilembe fait le choix d'une chanson française puisant dans la world (Je suis son prisonnier), le reggae (Timide), la folk (Unique dans l'univers, Voudriez vous devenir mon ex), le rock (Les bonnes résolutions), ou le jazz et le brass band (le grinçant Yapadam).
On s’arrêtera particulièrement sur le duo réussi avec Cécile Hercule, racontant l’histoire d’un couple qui s'accroche en dépit de tout (Ça tiendra) , mais aussi sur Unique dans l'univers, qui est un hommage singulier à Ferdinand Cheval le créateur du célèbre Palais de Hauterive.
Ne cherchez pas chez Valentin Vander une audace proche de l'effronterie. Bousculer la chanson française ? Très peu pour cet ancien des Goguettes (en trio mais à quatre).
Dans son deuxième album, Mon Étrangère, à l'instar d'un Marc Fichel, Valentin Vander propose des titres à la facture classique (La femme de ma vie), à l'écriture délicate (L'hirondelle) et croquant des saynètes douces amères (Sur la pointe du cœur, La femme de ma vie) ou de récits personnels, à l’instar d’Il se peut : "Il se peut que je meure de bonne humeur... / Il se peut que j'expire dans un fou rire / La fin du monde est là / Alors viens dans mes bras faut fêter ça."
Avec charme, élégance et d’une fausse légèreté, Valentin Vander raconte les amours qui se dérobent (La femme de ma vie : "La femme de ma vie vient de passer devant moi / je ne lui ai pas dit / on ne dérange pas les gens pour ça"), ses fantasmes (Elle passe), la vitesse et les chaos de notre époque (Poussez-vous j'arrive) mais aussi la vieillesse (Les vieux qui passent).
Fausse légèreté
Dans le plus pur style de la chanson française, Valentin Vander ne s'empêche pas de faire des écarts du côté d'une pop eighties (Elle passe). Le titre Mon étrangère est le plus ambitieux de l’album, grâce à un singulier lyrisme pour une chanson d'amour improbable, qui est aussi un hommage à une femme si étrangère à l'auteur : "Moi je fuyais l'habitude / Les désirs comblés / Toi tu redoutais l'incertitude / De mon cœur troublé." Une love story sans lendemain ? Voire : "Voila mon amour / Mon étranger / Ce qui nous a pris / Nos cœurs malgré tout se mélangèrent / Sans s'être compris."
Un souffle léger porte cet album souriant, au classicisme certain (la reprise de reprise de Verlaine Il pleure sur mon cœur), parfois suranné (le duo L'hirondelle) et non sans noirceur, à l’exemple de Poussez-vous, j’arrive : "Poussez vous j’arrive / Malgré les barrières les mines agressives / Tout ce que votre ennui me fera faire ou dire / Il faudra que je vienne si je ne veux pas mourir / Il faudra que je vienne puisqu’il faut que je vive."
Jean-Baptiste Soulard propose avec Le silence et l'eau un de ces bijoux qui capte l'intérêt dès les premières notes. Sois le dernier, qui ouvre cet opus tout en acoustique et voix, est un hymne au voyage et à la solitude apaisante mais aussi aux récits lointains : "Sois le premier à me raconter ces histoires /Sois la première à m'en parler / Soi-disant qu'il nous console/ Terre d'asile mystérieuse/ Soir-disant ivre d'alcool/ Loin de l'enfer loin de nos doutes." L'ailleurs de Jean-Baptiste Soulard est au cœur de ce magnifique premier album, véritable consolation pour nous, sédentaires : un authentique voyage du départ vers le Grand Baïkal dans sa "station Baïkonour."
Qu'on se le dise : Sylvain Tesson a son pendant musical : Jean-Baptiste Soulard s’est inspiré de Dans les Forêts de Sibérie pour imaginer un opus folk nomade et aventurier. À l'instar de l'auteur de La Panthère des neiges (éd. Gallimard), il parle de la nature brute, des voyages à la rencontre de soi-même et de la fuite de l'hypermoderne solitude. Mais aussi chantre de la Russie des terres, "refuges de cœur." Pour l'accompagner, Jean-Baptiste Soulard a invité des artistes comme J.-P. Nataf, Luciole, Blick Bassy, Raphaël Personnaz qui a joué dans le film Dans Les Forêts de Sibérie... et Bessa que l'on retrouve sur le premier extrait Grand Baïkal.
En écho aux mots de Sylvain Tesson
L’ex fondateur du groupe Palatine fait de son opus le carnet de voyage d’un aventurier et artiste à la recherche d’un silence salvateur et d’une nature fondamentale : "Isba, isba / Cabane d'asile / Isba m'en tombent les bras / Calme-moi d'avril" (Isba).
Derrière l'âpreté de cet album un magnifique album, faisant écho aux mots de Sylvain Tesson : "Si on me demande pourquoi je me suis enfermé ici je répondrais que j'avais de la lecture en retard..." (Dans Les Forêts de Sibérie). Le Silence et l'Eau de Jean-Baptiste Soulard est à la fois un opus à la facture pop-folk drakienne et un authentique champ expérimental pour "une vie ralentie" (Asile). Autrement dit, une forme d’utopie pour l’abandon de la vie moderne au profit d'une nature brute.
Comble chevalier est un titre pop plus sophistiqué sur le thème d'un serment à l'exil : la fuite vers le silence et la nature, comme un "emblème" (Cerbère), devient un acte noble et un combat. Le voyage dans les grandes plaines sibériennes ne sont pas pour autant des parties de plaisir : "Brûler brûler au fer rouge / brûler brûler au fer bleu / Il nous faut un seau d'eau pour éteindre l'incendie…" les piqûres d'insectes, la souffrance, les aléa climatiques : la beauté de la nature sait se faire payer chère, mais lorsqu'elle s'offre, elle sait être généreuse et lumineuse (Débâcle) et peut aussi proposer des rencontres humaines incroyables (Leur peau).
Au fur et à mesure que l'album se déroule, l'album devient souriant et moins grave, comme si l'auditeur se trouvait en terrain familier (Les vents contraires, Respirer) : "Parvenir à respirer sans forcer le combat / Partir / Parvenir à décoller sans écarter les bras / Réussir."
Il est enfin temps de parler de celui que la respectable académie des Victoires de la musique a décidé de récompenser comme artiste de l'année. Ni plus ni moins. Que de chemin parcouru depuis ses débuts dans les années 90 pour celui qui était ce musicien au style british et comme téléporté d'un épisode du Prisonnier. L'artiste vendéen proposait une pop déjà inventive mais lorgnant sutout du côté de l'easy listening sixties.
Une autre époque : car, depuis, le chanteur signe d'ébouriffants albums aussi inventifs que désarçonnant. Pour son dernier opus, Confessions – une référence à ses origines catholiques et bocagères –, Philippe Katerine s'est entouré d'amis et pointures artistiques : Camille, Gérard Depardieu, Angèle, Chilly Gonzales, Lomepal, Clair, Oxmo Puccino, Léa Seydoux et Dominique A.
Ces featurings ont choisi de s'engager dans cet album audacieux, dingue (Bof Génération), inventif (Point noir sur feuille blanche, Madame de), drôle (88%), tendre (Une journée sans), personnel (Bonhommes, Aimez-moi), osé (KesKesséKçetruc), intelligent (Duo) mais aussi poétique (La clef).
18 titres composent cet opus moins patchwork et plus cohérent qu'il n'y paraît. Car Philippe Katerine est un artisan doué autant qu'un compositeur inspiré et un grand enfant au plaisir communicatif, à l'instar du régressif BB Panda ("Vous êtes tous des C.O.N.S.")
Philippe Katerine n'est pas le dingue que l'on décrit. Il est aussi capable de proposer des moments tendres ou nostalgiques (La converse, Malaise, Bonhommes, Aimez-moi) ou d' inénarrables titres appelés à devenir des classiques (J'aime être stone avec toi, KesKesséKçetruc avec Camille ou Duo avec Angèle et Chilly Gonzales).
"On a le même tempo mais pas le même pattern"
L'éternel ado attardé ne s'embarrasse pas d'autocensures dans ses Confessions. Avec Camille, il s'interroge avec loufoquerie sur le sexe ("Le point commun, entre Sigmund Freud et Hugh Hefner / Ils étaient tous les deux obsédés sexuels, mais Freud a révolutionné la pensée occidentale, Hefner la presse américaine, voire mondiale", KesKesséKçetruc), avec Lomedal de l'homosexualité contrariée ("Quinze pour cent des mecs sont pédés (en vrai) / Mais soixante-treize pour cent veulent pas se l'avouer" 88%).
Dans le Duo avec Angèle (un trio en réalité puisque Chilly Gonzales est de la partie), Philipe Katerine propose une mise en abîme de la création musicale ("On a le même tempo mais pas le même pattern"). Quelques sujets sérieux sont abordés, mais toujours avec l'excentricité qu'on connaît de l’artiste vendéen : l'écologie (BB Panda), le racisme (Blond, avec Gérard Depardieu), les crises actuelles (Bof Génération, avec Dominique A). Sans oublier le sexe et l'humour quasi omniprésents dans ces Confessions pas très catholiques (KesKesséKçetruc, Rêve affreux ou 88 %).
La meilleure éloge que l’on peut faire de Philippe Katerine est sans doute celle de Léa Seydoux dans Rêves heureux : "Depuis mes 10 ans, je suis fana de toi / Tu as quelque chose que les autres n'ont pas / Enfin, je n'sais pas si c'est un truc en plus ou en moins / Mais c'est pas rien / Depuis mes 10 ans, j'ai pas aimé que toi / Mais je souris quand je t'entends et te vois / Quand je te vois quelque chose me dis / "Tiens, le monde va bien. Le monde va bien ?"