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Rock’n’love d'Arsène K. (éd. HQN) est toujours disponible au format numérique uniquement, et sur toutes les plateformes.
De sa carrière de brillante avocate à son quotidien de maman dévouée, Lucrèce a toujours réglé sa vie comme du papier à musique. Sans l’ombre d’un doute, cet équilibre était la clé de son bonheur. Mais, en quelques jours à peine, celui-ci a volé en éclats. Alors que sa fille a fugué sans laisser de trace, son ex-petit ami, Alessandro, réapparaît sans prévenir. Ce chanteur célèbre au corps d’Apollon, à qui elle n’a pas parlé depuis vingt ans, est empêtré dans une affaire de plagiat qu’elle seule peut démêler. Prête à le défendre, Lucrèce doit pourtant rester prudente. Car, elle le sait, si elle se laisse de nouveau charmer par le rockeur, la partition qui accordait sa vie ne sera plus jamais la même.
Rock’n’love paraîtra chez Harlequin au format numérique à partir du 1er juillet 2020.
C’est d’un retour à la terre dont il est question dans le roman d’Éric-Louis Henri, La Souciance (éd. du Panthéon). Un homme, au parcours professionnel brillant comme consultant, plus habitué aux long-courriers en première classe qu’aux promenades en pleine campagne, se prend d’amour pour un village perdu dans un arrière-pays du sud de la France - en Corse peut-on apprendre par ailleurs ("D’un côté, la mer à perte de vue. Et de l’autre, abrupt, un désordre de profondes vallées creusées par le temps.").
En posant ses valises dans un lieu perdu, peuplé de villageois à la fois taiseux, bourrus et attachants. Le "lieu de villégiature" devient rapidement le havre de paix où s’installe cet homme qui y trouve ses vraies racines (l’auteur dévoilera en quelques pages une enfance difficile et sa rupture familiale).
Il s'agit là, pour lui et sa compagne, d'un renouveau et d’une authentique aventure humaine : "Il y a tout un monde entre ce que l’on nous projette d’un lieu la nuit, et ce que l’on découvre aux premières lueurs du jour ensuite." L’installation de cet ancien citadin, ne prend cependant pas, dans La Souciance, la forme d’une description enchanteresse, légère – et insouciante. Éric-Louis Henri développe, en deux parties – "Il y eut un avant et un après…" et "La sagesse est un futur en soi car elle se joue de nos plans" – le parcours intérieur d’un homme qui, tel Ulysse dans L’Odyssée, parvient au bout d'un long parcours sur des terres qui deviennent finalement les siennes ("Mes cailloux, mes gisants. Ils furent mon arbre, cette nuit-là. En creux, ils m’ont murmuré : « C’est ici... »").
L'art de faire un café à l’ancienne
Homme sans doute aussi taiseux que les villageois qui vont l’accueillir comme un des leurs, le narrateur fait des pages qu’il écrit une confession autant qu’une série d’observation sur sa vie, sur le monde, sur la société de consommation et de communication mais aussi sur les quelques personnes marquantes qui ont croisé sa vie. Éric-Louis Henri délivre quelques pages sur ces petits riens : l’art de faire un café à l’ancienne, le souvenir marquant d’une voisine polonaise, une conversation sur un vol vers la Nouvelle-Zélande ou la rencontre avec des personnes âgées du village où il a fini par acheter une maison.
"Moi, je demeure un irréductible amant du sens. Mon addiction ! Ma seule confession !" L’auteur veut voir derrière ses souvenirs, ses observations et des choses qu’il a vues des enseignements sur la condition humaine. Des passages peuvent aussi bien s’intéresser à ces héros invisibles et silencieux que sont les diplomates et les négociateurs de paix qu’à un ouvrage de développement personnel qu’il a digéré avec passion (Cinq Secondes pour changer la Vie de Mel Robbins) ou alors à une petite bibliothèque, "une maison aux livres ouvertes à tous".
Cette découverte est le point de départ de la deuxième partie du roman, qui est consacrée à un projet qui est sensé lui apporter du sens : "L’exigence se nourrit en fait d’utilité et de raison, impérieuse souvent." La quête du narrateur dans ce village – l’île – se nourrit de rencontres pour atteindre enfin un objectif : "Nous avions jeté l’ancre au village, certes. Mais non pour y enfouir nos incertitudes, justement. Le village était notre socle. Chaque départ était un événement. Chaque retour, une fête."
Passé, présent et futur : La Souciance est le récit d’un cheminement intérieur, presque éthéré, apportant un souffle d’air pur en contant l’histoire d’une vie qui repart.
J’avais eu l’occasion de vous présenter le premier recueil de nouvelles d’Yves Bernas, Vitax®. Le voici l’de retour pour une nouvelle salve d’histoires aussi hallucinées et hallucinantes, Le Motel Rose et autres nouvelles (éd. Librinova).
On retrouve dans ce nouveau livre ce qui fait le caractère d’un auteur qui mêle absurde et science-fiction, dans des nouvelles où les héros se débattent dans des réalités prêtes à s’effondrer.
Nous parlions de Vitax® : ce produit imaginaire aux capacités biogénétiques dignes d’un savant fou, apparaît brièvement dans "Le motel rose", la nouvelle qui donne le titre au recueil. Roger file le parfait amour avec Miss Barret, une comtesse et veuve d’un puissant fondateur d’une firme biomédicale suisse. Le jour où celle-ci lui demande de l’accompagner à cette clinique pour recevoir un nouveau cœur, son mari plus âgé se trouve entraîné dans une histoire rocambolesque mêlant trafic d’organes, clonage et course à la jeunesse éternelle.
Dès cette première histoire, nous sommes dans l’univers kafkaïen d’Yves Bernas, jamais aussi à l’aise que lorsqu’il s’agit de suivre des personnages sur le fil, entre monde réel et folie. L’auteur se joue du lecteur en entrant dans la tête d’hommes et de femmes sur le point de sombrer, à l’image de "Voilà voilà", du "Visiteur" ou de "La rate", une nouvelle en hommage à Stephen King dans laquelle un employé municipal est chargé de s’occuper d’un canal obstrué.
Univers kafkaïen
Nous sommes avec ce recueil dans des univers dignes de La Quatrième Dimension. Ils permettent à l’écrivain de jouer avec certains codes littéraires, à l’instar du "Double de l’agent", récit d’espionnage et de thriller autant que de science-fiction qui s’interroge aussi sur la paternité et sur le déterminisme familial : "Et Royd cherchait pour la millième fois à percer le secret de la difformité de son esprit. Pauvre Royd, qui essayait de comprendre son destin ! Qu’avait fait son père ?"
Dans "« Jean Waugal »" (les doubles guillemets sont volontaires), cette fois Yves Bernas revisite le pacte faustien, pour une nouvelle dans laquelle deux artistes – l’un talentueux mais las du succès, alors que l’autre, médiocre, recherche une gloire qui ne vient pas – s’accordent pour se partager la paternité d’une œuvre littéraire devenue un piège.
Yves Bernas puise visiblement chez Kafka la sève de ces histoires dans lesquelles folie, mal être et absurde se télescopent pour cerner des personnages paumés ou se cherchant une place dans le monde, à l’instar du récit "Quel temps magnifique !"
Écrivain et réalisateur, Yves Bernas prépare l’adaptation à l’écran du "Motel rose". Une autre adaptation, celle du "Visiteur" (Der Besucher), a été tournée et a même reçu plusieurs prix.
Il est bien entendu important de parler de théâtre en cette période de crise sanitaire. Et si les scènes restent fermées et confinées, il reste heureusement le livre.
L’un des meilleurs dramaturges contemporains, Wajdi Mouawad, est l’auteur de Tous des Oiseaux (éd. Babel), l’une de ses œuvres les plus marquantes. Découvrir son drame en texte garde sa puissance, même si évidemment rien ne vaut son adaptation sur scène. Il faut d’emblée préciser que Wajdi Mouawad avait prévu d’emblée que sa pièce soit jouée dans la langue de ses personnages – à savoir en allemand, en anglais, en arabe et en hébreu. Ce grand drame sur le thème du choc des cultures, des générations mais aussi des mémoires a été imaginé au début des années 2000, après les attentats du 11 septembre 2001.
Tous des Oiseaux commence comme une histoire d’amour à la Roméo et Juliette : Eitan, l’étudiant juif, et Wahida, une jeune Palestinienne, se rencontrent dans une bibliothèque américaine et tombent amoureux. Tout se brise cependant lors d’un voyage au Moyen-Orient : un attentat terroriste palestinien entre Israël et la Jordanie blesse gravement Eitan. C’est dans une chambre d’hôpital que Wahida vient le veiller alors que le jeune homme se trouve entre la vie et la mort. La famille du blessé est prévenue et se dépêche sur les lieux. Les parents et les grands-parents d’Eitan, des juifs vivant en Berlin, rejoignent la jeune Arabe. Au pied du malade, les personnages parlent et s’affrontent autour de leur identité, de leur passé, de leur culture, de l’amour du jeune couple mais aussi des traumatismes et des secrets de famille.
Pièce de l’universalité à plus d’un titre
Wajdi Mouawad a diviser son drame en quatre actes – "Oiseau de beauté", "Oiseau du hasard", "Oiseau de malheur" et "Oiseau amphibie". Des oiseaux qui sont aussi dans le titre de la pièce. Ces oiseaux perdus sont ces personnages déracinés et meurtris par leur passé – ici, la Shoah ; là, les guerres israélo-palestiniennes – qu’Etgar, le grand-père, énonce ainsi : "J’étais le dernier d’une lignée d’oiseaux sans port, sans branche, sans rien, moi le petit survivant." L’apparition à la fin de la pièce de Wazzân, personnage historique apparaissant tel un fantôme, déclame un conte animalier dans lequel un oiseau se fait amphibie pour se fondre parmi les poissons, ces étrangers ("Je suis l’un des vôtres").
Pièce de l’universalité à plus d’un titre, Tous des Oiseaux entend dépasser l’idée de séparation entre cultures. Wajdi Mouawad a fait le choix de ne pas rester sur cette histoire d’amour entre un Juif et une Arabe, mais d’invoquer les liens familiaux, les aïeux mais aussi les passés. Dans la postface, Sylvain Diaz insiste sur l’importance du dialogue pour "être à l’écoute de ce [que l’ennemi] éprouve… Il ne s’agit pas d’aller contre lui mais d’« aller vers »." En faisant en sorte que chacun des personnages fasse une route douloureuse vers sa propre identité, à travers une tragédie se fragmentant en scènes mêlant des lieux et des scènes différentes, Wajdi Mouawad compose une œuvre symphonique de chair et de sang. Cruelle et formidablement humaine.
On entre dans un roman de Modiano comme on voyage dans une ville familière. On parlant de ville, on serait d’ajouter que celle dont il s’agit est le Paris du Prix Nobel 2014. Encre sympathique (éd. Gallimard), n’échappe pas à la règle : Patrick Modiano propose là aussi une pérégrination littéraire sous forme d’une enquête énigmatique.
La personne recherchée par le narrateur, Jean – comme le premier prénom à l’état-civil de Patrick Modiano –, se nomme Noëlle Lefebvre. C’est assez mystérieusement que celui qui a travaillé pour une agence spécialisée, décide de s’y intéresser : "Pourquoi ce « dossier » plutôt qu’un autre ? A cause des blancs sans doute." Et on verra qu’en effet beaucoup d’éléments manquent dans la vie d’une femme qui semble avoir disparu comme un fantôme. Voilà donc notre homme parti à la recherche d’une femme mystérieuse au sujet de laquelle il possède peu de choses : un nom, une photo et une adresse, à Paris, bien sûr.
La pérégrination commence, et avec elle la rencontre avec des personnes qui s’avèrent au fur et à mesure du récit aussi transparents que cette inconnue dont les informations parcellaires, lorsqu’il y en a, rendent la jeune femme de plus en plus mystérieuse, à telle enseigne que Jean semble tourner en rond.
Enquête sur une disparue
Enquête sur une disparue, mais aussi enquête sur une enquête : car le narrateur n’a de cesse, des années après cette affaire, de reconstituer le cours de son travail mais aussi les dialogues avec quelques témoins ("Je compte les années et je tente d’être le plus exact possible"). Des noms et des prénoms refont surface, et avec eux des professions, des personnages interlopes, des questions, mais aussi et surtout des lieux : le cabinet d’un médecin, un dancing quai de Grenelle ou un fleuriste dans le 16e arrondissement, et alors même que le temps semble échapper à l’auteur de ces lignes : "Impossible sur un si long espace de temps d’établir un calendrier. Je crois qu’il est préférable de laisser courir ma plume. Oui, les souvenirs viennent au fil de la plume. Il ne faut pas les forcer, mais écrire en évitant le plus possible les ratures. Et dans le flot ininterrompu des mots et des phrases, quelques détails oubliés ou que vous avez enfouis, on ne sait pourquoi, au fin de votre mémoire remonteront peu à peu à la surface."
Encre sympathique s’enrichit ici et là de courriers, listings, de pièces à conviction venues de nulle part qui obscurcissent plus qu’ils n’éclairent le parcours de cette Noëlle – que Patrick Modiano finit par mettre en scène dans un dernier chapitre. Il a lieu loin de Paris, à Rome, où se conclue le récit, cette fois à la troisième personne. Cette enquête apparaît aussi comme étant celle du narrateur lui-même, lorsqu’il apparaît que des lieux et des figures de la vie de Noëlle, font écho au passé de Jean.
Ce récit d’une enquête somme toute anodine permet à l’auteur d’impressionner de révéler une autre histoire qu’une sorte d’encre sympathique rendait jusqu’alors invisible, d’où l’explication du titre du roman : "Il me semble que tout était écrit à l’encre sympathique… Peut-être, au détour d'une page, apparaîtra peu à peu ce qui a été rédigé à l'encre invisible, et les questions que je me pose depuis longtemps sur la disparition de Noëlle Lefebvre, et la raison pour laquelle je me pose ces questions, tout cela sera résolu avec la précision et la clarté des rapports de police. D'une écriture très nette et qui ressemble à la mienne, les explications seront données dans les moindres détails et les mystères éclaircis. Et, en définitif, cela me permettra peut-être de mieux me comprendre moi-même."
Retour à David Foenkinos et au hors-série que nous lui consacrons sur Bla Bla Blog, avec cette chronique sur La Délicatesse ( éd. Gallimard, Folio). Ce n’est pas son premier roman, mais c’est celui a marqué la reconnaissance critique et publique d’un auteur devenu incontournable dans la littérature contemporaine.
L’intrigue relativement tenue du récit tout comme le choix de personnages qui pourraient être des voisins ou des collègues de travail font de ce livre un vrai petit miracle.
Nous suivons Nathalie, une jeune femme pétillante, légère, délicate mais aussi à la vie ordinaire et heureuse. Lorsqu’elle croise sur sa route François, avec qui elle décide de vivre sa vie, on se dit que tout réussit à cette Parisienne ("Ils étaient le maillot jaune de l’amour"). D’autant plus qu’un alignement des planètes favorable lui permet d’entrer dans une grande société suédoise, au service de son directeur, Charles Delamain, qui l’a recruté pour son rayonnement ("Il trouvait que cette femme semblait sage") mais aussi pour son attraction.
Un vrai petit miracle
Le drame surgit sans prévenir : un accident de la route provoque le décès de François, et voilà Nathalie tétanisée, enfermée dans un chagrin indicible et que personne ne semble pouvoir mettre fin : "Elle ne voulait plus sentir ce regard apitoyé sur elle. Elle voulait se terrer, s’enfermer, vivre dans un tombeau." La jeune veuve parvient à revenir au travail et reprendre un peu de vie sociale, mais le cœur n’y est plus. Charles Delamain, son directeur, mais aussi Chloé, une collègue un peu trop envahissante, tentent de faire sortir Nathalie de son deuil. En vain. Le déclic viendra pourtant d’une autre personne, Markus, un homme effacé, presque invisible, pour tout dire assez ordianire. Un geste gratuit, délicat et inexplicable bouscule subitement l’existence de cet homme et de cette femme si différents.
Lorsque David Foenkinos a sorti La Délicatesse il y a un peu plus de 10 ans, le terme de résilience était inconnu du grand public. Il s’agit pourtant bien de cela : l’histoire d’une reconstruction en dépit d’un drame insupportable. L’auteur parvient à parler de cette tragédie grâce à un récit singulièrement léger, écrit avec une grande délicatesse, et où les effets de surprise ne manquent pas : passant d’un personnage à un autre (on pense à ces pages consacrées à Charlotte, la conductrice à l'origine de l'accident mortel), il suit pas à pas la route de Nathalie mais aussi de l’irrésistible Markus. David Foenkinos ponctue son roman de digressions sous forme de listes ou de notes de bas de pages – qui seront bientôt une marque de fabrique dans la suite de son oeuvre.
La Délicatesse a été adaptée au cinéma deux ans plus tard par Stéphane Foenkinos et David Foenkinos en personne, avec Audrey Tautou et François Damiens dans les rôles principaux.
David Foenkinos, La Délicatesse, éd. Gallimard, coll. Folio, 2009, 210 p. @DavidFoenkinos
Avec Le Manuscrit de Quimper, le premier roman de François Lange, ancien policier reconverti en écrivain de polar historique, nous voilà dans une atmosphère sombre et une intrigue rocambolesque qui ne sont pas sans rappeler la série Vidocq. Sauf que, cette fois, l’histoire se déroule non pas durant le premier Empire puis la restauration mais en 1858, durant les premières années du règne de Napoléon III. Quant au protagoniste, l’inspecteur François Le Roy, il exerce non pas à Paris mais en Bretagne. Voilà pour camper ce roman publié par les éditions Palémon.
Le manuscrit de Quimper est cet objet qui est au cœur d’une histoire sur fond de conspiration mais aussi de vols ourdis par une troupe insaisissable. Lorsqu’un antiquaire est retrouvé sauvagement assassiné chez lui, l’émoi est à son comble chez les notables mais aussi les autorités locales, la préfecture en tête.
Un exutoire
L’inspecteur Fañch Le Roy – dont on devine que l’auteur, qui porte le même prénom que son héros, a mis beaucoup de lui-même – est chargé de retrouver le ou les criminels. Bientôt, il apparaît qu’un étrange manuscrit, qui conduit tout droit à une société secrète, pourrait être la solution de ce mystère. Et pendant ce temps, il y a aussi cette affaire de vols à grande échelle : une autre épineuse affaire à régler au cœur de la Bretagne bigoudène.
Roman historique se déroulant durant le Second Empire, Le Manuscrit de Quimper est un agréable polar régional, dans un pays que François Lange connaît bien. À bien des égards, ce roman – le premier que l’auteur a écrit, et qui a bien failli rester dans un tiroir –, était un exutoire lorsqu’il exerçait comme officier de police : " Je l’ai commencé en 2005. J’ai ressenti le besoin d’écrire en raison d’une mésentente avec la procureure de la République en poste à l’époque," dit-il dans une interview pour Côté Quimper. Redécouvert 13 ans plus tard, Le Manuscrit de Quimper est finalement publié et devient le premier tome d’une série sur ce policier pugnace, courageux et dévoué qu’est François Le Roy, avec "ce même regard transparent et apparemment vide de tout sentiment."
Après le livre Miss Endorphine, une "bombe créative", le nouveau livre illustré et collectif, Regards, entend secouer un peu plus le milieu de l’édition.
Ce mélange hétéroclite, fruit de trois années de travail, regroupe des artistes de tous horizons, qu’ils soient connus, locaux, où œuvrant dans d’autres métiers que le graphisme. Dans ce kaléidoscope artistique qu’est Regards s’entremêlent la peinture, le dessin, le collage l’encre de chine ou la création numérique. Au final, ce livre c’est plus d’un kilo de mots et d’images pour 80 histoires illustrées par près de 70 artistes sur plus de 240 pages.
Les préventes du livre ont été organisées en mai et juin 2020 sur le site KissKissBankBank. Le succès de cette campagne permettra aux organisateurs de financer la fabrication d'un livre ambitieux au format A4. Il y aura aussi un tiré à part numéroté dans un écrin.
Le livre se scindera en trois parties entrelacées de préludes (La création), d’interludes (Des regards) et d’un postlude de Jérémie Garcin pour une projection vers tous les avenirs possibles. Chaque partie du livre s’ouvrira avec une couverture différente de Fred Le Pop, Guillaume Mazel et Ida Polo.
La première partie, "Petit traité de légèretés anatomiques (et sensorielles)" rassemble des textes autour des caricatures. La deuxième partie, "Chroniques mutantes & parfois contestataires" traite de satire sociale (comportements, technologies, sciences dévoyées ou terrifiantes) tout en flirtant parfois avec le fantastique et la science-fiction. La troisième et dernière partie, "Brefs délires thérapeutiques", glisse vers une fin en forme d’échappées métaphoriques, non sans cruauté et absurdité.
Parmi les illustrateurs, des sous réserve), sont annoncées : Adi Maëlle, Alain Lachartre, Alban Guillemois, Alexandrine Elle, Alexis Le Chapelain, Anastassia Elias, Anthony Bernis, Apollonia Saintclair, BB Coyotte, Bobi+Bobi, Candy Ming, Caritte, Caroline Dahyot, Caroline Dhennin, Chad Iya, Chester Blood, Cynthia Reboul, Damien Boulanger, Elise Hibon, Fanfan B., Flore Kunst, Fred le Chevalier, Fred le Pop, Grimm, Guillaume Mazel, Ida Polo, Isabelle Dalle, Jean Gribouille, Jean-François Gaubert et sa bande, à savoir Véro Delorme et Karine Ferreira, Jérémie Garcin, Jokoko, Julien Rondel, Justine Jacquot H, Kax, Kelly Chery, Kreaphoı̈des/Fourmi, Laé Rastrelli, Léa Guidi, Léonard Delebecq, Magali Seghetto, Marija Nielsen, Marine Klaa, Marie Dumoulin, Mélie Mika, Musta Fior, Paul Bessis, Pauline Levêque, Pixel Vengeur, Sanuwah, Soka, Stéphanie Chardon, Thierry Guitard, Vince, Vincent Lacroix, Walter Minus, Yann Jouette ou Yannick N. Delhaye.
Une curiosité à découvrir bientôt, car la campagne KKBB s'est achevé le 18 juin, couronnée de succès. Elle va pouvoir permettre au livre de paraître en novembre.
Collectif, Regards, prévu en novembre 2020 KissKissBankBank : https://urlz.fr/cwFS