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Le 17 avril dernier, Clara Luciani était en live en en direct sur France Inter pour un concert acoustique. C’était Une "Soirée pyjama", dans une version "dénudée" comme le précise la chanteuse avant une interprétation de son tube Nue.
L’auteure de Sainte-Victoire, album génial multi-primé, propose plus de vingt minutes d’un concert confiné chez elle : au menu, le magnifique et méconnu Monstre d’amour, suivi de Ma sœur, une chanson très personnelle comme l'indique la chanteuse, sans oublier le sombre et bouleversant Drôle d’époque suivi de son titre qui l'a fait connaître, La Grenade.
C’est en réécoute sur Facebook, et sans modération.
Cate Blanchett est méconnaissable dans son rôle de Mrs America, alias Phyllis Schlafly, cette mère de famille républicaine collet monté, partie en guerre contre un amendement constitutionnel pour l’égalité hommes-femmes, l’Equal Rights Amendment. Un paradoxe, mais cette série n’en est pas à un près.
Nous sommes en 1972 lorsque l’État fédéral américain s’apprête à voter ce vieil amendement qui semble faire quasi consensus, si on excepte quelques vieux Républicains arc-boutés sur une vision traditionnelle de la famille. Mais contre toute attente c’est une femme, une inconnue au nom imprononçable, qui se lève contre cette loi et organiser une bataille idéologique impitoyable.
Cate Blanchett interprète Phyllis Schlafly, impressionnante de roublardise, d’intelligence, de culture, de pugnacité, d’efficacité, de cynisme mais aussi de contradictions et de mauvaise foi. Cette mère de famille, mariée à un homme aussi traditionnel et républicain qu’elle, se lance dans un combat perdu d’avance. L’Amérique du début des années 70 est en plein bouleversement : luttes contre la ségrégation, mouvement hippie, révolution sexuelle, guerre froide et guerre du Vietnam. L’Equal Rights Amendment enverra-t-il les filles dans les tranchées du Mekong et les toilettes mixtes seront-elles bannies ? Phyllis Schlafly est la figure de cette contre-culture conservatrice qui cherche à préserver le contrat social traditionnel : les femmes au foyer et la conviction que l’inégalité entre hommes et femmes est une réalité intangible.
Après le vote au Congrès de cet amendement (premier épisode), Phyllis et ses amies se lancent dans une course de fond pour empêcher la ratification de la loi au niveau des États. Pour mener à bien sa mission quasi divine, Phyllis/Cate Blanchett doit utiliser des trésors d’inventivité pour imposer son lobbying, dans un mouvement qui peut être qualifié d’ancêtre du Tea Party.
Phyllis et ses amies se lancent dans une course de fond
Mais ce combat porte en lui son lot de contradictions. Car en se soulevant comme un seul homme contre l’égalité qu’elle, femme, serait en droit d’au contraire réclamer, Phyllis Schlafly se lance surtout dans une guerre qui bouleverse aussi son propre rôle social. Pire, face à un mari conservateur, contre qui se joue une lutte sournoise, la mère de famille doit aussi échapper à son rôle de mère de famille effacée. Elle use finalement d’armes féministes et de convictions féministes contre ses adversaires idéologiques – précisément les féministes.
Justement, la force de Mrs America est de s’intéresser au camp féministe. Face à une Phyllis Schlafly déterminée, les progressistes de tout poil (féministes, pro-avortements ou noirs) pèchent moins en raison de leurs convictions que de leurs dissensions internes, des guerres d’ego, le tout dans un contexte politique détonnant : les élections présidentielles de 1972, avec un Richard Nixon conquérant pour sa réélection et son outsider démocrate, George McGovern, incapable de gérer correctement les courants progressistes de son propre camp.
Cate Blanchett est parfaite dans le rôle de cette mère de famille lancée dans un combat d’une autre époque. Les années 70 sont d’autant mieux décrites que les apparitions de personnalités historiques ne manquent pas. Le tableau de l’Amérique traditionnelle de cette décennie est d’autant plus frappante qu’elle se confronte aux réalités de notre époque : néo-conservateurs, combats féministes, luttes contre les inégalités. Voilà, qui fait de cette série historique une formidable caisse de résonance pour le monde d’aujourd’hui.
Ce sera l'un des grands événements artistiques de ce Grand Confinement : un concert caritatif d'envergure - mais à la maison. Le show "One World: Together at Home" sera diffusé partout dans le monde cette nuit à partir de 2 heures du matin. Lady Gaga a levé 35 millions de dollars avec le mouvement Global Citizen grâce à des mécènes.
En un temps record, la star américaine a réussi à fédérer sponsors, spécialistes et surtout une centaine d'artistes prestigieux : outre Lady Gaga, il y aura Taylor Swift, Stevie Wonder, Jennifer Lopez, Paul McCartney, Elton John, Lizzo, Andreo Bocelli, Billie Eilish, Les Rolling Stones, Alicia Keys,Céline Dion, Elton John, Pharrell Williams, Angèle ou Christine and the Queens.
Les personnels de santé de tout pays seront à l'honneur à l'occasion de cet événement exceptionnel unique visible gratuitement sur les chaînes de télé et sur les sur les pages Facebook, Instagram, Twitter et Youtube de Global Citizen.
À l’heure H, on se prête à la générosité. Vous ne trouvez pas ? A l'heure H, c'est ce collectif de 22 artistes qui propose sa compilation pop-rock Around The Block, qui entend être une contribution dans la lutte contre le Covid-19.
Comment aider les soignants et tous ceux qui luttent contre le coronavirus ? Bien sûr, en restant confinés pour ne pas risquer de propager la maladie. Mais chacun peut aussi apporter sa pierre à l’édifice, à l’instar de des 22 musiciens et chanteurs contactés par l’association Agir contre la maladie.
L’album Around The Bloc est née grâce aux concours bénévoles de Philippe Katerine, Dominique A, mais aussi Elmer Food Beat, Ultra Vomit, Ko Ko Mo, Cachemire, Manu, Gaume, Epsylon, Parpaing Papier, El Royce, Die Morg, Dead Caporals, Mad Foxes Fenris, Graceful, After the Sun, Kong, Sea of minds, Solar district, Nothing but echoes et Enlightened.
Ces artistes de la scène nantaise, pour certains connus nationalement ou internationalement, entendent récolter des fonds qui seront utilisés pour améliorer les conditions du personnel soignant du CHU de Nantes.
Transgressif, non seulement le magazine d’art contemporain White Rabbit l’est, mais il le revendique jusque sur sa page de couverture. Nicolas Le Bault, dont il a été question à plusieurs reprises sur Bla Bla Blog, est aux manettes d’un projet artistique et éditorial passionnant.
White Rabbit est non seulement le titre d’un magazine dont les signatures se sont enrichies depuis le premier numéro (nous en sommes au troisième), mais aussi une "créature" comme le déclare Nicolas Le Bault. Un personnage bien inquiétant en vérité, au sexe indéterminé, portant des oreilles de lapin et surtout des stigmates : rien de tel pour "angoisser l’univers"... Cette créature a pour caractéristique "[d'ignorer] la frontière entre le bien et le mal. Elle est le mal." Nous voilà prévenus que nous allons être secoués.
Revue underground, White Rabbit Dream ne se donne pas de limite pour traquer les cauchemars (Sandra Martagex), les traumatismes de l’enfance (Nicolas Le Bault), des scènes oniriques (Angela Dalinger) et les peurs de toute sorte : bandes dessinées (Marie-Pierre Brunel, Mike Diana), compositions graphiques (Sarah Barthe, Aline Zalko, Céline Guichard), peintures (les magnifiques planches d’Anne Van Der Linden) et trois textes proposent une lecture forcément subjective d’un des sentiments humains les plus universellement partagés.
Le lecteur passe d’histoires monstrueuses et cathartiques (L’Intruse ou Le Chien qui sourit de Nicolas Le Bault) à de véritables chocs visuels (Céline Guichard et ses compositions dessin-photo ou les personnages cauchemardesques de Cendres Lavy et Aleksandra Waliszewska), laissant à chacun le soin d’interpréter des histoires sans paroles : ce sont ces planches sombres et magnifiques de Daisuke Ichiba, peuplés d’êtres inquiétants, sur des planches où le deuil se mêle aux traumatismes de toute sorte et au sexe.
De véritables chocs visuels
Restons en Asie avec les magnifiques peintures oniriques de Kazuhiro Hori, dans lesquelles de jeunes écolières japonaises sont entre les griffes d’inquiétants monstres en peluche rose, représentations psychanalytiques de mondes fantastiques rêvés.
White Rabbit Dream regorge de créations graphiques frappantes, à l’instar de celles d’Helge Reumann, à la limite de l’abstraction, aux anges déchus LGBT de Twotm Land ou de ces effrayants astres aux visages de poupons terrifiants imaginés par Sara Birns.
Trois textes viennent ponctuer une revue essentiellement graphique. Le premier de ces textes est de Dany-Robert Dufour (Il était une fois le dernier homme). L’auteur parle de la peur – bien entendu – et des moyens de s’en protéger :"Creuser un vide sanitaire ou édifier une grande muraille entre le monde et moi." Au risque d’en finir asphyxié et de se perdre complètement.
Le deuxième texte, de Frederika Abbate, Terreur versus Peur, est, comme l’indique le sous-titre : une "réhabilitation de la peur." Ce comportement humain est plus que nécessaire : vitale, comme le martèle avec pertinence l’auteure. Oui, "nous vivons sur les ruines de la peur", mais "en vérité, les gens font semblant d’avoir peur. Mais ils n’ont pas peur… Cette peur ne détecte plus le danger un, indivisible, la menace véritable…" : Nous avons "peur de tout et de son contraire," jusqu’à nous entraîner dans "le vilain sommeil de la terreur." Un texte qui n’a de cesse de nous interroger sur nos postures d’hommes et de femmes en 2020.
Stéphane Rengeval, est au dessin dans de superbes planches au noir et blanc puissant mais aussi à la plume pour un troisième texte. Il y parle de l’autre, de la distance que l’on met face au monde et de la recherche d’une certaine pureté et "sagesse" dans le repli. Cet effacement volontaire ("Entre un être et un autre, il y a un abîme, une discontinuité") met à bas la confiance envers l’autre et a une autre conséquence : "la peur n’existait que dans la distance que j’entretenais avec la réalité ! Autrement dit, la peur occupe l’espace que je lui donne."
Je vous parlais il y a quelques mois de Fatbabs et de sa bande de potes qui nous proposait son EP Holidays, réjouissant et, dirions-nous, estival. Le producteur et beatmaker enfonce le clou avec son album Music Is For Kids, tout aussi festif et créatif. Un opus rafraîchissant et ensoleillé pour nous, les gamins que nous sommes tous. Ça tombe bien : il fait beau et nous sommes enfermés chez nous. "Si j’avais le temps / Je ferais rien / Si j’avais le temps / Je le ferais bien / C’est jamais le moment" (A quoi tu penses ?). Cela ne vous parle pas ?
Pour son nouvel opus, Fatbabs a su s’entourer, et même de bien s’entourer. Il propose des featurings à la pelle pour un album souriant :Naâman, Sizzla, Demi Portion, Soom T, Jahneration, Marcus Gad, Volodia, Kenyon, Naë, Françis, Scars, Mardjenal, Cheeko, D’Clik, Mood Supachild, Joey Larsé, Rachel Lacroix, Jazz P, MC Kaur, Floretha, Madeline et Adil Smaali. Vingt invités pour un premier album réellement ambitieux.
Le résultat ? Une pop décomplexée matinée d’urbain (Life is Child, avec Madeline en featuring), d’électro (Inspiration, CelestialDance avec Floretha et Joey Larsé), de rap (Like A Melody, avec Naâman et Mood Supachild ou Woman avec Jazz P., MC Kaur ou Demi Portion) et même de reggae (Close To Me avec Jahneration, Look Out avec Sizzla et Relate avec Marcus Gad.
"Si j’avais le temps / Je ferais rien / Si j’avais le temps / Je le ferais bien"
Oui, du reggae également. Il faut dire que depuis 2012, Fatbabs est le beatmaker fétiche de Naâman, figure emblématique du reggae français. Il produira d’ailleurs ses trois prochains albums, dont un en Jamaïque.
On en saura jamais trop remercier Fatbabs pour ses titres merveilleux de rythme, de soleil, à l’exemple de Music Is For Kid, qui donne son nom à l'album, ou encore et surtout du fantastique morceau Sad Owl, avec Rachel Lacroix dont on découvre l’immense talent.
On retrouve dans Music Is For Kids le titre Keep on Rollin avec Naâman et Demi Portion, qui était déjà présent dans le EP Holidays. Au sujet de ce mini-album, j’avais déjà souligné tout l’aspect festif du titre sautillant Lalala, présent également ici. Comme si Fatbabs avait rameuté pour l’occasion sa bande de potes, Naâman, Jahneration, Volodia, Kenyon, Mardjenal, Francis, Cheeko, D’click et Scars.
Vrai album de fusion, Music Is For Kids est une ouverture généreuse au monde, à l’instar de Look Out avec Sizzla et Relate avec Marcus Gad : énergie, plaisir et passion. Fatbabs dit à sa manière que la musique est pour les grands enfants que nous sommes.