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Livres et littérature - Page 39

  • Gerhard Richter, sans le dire

    Il s’agit au préalable de définir ce que peut être cette publication des éditions Saint-Simon, L’œuvre sans auteur.

    Évidemment, le livre de Florian Henckel von Donnersmarck renvoie au film du même nom, sorti il y a deux ans, et dont il est le réalisateur (on lui devait auparavant La Vie des Autres, archi récompensé). Une adaptation donc, et par Florian Henckel von Donnersmarck lui-même, qui a signé le scénario du long-métrage.

    Scénario, roman, adaptation : en vérité, nous avons affaire ici à un objet littéraire hybride, qui échappe à la sécheresse du genre scénaristique, tout en adoptant son efficacité et la force des dialogues. Le lecteur, qui n’a pas vu le film (ou du moins les films, puisque le long-métrage allemand était en deux parties), trouvera dans la version écrite de L’œuvre sans auteur ce qui s’en rapproche le plus.

    Mais il existe également une autre particularité dans L’œuvre sans auteur qui rend le roman, mais aussi le film, remarquable. En fin de livre, dans l’entretien que Florian Henckel von Donnersmarck a accordé au journaliste Thomas Schultze, l’écrivain, scénariste et cinéaste explique la genèse de cette œuvre qui est indissociable de la vie du peintre Gerhardt Richter, même si son nom n’est jamais cité. Henckel von Donnersmarck raconte que l’idée de raconter le début de sa carrière, commencée en RDA quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, n’a été rendue possible par Richter qu’à condition que les noms des personnages soient changés et que les tableaux du peintre ne soient pas utilisés. Le cinéaste précise que pour le tournage de son long-métrage, ce sont d’autres toiles qui ont été spécialement utilisées, grâce à des élèves de Richter lui-même.

    Scénario, roman, adaptation : en vérité, nous avons affaire ici à un objet littéraire hybride

    "Un récit inspiré de personnages réels", est-il précisé dans le roman publié par les éditions Saint-Simon. Kurt Barnety est Gerhardt Richter, l’une des plus grandes figures de la peinture du XXe et du XXIe siècle. Elizabeth May est Marianne Schönfelder, sa tante internée puis exécutée comme malade mentale pendant le IIIe Reich. Carl Seeband est Heinrich Eufinger, gynécologue, chirurgien, membre de la SS et impliqué dans le programme d’euthanasie à grande échelle mis en place par le régime nazi. Il deviendra plus tard le beau-père de Richter, après le mariage de ce dernier avec sa fille Elizabeth ou Ellie (Ema Eufinger dans la vie réelle).

    Voilà pour les protagonistes de cette histoire allemande, dans lequel les grandes tragédies du XXe siècle, les traumatismes de la seconde guerre mondiale, les histoires familiales et l’art se percutent de plein fouet.

    Karl est un artiste jeune et très doué lorsqu’il commence à Dresde un cursus dans les beaux-arts. Nous sommes à la fin des années 40 et l’Allemagne est scindée en deux pays : la RFA occidentale et la RDA communiste, où le peintre prometteur doit s’adapter à l’académisme et au réalisme soviétique. Quelques années plus tôt, sa tante Elizabeth lui faisait découvrir l’art moderne (dit "dégénéré"), avant d’être internée et tuée en raison de sa schizophrénie. À Dresde, Kurt rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux. Elle s’appelle Elizabeth, elle aussi, et elle est la fille de Carl Seeband, l’un des responsables du programme qui a envoyé à la mort des centaines de milliers de malades mentaux. Mais ça, Kurt l’ignore. Par amour pour Ellie, il se fond bon gréé mal gréé dans cette famille au lourd passé. Et lorsque son beau-père décide de quitter la RDA pour la RFA en raison d’une enquête soviétique sur les anciens criminels de guerre nazis, Kurt le suit pour ne pas quitter Elizabeth. Il arrive dans un nouveau pays et doit trouver sa voie artistique.

    Ce passionnant itinéraire personnel autant qu’artistique est aussi une histoire d’amour se heurtant aux souffrances du passé. Grâce au choix littéraire de Florian Henckel von Donnersmarck, L’œuvre sans auteur se lit d’une traite et a l’immense intérêt de pousser à découvrir l’œuvre de Gerhardt Richter. L’un des plus grand peintres vivants, sans aucun doute.

    Florian Henckel von Donnersmarck, L’œuvre sans auteur,
    Le destin tragique d’une famille allemande
    Trad. Olivier Mannoni, éd. Saint-Simon, 2019, 167 p.

    http://www.editions-saintsimon.com/livres/oeuvre-sans-auteur
    http://diaphana.fr/film/l-oeuvre-sans-auteur
    https://www.gerhard-richter.com

    Voir aussi : "Sage et libre comme un poisson rouge"

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  • "Rock'n'love" : Inédit 1

    Quelques semaines après la sortie de Rock'n'love, je vous offre sur Bla Bla Blog un passage inédit du roman. Cet extrait est un dialogue entre Lucrèce et Alessandro, au sujet d'un étrange tatouage.

    — C’est quoi ce dessin ?

    Il y avait, tatoué sur le haut de son épaule droite le torse d’une femme aux seins dénudés, sur lesquels étaient imprimés deux têtes. Il pointa du doigt deux inscriptions: « EODM » au niveau du cou et « Zipper down » au niveau de fa fermeture éclair.

    — C’est un hommage à l’album des Eagles Of Death Metal qui est sorti peu de temps avant leur concert au Bataclan.

    — L’attentat du 13 novembre, fis-je.

    — C’est mon hommage. On a perdu deux amis ce soir-là. J’ai fais faire ce tatouage dans les semaines qui ont suivies. C’est ma modeste contribution. On va d’ailleurs faire une adaptation de Complexity dans notre prochain album.

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love : extrait 2"

    Photo : Andrea Piacquadio - Pexels

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  • Mes sœurs, mes semblables

    Il y a plusieurs mois, nous parlons de Claudine Loquen et de son exposition au Musée Nicolas-Poussin des Andelys. L’artiste y présentait des portraits de femmes tour à tour oniriques, naïves, surréalistes ou tourmentées. Elle revient sur ce même sujet avec un livre, qui est le premier volume d’une série intitulée Les Oubliées (éd. La Grisette).

    Ces oubliées de l’histoire s’appellent Emma Clotilde, Boudica ou Aliénor d’Aquitaine. Ce sont aussi l’aéronaute Sophie Blanchard, les peintres Jacqueline Lamba et Marthe Lucas ou encore les résistantes Marie Reynoard et Geneviève de Gaulle. Elles sont des personnages historiques mais aussi des figures fictives ou encore des anonymes, à l'instar d'Emma Bovary ou de ces Maliennes.

    Femmes invisibles et oubliées

    "L'artiste explore toutes modalités de la sororie, depuis les sœurs de Lampérière jusqu’aux sœurs de Beauvoir. Et si elle n'est directement évoquée que dans une seule toile intitulée Jumelles, la question du double et de la gémellité, traverse insensiblement, toute la peinture de Claudine", écrit Frédérique-Anne Oudin en préface du livre.

    On retrouve la patte reconnaissable entre toutes de Claudine Loquen. Elle opte pour des saynètes à la Marc Chagall (Aliénor en croisade), empruntant autant au surréalisme qu’à l’iconographie orthodoxe (Aoua, princesse Malienne) pour des portraits si lumineux qu'ils en deviennent majestueux.

    Résolument féministe, farouchement attachée à arracher à l’oubli ses "sœurs" et ses "semblables", Claudine Loquen complète son ouvrage par des notices biographiques bienvenues.

    Claudine Loquen, Les Oubliées, tome 1, éd. La Grisette, 2020, 36 p.
    http://www.claudine-loquen.com

    Voir aussi : "Femmes extraordinaires des Andelys"

    © Claudine Loquen

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  • "Rock’n’love" : extrait 3

    Alessandro débriefait le concert avec ses trois partenaires. Tout le monde avait l’air grave des soirs de rupture. Je voyais de près le chanteur et bassiste, qui brandissait une bouteille d’Évian vindicative en direction de la pianiste, une blonde aux cheveux peroxydés et à la mâchoire proéminente. Le batteur, un type corpulent à la calvitie naissante, avait pris le parti de ne pas intervenir. Il regardait le plafond avec une expression de profond ennui. La plus véhémente était l’autre guitariste du groupe, une petite brune surnommée Frankie. Je l’entendis déclarer à Alessandro qu’il devait arrêter de se la jouer, qu’il n’était pas le groupe à lui tout seul et que c’était elle qui l’avait engagé. Il lui rétorqua que c’était la dernière fois qu’il acceptait de se produire dans ces conditions. Anna et moi débarquions au mauvais moment.

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love : extrait 2"

    Photo : Wendy Wei - Pexels

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  • Sortie de "Rock'n'Love"

    C'est aujourd'hui que sort Rock'n'Love d'Arsène K (éd. Harlequin, HQN).

    L'histoire : de sa carrière de brillante avocate à son quotidien de maman dévouée, Lucrèce a toujours réglé sa vie comme du papier à musique. Sans l’ombre d’un doute, cet équilibre était la clé de son bonheur. Mais, en quelques jours à peine, celui-ci a volé en éclats. Alors que sa fille a fugué sans laisser de trace, son ex-petit ami, Alessandro, réapparaît sans prévenir. Ce chanteur célèbre au corps d’Apollon, à qui elle n’a pas parlé depuis vingt ans, est empêtré dans une affaire de plagiat qu’elle seule peut démêler. Prête à le défendre, Lucrèce doit pourtant rester prudente. Car, elle le sait, si elle se laisse de nouveau charmer par le rockeur, la partition qui accordait sa vie ne sera plus jamais la même.

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love" : à propos de Lucrèce"

    Photo : Lucas Pezeta - Pexels

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  • Sortie livresque : focus sur Arsène K. et "Rock'n'love"

    La chaîne Youtube Sorties livresques fait un super focus sur Rock'n'love d'Arsène K. Rendez-vous sur la vidéo ici.

    De sa carrière de brillante avocate à son quotidien de maman dévouée, Lucrèce a toujours réglé sa vie comme du papier à musique. Sans l’ombre d’un doute, cet équilibre était la clé de son bonheur. Mais, en quelques jours à peine, celui-ci a volé en éclats. Alors que sa fille a fugué sans laisser de trace, son ex-petit ami, Alessandro, réapparaît sans prévenir. Ce chanteur célèbre au corps d’Apollon, à qui elle n’a pas parlé depuis vingt ans, est empêtré dans une affaire de plagiat qu’elle seule peut démêler. Prête à le défendre, Lucrèce doit pourtant rester prudente. Car, elle le sait, si elle se laisse de nouveau charmer par le rockeur, la partition qui accordait sa vie ne sera plus jamais la même.

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love
    Sorties livresques, 30 juin 2020

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love" : à propos de Lucrèce"

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  • "Rock'n'Love" : à propos d'Alessandro

    En attendant la sortie de Rock’n’love le 1er juillet prochain, et après la présentation de Lucrèce Hunger, voici ce qu’il faut savoir sur Alessandro, l'autre personnage central du roman.

    Alessandro Sullivan a entre quarante et quarante-cinq ans lorsqu’il revoit Lucrèce Hunger. Cela fait 20 ans qu’ils ne se sont pas revus. L’ancienne étudiante et ex petite amie est devenue entre-temps une avocate à la solide réputation.

    Alessandro Sullivan est bassiste et chanteur dans le groupe Solitude Mineure, qu’il a créé a lorsqu’il était étudiant. Lors de sa rencontre avec Lucrèce dans une MJC de Trappes, il fait là son unique concert avec le groupe qu’il s’apprête à quitter, les Mineures + Mineurs (avec des reprises de Nirvana, Blur et Eeels, ainsi que quelques compositions).

    Il fonde un nouveau groupe, Solitude mineure, avec une autre musicienne, Amanda Lautréamont. C’est une artiste écorchée vive et paumée. Un troisième musicien, Clément, un batteur, les suit dans l’aventure : Clément. C’est sans compter également avec Lucrèce et la sœur d’Alessandro, Anna.

    Après le départ de Lucrèce, le groupe Solitude Mineure compose une dizaine d’albums, aux succès souvent modestes, lorsqu’ils ne sont carrément pas confidentiels : Child Game, Oui + Non (avec le titre Dis juste non), Seuls (avec les singles Hey! et Together and Alone) et surtout Coralie (15 titres, dont Lucrèce, Bitume, Coralie, Dick in Dock), leur album cathartique, sorti très discrètement, mais considéré comme le plus abouti de toute la production de Solitude Mineure.

    Lorsque commence Rock’n’Roll, Alessandro Sullivan fait appel à Lucrèce et à son cabinet pour un problème de droits d’auteur : il soupçonne Peter Alabama, star vieillissante de la pop-rock de l’avoir plagié pour un de leur nouveau titre, Fort, chaud et tendre comme le rock.

    Lucrèce va-t-elle accepter de suivre ce dossier qui la ramène des années en arrière ?

    Arsène K., Rock’n’love, éd. Harlequin, coll. HQN, 2020, 237 p.
    au format numérique
    https://www.harlequin.fr/livre/13167/hqn/rock-n-love

    Voir aussi : "Mon cœur battra toujours au même rythme que le tien"
    "Rock’n’love" : à propos de Lucrèce"

    Photo : Lucas Pezeta - Pexels

    arsène k,roman,lucrèce,mes publications mes créations

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  • La Suisse est un pays chaud

    adeline lafouine,érotisme,sexe,témoignage,suisse,parlement helvétique,scandaleScandale à tous les étages pour ce témoignage à ne pas mettre entre toutes les mains : son auteure, Adeline Lafouine, propose avec Fais-le bien et laisse dire (éd. Tabou) un document assez exceptionnel à plus d’un titre. Il commence par une affaire dont la Suisse dite "vertueuse" se serait bien passée.

    Nous sommes en août 2014 lorsque la presse à scandale déniche un selfie sexy posté sur le compte Twitter d’une inconnue, mariée et mère d’un enfant. Elle se fait surnommer Adeline Lafouine. Là où le bât blesse est que la jeune femme est fonctionnaire d’État et que ces clichés dénudés ont été pris dans l’enceinte même du Palais fédéral helvétique. C’est déjà trop pour les autorités suisses qui, sous la pression de l’opinion et surtout de la presse à scandale, décident de licencier une employée expérimentée et très bien notée, mais dont la réputation pouvait ternir la réputation de la confédération helvétique. Rien que ça.

    Adeline Lafouine revient sur cet événement qu’elle relate de son point de vue. Elle ne parle pas – et on peut le regretter – du contexte qui l’a amenée à faire le selfie incriminé, mais elle s’attarde par contre longuement sur l’impact vertigineux d’une simple photo qui avait vocation à rester privée. En quelques heures, la jeune femme devient une célébrité malgré elle, et aussi une cible pour des journaux et des sites Internet que rien n’arrête : "Est-ce que la presse a le droit de ruiner la vie d’une employée et mère de famille, uniquement pour remplir les pages d’un journal ?" s’interroge-t-elle. Le choc est rude pour elle et on ne peut que saluer sa capacité à avoir pu affronter cette épreuve. Les 100 premières pages de son témoignage reviennent sur le bouleversement de cette affaire mêlant sexe, moralité publique, réseaux sociaux, liberté et vie privée.

    Mais Fais-le bien et laisse dire est bien plus que l’histoire d’une femme broyée par la machine de l’opinion : c’est aussi et surtout la confession d’une personnalité hors du commun, comme le remarque d’ailleurs un de ses partenaires dans son livre. Je dis bien "un de ses partenaires" car la suite du livre dévoile la vie sexuelle incroyable d’Adeline Lafouine.

    Une vraie sportive de l’extrême

    La deuxième partie du document, la plus ahurissante, déploie en effet sur près de 300 pages le parcours d’une Suisse romande devenue une figure du libertinage, jusqu’à être soutenue en toute discrétion par ses admirateurs (car elle est très suivie sur Internet et sur les réseaux sociaux). La plus scandaleuse des Helvètes, résidant aujourd’hui en France, explique "les « pourquoi » et les « comment »" de sa vie sexuelle tumultueuse – et aussi indissociable d’une grande histoire d’amour.

    Adeline Lafouine a écrit son ouvrage – qui est digne de figurer dans tous les rayonnages de la littérature érotique et pornographique – à la manière d’une irrésistible montée en puissance, depuis la découverte du libertinage jusqu’aux pratiques les plus extrêmes (BDSM, gang bangs ou tournages de films X amateurs), en passant par la découverte d’Internet, ses rencontres dans des clubs ou des lieux interlopes et ses liens avec son mari et complice. Elle n’oublie pas la naissance de son fils et ses trésors d’inventivité pour le préserver de ses virées nocturnes. L’auteure revient à plusieurs reprises sur les difficultés à assumer à la fois sa carrière professionnelle, sa vie de maman et ses plaisirs : "Une sorte de double vie… Être à la fois la jeune maman et employée modèle, banale et sûrement ennuyeuse dans la vie de tous les jours, et d’un autre côté d’être une femme fatale qui mène une vie sexuelle hors-norme."

    Plus qu’une mise au point sur le scandale des selfies du Parlement helvétique, Fais-le bien et laisse dire est aussi et surtout une longue confession crue, d’une honnêteté à couper le souffle mais aussi regorgeant de scènes que l’on peut qualifier sans exagération de spectaculaires. L’humour est omniprésent dans ce récit, qui est aussi la plongée dans un milieu secret aux rituels souvent très codifiés. Adeline Lafouine ne cache rien au lecteur de ses pratiques, assumant "le grand écart entre le libertinage et le porno" : une vraie sportive de l’extrême, comme elle le reconnaît elle-même.

    Des regrets, l’ancienne fonctionnaire suisse, clouée au piloris pour quelques selfies finalement bien innocents, n’en a pas. Son leitmotiv ? Vivre librement et s’amuser.

    Un livre choc pour un public averti.

    Adeline Lafouine, Fais-le bien et laisse dire, éd. Tabou, 2020, 416 p.
    https://www.adelinelafouine.com

    Voir aussi : "Alex Varenne, libre et libertin"

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