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  • Conte cruel

    The White Rabbit Prod se présente comme une vraie aventure éditoriale et artistique, imaginée et conduite par Nicolas Le Bault. C’est seul qu’il a conçu ce nouveau livre, le premier volet d’une bande dessinée, La Dimension perdue.

    On retrouve la patte de Nicolas Le Bault : dessins naïfs, vignettes colorées, visages expressifs, symboles sexuels omniprésents. Une grande importance est laissée au texte et aux mots de la narratrice, Karine, vivant seule avec son père, un inquiétant homme seul depuis le départ de sa femme. Un autre personnage fait son apparition, Aurélia, la sœur de Karine, une adolescente qui a quitté la maison familiale que le père s’apprête d’ailleurs à vendre.

    Nicolas Le Bault construit œuvre après œuvre un univers unique, comme il le faisait dans le superbe et non moins inquiétant La Fille-Miroir. L’innocence perdue, l’enfance salie, l’inceste, la violence et les traumatismes constituent dès ce premier volet le cœur du récit sombre de Nicolas Le Bault. Le cycle qui commence promet de devenir une œuvre marquante.

    Il faut enfin signaler que les éditions White Rabbit Prod proposent une monographie consacrée au plasticien Eric Pougeau (Actes). Ce catalogue de synthèse est constitué de photographies, de travaux d’écriture, de collages et de dessins. Un  vrai "Théâtre de la Cruauté".

    Nicolas Le Bault, La Dimension perdue, #1, White Rabbit Prod, 2022, 32 p.
    https://whiterabbitprod.bigcartel.com
    http://www.nicolaslebault.com

    Voir aussi : "Visages de la peur"
    "Au-delà du miroir"

    © Nicolas Le Bault

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  • La femme qui n’aimait pas les hommes

    Une fois n’est pas coutume, c’est un manga vieux de plus de 50 ans que je vous propose de découvrir ou redécouvrir. L’auteur ? Osamu Tezuka, que les lecteurs occidentaux connaissent grâce à sa création d’Astro Boy.

    Mangaka mythique, figure imposante d’un genre devenu majeur dans la bande dessinée mondiale,  Osamu Tezuka a su repousser les limites du manga, dont La Femme Insecte (éd. Casterman) est un brillant exemple.

    Sur plus de 360 pages, Tezuka suit le parcours d’une anti-héroïne tour à tour sublime, géniale, inquiétante, manipulatrice, sensible, blessée et bouleversante. Elle se nomme Toshiko Tomura et, au moment où le récit commence, vient de recevoir un prestigieux prix littéraire. La jeune femme a tout pour susciter l’admiration, l’attirance et aussi la convoitise : elle est jeune, belle, douée et semble ne pas avoir de limite dans les talents. Quel est le secret de Toshiko Tomura ?

    Une anti-héroïne tour à tour sublime, géniale, inquiétante, manipulatrice, sensible, blessée et bouleversante

    Un jeune designer, Mizuno, l’a connue et a beaucoup à lui reprocher : elle lui a volé un projet pour un concours qu’elle a remporté, et il semble bien que ce ne soit pas le seul méfait de l’auteure.  Toshiko Tomura vit en réalité telle une insecte et une mante religieuse : elle parvient à aspirer et absorber le talent des personnes qu’elle côtoie. Jusqu’où ira-t-elle ? 

    La Femme Insecte est une œuvre majeure du manga à travers le portrait d’une femme libre, dont même le mariage dans un  pays aussi traditionnel que le Japon, parvient à renverser les codes. Rappelons aussi que le livre est sorti en 1970, lorsque le Japon commence à devenir une puissance économique et que la société bascule dans une nouvelle modernité.    

    Toshiko Tomura fait des hommes – que ce soit les journalistes qui la pistent, les hommes qu’elle séduit, les amants qu’elle côtoie et même son mari, un homme d’affaire qu’elle parvient à piéger comme les autres – des proies qu’elle manipule à souhait. 
    Les lecteurs et lectrices de 2022 verront en elle une figure féministe d’autant plus impitoyable et libre qu’elle se cache derrière un physique fragile. Tezuka dessine son héroïne avec tact, finesse et sensualité. Peu de personnages féminins n’ont été représentés avec une telle subtilité, rendant les hommes qu’elle côtoie au mieux pathétiques au pire falots.

    Une grande œuvre à découvrir ou redécouvrir. 

    Osamu Tezuka, La Femme Insecte, éd. Casterman, Sakka, 1970, 365 p.
    https://www.kanpai.fr/osamu-tezuka

    Voir aussi : "Complètement baba de bulles"

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  • Où va Charlie Pâle ?

    Charlie Pâle nous vient de Nantes et place ses influences du côté de Fauve, Cœur de Pirate, Aloïse Sauvage ou encore Terrenoire. Voilà pour l’univers du jeune chanteur, qui témoigne dans son premier titre, "Je vais où ?", de ses doutes, de ses interrogations et de ses rêves : "J’ai la sensation d’être impuissant / De voir des histoires trop décevantes / Peut-on réinventer le passé Juste une seule fois / Peut-on tout effacer."

    Que le clip de "Je vais où ?" ait été tourné dans un lycée (avec Zoé Cavaro la réalisation) n’est évidemment pas un hasard : le musicien a quitté l’école avant le bac pour partir travailler à l’usine. L’école de la vie. Voilà qui donne de la substance à un artiste dont la sensibilité frappe et émeut : "Il faut se détruire et puis en rire / On voit la sortie en face de nous / Mais on fait demi-tour pour éviter les coups."

    Voilà une voix qui est à découvrir et que l’on suivra avec attention. 

    Charlie Pâle, Je vais où ?, single, Abatjour Records, 2022
    Chaîne Youtube de Charlie Pâle
    https://www.facebook.com/charliepaleofficial

    Voir aussi : "Penser juste à l’amour"

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  • Les étrusques débarquent à Nîmes

    Du 15 avril au 23 octobre 2022, le Musée de la Romanité  de Nîmes met à l’honneur une civilisation antique méconnue et pourtant l’une des plus fascinantes et raffinées de la Méditerranée : les Étrusques.

    L’histoire de ce peuple d’habiles navigateurs et d’artisans raffinés se développe à partir du IXe s. av. J.-C., connaît son apogée entre le VIIe et le Ve siècle, et finit par tomber progressivement sous la domination débordante de Rome, entre le IVe et le Ier s. av. J.-C.

    À Nîmes, Le Musée de la Romanité propose un parcours à la fois civilisationnel, culturel, artistique et historique pour découvrir un peuple qui a bouleversé l’histoire de l’Europe avant de s’éteindre sous la domination romaine. 
    Les visiteurs partent sur les traces de ce peuple qui, pendant des siècles, avant que la grande puissance de Rome ne prenne son essor, a occupé le centre de la péninsule italique (Toscane, Ombrie, Latium), en contact étroit avec les autres civilisations qui peuplaient les côtes de la Méditerranée.

    Les Étrusques se caractérisent par un style de vie empreint de raffinement et de savoir-faire, comme en attestent leurs splendides réalisations artisanales, leur surprenante capacité dans le travail des métaux et des pierres précieuses, ou encore leurs connaissances en architecture et en urbanisme. Cette culture évoluée s’est enrichie au contact des mondes grec et phénicien et des grands empires de la Méditerranée orientale, tout en conservant sa propre identité. La civilisation étrusque a laissé un héritage culturel extraordinaire qui marquera profondément la Rome antique.

    Au total, ce sont plus de 140 œuvres qui sont présentées 

    À partir d’un panorama sur le territoire de l’Étrurie et sur son contexte historico-géographique, la première section met l’accent sur l’importance du commerce et des contacts des Étrusques avec les autres peuples de la Méditerranée. Le parcours continue avec l’illustration de ce qu’était la société étrusque, sa structure sociale, politique et urbaine, et les us et coutumes de la vie quotidienne.

    La civilisation étrusque développe un art de vivre qui lui est spécifique, avec un niveau de raffinement et de luxe qui caractérise le style de vie des classes dirigeantes. Elle se détermine aussi par le rôle actif et central de la femme au sein de la société, et par l’importance attribuée au symposium, ce banquet qui est l’un des moments fondamentaux de la vie sociale de l’Antiquité.
    Développement du commerce, structure sociale, politique et urbaine, influence, religion, pratiques rituelles, funéraires, et bien plus encore sont mis en lumière par des prêts d’œuvres exceptionnels provenant du Musée Archéologique National de Florence et du Musée Étrusque "Guarnacci" de Volterra. Le parcours est enrichi de pièces issues de la collection Campana conservées au Musée de la Romanité, ainsi que d’objets provenant de fouilles archéologiques, notamment des fouilles sous-marines menées en France Méridionale.

    Au total, ce sont plus de 140 œuvres qui sont présentées : objets de la vie courante, amphores, urnes cinéraires, attirail de guerre, bijoux, statuettes, etc. L’exposition des pièces originales est accompagnée de vidéos et projections vidéo, de dispositifs technologiques et interactifs, et de reconstitutions captivantes.

    "Étrusques, une civilisation de la méditerranée", exposition du 15 avril au 23 octobre 2022
    Musée de la Romanité, Nîmes
    https://museedelaromanite.fr

    Voir aussi : "Ce qu’elles veulent"

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  • Stupeur et tremblements

    Olivier Peyon choisit d’introduire Tokyo Shaking par une scène étonnante, décalée et très révélatrice : un chœur de chanteuses japonaises interprète – en français – "Tout va très bien, madame la Marquise".

    Voilà qui annonce d’emblée un film entendant faire d’une catastrophe réelle – le séisme de mars 2011, suivie d’un tsunami et de l’explosion nucléaire de Fukushima – un drame singulier sur fond de déclaration d’amour et de pont entre le Japon et la France.

    Alexandra Pacquart vit et travaille à Tokyo dans une banque française qui s’apprête à faire un plan social et licencier une partie du personnel japonais. La manageuse est chargée de faire le sale boulot et de se débarrasser, entre autres, d’Amani Sassou, un stagiaire brillant et ambitieux. 

    Un récit qui fait du Japon le personnage principal du film

    Survient le séisme et la catastrophe nucléaire de Fukushima. Après avoir mis à l’abri sa famille, Alexandra doit gérer l’entreprise, s’occuper du personnel – et parmi eux certains et certaines dont elle devra se séparer d’ici peu –, organiser les évacuations et faire face à des ordres contradictoires. Contre toute attente, elle ne quitte pas le Japon, sous le regard incrédule de ses compatriotes expatriés mais aussi et surtout des autochtones japonais.

    Tokyo Shaking revisite le film catastrophe pour en faire moins un récit survivaliste que le portrait d’une femme bien plus ancrée dans le Japon qu’on ne le soupçonnait, jusqu’à évacuer sa propre famille et privilégier le pays où elle vit et travaille. Olivier Peyron puise dans l’histoire récente (la catastrophe nucléaire de Fukushima) le cœur d’un récit qui fait du Japon le personnage principal du film. Avec une Karin Viard jamais aussi bonne lorsque est prise dans des turbulences incontrôlables, la fragilisant au point de faire de cette business woman impitoyable une femme bouleversée par ses propres employés. 

    Un  joli film qui ravira tous les amoureux et amoureuses du Japon. 

    Tokyo Shaking, drame franco-belge d’Olivier Peyon, avec Karin Viard, Stéphane Bak, Yumi Narita  et Charlie Dupont : Bertrand Pacquart, 2021, 101 mn, Canal+
    https://wildbunchdistribution.com
    https://www.canalplus.com/cinema/tokyo-shaking/h/16381823_50001

    Voir aussi : "Nourrir son monde"

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