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sida

  • Sanglantes eighties

    Voilà le dernier Grangé. Que dis-je ? Voilà les derniers Grangé, puisque le célébrissime et culte auteur de polars revient avec deux livres en même temps, en réalité deux tomes consacrés à une double, voire triple enquête. On peut sans erreur qualifier Sans Soleil (éd. Albin Michel) de vrai roman historique et scientifique nous menant plus de quarante ans en arrière, au début des années 80.

    L’histoire débute en 1982 à l’Institut Arthur Vernes, à Paris. Le Docteur Ségur, spécialisé dans les maladies tropicales, voit passer des patients atteints d’une affection pas encore identifiée, aussi inédite que mortelle. Au bout de quelques semaines, le malade décède. Parmi ses patients, il y a Federico, immigré chilien et homosexuel qui était venu le consulter au départ pour une pneumonie. Ségur s’est pris d’affection pour le malade dont il n’a pas pu empêcher la dégradation de l’état physique. Heidi Becker, une jeune femme de 18 ans, immigrée elle aussi, mais originaire, elle, d’Argentine, est attachée au jeune homme. Lycéenne douée, Heidi est une écorchée vive et enchaîne les petites magouilles avec Federico, du moins jusqu’à sa santé de ce dernier le cloue au lit. Or, ce n’est pas cette mystérieuse maladie – que l’on nommera un peu plus tard "Sida" – qui l’achève mais un meurtre sauvage.

    L’inspecteur Patrick Swift, brillant policier au look dandy très eighties, se penche sur l’affaire et s’intéresse à ce mystérieux tueur de malades du Sida, tous homosexuels. Qui peut leur en vouloir ? Dans quel but puisque les victimes sont déjà voués à la mort. Le flic se rapproche du Docteur Ségur et de de Heidi. Commence une enquête au long cours. 

    Grangé impressionne par sa description de l’Afrique

    Disco inferno, le premier tome de Sans Soleil, un pavé de plus de 800 pages, se déroule en France, dans sa capitale. C’est le Paris des Bains Douches, du Palace, de la liberté sexuelle, de l’homosexualité légalisée (les socialistes sont au pouvoir depuis un an) et d’un vent d’insouciance, avant que le Sida ne vienne doucher les enthousiasmes – sexuels. Dans cette première partie "parisienne", Jean-Christophe Grangé installe ses personnages – le policier haut en couleur, le médecin passionné et tout en retenue et la lycéenne romanesque et paumée – pour brosser le tableau d’une époque libre. Bientôt, c’est le rouge qui domine le thriller, avec un tueur à la machette aussi impitoyable que dément.

    Le deuxième tome, sous-titré Le roi des ombres, nous fait quitter la France pour le continent africain puis les Caraïbes. C’est dans cette partie que le talent de Grangé explose. Du Maroc à Haïti, en passant par la Centrafrique, les trois personnages principaux suivent la piste du tueur, cinq ans après la résolution – partielle – de l’enquête. 
    Grangé impressionne par sa description de l’Afrique. On est happés par sa manière de parler de la chaleur, de la moiteur, des forêts primaires, des populations, avec ces portraits précis et frappants de personnages secondaires traversant le récit. Swif, Ségur et Heidi parcourent la moitié du globe à la recherche d’un serial killer – à moins qu’il ne s’agisse de plusieurs. Avec toujours le même fil rouge : celui d’une maladie dévastatrice qui, entre 1982 et 1986, n’en était qu’à ses débuts. La fin d’une époque, le début d’une autre.

    Jean-Christophe Grangé, Sans Soleil, 2 tomes, éd. Albin Michel, 2025, 432 p. (tome 1) et 400 p. (tome 2)
    https://www.albin-michel.fr/sans-soleil-tome-1-disco-inferno-9782226480798
    http://facebook.com/JeanChristopheGrange.Officiel
    https://www.instagram.com/jcgrangeofficiel

    Voir aussi : "Cherchez la femme"
    "La vengeance aux deux visages"

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  • Mini Solidays pour les soignants mais maxi générosité

    Solidarité Sida s’est lancé un nouveau défi : faire en sorte que les premiers à fêter le retour des festivals en plein air soient les professionnels de santé. Le symbole est beau et le rendez-vous est pris. Ce sera le 4 juillet à Paris-Longchamp.

    Les pandémies bouleversent le monde tout comme nos certitudes et frappent de plein fouet les plus vulnérables. La Covid-19 nous le rappelle dramatiquement aujourd’hui, comme le VIH l’a déjà fait hier. À chaque fois, les soldats de la première ligne sont les soignants. Pour Solidarité Sida, leur dignité, leur courage et leur dévotion méritent d’être à nouveau salués. Mais cette fois-ci, en musique.

    Voilà pourquoi, le dimanche 4 juillet, l’hippodrome de Paris-Longchamp ouvrira ses portes pour une 23e édition de Solidays inattendue, gratuite et réservée aux femmes et aux hommes qui font vivre la santé. Une dizaine d’artistes seront à l’affiche.

    Pour participer à cette édition spéciale intitulée "Merci aux soignants", il suffit de s’inscrire en ligne à partir du 10 juin sur le site Solidays.org. Un tirage au sort sera effectué. Les heureux gagnants bénéficieront d’une invitation personnelle et non cessible, valable pour 2 personnes.

    C’est un véritable tour de force pour Solidarité Sida d’organiser ce "mini Solidays", décidé il y a à peine quelques jours. Surtout quand on sait que l’association n’est pas remise des difficultés financières liées à la double annulation de son festival. L‘envie de rendre un vibrant hommage aux soignants et la joie de retrouver un peu de normalité dans nos vies, grâce au soutien généreux de partenaires fidèles de Solidays, auront eu raison des dernières incertitudes.

    23e édition de Solidays
    Paris-Longchamp, 4 juillet
    https://www.solidays.org

    Voir aussi : "50 artistes musicaux contre la précarité étudiante"

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  • Gwenvaël est de retour

    Laure Izabel vient de ressortir son roman Caladrius aux éditions Juno. C’est un en quelque sorte un grand retour pour son personnage principal, Gwenvaël June, après une première vie aux éditions L’ivre-book

    Parler de "renaissance" est du reste le terme approprié pour un récit à la fois sombre, gothique, tourmenté et rythmé par l’érotisme et le fantastique.

    Gwenvaël, brillant écrivain et spécialiste des mythes et légendes, est convié à animer dans sa ville du Havre une conférence sur ce sujet, dans une université où il a été lui-même étudiant. C’est une parenthèse qui s’offre à lui alors que ce quasi quadra voit arriver la mort à grands pas, en raison du Sida qu’il a contracté, lui et son compagnon Yannou, bien plus mal en point que lui ("Combien de temps au juste ? Un mois, deux, six… un an, quelques semaines, jours ?"). C’est aussi l’occasion de revenir sur ses jeunes années et sur ses tourments ("Impossible d’être aimé. Peu à peu, le lionceau devint un jeune lion condamné à avoir mal, à faire le mal, se faire mal…").

    Alors qu’il traîne sa morgue en attendant sa conférence, il croise un étrange étudiant, Ulric, à la beauté du diable. L’apparition le foudroie sur place : "Est-ce un ange, un Dieu ? Un être si plein de mansuétude qu’il en irradie l’âme ?"

    Bedroom trip

    Pour Gwenvaël, l’attirance et le rejet se disputent en lui, face à ce garçon attirant mais aux intentions sourdes et qui ne vont pas tarder à se dévoiler. L’attirance est sulfureuse mais aussi dangereuse : "Je sais que ce n’est pas de l’amour. Enfin, je crois. Non, c’est certain. Pas de coup de foudre, rien qui ressemblerait à du relationnel intime. " Par ailleurs, il y a Yannou, avec qui il a le devoir de rester jusqu’au bout.

    La maladie est dépeinte avec cruauté, voire crudité. L’auteure en profite pour entrer dans l’intérieur qu’on imagine bobo d’un couple, rythmé par les protocoles thérapeutiques, les soins infirmiers mais aussi la présence réconfortante des parents de Yannou.

    Déchiré entre son compagnon atteint par le sarcome de Kaposi et cet Ulric éclatant de santé et d’envies, Gwenvaël est entre la mort et la vie. À moins qu’il n’aie pas à choisir, et doive se laisse guider jusqu’à un "bedroom trip" de 72 heures au Normandy de Fécamp. Au bout de ce voyage, l’écrivain souffrant pourrait bien connaître non seulement des réponses à ses questions mais aussi des révélations qu’il ne soupçonnait pas.

    Dans ce roman tendu, à la fois sensuel et sombre, Laure Izabel entraîne le lecteur dans une intrigue aux lourds et terribles secrets. Les dernières pages éclairent le titre de ce roman au terme d’une ballade mystérieuse battue par le vent de la vie, malgré tout. 

    Laure Izabel, Caladrius, éd. Juno, 2020, 118 p. 
    https://www.facebook.com/laure.izabel
    https://juno-publishing.com/product/caladrius

    Voir aussi : "Mon amie Marlena"

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