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  • Marl’n, en fait oui

    Partons à la découverte de Marl’n, une chanteuse à l’univers singulier qui a sorti l’an dernier son deuxième album, Renaissance, illustré par une pochette que Magritte n'aurait pas renié.

    L’univers musical de cette artiste, originaire de la Drôme et installée aujourd’hui à Paris après un  passage par Londres, c’est une pop-rock sucrée et sophistiquée, chantée avec une fausse légèreté, y compris lorsqu’il s’agit de parler d’un départ ou d’un "amour mort" ("Bien sûr").

    Derrière son premier album Renaissance, on sent le travail et l’inspiration d’une musicienne se livrant avec sincérité : "Je sais beaucoup de choses / Je dis beaucoup de rien", dit Marl’n, confessant  ses failles et ses doutes, mais aussi les liens si fragiles avec l’autre : "Qui sait que quelqu’un d’autre / Nous emmènera demain / Que tôt ou tard plus rien ne compte / Qu’on se lassera du quotidien" ("Comment").

    Marl’n est capable d’entraîner l’auditeur en lévitation, à l’instar de cette ballade soyeuse qu’est "Délire", et qui fait le constat mélancolique d’un amour disparu : "Où sont passés tes mots et tes vers / Que tu envoyais cent fois chaque jour ?"

    L’audace de l’artiste va jusqu’à proposer cet objet digne de Camille : "Partager le jour". Cette proposition de voyage à deux est un bijou vocal, à la rythmique incroyable.

    L’un des plus beaux morceaux de l’opus, "La personne", déploie une parfaite ligne électro-pop, avec toujours ce joli brin de voix et cette facture nineties. La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses sur l’abandon, la séparation, la déception, mais aussi la séduction et la sensualité : "J’ai senti un peu de tendresse / de la complaisance / Un brin d’obligeance / qui ont su tromper la meilleure vigilance".

    La musique acidulée de Marl’n parvient à enrober des textes riches et denses

    Plus léger, "Folie darling", le portrait enthousiaste d’une noctambule, a toutes les qualités d’un tube à la Alizée, à écouter les jours – ou plutôt les soirs – de spleen. On aime ou pas : en tout cas, ce morceau frappe par sa mélodie entêtante.

    "De ta lune", aussi sombre qu’énigmatique, fait le choix de la poésie et de l’onirisme dans ce chant sur l’attente, le manque de l’autre et la séparation : "Je suis là sur l’étoile / Me vois tu de ta lune ?" Impossible de ne pas penser au désormais classique de Mecano, "Hijo de la Luna".

    Retour à l’électro-pop avec "Ta place". Il est question du temps qui passe et de la difficulté de vivre à deux :  "Qu’importe la distance quand on y pense / Pas à pas on avance / Tant que l’on aime / Tant que l’on s’aime". Comment faire durer un amour au quotidien ? "Qu’importe l’intendance", chante Marl’n avec sagesse.

    C’est un slow infernal, précieux morceau que propose la chanteuse avec l’irrésistible "En fait non" :  "Tu imposes / Dans une autre danse / La lenteur du flow / Et tu avances une autre chance pour qu’elle donne qu’elle ne voit ce que cache les choses / Tu noies dans la romance". La séduction, la drague, l’amour, le tout sur une piste de danse : "Non ce n’est pas ça dans les mots / Dans un autre langage / I miss you", chante Marl’n, non sans flamme, avec une maîtrise certaine et un univers attachant.

    L’album Renaissance se termine avec "La septième". Ce morceau mêlant chanson française, électro-pop et rythme urbain prouve l’attachement de Marl’n au texte. Les lettres et les chiffres se mêlent aux notes de musique. Voilà qui est parfait pour terminer en légèreté un album que je vous invite à découvrir.

    À noter qu’un troisième opus de Marl’n devrait sortir prochainement. 

    Marl’n, Renaissance, EKP, 2021
    https://www.marln.fr
    https://m.facebook.com/marlnoff
    https://www.instagram.com/marln_off

    Voir aussi : "Une certaine PR2B"

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  • Pas de doute, il y a pire : absurde ? 

    Focus sur une pièce de théâtre visible en ce moment à la Comédie des 3 Bornes à Paris, 11e.

    Y’a pire ! – c’est le nom de la dernière création de Coralie Mennella – est un seul en scène dans lequel figure une galerie de personnages rencontrés chacun à un instant décisif de leur vie. C’est un regard porté sur ces situations absurdes ou cruelles qui parsèment notre société, au coin d’une rue, derrière une porte, au comptoir d’un bar : une pauvre petite dame écrasée sous les dettes, une jeune femme sur le point d’être interdit bancaire, une fumeuse, une alcoolique, une SDF pleine de poésie…

    L’absurdité est au centre du spectacle puisqu’elle est ce qui nous permet de prendre la distance nécessaire pour créer l’acte théâtral. Et puis, face au désarroi et au "seum", il reste toujours la force de dire : "Y’a pire".

    "Ouais j’ai tenté pleins de trucs différents, même l’indifférence. Mais ça fait pas la différence"

    "C’est justement parce que ce n’est pas inné que cela m’intéresse. Aller chercher le rire là où on ne l’attend pas et le rendre utile est un objectif que je me suis fixé. Le spectacle a donc ce but de vouloir soulager d’une lourdeur face à certains sujets. Nous voulons que le spectateur sorte de la salle en se disant qu’il a pu rire de quelque chose qui, habituellement, l’inquiétait ou bien le tourmentait" commente, non sans pertinence, Coralie Mennella, auteure et interprète de cette pièce.

    L’absurdité, un terme que le théâtre du XXe siècle connaît bien, est au centre d’Y’a pire ! S’il y a pire ailleurs, pourquoi ne pas en rire ? Coralie Mennella entend ainsi remettre les choses à leur place et jouer sur l’apaisement, via le rire. Le spectacle se veut donc humoristique, oui, mais aussi témoin d’une société qui va mal. Un choix artistique louable important mais aussi engagé : "Ouais j’ai tenté pleins de trucs différents, même l’indifférence. Mais ça fait pas la différence. Ça non, ça fait pas la différence. Y’a rien qui fait la différence".

    Y’a pire !, seul en scène de Coralie Mennella
    Comédie des 3 Bornes – 32 rue des Trois Bornes 75011 Paris – Tél. 01 43 57 68 29
    Jusqu'au 25 janvier 2023, tous les mercredis à 21h30
    Écrit et interprété par Coralie Mennella, mise en scène de Kadia Ouabi
    https://www.comediedes3bornes.com/yapire
    https://www.facebook.com/coraliemennella
    https://www.instagram.com/coraliemennella

    Voir aussi : "Du paradis à l’enfer"

    © Coralie Mennella

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  • Le prince de la jungle

    Le personnage de Korak est peu connu, au contraire de son père Tarzan. Le public français connaît très mal le rejeton du fils du roi de la jungle. Il n’aura désormais aucune excuse avec cette intégrale Korak, proposée par les éditions Graph Zeppelin.

    Dans la préface de cette publication qui sera la bienvenue pour les futures fêtes de fin d’année, Stephen R. Bisette rappelle avec précision l’aventure artistique et éditoriale du fils de Tarzan, né bien entendu avec le succès d’un héros mythique de la bande dessinée américaine. Bien que le rejeton du Roi de la Jungle soit apparu dès 1920 (The Son of Tarzan), ce n’est que dans les années 60 que Russ Manning est approché pour créer en comics plusieurs aventures de Korak. Une aventure éditoriale qui, comme souvent, est une affaire de gros sous et de droits juridiques.

    Stephen R. Bisette connaît son sujet et entraîne le lecteur dans les studios où se créent des planches visuellement magnifiques, avec les problèmes revenant souvent : les collaborations, les "géniteurs souvent non crédités", les commandes et les affaires d’argent. Le résultat est ce personnage de Korak, ressemblant comme deux gouttes d’eau à son célèbre père.

    Les aventures du Korak séduisent par la fantaisie des histoires mais aussi un sérieux sens de l’humour

    Stephen R. Bisette insiste sur la manière dont les cultures africaines sont traitées dans les aventures de Korak et de son singe et ami Pahkut. Et il est vrai que l’on sent un soin particulier à faire des histoires du fils de Tarzan des récits de rencontres entre voyageurs et scientifiques occidentaux et peuples indigènes tentant de conserver intacts les cultures locales. "La charge du Rhinocéros !" en est un exemple remarquable, avec cette cité discrète protégée par une mère blanche et sa fille.

    Certes, le colonialisme est bien présent dans ce volume ("Ceux qui vivaient sous terre"). Toutefois, les aventures du Korak séduisent par la fantaisie des histoires mais aussi un sérieux sens de l’humour, à l’exemple de l’étonnant "Le tournage fatidique".

    Parmi les histoires sortant du lot, il faut d’abord citer "L’antre du dragon", riche d’une intrigue à rebondissements multiples, et enrichi de personnages secondaires, dont la pétillante Sally Mansur. Gaylord Dubois, au scénario de ces 10 épisodes sort des sentiers battus avec deux récits sortant des sentiers battus avec "L’invasion de Pal-Ul-Don" et ses animaux préhistoriques. Il est plus audacieux encore avec "L’autre jungle", lorgnant cette fois du côté de la SF, période sixties.

    Avec cet Intégrale Korak, le lecteur trouvera matière à voyager et se dépayser, tant dans l’espace que dans le temps. 

    Russ Maning et Gaylord Dubois, Korak, le Fils de Tarzan, tome 2, éd. Graph Zeppelin, 2022, 200 p.
    https://www.facebook.com/GraphZeppelin
    http://tarzan.org
    @SRBissette

    Voir aussi : "Tarzan par Russ Manning"

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  • OTAN, O mœurs

    Il sera question  dans cette chronique de l’Otan, de son élargissement à la Finlande, de l’Union européenne, de la Russie et de terrorisme. Mais rassurez-vous, il ne sera pas question de la criminelle et piteuse "opération spéciale" et guerre en Ukraine mais d’un film d’action, sorti peu de temps avant les singeries de Poutine.

    Opération DeltaOmerta: 6/12 pour son titre original, visible en ce moment sur Canal+ – frappe d’emblée par sa singulière prescience. Cet honorable film d’action finnois surfe en effet sur un sujet qui, en 2021, n’intéressait a priori que quelques experts en géopolitique : le projet d’élargissement de l’OTAN à la Finlande. Voilà de quoi contrarier la Russie qui lance une opération terroriste en plein cœur d’Helsinki, lors de la fête d’indépendance nationale. Le Président et tout le gratin de la bonne société finnoise est pris en otage. Et, parmi eux, un général – français – de l’OTAN. Une force d’action spéciale est mise en branle pour contrecarrer les barbouzes russes et russophiles.

    Prescience

    Un film d’action tour droit venu de Finlande : voilà qui a de quoi titiller la curiosité. Avouons aussi que cette réalisation  d’Aku Louhimies avec Jasper Pääkkönen (Vikings, BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan) a parfaitement digéré les canons des productions américaines de ce genre : courses poursuites, suspense, rebondissements et héros cabossés mais héroïques. À ce sujet, avouons que Jasper Pääkkönen et Nanna Blondell (Black Widow, House of Dragon) jouent parfaitement leur rôle : agents amis, attirés l’un par l’autre et surtout soudés par une solidarité sans faille.

    Mais le gros atout d’Opération Delta réside moins dans la séquence finale en Biélorussie – qui nous renvoie bien entendu à l’actualité internationale – que dans le cœur de l’intrigue : parler de l’OTAN, de l’Europe, des conflits avec la Russie – larvés au moment du tournage du film – et des relations diplomatiques délicates entre la Finlande et l’inquiétant voisin russe. On sait ce qui est arrivé quelques mois plus tard. Quand je vous parlais de prescience... 

    Opération Delta, film d’action finnois, d’Aku Louhimies, avec Jasper Pääkkönen, Nanna Blondell,
    Sverrir Gudnason, Cathy Belton, Nika Savolainen, Pertti Sveholm, Juhan Ulfsak,
    Dragomir Mrsic, Zijad Gracic, Miodrag Stojanovic,
    Slaven Spanovic et Märt Pius, 2021, 174 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/operation-delta/h/18092639_40099

    Voir aussi : "Sentinelles"
    "Sixties, sweet sixties"

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  • Photo Days, l’autre salon de la photo

    Photo Days revient pour la 3e fois. Pendant deux mois, ce festival francilien célèbre la photo dans les galeries, institutions et lieux privés de la capitale. Le festival a pour habitude d’investir des lieux atypiques, hors des sentiers battus (Rotonde Balzac, Café de Flore, Sorbonne Artgallery, We are…) et démarre en ce moment sa troisième édition qui se déroule du 15 octobre au 11 décembre 2022.

    Plus de 100 lieux (galeries, une quinzaine de musées - Centre Georges Pompidou, Musée d’art moderne de Paris, Maison Européenne de la Photographie, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac… – et plusieurs fondations, foires, festivals et lieux privés) sont partenaires de ce festival en plein essor. Photo Days est devenu, après deux éditions réussies, l’un des plus importants évènements consacrés à la photographie en France et en Europe.

    Entre la première et la deuxième édition, le festival s’est largement développé, avec une croissance de près de 200%, preuve que l’offre proposée par Photo Days est très appréciée des professionnels comme du grand public. Emmanuelle de L’Ecotais, fondatrice et directrice du festival, présente ainsi cette manifestation : “Photo Days réunit pendant deux mois de nombreuses propositions des principaux acteurs privés et publics de la photographie à Paris. Nous proposons des parcours individualisés pour les collectionneurs que nous connaissons bien, mais aussi pour les amateurs et les curieux".

    Désacraliser l’art contemporain et sortir la photographie de son quant-à-soi : voilà bien l’un des objectifs de cet événement qui entend aussi brasser différents genres. “L’art contemporain se caractérise par le mélange de styles, de méthodes, de matériaux et de concepts. Aucune idéologie unique ne résume complètement l’art d’aujourd’hui, dépourvu de règles. Nous vivons désormais dans un monde d’images et la photographie, si omniprésente, n’est plus ressentie comme une technique, mais plutôt comme le prolongement de notre regard”, confient aussi Anne-Pierre d’Albis-Ganem (Parcours Saint-Germain) et Emmanuelle de L’Ecotais.

    Désacraliser l’art contemporain et sortir la photographie de son quant-à-soi 

    Photo Days s’engage auprès de la création contemporaine en faisant des commandes aux artistes pour des lieux spécifiques. L’édition 2022 sera ainsi l’occasion pour le public, de découvrir des lieux parisiens qui leur étaient, jusque-là, interdits, comme la Rotonde Balzac, dans les jardins de l'hôtel Rothschild, qui sera investie par Yann Toma puis Jean-Michel Fauquet. Gregor Hildebrandt, lui, revisite Le Flore, Nancy Wilson-Pajic est présentée chez we are_ et Pieter Hugo à la Sorbonne Artgallery.

    Le festival sera divisé en deux parties : "Photo pas Photo", associé au Parcours Saint-Germain, du 15 octobre au 6 novembre et "Place à la Photo", du 8 novembre au 11 décembre.

    Parmi les expositions phares, citons Georges Rousse (du 18 au 29 octobre, "Photo Pas Photo", chez Nespresso, du 28 octobre au 1er janvier, Planches Contact à Deauville), Mohamed Bourouissa (du 15 octobre au 21 novembre sur la Place Saint-Germain-des-Prés), FLORE (du 17 au 29 octobre 2022 au Café Louise), Gregor Hildebrandt (du 17 au 29 octobre 2022 au Café de Flore), Yann Toma (du 15 octobre au 2 novembre à la Rotonde Balzac, Fondation des Artistes, dans les jardins de l’Hôtel Salomon de Rothschild), Jean-Michel Fauquet (du 7 novembre au 11 décembre à la Rotonde Balzac, Fondation des Artistes, dans les jardins de l’Hôtel Salomon de Rothschild), Nancy Wilson-Pajic (du 17 octobre au 16 novembre dans les salons du club We are₎, SMITH (du 7 au 20 novembre à La Caserne, exposition du lauréat 2021 du Grand Prix Paris je t’aime x Photo Days), Esther Shalev-Gerz (du 3 au 28 octobre à la Sorbonne Artgallery, Galerie Soufflot, au cœur de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), Pieter Hugo (du 8 novembre au 11 décembre à la Sorbonne Artgallery, Galerie Soufflot, au cœur de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne) et  les Artistes de la fondation photo4food (du 17 au 27 novembre à l’Espace photographique de Sauroy).

    Pas de doute : l’hiver parisien sera bien photographique cette année. 

    Photo Days, du 15 octobre au 11 décembre 2022
    Dans plus de 100 lieux en Île-de-France
    https://photodays.paris

    Voir aussi : "Rock stars en photographies"

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