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ouest

  • En roue libre

    Pas de prise de tête pour le Collectif Team Peace, un groupe qui nous vient de Mayenne. "Roue libre", le premier morceau qui donne son titre à l’album, annonce la couleur : sur des rythmes et des sons reggae et pop, le groupe formé par Edouard Poirier-Bruneau, Antoine Hureau, Tony Damond et Sylvain Caremel assument leur philosophie de vie : ne pas s’arrêter, avancer, lâcher prise et prendre de l’importance à l’instant. Ce que le groupe revendique encore dans "La vie est une leçon".

    Quatre gars individualistes dans leur chère campagne ? Pas si vite. Car Team Peace est aussi un "collectif" comme ils le disent dans un autre extrait. "Soyons collectifs dans nos vies", assènent-ils dans un optimisme qui fait du bien à entendre.

    Est-ce que nous avons d’ailleurs le choix, et pouvons-nous nous permettre de "petits coups d’éclats" ? Le Collectif Team Peace propose un chant engagé pour sauver ce qui peut l’être : "Le vent va tourner / Et nous enlèvera loin de nos divisions / Le vent va tourner Nous n’avons plus le temps pour nos indécisions" ("Le vent va tourner")."Fais pas ci fais pas ça" propose, de son côté, de garder de la distance face aux "discours de nos télés. 

    Le collectif met en musique la souffrance scolaire en raison des troubles dys

    "Toujours prêts à combattre" ? C’est ce que proclament les quatre artistes, toujours prompts à monter "Sur le ring", suivant par là l’ADN du reggae. "Get up, stand up for your right", chantait un certain Bob Marley, n’est-ce pas ?

    Et si ces dernières années marquaient le retour en force d’une Province dénigrée par un certain esprit parisien. C’est ce que certains groupes et artistes chantent, à l’instar des Savoyards d’Au comptoir des histoires ou les Sarthois de Sans Prétention. Ici, c’est la Mayenne qui est mise à l’honneur, avec tendresse et non sans humour ("Ma petite Mayenne", qui coule dans les veines du Collectif). "Quartier" est, quant à lui, un hommage nostalgique au quartier "où l’on a grandi" et "où l’on a tout appris".

    Avec l’étonnant titre "Dys", le groupe choisit l’alliance du reggae, du rock et du rap pour parler de la difficulté chez certains enfants de manier les mots. Avec justesse, le collectif met en musique la souffrance scolaire en raison des troubles dys et de l’incapacité de beaucoup d’enseignants de suivre ces enfants en souffrance : "La société ne tourne pas rond / Ne prenez pas les dys pour des bouffons".

    Engagés, humanistes, généreux et finalement optimistes : voilà comment on pourrait qualifier cette team mayennaise. Mais aussi poètes, comme le montre le très convaincant "Illuminée", qui vient clôturer Roue libre.

    Collectif Team Peace, Roue libre, 2022
    https://www.facebook.com/collectifteampeace
    https://www.instagram.com/collectifteampeace

    Voir aussi : "Un premier pour la route"
    "La fête, les amis et la musique, Sans Prétention"

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  • Complètement à l’ouest

    Je confesse bien volontiers un mauvais jeu de mot pour cette chronique sur Boomerang (éd. Héloïse d’Ormesson), un roman de Tatiana de Rosnay paru en 2009 qui navigue entre Paris et la Vendée.

    Antoine Rey, brillant mais stressé architecte parisien, peine à se remettre d’un divorce traumatisant. Malgré des relations plus apaisées avec son ex-femme Astrid, il lui faut gérer ses trois enfants, une vie sentimentale frustrante, un travail qui l’oppresse et un père tyrannique. Un week-end, il décide d’emmener sa sœur Mélanie à Noirmoutier, autant pour fêter son anniversaire que pour faire un break avec sa vie parisienne. Ce bref séjour leur permet aussi de renouer avec les souvenirs de leur enfance, et surtout de leur mère, Clarisse, une femme décédée alors qu’ils étaient jeunes. C’est à Noirmoutier que la famille Rey au grand complet a passé des vacances pendant plusieurs saisons. Mais un lourd secret secret entoure Clarisse, dont l’existence comme la disparition sont nimbés de mystère. Mais ce passé refait violemment surface lors de ce week-end. Lors du voyage de retour, la voiture que conduisait Mélanie fait une embardée. Au moment de l’accident, elle s’apprêtait à faire une révélation à Antoine. Mais à son réveil à l’hôpital, elle ne s’en souvient plus.

    Comme pour À l’Encre russe et Sentinelle de la Pluie, c’est l’existence d’un homme paumé qu’ausculte Tatiana de Rosnay. En revisitant ses souvenirs familiaux et en particulier ceux ayant trait à sa mère, c’est sur lui-même que se retourne Antoine. Le passé lui revient en pleine face, tel un boomerang. La tragédie prend peu à peu forme, transformant les silences et les non-dits assourdissants de ses proches – et en premier lieu ceux de son père et de sa grand-mère – en preuves implacables d’un véritable complot contre une femme exceptionnelle à tout point de vue.

    Le passé lui revient en pleine face, tel un boomerang

    Le lecteur suit avec passion un livre qui aurait pu être un énième thriller. Cela fait-il de Boomerang un roman ténébreux ? Non, car Tatiana de Rosnay – qui apparaît elle-même en filigrane dans la scène du TGV – a voulu d’abord bâtir une histoire sur la reconstruction, la réconciliation et, au final écrire une histoire d’amour, un thème assez neuf dans son œuvre.

    Une histoire d’amour ou plutôt deux histoires d’amour. En entreprenant son enquête familiale sur le secret que Mélanie s’apprêtait à lui révéler, Antoine, un homme tombé dans une routine morne d’homme séparé, découvre la puissance dévastatrice d’une passion qui aura finalement eu raison de sa mère. Par la même occasion, c’est une renaissance que lui offre celle-ci, comme un boomerang traversant les années : l’accident de Mélanie entraîne en effet la rencontre d'Antoine avec le très beau personnage d’Angèle – une envoûtante embaumeuse. Cette femme, travaillant parmi les morts, et tout aussi romanesque qu’Astrid, conduit un homme intérieurement dévasté et psychologiquement moribond parmi les vivants. 

    La réconciliation avec la vie et l’amour sera d'abord celle de la rencontre avec une mère qu’il ne connaissait finalement pas. Impossible de ne pas accrocher à cette quête dans laquelle le passé se rappelle à nous.

    Tatiana de Rosnay, Boomerang, éd. Héloïse d’Ormesson, 2009, 379 p.
    http://www.tatianaderosnay.com

    Voir aussi : "Tatiana de Rosnay, son œuvre"
    "Sous l'eau"
    "Des hommes, des eaux et des arbres"

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