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  • Vanished Souls: "Les styles ne meurent jamais"

    Nous avions récemment parlé des Vanished Souls, auteurs d'un album hypnotique, rock et psychédélique qui sort aujourd'hui. Nous avons voulu en savoir plus sur ces quatre garçons dans le vent.

    Bla Bla Blog – Bonjour, les Vanished Souls. Comme le nom du groupe et vos titres ne l’indiquent pas, vous êtes Français. Voulez-vous vous présenter et parler de votre rencontre ? De quand date-t-elle d’ailleurs ?

    Vanished Souls – Bonjour. Svein & DriX. Nous nous sommes rencontrés il y a de nombreuses années alors que nous étudions la musique dans une grande école de Nancy. Cela date d'une dizaine d'années et la rencontre s'est faite naturellement autour de goûts musicaux communs et une véritable envie de créer et tester des choses. Nous avons beaucoup expérimenté au travers de l'impro à cette époque, sans savoir que nous jetions les bases d'une longue collaboration.

    BBB – Racontez-nous votre manière de travailler ? Qui compose ? Comment sont partagés les rôles ?

    VS – On compose tout à deux. Pas de règles, pas de méthodologie juste un travail d'échange sur des idées. Parfois des bouts d'idée, parfois des choses plus abouties. On arrange puis on maquette pour avoir une vision globale du morceau. Il arrive que pas mal de choses changent au moment de l'enregistrement, notamment les arrangements, on reste toujours ouvert à l'accident. Pas de calcul non plus, parfois la musique d'abord, parfois le texte ou par magie les deux en même temps. Toujours ce leitmotiv que le morceau se compose par lui même comme si nous n'étions que les ouvriers de cet animal sauvage qu'on essaye de dompter.

    BBB – Vous avez été découverts en 2013, avant une année 2014 menée tambour battant. Pouvez-vous nous parler de ce début de carrière assez dingue ? 

    VS – Nous sommes deux très gros travailleurs et nous composons énormément (nous sommes également compositeur a l'image pour la TV et le cinéma), ce qui fait que nous avons toujours la tête dans le guidon. L'année 2014 a fait suite à la sortie de notre premier album et a cristallisée nos premières "vraies" apparitions en terme de groupe dans la presse et les médias, ainsi que sur des scènes conséquentes avec comme point d'orgue notre participation au Festival Solidays

    BBB – Il y a aussi ce clip viral des deux membres du groupe, DriX et Svein, autour du retour de militaires auprès de leurs enfants. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

    VS – C'est la résultante de notre travail parallèle en dehors du groupe et notre collaboration avec Universal Publishing. C'est une histoire assez drôle car c'est une amie qui nous a montré un jour la vidéo sans que nous sachions, ni elle, ni nous que c'était notre musique ! La magie de la diffusion sur internet et sur les réseaux.

    "Cet album est comme une série avec différents épisodes" 

    BBB – Venons-en à ce nouvel album. Quand l’avez-vous commencé et surtout comment écrire un album aux ambiances et aux influences aussi différentes ? Comment présenteriez-vous ce nouvel album ? 

    VS – Pour commencer nous avons mis deux ans pour composer cet album. Nous souhaitions prendre notre temps et également aller vers plus d'épure avec des morceaux plus courts. Essayer de dire en 3-4 minutes ce que l'on disait sur le premier album en dix minutes. Pour cela nous avons collaboré avec le DA Fred Vectol du studio Question de son afin de nous guider dans cette tâche. On aime imaginer cette album comme une série avec différents épisodes. Chaque épisode (titre) raconte quelque chose et peut être pris séparément, mais peut également être capté comme faisant parti d'un tout.  

    BBB – On parle d’influences. Les vôtres sont à chercher dans plusieurs directions. On pense bien sûr au rock psychédélique de Pink Floyd, à Archive, Radiohead. La pop des années 80 également ? La new wave ? 

    VS – Oui nous sommes très ouverts musicalement et notre travail de producteur de musique à l'image nous à amené à explorer de nombreux styles. Pour nous la musique est semblable aux humeurs et aux sentiments humains, multiples et riches. 

    BBB – Sans oublier le rap. On pense au titre Am your shadow

    VS – Oui, typiquement une émergence des influences profondes du groupe, sous-jacent depuis toujours et qui s'est affirmé sur ce titre. C'était une évidence et en rien calculé. La couleur de ce morceau s'est imposée d'elle même.

    BBB – Vous semblez faire une synthèse entre différents courants musicaux. Votre album est-il un hommage au rock, que certains annoncent mort, ou bien une tentative de le renouveler ?

    VS – On n'a aucunement la prétention de rendre hommage ou renouveler quoi que ce soit. On fait juste ce que l'on ressent, ce qu'on rêve et on le fixe sur l'enregistrement. Apres les histoires de mort de tel ou tel style de musique n'a pour nous aucun sens car les style ne meurent pas, ils échappent peut être à la mise en lumière pour le "grand public" mais dans tout les cas il perdurent et se transforment. Tout n'est qu'un éternel renouvellement. Il y aura toujours du jazz, du blues, du classique, du hip-hop, du métal, de l'électro...

    BBB – Qu’écoutez-vous aujourd’hui ? Que trouve-ton dans votre play-list à chacun ?

    VS – De tout, absolument de tout !

    BBB – Et y a-t-il un titre "honteux" que vous aimez écouter ?

    VS – Également et beaucoup trop de titres ! Mais c'est notre jardin secret ça !

    BBB – Quel est le dernier livre et le dernier film que vous avez lu et vu ?

    VS – (DriX) Manuel Ikea de montage pour DriX. Et le film 3 Billboards... bouleversant. (Svein) Je ne regarde que les bandes annonces et les résumés : ça va plus vite...

    BBB – Quelle est votre prochaine actualité après la sortie de cet album ? Des concerts ? Des tournées ? 

    VS – Oui concerts prévu déjà jusque juin pour commencer et surtout notre release party au Nouveau Casino à Paris le 19 avril. Tout est sur notre Facebook et notre site.

    BBB – La sortie de l’album est prévue le 30 mars. Vous vous sentez comment ? 

    VS – Excité et agréablement surpris par les premiers retours très positifs sur l'album qui nous font chauds au cœur, hâte de défendre ça sur scène.

    BBB – Bonne rentrée musicale, alors, les Vanished Souls. Et merci d’avoir répondu à nos questions. 

    VS – Merci beaucoup et à bientôt sur les routes. 

    Vanished Souls, Vanished Souls, Frozen Records / Chancy Publishing
    Sortie le 30 mars 2018
    http://www.vs-music.com

    "Vanished Souls, les enfants du rock"

  • Quelques pas d’électro-swing avec Scratchophone Orchestra

    Il est probable que vous ne soyez pas encore tombés sur l'OVNI musical qu'est Plaisir moderne de Scratchophone Orchestra. Si c'est le cas, courez vous procurer leur premier album.

    Depuis une dizaine d'années, à la faveur d’émissions populaires, le répertoire oublié des années 20 et 30, que ce soit le charleston, le quickstep ou le madison, ont été remis au goût du jour. Scratchophone Orchestra à choisi de s'emparer de ces rythmes des années folles et de les mixer pour créer un électro-swing à la fois contemporain et rendant hommage à l’Amérique jazz d’avant-guerre.

    Scratchophone Orchestra est né il y a seulement trois ans et a déjà sillonné le territoire avec sa formation mêlant instruments acoustiques, voix, synthétiseurs et platines.

    Album coloré, familier et révolutionnaire

    Le résultat est un album coloré à la fois familier et révolutionnaire : familier dans la récupération de cette matière brute musicale venue de la Nouvelle Orléans des années 30 et révolutionnaire dans cette manière de passer à la moulinette de l’électro et du scratch les douze titres, dont dix chansons en anglais et en français.

    L’auditeur y retrouvera une époque nourrie de romantisme (That Girl, Lazy Lady ou Mon Héroïne, au titre volontairement ambigu). Scratchophone Orchestra nous entraîne aussi bien à Broadway (Danse in White, My Little Way ou Trump) que dans le Paris bohème et canaille de Jean Gabin et Michèle Morgan (Cabotin) ou celui, manouche, de Django Reinhardt (Clubbing with Django).

    Plaisir moderne serait l’essence des années 30 descendue au milieu d’une piste de club en 2018. Avec Scratchophone Orchestra, la bande à Aurélien Maurocq (voix et clarinette), en veste tweed sombre, bretelles et borsalino, scratche pour faire swinger des danseurs tout droit sortis du Chanteur de Jazz.

    Seul bémol sans doute dans Plaisir moderne : il manque ce je ne sais quoi de sex-appeal et aussi de voix féminine dans un album assez unique dans son genre – donc à découvrir.

    Scratchophone Orchestra, Plaisir moderne, WOOF-WTPL / 10H10 / L’Igloo, 2018
    http://scratchophoneorchestra.com

  • Marie Cherrier : "Les comédies musicales m'ont toujours beaucoup attirées"

    Il a plusieurs fois été question de Marie Cherrier sur Bla Bla Blog. La musicienne avait même été en tête de notre classement Bla Bla Blog en 2015... À l'occasion de la préparation de sa comédie musicale Les Bas-Fonds de Paris, Marie Cherrier a accepté de répondre à nos questions.

    Un musical ambitieux créé par l'auteure du Temps des Noyaux : voilà qui ne pouvait que nous intriguer...

    Bla Bla Blog – Pouvez-nous raconter l'origine de ce projet de comédie musicale ?

    Marie Cherrier – Ce sont des chansons ! Des mélodies qui se prêtaient bien à une comédie musicale et que je destinais à d'autres interprètes. J'ai donc tissé un lien entre elles, imaginé des personnages, écrit d'autres chansons, des dialogues, et tout s'est imbriqué petit à petit pour aboutir aux Bas-Fonds de Paris.
     
    BBB – Racontez-nous en quelques mots l'histoire de ces Bas-Fonds ?

    MC – Le pitch : Ça se passe à Paris dans un futur imaginaire où la ville est plongée dans la misère. Seule la butte Montmartre s'élève comme le dernier bastion des banques et des bureaux d'affaires. Camille et Momo se sont créés là un petit théâtre ambulant et tentent de présenter aux quelques touristes encore de passage, un Paris moins ennuyeux. Mais le cœur n'y est plus pour Camille, elle va descendre visiter les bas-fonds et y croiser quelques personnages qui chantent leur espoirs, leur révolte ou leur solitude. Un poète enrhumé, une bande de zonards, une femme romantique esseulée, un ivrogne exilé… Que du beau monde !
     
    BBB – Ceux qui vous connaissent sont sans doute surpris de vous voir vous lancer dans une comédie musicale. Pourquoi ce choix artistique ?

    MC – C'était une envie très forte et je l'ai suivie. Je l'ai suivie parce qu'il me semblait avoir les éléments clés d'une comédie musicale : les chansons et les personnages. Et puis c'était une bonne période pour ce virage. Après plusieurs albums solo je ne ressentais plus le besoin de chanter mes chansons. J'avais envie de quelque chose de plus fantastique. Et à cause de cette idée fixe : une fois que j'ai une histoire en tête, comme une chanson, il me faut l'aboutir, il faut qu'elle existe pour le public. Alors sans penser aux débouchés j'ai ficelé cette histoire, et une fois prête, j'ai tout mis en oeuvre pour la réaliser. Ces dernières années ont été conditionnées dans cet objectif. 

    BBB – Avez-vous un goût particulier pour les comédies musicales ?

    Oui, j'ai vu et revu tant de fois des classiques comme La mélodie du bonheur, West Side Story, Hair, ou Mary Poppins... Je le dois à ma mère, qui m'a fait découvrir tout ça, et qui est très sensible à la danse aussi. Toutes ces formes d'expressions pour mettre en scène une histoire, ça m'a toujours beaucoup attiré. À travers le cinéma surtout. J'ai d'ailleurs écrit les Bas-Fonds en pensant au cinéma.
     
    BBB – Parlez-nous un peu de Brian Larsen, l'arrangeur des Bas-Fonds. Comment s'est faite votre rencontre ?

    MC – Je l'ai connu grâce à Caspar David, artiste danois, qui interprète un des personnage des Bas-fonds. Brian avait fait des arrangements sur ses chansons que j'aimais beaucoup. Je suis allée au Danemark rencontrer Caspar avec qui je correspondais depuis plus d'un an (nous nous échangions des musiques, des paroles..) et j'en ai profité pour aller trouver Brian, à Copenhague. Bien que très limitée par la langue (mes connaissances en anglais sont très rudimentaires..) j'ai quand même pu lui exposer mon projet. Je lui ai envoyé les maquettes, il a tout de suite été emballé pour travailler dessus. Ce fut la première pierre indispensable à ce projet. C'est à partir de là que j'ai pu voir la suite. La musique est la base de cette histoire. Il fallait que ça sonne comédie musicale, et alors je pouvais m'accrocher à mon ambition derrière.
     
    BBB – Quels artistes vont vous accompagner dans ce projet ?

    MC – Très fière de vous les présenter, j'ai la chance d'avoir pu réunir pour ce disque d'excellents interprètes, qui ont vraiment amené une âme et une profondeur aux personnages et aux chansons : Pauline Chodlewski, qui chante Michèle le personnage romantique, Yann Destal qui chante le gitan, Camille Esteban qui chante Camille la môme de la butte, Capsar David qui chante Nino l'ivrogne exilé. Et les acteurs Adrien Balet qui joue le rôle de Baptiste le poète, Fabio Riche qui fait Momo, Joyce Franrenet , Hadi Rassi et Zack Naranjo qui jouent les zonards, et Adrien Chaumond le barman. Pour la scène l'équipe sera plus réduite. En fonction des moyen et des lieux de diffusion. Du côté des musiciens, tout un orchestre joue sur le disque (cordes, flûtes, cuivres, guitares, accordéon, piano, percussions..), et six feront partie des répétitions pour la scène : Pierre Bertona à la contrebasse, Renaud Détruit aux percussions, Maïe Tiaré Coignard au violoncelle, Alban Coignard au violon, Anthony Chéneau à l'alto et Arnaud Delespinay au violon.

    "C'est un album très ambitieux"

    BBB – Votre dernier album, L'Aventure, a été auto produit. Pour les Bas-Fonds, vous avez fait appel au financement participatif via Ulule. Pourquoi ce choix ? Et quels sont les résultats de ce financement?

    MC – C'est un album très ambitieux, c'était une manière de le faire avec le public, d'avoir du soutien, et de commencer à communiquer dessus. Ça a très bien marché, même si ce genre de disque coûte beaucoup plus cher que ce qui a été récolté, c'est une aide très précieuse et surtout, un encouragement pour aller au bout.
     
    BBB – On connaissait Marie Cherrier, chanteuse et parolière à fleur de peau (Tourterelle), drôle (Pas d'ma faute), engagée (Le Temps des Noyaux ou T'es où ?), indépendante (c'est le cas de tout l'album L'Aventure), romantique et non sans fibre féministe ( (Le Septième Ciel), mais aussi rock (J'm'appelle Billie). Quelle Marie Cherrier allons-nous découvrir cette fois ?   

    MC – Il ne s'agit pas de moi cette fois. J'ai sûrement versé dans tous les personnages quelque chose qui me ressemble pour pouvoir m'y attacher, mais je n'ai pas cherché à faire passer quelque chose qui me concerne.
     
    BBB – Vous parlez de la sortie de l'album début 2018. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    MC – Pas en ce début d'année. Sûrement une sortie régionale dans un premier temps, à l'automne.
     
    BBB – Qu'en est-il du spectacle et d'une future tournée ?

    MC – Nous commençons les répétitions en avril et une date de présentation sera fixée à l'automne dans la région de Blois, puis sûrement un show case à Paris, mais il n'est pas encore question de tournée.

    BBB – On vous sait attachée à la Touraine. Vous revenez souvent en Région Centre et sur les bords de Loire. Vous y avez toujours des attaches ? C'est là que vous trouvez votre inspiration ?

    MC – Il y a ma famille, mes amis, ma maison.. L'inspiration, elle, est un peu partout...
     
    BBB – Après cette comédie musicale, quels sont vos projets ?

    MC – Plusieurs projets, mais j'essaie de tenir ma langue pour déjà terminer celui-ci !

    BBB – Merci, Marie Cherrier, d'avoir bien voulu répondre à nos questions. 

    https://fr.ulule.com/les-bas-fonds-de-paris
    http://mariecherrier.com

    "Voilà Marie"
    "Revoilà Marie Cherrier"

  • Zombie, fais moi peur

    Bertrand Crapez, qui avait commencé à sévir dans la fantasy avec le cycle Chronique des Prophéties oubliées (éd. Zinédi), se mue en auteur féroce et gore avec 1, 2, 3... Zombies ! (Livr’S Éditions). Ces chroniques fantastiques, post-apocalyptiques et grinçantes s’emparent d’un sujet désormais classique : celui du zombie et de la contamination des humains par des créatures qui ne sont finalement pas si éloignées de nous.

    En l'espace de quelques mois, les habitants de notre belle planète bleue tombent comme des mouches, victimes d’un virus créé dans un laboratoire du Jura et se présentant sous la forme d'un joli liquide... bleu.

    Bertrand Crapez nous fait grâce de la figure du héros survivant et courageux à la Walking Dead : dans son roman, la seule issue pour ses personnages est la mort atroce ou une contamination pas plus glorieuse. 1, 2, 3… Zombies ! ne fait pas dans la demie-mesure : il n’y a rien à sauver de cette humanité dont la sanglante et joyeuse apocalypse est prétexte à assouvir les plus bas instincts : jalousie, cupidité, vengeance et pouvoir.

    Car voilà sans doute ce qui fait le vrai sel de ces chroniques : l'auteur brosse à gros traits, avec une énergie et un enthousiasme communicatif, une comédie humaine cruelle, sanglante mais aussi à l'humour noir assumé. Le zombie fait figure de révélateur de nos faiblesses et de notre capacité à nous surpasser dans l'odieux. Bertrand Crapez n'épargne personne : les scientifiques apprentis sorciers à l'origine de la contamination, les généraux et les hauts fonctionnaires bien décidés à étouffer l'apocalypse sur le point de se répandre ou ces professionnels de télévision qui ont réussi à faire de l'invasion de zombies un programme de télé-réalité à succès.

    Le lecteur se régalera avec quelques chapitres poussant loin l'humour noir et le gore digne de Bad Taste : un maire cynique et ambitieux contaminé de la plus grotesque des manières, des mafieux russes aux prises avec une zombie plus farouche qu’on ne le croit, ou bien cette scène surréaliste de tournage par un réalisateur italien autant mégalomane qu’inconscient.

    Digne de Bad Taste

    Comme souvent, le zombie, dont on aime être effrayé, cristallise nos pires pulsions. Bertrand Crapez, en le lâchant dans les rues, en fait presque notre égal, à peine plus monstrueux, à l'exemple de ce professeur frustré dans l’une des meilleures chroniques de son livre, "Un simple incident administratif".  

    Le lecteur retrouvera également des clins d'œil à l'actualité récente, que ce soit ces références aux migrants, au mur de Trump ou à une présidente de la République, copie conforme de Marine Le Pen.

    Bertrand Crapez se montre audacieux et pugnace dans ces chroniques d'une apocalypse qu’il prend un malin plaisir à étaler dans le temps et l’espace. C’est ainsi que le récit d'une boulette dans un laboratoire paumé du Jura devient un cataclysme universel. Les zombies à la Romero deviennent, après un passage dans un monde digne de Terminator, des Aliens catapultés dans Star Wars. Et voilà comment l’auteur d’héroïc fantasy se transforme, le temps d'un roman endiablé, en chroniqueur d’anticipation, de SF et de space opera.

    Encore une histoire de mutation qui a réussi, en somme.

    Bertrand Crapez, 1, 2, 3… Zombies !, éd. Livr’S Éditions, 2018, 173 p.
    https://www.facebook.com/bertrand.crapez
    http://lheritierdarthur.zinedi.com

     

  • Rendez-vous jeudi prochain, même lieu, même heure

    Jim a touché en plein cœur. Une fois de plus, lui et Louis Chabane au dessin, ont réalisé avec Héléna (éd. Grand Angle) une bande dessinée exceptionnelle, se rangeant dans la catégorie des œuvres bouleversantes, et bien différente de leur vaudeville de mœurs, L’Érection.

    Héléna c’est bien entendu le personnage féminin autour duquel tourne l’album au romanesque fou. Pour autant, le héros ce n’est pas elle mais le narrateur Simon, qui a toujours été amoureux de cette blonde incendiaire et irrésistible. Or, le jour de son mariage, Simon la croise par hasard, à Nice, face à l’église où il va dire oui à sa future épouse. Héléna promène un enfant et vit une période que l’on dirait "compliquée." Cette rencontre inopinée est une révélation pour Simon qui décide le jour de ses noces de ne plus se marier : Héléna sera la femme de sa vie.

    Héléna c’est l’histoire d’un amour. Mais pas que.

    Non sans opportunisme, et grâce à un héritage généreux, il approche la jeune femme quelques temps plus tard, il lui propose alors un drôle de marché : contre une rémunération de 1000 euros mensuel, il lui propose trois heures de son temps chaque jeudi après-midi, pour passer un peu de temps avec elle, mais sans faire l’amour. Son but est de renouer avec elle et la convaincre qu’il est l’homme de sa vie. Réticente et méfiante, Héléna finit par accepter.

    Héléna c’est l’histoire d’un amour. Mais pas que. C’est aussi une BD d’une sensualité folle. Mais pas que. C’est également le récit d’une rencontre entre deux êtres qui se cherchent. Mais pas que. Cela pourrait être aussi le récit d’une audace incroyable qui se transforme en une relation dont il est impossible de raconter les dernières pages. Car il faut absolument aller jusqu’au bout de cette histoire bouleversante de rendez-vous, dont le souffle tragique cloue sur place.

    Graphiquement magnifique, intense et indispensable.

    Jim et Louis Chabane, Héléna, 2 volumes, éd. Grand Angle, 2014 et 2015,
    78 p. chacun

    "La débandade"

     

  • Binge-watching de spectacles avec Opsis TV

    Il y a un an, Opsis TV sortait sa plateforme de streaming dédiée à l’univers théâtral. Sa vocation ? Diffuser des captations de pièces de théâtre en illimité, sur simple abonnement mensuel : aujourd’hui le catalogue de ce service comprend plusieurs centaines de spectacles, en replay ou en direct.

    Classique, comédies, théâtre contemporain, musicaux ou spectacles pour enfants sont proposés pour des soirées ou des week-end pouvant aller jusqu’au binge-watching – qui n’est désormais plus réservé aux séries télé.

    La plateforme Opsis TV veut se donner la possibilité pour tout public d’accéder à la culture théâtrale plus facilement et à petit prix, notamment pour les provinciaux souhaitant assister à des représentations parisiennes, les seniors, les personnes handicapées, les scolaires ou les Français de l’étranger. Opsis TV promet également des expériences d’immersion qui promettent des séances plus vraies que nature via la réalité virtuelle.

    Théâtres privés et publics, festivals culturels et institutions publiques sont partenaires de cette plateforme inédite en la matière. L’INA a signé un partenariat pour l'ajout d'archives théâtrales avec une nouvelle pièce chaque mois.

    En avril 2017, Opsis TV a été récompensé du 2ème Prix de l’initiative numérique culture, communication et médias du Groupe Audiens. Dorénavant, si vous ne pouvez aller au Festival d’Avignon, le Festival d’Avignon ira à vous.

    http://www.opsistv.com

  • MoonCCat a une autre corde à sa guitare

    Nous avions parlé de MoonCcat à travers sa musique et ses deux albums rock, dandy et gothique.

    C’est un autre talent que nous offre cet artiste, qui expose ses photos au Relais de la Côte Beauté, à Saint-Georges-de-Didonne, près de Royan (Charentes-Maritime).

    MoonCCat présente sa vision du beau et du bizarre à travers ses photographies en noir et blanc. Sombres, étranges et poétiques, elles font la part belle au clair-obscur, qu’il s’agisse de portraits, de paysages, de détails architecturaux ou de natures-mortes. Des vues crépusculaires de la Charente-Maritime sont également au programme d’une exposition aux thèmes variés, dont le maître mot est la quête de la Beauté. Une autre partie de l’exposition est dédiée à une sélection de tableaux à l’encre (Klecksographies) et à des poèmes accompagnant certaines photographies.

    Il reste encore quelques jours pour venir découvrir cet artiste que Bla Bla Blog suit avec le plus grand intérêt.

    Exposition de MoonCCat, Relais de la Côte de Beauté,
    136 Boulevard de la Côte de Beauté
    17110 Saint-Georges-de-Didonne
    du 13 mars au 25 mars à 18:30

    "Rimbaud, sors de ce corps"
    "C’est le plus dandy des albums"
    http://www.moonccat.com

  • L'été sera électro dans les maillots

    Un été électro : c'est ce que propose le groupe Fergessen dans leur album bien nommé L'Été. Le duo français formé par David et Mikaëla propose une pop acidulée dans laquelle voix et électronique se répondent, voire s'affrontent joyeusement (Tu veux la guerre).

    Le premier album de Fergessen, Les accords tacites, était paru sous le label Mvs Records en 2011, avant que les deux artistes ne soient repérés dans The Voice en 2015. Pour ce deuxième opus, on assiste bien ici à une des nombreuses métamorphoses que nous offre en ce moment la chanson française.

    Séduisant et électrisant

    Sous la direction artistique d’Antoine Essertier, Fergessen surfe sur la vague électro avec une énergie et un enthousiasme communicatifs (Old is beautiful) sans perdre de vue, à l'instar de La Femme, l'importance du texte ("L'eau du ciel a jeté un peu de chagrin / Sur la ville / Là je ferme mes yeux / Le temps a changé. / Un rayon audacieux tente une percée", L'été), y compris dans les titres anglais à la facture eighties (I want love, Old is beautiful ou Wet dragon).

    Le groupe Fergessen propose avec L'Été un album séduisant et électrisant, que soit dans la langueur suffocante de L'été, l'efficacité pop d’Old is beautiful ou le lyrisme de Tangerine.

    Encore une histoire de soleil, de plages et de saison estivale. Pas de doute, avec Fergessen, l'été sera bien électro dans les maillots.

    Fergessen, L'Été, Echoïd Prod, 2018
    En tournée en Chine avec l’Alliance française tout le mois de mars
    En France, le 14 avril à Nilvange (57), le 21 avril à Jassans-Riottier (01),
    le 12 mai à Saint-Pée-sur-Nivelle (64), le 26 mai à Valentingey (25)
    et le 61 juin à Erstein (67)

    http://www.fergessen.fr
    Page Facebook de Fergessen