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chanteur - Page 11

  • Mâle assurance

    Mystic Señor est le troisième album d’un cycle de cinq, proposé par Sam Franck Blunier. Une pentalogie que l’artiste a fort justement nommée The Five Album Concept. Cette démarche artistique ambitieuse est à saluer pour un artiste qui manie avec justesse chanson française, pop et rock. Après les deux premiers volets, Il fait beau (2015) et Des Filles (2016), voici donc, cette année, Mystic Señor, un album qui frappe autant par son spleen pop-rock, sa masculinité fragile que par sa poésie.

    L’auditeur y trouvera la marque de brillantes références, à commencer par Alain Bashung dans le premier titre, Évidemment : "Et rien ne s’oppose à l’amour / Plus rien ne s’oppose à l’amour."

    Le titre Le verbe, plus enlevé, délaisse l'hommage appuyé pour l'auteur de Résident de la République au profit d’une démarche plus originale surfant du côté de la pop à la fois rugueuse et insolente d'un Patrick Coutin : "On m’a dit moche / J’ai dit tant mieux / On m’a dit croche / J’ai dit fuck off."

    Électro-poèmes

    "Le verbe est plus important que nous / Le verbe est plus important que tout", chante Sam Franck Blunier dans un troisième opus où le désabusement affleure à chaque note et chaque mot : l’aliénation de l’amour (Poings liés), l’anticonformisme (Le verbe), l’absurdité de l’existence (Des questions). Mais il y aussi ces éclairs d’espoir, d’amour et de spiritualité (d'où, bien sûr, le titre de l'album), à l’exemple du Verbe et de ses Électro-poèmes : La prière des mots, Le Beau et Les mains des hommes.

    Les mots du chanteur sont portés par une voix à la mâle assurance, sombre et faussement détachée. Mystic Señor est l’album d’un noctambule, et à certains égards gothique. Avec Salut beauté, nous voilà dans un pop-rock XIXe et baudelairien à la sèche beauté : "Salut Beauté inouïe, est-ce toi qui nous porte ? / Beauté si fragile / Je sais bien que tu m’attends, au-delà des vallées et des cimes, / Par delà les lacs et les toits de tuile."

    Quand on pensait le chanteur perdu dans des volutes de fumée de nuits au Palace le voilà pris dans une ballade, Fragile, qu'une chanteuse comme Françoise Hardy pourrait interpréter avec la même fragilité, justement.

    Sam Franck Blunier, Mystic Señor, 33 Novembre – Évasion Music, 2020
    https://www.samfrank-blunier.com

    Voir aussi : "L’âme de fond"

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  • L’âme de fond

    On aime l’univers de MoonCCat, musicien, photographe et poète assumant à 200 % un dandysme qui se serait transporté en plein XXIe siècle. Un style fin de siècle donc, mêlant textes saturniens et musque pop-rock, à mi-chemin entre Jim Morrison (Shoot The Poet) et lo-fi nighties (Sanatorium Europa). L’artiste le dit à sa manière sur son site : "Musicien, photographe et écrivain, MoonCCat a été le premier voyageur temporel à essayer la machine à explorer le temps de H.G. Wells en 1895. Elle l'a conduit au XXIème siècle sans possibilité de retour."

    MoonCCat revient avec Forget Me Knot, album autoproduit, sombre mais traversé aussi de brillants éclats de lumière. Ce côté romantique noir, le chanteur l’assume avec un bel aplomb, en mettant en musique les vers de Gérard de Nerval (Vers dorés), de Baudelaire (Baudelaire 20 décembre 1855) et même... d’Alphonse Daudet (L’oiseau bleu). Disons aussi que les influences du chanteur sont à chercher autant du côté de Rimbaud ou Verlaine Edgar Alan Poe que de celui de Bram Stoker ou de Hermann Hesse.

    MoonCCat est également au texte dans des titres tout autant convaincants et acides : Le voyage ("Il ne faut pas regretter / Ce que la vie nous offre / Il ne faut pas penser que ce n’est pas assez… / Il ne faut pas espérer que les choses s’améliorent"), Le chat Haret, L’idole ou Ton souvenir.

    Comme s'il était catapulté dans notre époque, MoonCCat y apporte sa part de mystère, mêlant, dans un album résolument rock, mâtinée de pop eighties (Baudelaire 20 décembre 1855, L’idole), du mysticisme (Le chat Haret), du désespoir (Le voyage), de sensualité (Morganella Morganii qui "provoque des incendies"), de la poésie (Shoot the poet) et du gothique éclatant de lyrisme (Shadow, L’obscurité des nuits).

    "Le premier voyageur temporel à essayer la machine à explorer le temps de H.G. Wells"

    Dans cet album d’une belle cohérence figure un morceau énigmatique. Avec Sanatorium Europa, le plus dandy des chanteurs nous transporte dans l’Europe des années 20, sur la trace de Thomas Mann et d’Herman Hesse, lors de son séjour à Monte Verità. Explication de texte par MoonCCat lui-même : "Si les deux auteurs allemands sont peut-être familiers à certains, notamment Thomas Mann et sa Montagne Magique, Monte Verità ne doit pas dire grand chose à grand monde car il s'agit d'une expérience communautaire assez étrange et aujourd'hui oubliée qui a eu lieu au début du XXe siècle en Suisse… Six jeunes gens de bonne famille se sont effectivement lancés dans une aventure unique en son genre : quitter la société moderne dont ils étaient dégoûtés pour créer un nouveau mode de vie destiné à retourner au plus proche de la nature en construisant de toutes pièces un village autarcique auto suffisant qui réunira artistes, peintres, danseurs, chorégraphes, occultistes, anarchistes, bref, une population très éclectique, en recherche d'authenticité. Le village s'éleva à Monte Verità, "la montagne de la vérité", à Ascona en Suisse… C'est une utopie communautaire qui s'est construite et a perduré durant une vingtaine d'années. Elle a brassé de grands noms comme Hermann Hesse, Carl Jung ou Isadora Duncan, entre autre… Le titre raconte le séjour de Hermann Hesse dans ce lieu hors norme. Il ne raconte pas sa rencontre avec un prophète étrange qui à ce moment là, avait quitté la communauté pour vivre en ermite dans une grotte : l'étrange Gustö Gräser, qui fut pour lui une rencontre déterminante et a certainement joué un rôle dans ses romans initiatiques comme Demian et Le Loup des Steppes, avec qui Gräser avait certains traits en commun…"

    Sanatorium Europa est une vraie singularité dans un album à l’empreinte XIXe siècle, sombre, beau, érudit et douloureux : "J’ai dans mon cœur un oiseau bleu, / Une charmante créature, / Si mignonne que sa ceinture / N’a pas l’épaisseur d’un cheveu… / Et son bec fin comme une lame, / En continuant son chemin, / M’est entré jusqu’au fond de l’âme."

    MoonCCat, Forget Me Knot, autoproduit, 2020
    https://moonccat.bandcamp.com/album/forget-me-knot
    https://moonccat.weebly.com

    Voir aussi : "C’est le plus dandy des albums"

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  • Vincent Cateigne : trop facile !

    Attention : découverte. Cette fois il s’agit du deuxième album de Vincent Cateigne, à la pop bricolée entre funk, électro et pop, à grands coups de machines, d’auto-tune mais aussi de guitares d’acoustique et d’étonnants ruptures de rythme, à l’exemple du titre Together Is Better, le premier single d’Izipizi.

    Un opus qui sonne comme une étrangeté, et il est vrai que le musicien brasse à tout vent des influences dignes du bourlingueur qu’il est : des sons orientaux (Salam, en featuring avec Samira) ou africains (Kama), de l’électro daftpunkienne (Izipizi), de la pop-folk seventeen (Fireside, There), du latino (Caixas) ou du funk (Just A Flow, One Life). 

    C’est sans doute dans cette manière de s’affranchir des machines et de prendre à bras le corps des mélodies et des harmonies désarmantes de simplicité (Fireside) que l’on saisit tout le talent mais aussi le savoir-faire de Vincent Cateigne, qui s'est expatrié à Singapour.

    Élaboré sans être intimidant, nostalgique sans être régressif, hétéroclite sans être foutraque

    Son talent tient à un album à la fois coloré et universel, oscillant entre les rythmes de Rio (Caixas), les grands espaces américains (Just A Flow) ou l’électro européen (Izipizi). Le plaisir est évident et il est même communicatif, jusqu’aux interjections sexy de Farah Chammah dans Caixas.

    Le bluff est permanent dans un album élaboré sans être intimidant, nostalgique sans être régressif et hétéroclite sans être foutraque. Avec pour maître mot l’évidence et la simplicité. Le musicien rappelle que le titre de l’album, Izipizi reprend une expression anglo-saxonne utilisée à Singapour, et qui signifie "facile" ou "tranquille." Tout simplement.

    Vincent Cateigne, Izipizi, Nudacy Records, 2020
    https://www.facebook.com/watch/vincentcateigne

    Voir aussi : "Dans le game avec Barange"

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  • Dans le game avec Barange

    Je voudrais commencer cette chronique par un détail qui vient de me sauter aux yeux : la pochette de 24, l’EP de Barange. Le chanteur, en sweat jaune – tout ce qu’il y a de plus urbain –, est photographié sur un fond blanc. Pas tout à fait blanc cependant, car l’artiste a choisi d’intégrer à l’extrême droite une coulure de paysage que l’on dirait méditerranéen. Cela pourrait être un détail d’un cliché de Montpellier, sa ville d’origine.

    Ce détail visuel n’est pas si anodin que cela : avec 24 (24, comme son âge ?), Barange entend proposer un opus tout ce qu’il y a de plus urbain, sans pour autant tourner le dos au pays qui l’a vu grandir. Ce Parisien d’adoption, ayant toujours baigné dans le hip-hop, a travaillé tour à tour avec Jeff Panacloc (pour la musique de son spectacle "Jeff Panacloc perd le contrôle"), JokaFace du groupe TheCity ou du DJ Little -A-, qui a participé d’ailleurs au "game" de son album.

    Le son urbain que propose Barange est un vrai hymne à la vie et à la réconciliation : arrêter de faire de nos vies des courses perpétuelles (J’ai couru), se hâter de jouer et de s’amuser "avant qu’ils nous coupent le réseau" (Le game), aimer ("C’est pas complique", De l’amour) mais aussi chanter pour ses proches, ses parents et sa famille (Maman).

    Dans ce dernier titre, ce fan d’Oxmo Puccino, de Youssoupha ou de Gorillaz démontre qu’il n’oublie rien de ses origines et propose un touchant titre commençant par ces mots : "Chaque été je descend dans le sud faire un bisou aux parents." Nostalgique et mélancolique ? Sans doute un peu, oui, tant il est visible que le jeune adulte biberonné au hip hop se revoit enfant à la recherche du temps perdu ("J'aimerais tant revenir").

    Barange reste cependant ce musicien hyper doué capable de surprendre et d’électriser l’auditeur, avec notamment le titre Canterbury : de l’électro rap au rythme enlevé et construit avec élégance et précision.

    Barange, 24, OVNI Production, 2020
    Page Facebook de Barange
    @vbarange

    Voir aussi : "Sônge d’une nuit d’électro"

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  • Cœur mandarine

    Tout (ou presque) respire les eighties et les nineties dans Brune Mandarine, le titre d’indé pop d’Austyn.

    En attendant son EP Désordes à paraître courant mai, un album réalisé par Denis Clavaizolle et auquel a collaboré Kent, Austyn propose le clip Brune mandarine réalisé par Ramataupia qui a fait le choix du minimalisme, de la couleur et du psychédélisme.

    Obsessionnel, dansant et envoûtant comme un titre de Bashung : "Ça sert à rien / Où t’habites / Si personne n’allume la dynamite / You call me châton / Je me tape des vertiges dans le salon".

    Austyn, Brune Mandarine, 2020
    EP Désordres, 22 mai 2020, sur les plateformes de musique
    https://www.Austyn.fr
    https://www.instagram.com/Austynmusique
    https://www.facebook.com/AustynMusique

    Voir aussi : "L'envie d'avoir envie"

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  • Benjamin Biolay, avec ou sans confinement

    Confinement ou non, Benjamin Biolay continue son parcours artistique (presque) comme si de rien n'était. 

    En juin prochain, il sortira son nouvel album Grand Prix, il propose un premier titre, forcément rare,  délicat et sophistiqué, Comment est ta peine ?, avec en featuring Anaïs Demoustier. Le clip, dans un noir et blanc somptueux, est réalisé par Marta Bevacqua, et la comédienne Nadia Tereszkiewicz est de la partie. 

    Benjamin Biolay, Comment est ta peine ?, Polydor/Universal, 2020
    http://benjaminbiolay.com
    https://www.facebook.com/benjaminbiolayofficiel

    Voir aussi : "Suprême Alka"

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  • Renan Luce, Du bout des lèvres

    La revue Hexagone a eu la bonne idée de nous fait découvrir sur sa page Facebook la reprise "confinée" du titre de Barbara, Du bout des lèvres.

    C’est Renan Luce qui nous propose cette version avec l’équipe qui l’accompagne en tournée, à savoir Christophe Cravero au piano, Oliver Smith à la contrebasse, Mathieu Gayout à la batterie sur table, le Sinfonia Pop Orchestra et Romain Trouillet pour l’orchestration.

    Une vraie déclaration d’amour de Renan Luce, qui fait son grand retour en ce moment : "Il y a aussi dans cette chanson de Barbara quelque chose qui exprime ce qui nous lie les uns aux autres, au delà des mots, par un élan du cœur."

    Renan Luce, Du bout des lèvres (reprise de Barbara), confiné
    https://www.facebook.com/Hexagone.lemag
    https://renanluce.lnk.to/Album

    Voir aussi : "Le retour de la femme mimosa"

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  • World music progressive avec Aziz Sahmaoui & University Of Gnawa

    Aziz Sahmaoui est de retour avec son groupe University Of Gnawa pour Poetic Trance, un troisième album formidable où se mêlent pop-rock, sons marocains, jazz et musique gnawa. Dix ans sont passés depuis la création de cette formation mêlant des artistes sénégalais, maghrébins ou français.

    La voix du co-fondateur de L’Orchestre National de Barbès est toujours là : vibrante et envoûtante. Elle sert une musique sans frontière que le joueur de mandole et de n’goni propose dans une world ensoleillée, entre Maghreb et Sénégal (Janna Ifrikia).

    Poetic Trance c’est un pont entre Maghreb (Ganga Sound Of Mbirika), Afrique subsaharienne (les rythmes hypnotique de La peur - Nogcha) mais aussi l’Occident avec ces riffs, ces accents de rock progressif (Sotanbi) de de pop enlevée et dansante (Nouria).

    Les sons sénégalais sont très présents dans un album produit par Martin Meissonnier à la production qui entend être une rencontre encore cultures, comme le laisse entendre le titre du morceau Entre voisins.

    L’opus devient franchement mélancolique et touchant avec des deux excellents titres, la balade Coquelicots et Soudani ya yémma.

    Aziz Sahmaoui & University Of Gnawa, Poetic Trance, 2019
    http://www.azizsahmaoui.com
    https://www.facebook.com/azizsahmaoui
    http://www.orchestrenationaldebarbes.com

    Voir aussi : "Dhafer Youssef, la world music des sphères"

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