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  • Qui est Nevché ?

    Et qu’est-ce que la Valdevaqueros ?

    C’est une plage de sable fin le long de la Costa de la Luz, cerclée par des dunes. Ce sera aussi le titre du prochain album de Fred Netché – alias Frédéric Nevchehirlian.

    L’homme s’est bâti une solide réputation d’artiste exigeant, nourri à des influences tous azimuts : musique populaire, poésie, slam, électro ou chanson.

    Sa biographie nous rappelle que son premier album a reçu le prix Printemps de Bourges 2005 et FAIR 2008 et que Fred Nevché a vendu en toute discrétion pas moins de 20 000 albums et s’est produit dans 400 concerts.

    Il sort son nouvel EP Besoin de la Nuit, avec Simon Henner aux arrangements. Ce sont trois titres à l’univers si particulier de Nevché, où électro et chansons se répondent et se servent mutuellement (Le Besoin de la Nuit), comme si le musicien voulait donner à ces vagues électro somptueuses un supplément d’âme grâce à un des mots, aussi simples soient-ils.

    Dans Si tu vas, Fred Nevché privilégie le texte et le minimalisme (claviers et voix) : "Rien ne sera aussi beau / Qu’un dauphin d’Ajaccio / Si tu vas / Pour un vers de Garcia Lorca."

    Le voyage et le road-movie (ou plutôt le "road-music") est le thème de Moi Je Rêve de Johnny Souvent. Dans ce slam coloré, exotique et rythmé, c’est sans doute à Valdevaqueros  que nous entraîne Nevché, sur ces plages espagnoles, avec ces "panneaux publicitaires de paysages utopiques en 3D."

    Dépaysement musical et dépaysement tout court assuré pour cet EP d’un artiste dont la sortie du nouvel album est attendu le 21 septembre prochain.

    Fred Nevché, Besoin de la Nuit, Internexterne, sortie le 8 juin 2018
    Fred Nevché, Valdevaqueros, Internexterne, sortie le 21 septembre 2018
    http://nevchehirlian.com

  • Deux amis

    Il y a quelque chose de dépaysant dans le deuxième album des Part-Time Friends, Born To Try. Moins folk et plus eighties que leur premier opus (Fingers Crossed), le duo formé par Pauline Lopez de Ayora et Florent Biolchini propose un rendez-vous musical où l’électro éthéré et planant se taille la part du lion, à l’exemple de Ghost away. Dans ce titre, les deux voix planantes, tels des fantômes rassurants, nous susurrent à l’oreille des mots réconfortants: "I wanna understand / I wanna see the end / You wrecked me everyday / Remember my birthday."

    Voilà ce qui fait le charme des Part-Time Friends : des lignes mélodiques d’une grande limpidité (Born to try), et non sans cette touche électro mâtinée d’une japanese touch (I Don’t Mind), une influence nippone que le duo revendique à travers la pochette de l’album.

    Le duo formé par Pauline et Florent ose un son plus pop-rock dans Understand ou Hurricanes et ses rythmiques sombres et appuyées et tout droit sorti des années 80 : "Le retour des eighties a duré plus longtemps que les eighties, pour le pire comme le meilleur. Certains font la blague en jouant sur l'attitude et le second degré, mais on ne s'est jamais retrouvés là-dedans," dit à ce sujet Florent Biolchini.

    Japanese touch

    Plus folk, Hear that sound pourrait très bien atterrir dans les playlists de la toute jeune génération, qui peut être séduite par les gimmicks de Streets And Stories comme les lignes mélodiques de Letter You’ll Never Read. Pourquoi ne pas imaginer Born To Try comme une bande-son représentative de la pop-culture, à l’exemple de I Don’t Mind, pour sa facture amphétaminé, juvénile et délicieusement régressive ?

    Dans un son volontiers électronique, Part-Time Friends ne se refuse pas les envolées planantes (Glitter in My Eyes) et follement romantiques. Romantique, comme l’est à sa manière le très pop La La La in L.A., dans lequel on verra – évidemment – un joli et dansant hommage à la célèbre comédie musicale de Damien Chazelle.

    Voilà qui fait de cet album le fruit d’un couple d’amis musicaux pour la vie. À moins qu’il ne faille prendre au pied de la lettre le dernier titre comme un sombre et funeste message : We Are Not a Band Anymore. Pourvu que ce ne soit pas vrai...

    Part-Time Friends, Born To Try, Un Plan Simple / Sony Music, mars 2018
    http://www.parttimefriendsmusic.com

  • Le Grand Paon est un animal de nuit

    Sur la pochette du premier album de Palatine, se tient une silhouette mystérieuse au regard triste, menaçant et sombre. Sombre ou plutôt rouge, car c’est bien la couleur dominante de Grand Paon de Nuit. La voix androgyne à la M de Vincent Ehrhart-Devay plane sur un album pop aux images obsédantes.

    Et avec toujours ce rouge, véritable fil conducteur : rouge rassurant (Comme ce Rouge me plaît), rouge passion (Stockholm), rouge violence (Ecchymose) ou le rouge dépaysant d’un road-movie dans le sud des États-Unis (Baton Rouge).

    Le grand paon est un animal de nuit annonce Palace dans le rock nimbé d’électro, City Of Light, et dans Paris - L’ombre où le noctambule parle de ses défauts sublimés.

    Fil rouge conducteur

    Les quatre garçons de Palace, JB Soulard, Adrien Deygas, Toma Milteau et bien entendu Vincent Ehrhart-Devay, proposent onze titres alternant le rock sombre à la PJ Harvey (Golden Trickets), l’easy-listening (Marions-nous), l’électro pop (City Of Light) ou encore la chanson française, celle d’Alain Bashung ou de Christophe (Faux-Brouillards). Baton Rouge est un voyage dans les bayou, grâce à un électro country-folk aux guitares joueuses. Ce titre avait déjà été enregistré dans une version publique pour le premier EP de Palace, sorti en 2015.

    Beaucoup plus sombre, Ecchymose est un titre aux accents grunge, aussi torturé, provocateur et paradoxalement lumineux que le Where The Wild Roses Grow de Nick Cave & The Bad Seeds et Kylie Minogue  : "Bye-bye bye-bye / Je dois partir / Là où mes mains se posent / Poussent des ecchymoses."

    Palace c’est aussi du symbolisme mis en musique comme la chanson titre, Grand Paon de Nuit : "J’ai les yeux rouge / Je sors seulement la nuit/ Personne ne bouge / J’aime le silence."

    Il y a quelque chose d’unique et de fatal dans ce premier album, obsédant comme cette femme croisée dans C’était un Loup : "On voyait tout / mais pas son âme / C’était un loup sous une peau de femme." De nouveau, le rouge passion.

    Palatine, Grand Paon de Nuit, Yotanka, 2018
    En concert au Café de la Danse le 15 mai 2018
    http://palatinemusic.fr

  • À contretemps avec Sarah Lancman

    Après l’album de Sarah Lancman, À Contretemps, qui sortait en début d’année, voilà que la jazzwoman sort son premier lyric vidéo pour son titre phare, À contretemps.

    On doit cette mise en image à Jon Verleysen, par ailleurs chanteur, auteur et compositeur du groupe Elephanz.

    Regardez et écoutez.

    https://www.sarahlancman.com

    "Les bonnes fées de Sarah Lancman"

  • Zob in job

    On ne va pas vous faire un dessin sur ce Guide de Survie sexuelle de la Bussiness Girl (éd. Tabou). Ou plutôt si. Guenièvre Suryous s’est d’ailleurs chargée d’illustrer avec finesse, tact et sensualité ce nouveau livre écrit par Flore Cherry. Il s’agit du deuxième opus d’une "collection ludique, décalée et informative" comme l’annonce l’éditeur spécialisé.

    Après le premier tome, Le Guide de Survie sexuelle de l’Étudiant/e, place cette fois aux femmes actives, ces business women contraintes, comme le dit dans la préface la youtubeuse et entrepreneuse Clémity Jane, de jongler avec mille et un aspects de la vie quotidienne : la maison, le travail, la famille, les sollicitations, les projets personnels, et bien sûr le sexe.

    Flore Cherry, que nous avions rencontrée pour Bla Bla Blog, a réussi à ne pas tomber dans le piège d’un ouvrage vulgaire ou enfonçant des portes ouvertes. Le lecteur trouvera même un discours très sérieux sur le sexisme en entreprise et la manière de désamorcer des situations compliquées pouvant transformer la vie dans un bureau en véritable enfer ("Comment survivre dans un milieu professionnel sexiste ?"). La business girl, la militante, la cadre supérieure, la gérante de start-up ou la femme politique trouveront dans ce petit livre savoureux et décomplexé de quoi apprendre sur le plus universel des sujets. Elles y trouveront aussi des "témoignages de survivants," une liste de "questions relous" ou un chapitre traitant de "culture G"...

    Culture G...

    Les fiches de premiers secours abordent des thématiques aussi différentes que la gestion d’une aventure amoureuse au bureau, les rencontres sur un site de dating, les grossesses, la manière de s’habiller au travail, l’e-reputation ou comment concilier au mieux le télétravail et la vie intime. Et pour épicer ces thèmes sérieux, Flore Cherry n’oublie pas de parler de quelques positions du Kamasutra ou d’inviter à ces pauses oasis, indispensables dans nos vies souvent trépidantes et épuisantes : le yoga, prendre du recul sur sa pause sentimentale ou la pratique... de l’orgasme minute.

    Dire que ce Guide de Survie sexuelle est distrayant est un euphémisme. Les illustrations de Guenièvre Suryous servent avec bonheur un ouvrage avant tout destiné à un public féminin. Les auteures espèrent pour ce nouveau Guide de Survie sexuelle le même succès que celui qui était destiné aux étudiant·e·s. Un livre à picorer et déguster entre deux rendez-vous – qu’ils soient professionnels ou très privés.

    Flore Cherry et Guenièvre Suryous, Guide de Survie sexuelle de la Bussiness Girl,
    éd. Tabou, 2018, 127 p.

    "La vie (sexuelle) des jeunes"
    "Union TV : un nouveau média pour une nouvelle révolution sexuelle"

    flore cherry,guenièvre suryous,sexe,clémity jane

  • Les idées noires de Louis Arlette

    C’est un rock ambitieux, engagé et sombre que propose Louis Arlette dans son premier album, Sourire Carnivore. Un rock à la Noir Désir, travaillé avec un son électronique (À cœur ouvert), cher à un artiste fasciné par l’univers de Kraftwerk et ayant collaboré avec le groupe AIR. Sourire Carnivore a d’ailleurs été enregistré en partie dans leur studio de l’Atlas. Pour son premier album, le musicien a également été rejoint par le batteur Julien Boyé (Gush, Nouvelle Vague) et le guitariste Daniel Jamet (membre fondateur de La Mano Negra, Gaëtan Roussel et Saez).

    Que l’on ne se fie pas à ce nom vintage : Louis Arlette propose un opus soigné dans la musique et les paroles pour offrir un opus moderne et âpre (Sourire carnivore), aux rythmiques appuyées et sophistiquées (Providence) et aux textes où se mêlent désillusions (À la dérive), spleen (Tristesse limpide), colères (À la dérive) mais aussi percées de lumières et de soleil (L’Avalanche).

    Idole de Proust

    À l’instar de Jean-Louis Murat, Louis Arlette excelle dans ces textes d’une belle maîtrise (Jeux d’Or), tel ce titre pop lumineux qu’est Tristesse limpide : "Comme tu es rigide / Et si bien contrôlée / Il n’y pas une seule ride / Sur ton calme frigide / Triste comme un rocher / Sombre comme un passage à vide." Et l’on apprend non sans surprise que l’artiste cite volontiers quelques gens de lettres l’ayant influencé : Balzac, Hugo, Flaubert, Aragon, Villon et surtout Marcel Proust, son "idole". Rien que ça.

    Louis Arlette est parti à la recherche du temps pour mettre bas un album franc et engagé qui peut se lire aussi comme un marqueur de notre époque. L’auditeur pourra trouver dans À notre Gloire une référence au Bataclan dans cette "jeunesse dorée" fauchée par le "carnage" au "monstrueux reflet" qui "a changé de visage."

    Sombre, vivant et sacrément actuel, Sourire Carnivore marque la naissance d’un chanteur à la personnalité forte et à l’univers hors des modes. Un album à mordre à pleines dents. 

    Louis Arlette, Sourire Carnivore, Le Bruit Blanc / One Hot Minute / Wagram, février 2018

  • Sur les pas d’Harry Potter, de Game of Thrones ou d’Outlander

    La Grande-Bretagne et l’Irlande ont su tirer leur épingle du jeu grâce à la télévision et le cinéma. Le tournage des sagas que sont Harry Potter, Outlander, Game of Thrones ou Star Wars ont eu un effet indéniable collatéral sur le tourisme d’outre-manche. Certains professionnels ont réussi à surfer sur l’engouement des séries et des sagas à grand spectacle en proposant des voyages clé en main pour un public de fans bien destinés à marcher sur les traces d’Harry Potter, de Jon Stark ou des derniers Jedis.

    Prenez Brittany Ferries. La compagnie de ferries propose plusieurs formules pour des vacances originales et hors des sentiers battus : la visite des studios de la Warner près de Londres, là où ont été tournés la majorité des épisodes du petit sorcier de Poudlard ; un circuit en Écosse pour suivre les pas de Claire et Jaimie, les héros d’Outlander ; une excursion plus vraie que nature pour visiter le domaine des Winterfell, les Îles de Fer ou la Forêt Hantée de Game of Thrones ; et enfin un pèlerinage en Irlande pour découvrir le Wild Atlantic Way, cette longue route côtière qui longe la façade Atlantique, le lieu de tournage du dernier Star Wars.

    Et voilà comment les professionnels du tourisme arrivent à tirer profit du petit et du grand écran. 

    http://www.brittany-ferries.fr

  • Pure Laïn

    Laïn est un vrai appel d’air dans cette passionnante vague de chanteurs et chanteuses. Appel d’air : comme son premier EP, dans les bacs à partir du 25 mai.

    La Parisienne a dans ses bagages quelques belles références : Léo Ferré, Barbara, Claude Nougaro ou encore Philippe Léotard. Mais c’est surtout Alain Bashung que cite la jeune artiste, bouleversée comme tant d’autres par l’auteur de Fantaisie militaire. Cette référence n’est pas anecdotique. En 2015, lors de l’édition des Francofolies de la Rochelle, Laïn rencontre Jean Fauque, l’auteur de La nuit je mens. Il lui propose un texte qu’il avait écrit pour son ami Alain Bashung et que ce dernier adorait : On sera sur.

    Dans son premier EP, la pop électro sèche et rythmée de Laïn ne transige pas avec des textes âpres et exigeants : "T’avais le coeur au bout des doigts / Un peu de safran dans ma voix / Dans notre deux pièces à Paris / On s’est aimés comme deux junkies inséparables / Maladifs prêts à se tuer à coup de canif / Sur notre perchoir parisien / On s’est aimés / Comme s’aiment les chiens" (Matelot).

    Laïn ce sont ces chants d’amour suffocants interprétés par une noctambule : "La nuit, Paris rassemble ceux qui perdent la tête et le sommeil, comme moi," avoue-t-elle à ce sujet la musicienne qui consacre quelques textes à cette nuit qu’elle aime tant.

    Son "gri-gri"

    Le titre phare du EP, L’appel d’air, est un voyage à la Robert Conrad dans la jungle d’amours qui nous font divaguer. Sauvages, bruts et fascinants sont les mots que nous offre Laïn : "L’appel d’air sublime l’au-delà / Sous le jardin toussent les camélias / Qui retournent ma terre / Retournent à la terre comme des mégots." Le titre se termine par une envolée électro hypnotisante. Hypnotisant comme La Fin de L’Hiver, le récit d’un un séjour à Southport que l’on devine autobiographique et où il est question une nouvelle fois de jungle (urbaine et sentimentale), du froid de l’hiver, d’une séparation et de cette nuit qui va si bien à Laïn.

    Ce premier EP se termine par par une jolie balade au piano, rehaussée par de délicates nuances d'électro. Le reflet des drapeaux, sa première chanson et aussi, comme elle le dit elle-même, son "gri-gri", nous caresse et nous entraîne dans un voyage intime et mélancolique.

    On peut saluer les arrangements musicaux soignés. Les synthétiseurs servent des titres à la poésie savamment scandée et au souffle lyrique moderne et houellebecquien. Mine de rien, Laïn a une puissance vocable comme mise sous le boisseau, mais pouvant se faire explosive : voilà une belle découverte musicale et une pure personnalité de la chanson, déjà attachante. Laïn est à suivre à coup sûr. Elle sera en concert en mai à Paris, au Réservoir le 23 et aux Trois Baudets le 29.

    Laïn, L’appel d’air, sortie le 25 mai 2018
    Laïn en concert à Paris, au Réservoir le 23 mai 2018
    et aux Trois Baudets le 29 mai 2018

    http://lainofficiel.com