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  • Le "Lire" de janvier se penche sur les 100 livres de l'année et sur Enid Blyton

    En ce mois de janvier, il y a plusieurs raisons de se précipiter sur le numéro de Lire daté de décembre 2020 – janvier 2021.

    La première tient au sujet en couverture : une sélection des 100 meilleurs livres parus l’an dernier. Une bonne manière de se faire une piqûre de rappel sur les romans, essais ou BD de 2020, grâce à un choix pléthorique et bien évidemment subjectif.

    Citons pêle-mêle les romans Héritage de Miguel Bonnefoy (éd. Rivages), La Vie de Gérard Fulmard de Jean Echenoz (éd. Minuit), le désormais célèbre et réputé L’anomalie d’Hervé Le Tellier (éd. Gallimard, Prix Goncourt 2020). L’occasion est belle pour le magazine littéraire de proposer une interview de Salman Rushdie, qui a sorti son nouvel opus, Quichotte (éd. Actes Sud). Toujours en littérature étrangère, il faut souligner le dernier tome de la saga en 6 volumes de Kark Ove Knausgaard, Fin de Combat (éd. Denoël) et aussi les deux recueils de nouvelles d’Ottesa Moshfegh (Nostalgies d’un autre Monde, éd. Fayard) et Olga Tokarczuk (Histoires bizarroïdes, éd. Noir sur Blanc). Il faut enfin évoquer l’impressionnant essai sur Winston Churchill d’Andrew Roberts (éd. Perrin), sur lequel nous reviendrons dans quelques semaines.

    Cependant, ce n’est pas que cette sélection qui mérite d’être relevée, mais un autre dossier, passionnant, consacré à une auteure à la fois mal-aimée et lue dans le monde entier.

    Cette femme de lettres, c’est Enid Blyton (1897-1968), dont les chiffres de vente sont  impressionnants : 600 millions de livres vendus, des sagas populaires (Le Club des Cinq, Le Clan des Sept ou Oui-Oui). 

    Version un brin scabreuse de Oui-Oui

    C’est une œuvre "protéiforme, chatoyante, puisant à mille sources, de la mythologie aux contes de fée, des histories animalières aux récits d’aventure". Pour les détracteurs, il s’agit aussi d’un "travail simpliste (…) raciste, misogyne, dégoulinant de bons sentiments, sans valeur littéraire." N’en jetez plus.

    La vérité, comme souvent, se trouve certainement entre ces deux extrêmes. Alexis Brocas, dans la présentation du dossier, rappelle qu’Enid Blyton est "une femme conformiste née dans une époque qui ne l’était pas moins… Mais aussi femme mystérieuse, agitée par un inconscient prodigieusement fécond." Le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan ose, lui, une image ; "Enid Blyton a un petit côté Dr Jekyll et Mr Hyde. On a retrouvé des manuscrits, décalques en version un brin scabreuse de Oui-Oui…"

    Pour mieux connaître l’auteure anglaise, le journaliste Fabrice Cotin retrace sa vie, entre une enfance heureuse bercée par des lectures de classiques pour enfant (Alice au Pays des Merveilles, Les Quatre Filles du Docteur March) et des périodes noires (un père qui part vivre avec une autre femme, une mère castratrice qu’elle reniera et la dépression d’un premier mari). La dure et obstinée Enid Blyton trouve rapidement sa voie dans la littérature jeunesse, qu’elle gère en femme d’affaire.

    Ce dossier spécial s’intéresse bien entendu aux sagas célébrissimes que sont Le Club des 5 et Le Clan des 7, deux grandes séries d’aventures destinées aux enfants et marqués par leur période, mais aussi Oui-Oui. "L’œuvre de Blyton témoigne (…) d’un intérêt renouvelé pour l’enfant", mais il s’agit aussi d’une enfance rêvée dans les lieux archaïques et facilement identifiables (manoirs, criques, îles désertes, etc.), non sans personnages stéréotypés, pour ne pas dire sexistes, à l’exemple des protagonistes du Club des Cinq. Voilà aussi pourquoi aujourd’hui  la femme de lettres suscite tant de levers de boucliers.

    Enid Blyton, auteure complexe, méprisée par les institutions mais aussi adorée par les enfants, marqués pendant des années par les aventures de Mick, Claudine ou mademoiselle Chatounette.

    Éternelle, quoi. 

    Lire, décembre 2019-janvier 2020
    https://www.lire.fr
    https://www.enidblytonsociety.co.uk

    Voir aussi : "Les Français aiment la culture, mais..."

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  • Lire Astérix

    astérix,uderzo,gosciny,lire,hors-sérieC’est une bonne idée que propose le magazine Lire de ce mois avec son hors-série en hommage à Albert Uderzo, décédé il y a quelques semaines. Pour élaborer en un temps record ce numéro spécial Astérix, la rédaction a choisi de mettre à jour une version "allégée" d’un précédent hors-série sorti en 2004.

    Les fans d’Astérix peuvent y trouver en ouverture une chronologie, qui commence en 50 avant J.-C., lorsque "toute la Gaule est occupée par les Romains… Toutes ? Non !" Mais vous connaissez la suite... Il est également rappelé que le premier tome de la plus célèbre saga de la BD française est sorti en 1961 à 6 000 exemplaires seulement, bien loin donc des 2 millions du dernier en date, La Fille de Vercingétorix.

    Disparu en pleine pandémie – mais pas du coronavirus – Uderzo laisse derrière lui une immense tristesse mais aussi un héritage incommensurable, qu’il a accepté, au contraire d'Hergé pour Tintin, de voir survivre après sa mort.

    La question de la pérennité d’Astérix est du reste évoquée par le dessinateur lui-même lors d’une interview à François Busnel en 2004, interview reproduite dans ce hors-série.

    Le succès du Grand Fossé permet à Astérix de survivre au décès du scénariste

    Il y évoque la mort de son ami et scénariste René Goscinny en 1977, l’autre papa du célèbre Gaulois. À l’époque, l’album Astérix chez les Belges est terminé mais pas encore sorti. Lorsqu’il évoque cette période, le dessinateur ne manque pas d’envoyer quelques scuds bien sentis en direction de Dargaud, leur éditeur d’origine. Goscinny, le scénariste génial disparu, c'est Uderzo qui doit reprendre seul leur saga, à la fois pour les dessins et pour le texte, "ce qui me terrorisait" confia Albert Uderzo près de trente ans plus tard. Le succès du Grand Fossé (1980), le premier qu’il créé de A à Z, permet à Astérix de survivre au décès du scénariste qui l’a imaginé.

    Goscinny justement n’est pas oublié par le magazine Lire, qui reproduit un article du légendaire scénariste. ce dernier revient sur "le phénomène Astérix." Il y parle de la genèse de la saga, du succès comme sur de ses relations autant professionnelle qu’amicale avec Uderzo. Non sans malice, le co-créateur raconte dans une conférence faite en mai 1967, que le plus difficile pour eux avec le succès de leur saga était d’être invités à des soirées privées au cours desquels on leur servait du sanglier…

    Le lecteur s’arrêtera avec le plus grand intérêt sur une série de zooms consacrés aux plus importants albums d’Astérix, dont La Serpe d’Or, Astérix et les Goths ou Le Domaine des Dieux.

    Et maintenant ? Outre le parc d'attraction et les adaptations cinéma qui ont encore de beaux jours devant eux, la vie d’Astérix a été confiée, depuis 2013 et Astérix ches les Pictes, au duo Jean-Yves Ferri pour le scénario et Didier Conrad pour le dessin, avec la bénédiction d’Uderzo lui-même, et après d’exigeants tests. La destinée du plus célèbre des Gaulois méritais bien cela.

    "L’histoire secrète d’Astérix", hors-série Lire, mai-juin 2020
    https://www.lire.fr
    https://www.asterix.com

    Voir aussi : "La BnF rend hommage à Albert Uderzo"

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