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présidentielles

  • Le top 10 de Bla Bla Blog en 2017

    198 articles ont été publiés sur Bla Bla Blog en 2017. Quels ont été les plus populaires ? Nous vous avons fait, comme pour les années 2015 et 2016, un top 10, avec quelques figures marquantes, connues ou moins connues, et surtout de jolies surprises.
    Cette chronique présente ce classement, accompagné d’une présentation, d’extraits et évidemment de liens pour lire ou relire les articles marquants de cette année.

     10  Âmes qui vivent

    Un livre et un roman pour commencer ce classement. En février dernier, nous consacrions une chronique au roman de Sabrina Philippe, Tu verras, les Âmes se retrouvent toujours quelque part (éd. Eyrolles). Près d’un an plus tard , la popularité de cet article s’est confirmée : il entre à la 10e place de notre classement.

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    "À quoi reconnaît-on un bon roman ? Sans doute à ce qu’il soit un page-turner et que chaque fin de page nous attire vers la suivante. Et à quoi reconnaît-on un excellent roman ? Sans doute à ce que sa lecture agisse en nous à la manière d’un excellent thé qui infuserait, nous rendant différent de ce que nous étions avant la lecture de la première page. Le roman de Sabrina Philippe, Tu verras, les Âmes se retrouvent toujours quelque part (éd. Eyrolles), appartient à cette seconde catégorie. L’auteure, psychologue et chroniqueuse pour la radio et télévision, signe ici un premier roman sur le thème de la rencontre d’âmes par-delà le temps, qu’elle choisit de traiter sous une forme d’un roman psychologique envoûtant.
    Tu verras, les Âmes se retrouvent toujours quelque part débute par le récit à la première personne d’une séparation cruelle. La narratrice, présentatrice de télévision (l’auteure a travaillé plusieurs années pour le petit écran), doit gérer sa vie mise sens dessus-dessous après le départ de son compagnon. Seule et minée par la dépression, elle erre telle une zombie à travers Paris et finit par tomber sur un café de l’Île Saint-Louis qui devient son havre. C’est là qu’elle tombe sur une femme plus âgée qu’elle, une ancienne journaliste et écrivain, une habituée "aux yeux clairs" et à "l’intelligence tourmentée". Entre les deux, une conversation s’engage..."
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     9  Dans les villes de grande solitude

    Fanny de la Roncière est une des belles découvertes de Bla Bla Blog. La voir dans ce classement 2017 est une vraie satisfaction, autant qu’un indice de son incontestable talent. La chronique de Bla Bla Blog qui lui était consacrée en mars dernier présente une œuvre et une artiste attachantes.

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    "Bien entendu, Fanny de la Roncière ce sont d'abord ces petites nanas à la Pénélope Bagieu, que ce soit cette Bretonne joyeusement déshabillée sous une pluie iroise, ces bandes de copines désœuvrées ou bien ces trentenaires nonchalantes croquées avec humour. Tous ces personnages tendres et attachants sont à découvrir sur le site de l'artiste.
    Mais Fanny de la Roncière excelle surtout dans un autre genre, tout aussi graphique mais dans un style diamétralement opposé : les villes.
    Les cités que l’artiste "arrache" à son imagination ne sont pas de simples collages comme le spectateur pourrait le penser de prime abord. Fanny de la Roncière utilise des techniques mixtes où intervient une part de hasard…
    "
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     8  La vie sexuelle de Laura L.

    Chaud les bananas… En huitième position, Laura Lambrusco est parvenu à tirer son épingle du jeu, grâce à son roman d’une belle facture, Comment j’ai raté ma Vie sexuelle (éd. Act). Comme quoi, l’audace peut payer. Un livre drôle et percutant à découvrir absolument.

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    "Récit, roman, ou autofiction ? La catégorie du livre de Laura Lambrusco, Comment j’ai raté ma Vie sexuelle (éd. Act), importe sans doute moins que la facture décomplexée d’un ouvrage à la langue aussi verte qu’un gazon irlandais et aussi pétillant qu'un verre de lambrusco.
    En 14 chapitres, cette auteure qui n’a pas froid aux yeux dévoile tout de ses frasques amoureuses, de ses parties de jambes en l’air et de sa vie sociale régie par les petits boulots, les fins de mois difficiles et les amants et maîtresses de passage.
    A l’instar de Catherine Millet (
    La Vie sexuelle de Catherine M.), mais avec plus de légèreté et de verve, Laura L. ne cache rien du sexe dont elle a exploré les moindres recoins, dans toutes les positions et avec à peu près n’importe qui. Voilà qui fait d’elle quelqu’un de tout indiqué pour nous parler "sérieusement" du sujet le plus universel, le plus partagé mais aussi le plus caché : "La baise, l’amour, les pratiques bizarres, l’exclusivité sexuelle dans le couple, la bisexualité, l’homosexualité, la beauté, la branlette, l’enculage, le cocufiage, le mariage, les gosses, le boulot, les boîtes à partouze… et encore tout un tas de questions qui font chier, au fond, parce qu’elles dérangent l’ordre social plus que nous-mêmes"..."
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     7  Nathalie Cougny, en adoration

    En 2016, nous avions découvert la romancière, peintre et femme engagée Nathalie Cougny. Et elle avait fait partie du top 10. Et elle était, également à une très belle septième place. Nous la retrouvons cette année, presque sans surprise, bien placée dans notre classement pour son recueil de poésie, Adoration (Mon petit éditeur). Il faut ajouter que l’année 2017 a été riche pour cette singulière artiste. Ajoutons que la chronique qui la place aussi bien a été aussi l’une des dernières publiées par Bla Bla Blog.

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    "Sur Bla Bla Blog, nous adorons Nathalie Cougny pour des tas de raisons : son caractère entier, son opiniâtreté, son engagement auprès de causes qui lui tiennent à cœur (le féminisme et la protection de l’enfance) mais aussi et surtout son travail d’artiste se jouant des barrières et des étiquettes. N’avait-elle pas présenté au Julia (Paris 3e) en décembre 2015 son roman Amour et Confusions… (éd. Sudarènes) dans le cadre d’une exposition de peintures et de photos, au cours de laquelle étaient accrochée ses propres toiles ? Plus récemment, c’est le théâtre que l’artiste a choisi d’investir, à travers Sex&love.com, une pièce abrupte et sincère – sur l’amour et les femmes, toujours.
    Nathalie Cougny est entière, sincère et sans artifice. La poésie tient pour cette raison une place essentielle dans sa vie comme dans son œuvre. Mais il s’agit d’une poésie proche de nous, sensuelle et au plus près des corps : "
    Ma poésie traite essentiellement du sentiment amoureux. Depuis des changements importants dans ma vie personnelle, je pose des mots en musique, celle des émotions du corps et de l’âme" dit-elle au sujet de son dernier ouvrage""
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     6  Eva-Léa, la coureuse de rêves

    Une découverte musicale a singulièrement affolé les compteurs sur Bla Bla Blog. La responsable ? Eva-Léa, une chanteuse qui lançait son premier EP à la rentrée, avant une série de concerts. Ce top 10 permettra de refaire un coup de projecteur mérité et opportun sur cette musicienne prometteuse.

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    "Eva-Léa sort son premier EP en septembre prochain, avant une série de concerts à Paris. Qui est cette Eva-Léa ? Une fille d’ici et d’aujourd’hui qui, du haut de ses 27 ans, est bien décidée à faire une place au soleil sur la scène de la chanson française.
    Dans une pop acidulée aux délicates touches électroniques mais aussi 80’s, Eva-Léa propose six titres portés par une voix fraîche et posée avec une belle assurance.
    Dans Élégie, le premier titre que l’on pourrait qualifier d’"électro onirique", Eva-Léa ose, dans une veine gainsbourienne, une ode moderne et baudelairienne : “Le temps qui tonne et qui traîne me tue / Sous les nuages dans l’étang j’attends nue / Qu’un coup d’éclair me transforme en statue"..."
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     5  Game of Thrones pour les nuls

    C’est une demie-surprise de voir un article sur Game of Thrones. La célèbre série de HBO déboule en bonne place dans notre classement. C’est la première fois qu’une série suscite autant l’intérêt des lecteurs de Bla Bla Blog. Il est vrai que l’adaptation du cycle de romans de fantasy de GRR Martin a fait un énorme buzz mondial à l’occasion d’une septième (et avant-dernière) saison attendue par ses fans.

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    "Le compte à rebours a commencé pour les millions de fans de Game of Thrones. Il faudra attendre le 16 juillet 2017 pour découvrir la saison 7 de la série culte de fantasy, inspirée de l’œuvre de George RR Martin.
    Première mauvaise surprise pour celles et ceux qui suivent les aventures de Tyrion Lannister, Daenerys Targaren ou Jon Snow, cette saison ne comportera que 7 épisodes (au lieu de 10). Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, une saison supplémentaire, encore plus courte, viendra clôturer la saga, sans doute courant 2019..."
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     4  Où es-tu Berry ?

    C’est une artiste que l’on aime : Berry. L’interprète de Mademoiselle, du Bonheur ou de Las Vegas Parano s’était montrée discrète depuis son second album, Les Passagers, sorti en 2013. Que devenait-elle ? Bla Bla Blog a voulu répondre à cette question. Une chronique qui n’a pas laissé indifférent. Espérons revoir Berry très bientôt pour un nouvel album. Nous l'attendons de pied ferme.

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    "On avait quitté Berry en 2012, avec l’album Les Passagers. La chanteuse avait choisi le fil conducteur du voyage pour des chansons délicates et pudiques, portées par une voix caressante, l’une des plus belle sans doute de la scène française. Est-elle revenue de ses voyages ? Où est-elle aujourd’hui et quelle est son actualité ?
    Il convient au préalable de faire quelques rappels sur la carrière de Berry, commencée en 2008 avec un premier album, Mademoiselle, remarqué par la critique et le grand public. Disque d'or, il a été suivi de plusieurs centaines de concerts en France comme à l'étranger (Brésil, Corée du Sud ou Serbie). Mademoiselle ce sont 10 joyaux musicaux que la chanteuse a sculpté avec ses acolytes Manou et Lionel Dudognon.
    L’univers de celle qui a commencé sur les planches de théâtre est déjà là, dans des chansons intimistes, mélancoliques et non sans noirceur, portées par une orchestration soignée et une voix claire et chaleureuse...
    "

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     3  Julia Palombe : Au lit, Citoyens !

    En cette année électorale, Bla Bla Blog avait consacré un dossier "Présidentielles". Julia Palombe, une des candidates - n’ayant toutefois pas passé le stade des 500 signatures - a accepté de répondre à des questions sur son projet politique, avec le parti du Jouir Ensemble. Tout un programme...

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    "Candidate à l'élection présidentielle, l'auteure, danseuse, chanteuse et actrice Julia Palombe s'est lancée dans la course vers l’Élysée, avec, chevillée au corps, son engagement pour "la liberté, l'égalité et les sexualités." En septembre 2016, son un livre manifeste Au lit citoyens !" (éd. Hugo Doc-Blanche) signe le départ de sa campagne aux Présidentielles, avec le parti du Jouir Ensemble. Tout un programme !
    Entre deux meetings et trois concerts, Julia Palombe a accepté de répondre au questionnaire "Présidentielles 2017" de Bla Bla Blog. Qu'aimez-vous et qui aimez-vous, Julia ?..."
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     2  Deborah de Robertis l’ouvre

    Art, provocation, engagement… et aussi une pointe d’humour pour cette deuxième place occupée par la performeuse Deborah de Robertis. L’artiste a fait des galeries de musées prestigieux (Louvre, Orsay) le lieu de performances scandaleuses et placées sous le signe du féminisme, particulièrement d’actualité en cette année.

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    "Ça s’est passé au Louvre le 15 avril 2017. Deborah de Robertis, artiste franco-luxembourgeoise féministe, engagée et aux performances sulfureuses, pose dénudée au milieu d’un parterre de touristes venus mitrailler et filmer La Joconde. Devant ce public médusé et vite acquis à sa cause, Deborah de Robertis expose son sexe, comme elle l’avait d’ailleurs fait au Musée d’Orsay en 2014 devant le tableau L’Origine du Monde de Gustave Courbet. La scène, brève et violente, est interrompue par les gardiens du musée et par l’auguste établissement qui choisit d’évacuer le public.
    Le 29 septembre dernier, Deborah de Robertis présentait au Silencio, le sélect club imaginé par David Lynch, son œuvre audiovisuelle, Ma Chatte mon ©. Ce film réalisé autour de sa performance d’avril "utilise les codes du rap US" et a été réalisé en "featuring" avec la rappeuse Mac Manu et le rappeur Yaway. À l’occasion de cette diffusion, un débat était organisé dans une salle pleine à craquer. Il réunissait Deborah de Robertis, son avocate Marie Dosé, la directrice du Centre culturel de Neimënster Ainoha Achotegui et la philosophe et féministe Geneviève Fraisse venus commenter cette performance..."
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     1   Fishbach

    C’est l’artiste qui a fait explosé tous les compteurs de Bla Bla Blog. Cette année, Fishbach occupe une première place plus que méritée. Le moins que l’on puisse dire c’est que la musicienne n’est pas passée inaperçue sur la scène française. La sortie de son premier album en début d’année était attendue, après un premier EP remarqué en 2016. En consacrant plusieurs articles sur Fishbach, Bla Bla Blog a fait mouche : vous avez été nombreux à nous suivre et à montrer votre intérêt pour une artiste hors-norme.

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    "Je vous préviens, Fishbach ne va pas vous laisser indemne. Son premier EP éponyme, sorti il y a un peu plus d'un an, est un mélange de d’électro-rock nerveux et de pop survitaminée. Dans la grande veine de ses aîné(e)s des années 80, l'artiste originaire de Charleville-Mézières ne craint pas de saturer ses titres de guitares saturées et de laisser sa voix puissante se noyer dans des torrents de synthétiseurs, tel le chant amoureux, sombre et gothique Tu vas vibrer : "Tu vas vibrer / comme un chien dans une caisse".
    La jeune chanteuse, que certains comparent déjà, pour son énergie déployée, à Catherine Ringer - certains ont même cité Jeanne Mas - pioche dans la new wave, ce mouvement musical que l'on pensait à tort disparu corps et âme depuis la fin des années 80...
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  • Comment ça, difficile à encadrer ?

    Il y a cinq mois, un drôle de zèbre accédait à la Présidence de la République, jetant du même coup dans les poubelles de l’histoire les Fillon, Hollande, Sarkozy et autres Juppé.

    Le recueil d’Alain Goutal, Panier de Crabes (éd. Y.I.L.), nous plonge en dessins dans une année politique nationale et internationale riche, marquée notamment par les élections de Macron et Trump comme par le terrorisme et la crise migratoire : "Ce recueil de dessins de presse aurait pu s’intituler "Pour mémoire", comme une piqûre de rappel", comme le dit l’auteur.

    L’actualité dense, les paroles volatiles, les personnalités éphémères et les promesses vite oubliées font de cet ouvrage le rappel d’événements passés et contribuent à rafraîchir notre mémoire. C’est déjà ça.

    Alain Goutal, observateur attentif de la planète autant qu’auteur engagé, croque ses personnages avec une férocité telle que l’on doute qu’il en encadre beaucoup. Ces dessins ont été publiés sur Médiapart, sur son blog ainsi qu’au sein du réseau Cartooning For Peace.

    Nos élus sont brocardés avec une dureté qui n’a d’égal que "la cynique perversion", "la tromperie" et le "mensonge" de la "caste oligarchique" qui nous gouverne : François Hollande et Pierre Gattaz en couple sado-maso, Myriam El Khomri et Manuel Valls dans une benne à ordures, Vincent Bolloré en bébé capricieux et insupportable lorsqu’il détruit son "jouet" Canal +, Alain Juppé en Don Quichotte ou Macron et Bayrou en clowns.

    Ces portraits rappellent quelques événements fondamentaux de la vie politique et internationale de ces douze derniers mois : la Loi Travail et le 49.3, l’affaire Bygmalion, les révélations sur Patrick Buisson, la Cop 21, les Primaires de gauche et de droite, le début de la campagne présidentielle 2017 ou les révélations de l’affaire Penelopegate.

    Le choix éditorial fait s’arrêter le recueil avant le premier tour des Présidentielles, ce qui peut laisser le lecteur frustré.

    Il reste que les thèmes abordés par l’auteur continuent d’être d’actualité : réchauffement climatique, agriculture industrielle, profits exorbitants du CAC 40, attitudes indécentes du MEDEF ("Il ne faut pas laisser partir à vau-l’eau les dépenses publiques après les attentats", sic), menaces islamistes ou extrême-droite menaçante.

    L’actualité internationale n’est pas en reste, avec des dessins d’une grande puissance visuelle. Alain Goutal nous prend aux tripes lorsqu’il parle de la Syrie, d’Alep, de la nature en danger ou de la consternante élection de Donald Trump. Il y a par exemple ce fameux dessin, popularisé par les réseaux sociaux, dans lequel Donald Duck exige le changement de son état civil après l’élection de son "presque homonyme".

    Deux ans et demi après l’assassinat de ses confrères de Charlie Hebdo, Alain Goutal nous rappelle que le dessin de presse reste l’un des atouts les plus essentiels de la liberté d’expression.

    Alain Goutal, Panier de Crabes, éd. Y.I.L., 2017, 68 p.
    http://goutal.over-blog.com
    http://www.cartooningforpeace.org

    © alain goutal

  • Incorrigible Marine

    présidentielles,le penRarement un parti politique n'aura été autant scruté que le Front National, a fortiori en cette période électorale. Marine Le Pen démasquée (éd. Livre de Poche), sorti en 2012, et résolument engagé, apporte un éclairage supplémentaire sur le parti d'extrême-droite français qui a su avec le temps devenir un acteur incontournable de la vie politique française.

    Le grand mérite de Caroline Fourest et Fiametta Venner est de répondre à cette question : après des décennies de gouvernance de Jean-Marie Le Pen, le Front National a-t-il changé avec la présidence de sa fille Marine Le Pen ? Le discours officiel de cette dernière laisse entendre que la "dédiabolisation" de son parti est une réalité et que le Front National est devenu un parti démocratique et "normalisé" à vocation populaire. Un parti devenu la troisième force politique française. Le FN martial, dangereux et arrogant serait-il une histoire ancienne, grâce à sa jeune dirigeante, a priori moins autoritaire et violente que son père ? Voire, répondent les deux journalistes : le Front national garde "le même logiciel", le "même code génétique" qu'il avait durant la présidence de Jean-Marie Le Pen. Il apparaît, au vu des témoignages et des faits collectés, que Marine Le Pen, sous couvert d'un discours laïc - qui d'ailleurs a fait bondir des historiques, Bruno Gollnish en tête, attachés à des valeurs chrétiennes, nationalistes, voire racistes - conserve la même volonté de continuer l'œuvre de son père.

    Montrer l'aspect clanique du parti d'extrême-droite n'est pas le moindre des mérites de cet essai. Car le Front National semble bien fonctionner en huis-clos où le népotisme et le favoritisme ne sont pas des vains mots. Les auteurs reviennent également longuement sur un aspect passé sous silence depuis l'arrivée de Marine Le Pen : le Front National aurait perdu ses éléments les plus sulfureux : nationalistes forcenés, nostalgiques de Vichy, skinheads, antisémites, révisionnistes de tout poil, voire païens néonazis. Erreur, répondent les journalistes ! Même si le "nouveau Front National" prend soin de ne plus apparaître sous ce visage, le parti d'extrême-droite n'a pas renié ces courants catholiques traditionnels, révisionnistes ou fascistes. Ils sont juste conviés à plus de discrétion. Au final, voilà un essai qui montre autant qu'il dénonce un parti d'extrême-droite dangereux et volontiers cynique : l'exemple du suicide d'une ancienne candidate FN - et escort-girl - est l'exemple sans doute le plus frappant.

    Caroline Fourest et Fiametta Venner, Marine Le Pen démasquée,
    Le Livre de Poche, 2012, 461 p.
    Site de Caroline Fourest

  • Les candidats sur le divan

    C'est Roland Barthes qui peut être invoqué lors de la lecture de ces cinq essais regroupés sous le titre Mythologie des Présidentiables de Francis Métivier (éd. Pygmalion). L'auteur de Mythologies est d'ailleurs référencé dans le texte qui est consacré à Marine Le Pen, dans une citation pour le moins peu flatteuse : "Dans son article sur « Poujade et les intellectuels », Roland Barthes considère Le Pen père comme le représentant principal d’une catégorie de racistes dite raciste selon « le Sang »"

    Dans la pléthore de textes sur une campagne présidentielle démente, le philosophe et écrivain Francis Métivier prend le parti d'analyser la posture et surtout les discours idéologiques des candidats, tant il est vrai, écrivait Roland Barthes, que "le mythe ne cache rien, sa fonction est de déformer, non de faire disparaître."

    Voilà donc cinq essais, à la fois pertinents, intelligents et drôles, consacrés aux cinq principaux candidats, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Francis Méthivier met volontairement de côté les programmes et les argumentaires politiques pour s'intéresser aux postures (mais aussi aux impostures) de ces hommes et de ces femmes promis à un destin exceptionnel.

    Il est loin le temps du "Président normal" conceptualisé par François Hollande il y a cinq ans. Pour cette élection étonnante, Francis Métivier dissèque chaque candidat pour en faire des mythes aux yeux de la société. Plutôt que de parler de programmes politiques, de représentations de la France ou de traces laissées dans l'histoire, il est plus juste de parler d'idéologies, de doxa et de discours.

    Francis Métivier passe au tamis ces hommes et ces femmes – dont le/la futur(e) président(e) – pour les portraitiser en personnages divins, semi-dieux, héros mythologiques ou véritables démiurges : François Fillon est "le chevalier blanc – bien noirci – de la morale", Benoît Hamon représente "la résurgence du mythe hippie", Marine Le Pen est "l’anti-Jeanne d’Arc », Emmanuel Macron "le nouveau Moïse" et Jean-Luc Mélenchon "le Zeus révolutionnaire." Rien que ça.

    Aux yeux de l'auteur, Fillon endosse le costume sur mesure (sic) du héros sans tâche devenu en quelques semaines un "Raspoutine des urnes", renversant complètement la grille de lecture de ce candidat malmené par les affaires. "Sa mythologisation l’a fait accéder à un piédestal et il refuse d’en descendre." Au cœur de sa démarche de poursuivre sa campagne contre vents et marées, il y a cette idée machiavélique que la realpolitik et le sens de l'État guident l'homme de pouvoir : "Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu’un pour avoir usé d’un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république." Mentir serait une vertu politique et une marque de virilité.

    Bien plus cruelle est l'analyse que Francis Métivier fait de Marine Le Pen, "l'anti-Jeanne d'Arc". Les vertus cardinales prônées par la candidate d'extrême-droite - prudence, tempérance, justice et courage - cadrent assez mal avec le discours et la posture de la présidente du FN. Contre l'apocalypse sur terre et en France, la leader d'extrême-droite entend se dresser violemment contre un complot général : "Les étrangers qui ne réussissent pas et sont des prédateurs, les étrangers qui réussissent et prennent nos places." Un ennemi sans visage viendrait dénaturer "notre" France. Le salut viendrait des Le Pen : faire table rase du passé et refaire notre pays à notre image. "La France Le Pen, c’est Sun City, une senior transition, avec tout le confort auquel le bon Français de souche a droit, protégé par des vigiles et de hauts barbelés. Bref, une prison qui s’ignore." La filiation Jean-Marie Le Pen - Marine Le Pen est tout sauf anecdotique. Elle construit la mythologie familiale de la candidate, et les pièces rapportées (Bruno Gollnish, Gilbert Collard, Florian Philippot, et cetera) n'ont de fonctions que servir "le sang" des membres naturels du FN (Jean-Marie, Marine mais aussi Marion-Maréchal).

    Emmanuel Marcron, figure atypique de cette campagne décidément pas comme les autres, est présenté par Francis Métivier comme ce "dragueur de supermarché," d'abord habile à manager et à vendre : "La fin du discours de la porte de Versailles est éloquente (criez dans votre tête) : « Mais maintenant, votre responsabilité, c’est d’aller partout en France, pour le porter, et pour gagner ! Ce que je veux, c’est que vous, partout, vous alliez le faire gagner, parce que c’est notre projet ! »" Pour le reste, l'auteur pourfend le manque d'idées et de projets politiques à ce candidat surprise : "« Que m’est-il permis d’espérer ? » demandait Kant. Macron répond : du pouvoir et de l’argent." Emmanuel Macron serait un "évangéliste sans dieu", une rock-star et même, plus sévère, "un Hun, le Attila de la politique qui brûle par la parole les terres de la politique, sans être capable d’y faire repousser quoi que ce soit."

    Jean-Luc Mélenchon n'est pas plus ménagé par Francis Métivier. Se situant dans "la mythologie marxiste," le chef du principal parti d'extrême-gauche adopte une posture (ou imposture?) révolutionnaire : la veste mao, le triangle rouge inversé ( triangle maçonnique, triangle du déporté politique et rouge communiste) et le φ (phi) comme symbole de la France Insoumise "fi"). "Mélenchon est le héros caché d’une révolution inéluctable qui n’aura pas lieu. Les promesses vaines d’une vraie dictature du prolétariat, juste et fabuleuse, qui aurait réussi." L'auteur s'arrête longuement sur ce fameux φ et en analyse la portée symbolique particulièrement riche (la validation sur le bulletin de vote, la signification en grec ou le nombre d'or). Mélenchon revêt le costume d'un Zeus vengeur, colérique et tout puissant. "Il y a aussi l’écologie Mélenchon. Il s’est ajouté cette nouvelle fonction divine : faire la pluie et le beau temps." Cette omnipotence (symbolisée par ces fameux hologrammes des meetings) va jusqu'à un certain culte de la personnalité : "« Le média, c’est moi », déclare-t-il. Là encore, tel un dieu du polythéisme, il cumule les fonctions : il est à la fois la parole et le moyen de sa circulation. Une manière à la Trump de mépriser une presse pourtant indispensable."

    Dans cette galerie de candidats croqués férocement, Francis Métivier analyse Benoît Hamon avec une certaine bienveillance. Le candidat socialiste est l'idéaliste de service, l'homme de cœur et le "hippie" aventurier. Ce "baba-cool" en costume trois pièces "pense la politique" et regarde l'avenir avec une obstination qui suscite l'admiration de l'essayiste : "Le programme Hamon relève de la fabulation au sens de Bergson... Bergson écrit, dans Les Deux Sources de la morale et de la religion : « Demandons-nous quel était le besoin. Il faut remarquer que la fiction, quand elle a de l’efficace, est comme une hallucination naissante : elle peut contrecarrer le jugement et le raisonnement, qui sont les facultés proprement intellectuelles. » La raison politique est déprimante. La fabulation revigore." Le revenu universel pour tous et le cannabis légalisé relèvent d'une utopie nouvelle dans cette campagne comme pour un parti socialiste habitué à plus de pragmatisme. Là où Mélanchon est dans les gadgets de l'auto-consommation, Hamon est un poète autant qu'un philosophe idéaliste qui entend "faire planer" et rendre le "futur désirable". "

    Tous les candidats travaillent dans l’urgence et obéissent à la demande d’immédiateté, la dictature du « maintenant ». Les réponses et des mesures maintenant ! Tout le monde cède. Sauf Hamon. Il ne gagnera pas, alors autant qu’il soit cool." Voilà qui est dit.

    Francis Métivier, Mythologie des Présidentiables, éd. Pygmalion,
    5 essais de 30 p. chacun, 2017

  • Exclusivité Bla Bla Blog : bla-bla avec Jacques Cheminade

    Bla Bla Blog poursuit son dossier Présidentielles. Pour cette Chronique, nous avons interrogé Jacques Cheminade, président du parti Solidarité et Progrès et candidat à l'Elysée. Il a bien voulu se prêter à un questionnaire qui intéresse Bla Bla Blog : livres ou films préférés, dernier spectacle et exposition vus, acteur et musicien préféré, etc. Cette manière de mieux connaître les candidats est aussi un moyen de faire le focus sur les arts et la culture, des sujets bien trop discrets dans cette campagne électorale décidément atypique.

    Jacques Cheminade a répondu à notre portait chinois. L’intérêt d’un tel questionnaire est autant de donner à la personne interrogée un visage inédit en lui faisant parler de ses goûts qu’à faire des découvertes étonnantes.

    Le candidat de Solidarité et Progrès manifeste de prime abord des préférences culturelles plutôt classiques : Le Quart Livre de François Rabelais est cité comme livré préféré. Ce roman d’aventure mettant en scène un voyage de Pantagruel à l’autre bout du monde, est inspiré par les découvertes du Nouveau Monde.

    Parmi les autres références classiques figurent son auteur fétiche, Platon, "pour ses dialogues socratiques". La musique de chambre et Ludwig Van Beethoven sont évoqués comme respectivement style et compositeurs favoris, ce qui n’empêche pas l’homme politique de citer également le rappeur français Kery James. En peinture, c’est Rembrandt qui a les faveurs de Jacques Cheminade.

    Le candidat sort des sentiers battus lorsqu’il est question de cinéma et de séries télé. Son film préféré ? Le Professeur de Violon de Sérgio Machado. Ce drame brésilien sorti en 2015 suit le parcours d’un violoniste doué qui, faute de pouvoir suivre une carrière rêvée dans un orchestre symphonique, choisit d’enseigner dans la favela d’Héliopolis à São Paulo.

    Alors que Jacques Cheminade parle de Lambert Wilson comme acteur favori, il choisit de nommer comme metteur en scène Stanislas Nordey. Cet homme de théâtre, peu connu du grand public, travaille au Théâtre national de Strasbourg. On lui doit notamment la mise en scène d’Incendies de Wajdi Mouawad au TNS, en 2016.

    Le candidat à la Présidentielle cite une fiction policière française pour sa série favorite : Capitaine Marleau (photo), réalisée par Josée Dayan, avec Corinne Masiero dans le rôle titre, et dont la première saison a été tournée et diffusée sur France 3 en 2015.

    Nous avons interrogé le candidat au sujet de la dernière exposition vue. Il nous a répondu en citant le Musée National du Liban. Le candidat fait référence au Musée national de Beyrouth. Ce lieu important de la vie culturelle libanaise renferme une importante collection archéologique de la Préhistoire à la période mamelouke, avec notamment des pièces phéniciennes et une remarquable collection des époques romaine et byzantine.

    La dernière pièce de théâtre vue par Jacques Cheminade est Résister c'est exister de Alain Guyard mis en scène par Isabelle Starkier pour le studio Herbertot, avec François Bourcier. Seul sur scène, le comédien incarne une quarantaine de personnages issus de la Résistance française pendant la seconde guerre mondiale.

    Grand lecteur de journaux et de magazine – bien qu’il n’en cite aucun – Jacques Cheminade est également un amateur et un auteur de poésie. N’avait-il pas indiqué à RTL à l’occasion du grand débat du 20 mars dernier qu’il s’y était préparé "en lisant de la poésie" ? A notre connaissance, le candidat n’a cependant pas publié de poésie, en tout cas à ce jour.

    Retrouvez ici le questionnaire complet, avec également la réponse in extenso à la dernière question : "Quelle politique culturelle envisagez vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?"

    Le questionnaire complet de Bla Bla Blog, avec les réponses de Jacques Cheminade :

    Quel est votre livre préféré ?

    Le Quart Livre de Rabelais.

    Quel est votre auteur fétiche ?

    Platon pour ses dialogues socratiques.

    Quel film avez‐vous récemment vu au cinéma ?

    Le professeur de Violon, film brésilien de Sérgio Machado.

    Quel est votre acteur ou actrice favori ?

    Lambert Wilson.

    Quel metteur en scène admirez‐vous ?

    Stanislas Nordney.

    Quelle série suivez‐vous assidûment en ce moment ?

    Capitaine Marleau.

    Quel est votre style de musiques favori ?

    La musique de chambre.

    Quel est votre compositeur, musicien et/ou chanteur favori ?

    Beethoven et Kery James.

    Quel est votre peintre favori ?

    Rembrandt.

    Quelle est la dernière exposition que vous ayez vue ?

    Le Musée National du Liban.

    Quelle est la dernière pièce de théâtre ou spectacle que vous ayez vue?

    Résister, c'est exister (au studio Hébertot).

    Quel journal et/ou magazine lisez‐vous régulièrement ?

    Il y en a une dizaine...

    Pratiquez-vous vous‐même un art ?

    Oui, la poésie.

    Quelle politique culturelle envisagez vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?

    Je soutiendra une culture de la découverte qui rende l'art au peuple, avec un budget de la Culture porté à 2% du PIB.

    http://www.cheminade2017.fr 

  • GIF de campagne

    Tous les candidats.gif

    Bla Bla Blog poursuit son dossier Présidentielles avec une ITW inédite très bientôt.

  • La France de Boucq

    En cette période électorale, François Boucq propose, dans Portraits de la France, une série d'instantanés drôles et féroces de la France d'aujourd'hui. Plusieurs de ces planches ont fait l'objet de publications antérieures chez Fluide Glacial, des couvertures de San Antonio, des campagnes promotionnels ou bien des illustrations pour des journaux et des magazines.

    Chez Boucq, pas de langue de bois. La sociologie de notre pays se fait à coup de crayons, de traits d'humour et avec un sens de l'image plutôt bien vu. Dans la séquence Bistrosophie, les habitués d'un bar dissertent en compagnie de clients inhabituels (hippopotames et escargots) de l'homosexualité et du mariage gay. L'auteur égratigne du coup le discours traditionnel ayant cours dans les partis les plus à droite, FN inclus. Le chauvinisme n'est pas plus épargné dans ces pages où un VRP sexagénaire enthousiaste en tenue de léopard – un personnage récurrent de l'album – se propose de "remettre en état" un pays bien mal en point : "La France est plus qu'un territoire. C'est le creuset d'un esprit, un esprit tellement particulier, tellement original qu'il attise jalousie et convoitise..." L'aventurier constate que la France est une vraie jungle à cause de "ces primates" qui "tentent par tous les moyens de défiguer ce pays." Est-ce possible ? Oui. "Grâce à sa flexibilité, notre belle démocratie reprend sa forme initiale," promet notre commentateur.

    Plus engagé, le chapitre Une certaine décrépitude de la France propose une lecture plus politique du pays, à travers une compilation de dessins engagées. Ici, les derniers présidents de la République passent à confesse devant une Marianne, prêtresse de la Constitution. Là, François Hollande analyse avec sagacité la science du sondage devant notre VRP incrédule. Là encore, un médecin ausculte une marianne atteinte d'une "lepenite aigüe". Marine Le Pen est du reste brocardée un peu plus loin, drapée, elle et ses "petites vertus”, "dans les emblèmes de la République." Boucq se pose en croqueur virulent autant que moraliste, par exemple dans ses dessins en forme de fables animalières.

    Le chapitre Une Insécurité française s'arrête sur un sujet électoral récurrent en cette période électorale : l'insécurité. Insécurité ou violence ? Notre VRP en léopard se fait observateur et critique, par exemple lorsqu'il fait le lien entre l'invention du langage et celui des armes : "Notre planète bavarde, c'est même la plus bavarde du système solaire, on bavarde à travers les âges." Boucq radiographie ce syndrôme d'insécurité, susceptible de prendre plusieurs visages : la suspicion généralisée (un Père Noël est contrôlé par des policiers sur les dents), la méfiance ("Pourvu que ce soit un ami"), la violence ("Parlez-en avant qu'elle ne vous gagne"), la xénophobie et ces fameux binationaux apparus dans l'actualité récente.

    Contre ces maux récurrents, Boucq propose des "solutions bien hexagonales", déclinées sous formes de planches : "la solution du serrage de ceinture", chère à plusieurs candidats aux présidentielles, "la solution opiniâtre", "la solution dans le vent", "la solution pédago-généalogique", "la solution pédagocybernétique" ou la désopilante "solution galactique." À moins que ces solutions ne nous mènent "en péniche."

    Moins politique mais tout autant satirique, Boucq s'arrête sur quelques caractéristiques de notre France actuelle. Celle des gros d'abord (La France bien enveloppée). L'auteur caricature cette population pour mieux se moquer de l'exhortation divine (le dessinateur fait intervenir le Dieu de Michel-Ange) à s'incrire à un club sportif : "J'ai fait l'homme à mon image, c'est vrai !... Mais avec des zigotos comme toi, j'ai l'air de quoi, moi ?..." s'insurge le dieu de la Chapelle Sixtine face à un Français un peu enveloppé.

    La transition est toute trouvée pour le thème de la séquence suivante consacrée à la France sportive (Le Français, ce grand sportif). Le VRP en léopard revient dans une courte histoire au cours de laquelle un dialogue avec un ballon perdu dans la jungle est l'occasion d'épingler ce "nombril du monde" qu'est le sacro-saint ballon rond. La cible du dessinateur est le football, l'objet de toutes les attentions et de toutes les compromissions à travers la FIFA et l'organisation des coupes du monde. Le football n'est du reste pas le seul sport égratigné : rugby, cyclisme... et catch (sic) ne sont pas épargnés.

    Les vacances, passion nationale française, a droit à une série de planches à la fois tendres et cruelles : estivants libidineux, constructions de châteaux de sable morbides (une idée drôle et géniale du dessinateur) ou bodybuildeurs côtoyant des vacancières en topless ridiculisées.

    Ce voyage dans la France est sans doute la bande-dessinée engagée du moment et celle qui offre un contre-point des plus intéressants à la campagne présidentielle du moment.

    Boucq, Portrait de la France, Éd. İ, coll. Traits, 2017, 61 p.

  • Julia Palombe : Au lit, Citoyens !

    Candidate à l'élection présidentielle, l'auteure, danseuse, chanteuse et actrice Julia Palombe s'est lancée dans la course vers l’Élysée, avec, chevillée au corps, son engagement pour "la liberté, l'égalité et les sexualités." En septembre 2016, son un livre manifeste Au lit citoyens !" (éd. Hugo Doc-Blanche) signe le départ de sa campagne aux Présidentielles, avec le parti du Jouir Ensemble. Tout un programme !

    Entre deux meetings et trois concerts, Julia Palombe a accepté de répondre au questionnaire "Présidentielles 2017" de Bla Bla Blog. Qu'aimez-vous et qui aimez-vous, Julia ? Les réponses, ici.

    En littérature, Julia Palombe cite deux auteurs aux antipodes de son image rock et libérée, avec Pablo Neruda comme auteur fétiche et La plus que Vive (1996) du poète et moraliste chrétien (sic) Christian Bobin comme livre de chevet.

    Nous serons moins surpris d'apprendre que la candidate et musicienne a été voir récemment – comme beaucoup – La La Land. Que Fellini fasse partie de ses cinéastes préférés n'étonnera guère chez cette artiste qui a fait de la sexualité un de ses chevaux de bataille. Marcello Mastroianni fait partie de ses acteurs favoris : là encore, qui pourrait l'en blâmer ? Nous restons en Italie pour la question au sujet des séries que Julia Palombe suit assidûment. Elle cite "la superbe" et audacieuse série Gomorra.

    Musicalement, pas de surprise : c'est le rock et les Rolling Stones vers lesquels vont les goûts de l'artiste et candidate de Jouir Ensemble.

    Deux questions de Bla Bla Blog concernaient les beaux-arts et les expositions. Julia Palombe cite parmi ses peintres favoris Salvador Dalí. La dernière exposition qu'elle a vue est "Strip Art" consacrée au peintre et dessinateur de BD érotiques Alex Varenne. Le dernier spectacle que Julia Palombe a vu est Françoise par Sagan au Théâtre du Marais, par Caroline Loeb, un monologue sensible et plus vrai que nature sur Françoise Sagan. Le texte a été composé à partir d'authentiques interviews de l'auteur de Bonjour Tristesse.

    À la question sur les journaux et magazines lus par Julia Palombe, cette dernière cite We Demain, élégant et riche "mook" (contraction de "magazine" et "book").

    Retrouvez ici l'intégralité des réponses de Julia Palombe, avec cette dernière question : "Quelle politique culturelle envisagez-vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?"

    Le questionnaire complet de Bla Bla Blog, avec les réponses de Julia Palombe

    Quel est votre livre préféré ?

    Christian Bobin, La plus que vive. L'auteur décrit avec tant de justesse et d'émotion la perte de l'être aimé. J'avais été bouleversé par le portrait de cette femme, la description de "ses manières" de maman...

    Quel est votre auteur fétiche ?

    Pablo Neruda. J'avais crée une pièce chorégraphique autour de ses Poèmes d'amour. La passion et la fougue qui transparaissent dans ses vers sont irrésistibles pour moi. J'ai rêvé d'être Mathilde...

    Quel film avez‐vous récemment vu au cinéma ?

    La La LandUn chef petit bijou ! Et quel thème musical délicieux !

    Quel est votre acteur ou actrice favori ?

    Marcello Mastroianni. Je peux regarder en boucle des nuits durant les films 8 et 1/2 ou La Dolce Vita. Je suis une admiratrice inconditionnée de son allure, de son regard. Il est toujours juste ! Et il peut être très drôle aussi ! 

    Quel metteur en scène admirez‐vous ?

    Fellini forever. Une amie m'a offert le livre de ses rêves, et j'y replonge régulièrement, pour m'y perdre... ou m'y retrouver. Cet artiste était un génie de la réalisation, un visionnaire extrêmement talentueux. 

    Quelle série suivez‐vous assidûment en ce moment ?

    En ce moment aucune… La dernière que j’ai vu c’est la superbe Gomorra. Réalisation "sur le fil du rasoir" comme on dit ! Tendu, violent, mais magistral.

    Quel est votre style de musiques favori ?

    Rock : Hendrix, Led Zeppelin, Zappa, Presley... Le rock c'est la musique du plaisir, de la magie, du sexe ! 

    Quel est votre compositeur, musicien et/ou chanteur favori ?

    Je ne me lasserai jamais des Rolling Stones ! Emotional rescue, Hot Stuff... Les riffs de Keith, le look et la voix de Jagger... Ce sont les maîtres en matière de rock'n'roll.

    Quel est votre peintre favori ?

    Le peintre surréaliste Dalì, pour sa vision très personnelle de la fuite du temps en particulier. Et puis vers la fin de sa vie, il a fait des déclarations brillantes que j'apprécie grandement, comme par exemple: "Je suis de moins en moins fou, et je suis tellement équilibré que au point de vue bonheur...J'ai souvent peur de crever d'excès de satisfaction."

    Quelle est la dernière exposition que vous ayez vue ?

    Varenne à Paris. J'étais invitée à faire une signature de mon manifeste lors du premier salon littéraire érotique qui s'est tenu pendant l'exposition. 

    Quelle est la dernière pièce de théâtre ou spectacle que vous ayez vue?

    Françoise par Sagan au Théâtre du Marais, par Caroline Loeb. Une merveilleuse actrice très bien entourée (lumières, mise en scène). Une partition que de nombreuses actrices rêveraient de jouer...

    Quel journal et/ou magazine lisez‐vous régulièrement ?

    We Demain. Le seul magazine qui soit positif tout en étant instructif. We Demain me donne envie de faire des choses, d'améliorer mon quotidien et celui de tous. Car je ne supporte plus les torchons dépressifs qui plongent le peule dans une léthargie...

    Pratiquez-vous vous‐même un art ?

    Je suis une artiste.

    Quelle politique culturelle envisagez vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?

    La culture est essentielle dans la société, elle permet de lutter contre l’ignorance, la violence, la bêtise, la haine. Elle concerne 700 000 emplois en France et contribue 7 fois plus au PIB français que l’industrie automobile ! La culture doit être placé au centre de la vie des français, et au cœur de l’éducation.

    http://www.juliapalombe.com