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chanteur - Page 3

  • Grand vent pour Julien Rieu de Pey

    Pour son premier EP, Seules les vagues, Julien Rieu de Pey montre qu’il faudra aussi compter sur lui dans la grande famille de la scène française.

    Son premier mini-album, riche de six titres, est un univers à lui tout seul. Son écriture précise, évidente dès le premier titre éponyme, est exemplaire de poésie : "Demain est une idée folle, qui reste là, cachée sous les jours".

    On oserait presque évoquer le nom de Dominique A dans cette manière qu’à Julien Rieu de Pey d’allier chanson à texte, rock et pop. Le talent mélodique de l’artiste est tout aussi évident dans cet autre titre, "Là, dans l’infini".  Julien Rieu de Pey sait capter l’auditeur dans des chansons où la mélancolie et la contemplation de la nature sont reines : "Là comme l’air, comme l’eau, le brouillard me mène à zéro / Pour les roses et pour le temps qui reste à bondir dehors".

    On oserait presque évoquer le nom de Dominique A dans cette manière qu’à Julien Rieu de Pey d’allier chanson à texte, rock et pop

    Seules les vagues propose de singulières transgressions sonores, y compris grâce à des sons électros et des rythmiques étranges, à l’instar de l’étonnant et passionnant "Grand vent" ou de l’instrumental planant "Aegiali".

    Ce premier EP est d’une solide cohérence, que ce soit dans l’univers du musicien, dans des textes personnels et tout en retenu ("La forme des nuages"), mais aussi dans le choix d’instruments acoustiques, accompagnant la voix douce et tendre du chanteur.

    Même quand la tristesse affleure, il semble qu’elle est réutilisée et recyclée par l’artiste pour en faire un de ces bijoux minuscules sans prix : "Le verre est brisé, j’ai ramassé toutes les étoiles", chante Julien Rieu de Pey dans son dernier morceau "La longue année". 

    Julien Rieu de Pey, Seules les vagues, Miracos, 2022
    https://www.facebook.com/Julienrieudepeyofficiel
    https://www.instagram.com/julien_rieu_de_pey

    Voir aussi : "Dédales de Sigal"

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  • Zoé Morin : "J’ai enregistré sept EP depuis mes neuf ans"

    Si le terme de surdouée en musique peut s’appliquer à quelqu’un, c’est bien à Zoé Morin. Artiste prolifique, elle compte déjà sept EP, écrits, composés et chantés depuis qu’elle a neuf ans. Elle en a quinze aujourd’hui. C’est une musicienne autant qu’une lycéenne qui a bien voulu répondre à nos questions, à l'occasion de la sortie de son dernier EP, Le premier jour. Elle sort d'ailleurs aujourd'hui son dernier clip, "Tulipe".

    Bla Bla Blog – Bonjour Zoé. Au risque d’aborder un sujet qui pourrait t’agacer, c’est ton jeune âge qui frappe. Tu as 15 ans et déjà trois mini-albums, le premier étant sorti lorsque tu avais neuf ans, je crois. Peux-tu nous parler de ce qui t’a poussé à écrire, composer, chanter et produire tes premières chansons ? Te souviens-tu d’un déclic en particulier ?
    Zoé Morin – Le sujet ne m’agace pas du tout ! Si je pouvais te rectifier, j’ai enregistré sept EP depuis mes neuf ans, à peu près un par an ! Je ne peux pas vraiment dire si il y a quelque chose en particulier qui m’a poussé à écrire depuis toute petite. Mais j’ai toujours eu beaucoup d’énergie et je pense que l’écriture et la musique m’ont servi à concentrer cette énergie dans quelque chose d’artistique. Je pense qu’on a tous besoin d’une passion, d’une chose en plus qui peut nous différencier des autres et qui nous permet de s’exprimer, de se calmer. Mes parents n’ont jamais fait d’instrument mais on eu la bonne idée, quand j’avais six ans, de m’inscrire à l’école de musique à côté de chez moi pour apprendre la guitare. J’ai tout de suite accroché. J’ai commencé à huit ans à écrire et à chanter même si j’ai toujours écrit tout et n’importe quoi. Et les enregistrements, puis l’apprentissage du piano ont suivie. Il n’y a pas eu de déclic en particulier mais plutôt une continuité. 

    BBB – Peux-tu nous parler de ton parcours artistique mais aussi de tes influences ?
    ZM – Je n’écoutais pas beaucoup de musiques seules avant mes treize ans mais j’ai toujours été bercées par les musiques préférés de mon père. J’ai toujours chanté tout et n’importe quoi, donc la musique était aussi dans ma tête en quelque sorte. J’écoute en ce moment sinon beaucoup Orelsan ou Nekfeu. Je les considère comme des génies. Leur écriture est incroyable, ils savent décrire à merveille la société et les fonctionnements humains. J’essaie de m’inspirer le plus possible de cette écriture pour mes futurs chansons. J’écoute aussi beaucoup Billie Eilish et Mélanie Martinez, je trouve qu’elle se sont construit un univers très intéressant. Leurs prods, leurs musiques sont très bien faites et sont incroyables. Tout est extrêmement travaillé. J’aime beaucoup les musiques tristes et poignantes !  

    BBB – Tu attaches une grande importance aux textes. On t’imagine avec un cahier toujours à portée de main. Comment travailles-tu tes morceaux ? La musique vient-elle avant, pendant ou après tes textes ?
    ZM – Effectivement les textes sont pour moi, dans une chanson, aussi importants que la musique. Depuis toujours, ma manière d’écrire n’est pas totalement la manière dont je pense. Souvent, j’ai soit un thème en tête, soit une musique que j’ai trouvé. J’essaie de trouver les deux, et si ça ne vient pas, je marque les accords ou les thèmes sur mon téléphone pour continuer un autre jour. Quand les idées viennent, je prends un petit enregistreur (la qualité est meilleure que sur le téléphone) et j’enregistre la première version de la chanson en improvisation totale. Les enregistrements font entre quatre et dix minutes ! J’aime beaucoup laisser place à toutes mes idées. Beaucoup de choses sont répétés, ne veulent rien dire ou ne servent pas, mais une grande partie est super aussi. Mais il ne faut pas laisser la chanson à ce stade. Je range le dossier sur mon ordinateur portable et je m’attaque à la nouvelle version de la chanson. J’écoute la chanson et je tape toutes les paroles en même temps. J’efface en même temps tout ce qui n’est pas intéressant. Me retrouvant avec les textes que j’aime, la chanson fait entre deux et quatre minutes. Je la joue et la restructure si besoin en rajoutant un refrain ou en ralliant mieux la musique avec le texte par exemple. Plus je la joue plus elle devient concrète. Depuis quelques temps, j’écris mes textes et mes idées sur mon téléphone. L’application "Note" est très utilisée ! Je compose une musique et je pense à la manière de chanter par dessus les textes ensuite. 

    BBB – Le titre de l’album, Le premier jour est aussi celui du morceau, plus engagé, qui clôt l’album. Quel est ce fameux premier jour dont tu parles ?
    ZM – J’aime beaucoup le rap et dans ma chanson "Le premier jour", j’ai pu créer un mélange de chant et de rap. Cette chanson est donc le début d’un nouveau style,plus urbain, pour mes futurs chansons, ce que je voulais faire depuis longtemps. Le fait de donner le nom de cette chanson à mon EP m’a beaucoup plu. J’ai aussi toujours aimé la découverte et le renouveau, surtout à mon âge, où j’ai encore beaucoup de chose à découvrir et à accomplir. Beaucoup de premier jour a vivre ! Aussi, cet EP est sortie le 31 août. La veille de ma rentrée au lycée, j’ai fais il y a un peu plus d’un mois mon "premier jour" de lycée, le premier jour d’un nouveau monde en fait. Ce titre m’a semblé donc logique pour ce nouvel EP.  

    "Cet EP est sortie le 31 août, la veille de ma rentrée au lycée"

    BBB – Tes chansons parlent de ton quotidien mais c’est aussi ton engagement qui saute aux yeux. Il y a bien entendu le féminisme qui était présent dès ton premier EP – tu avais treize ans ! C’est un combat qui te tient visiblement à cœur. 
    ZM – J’essaie tous les jours d’être engagée dans mes convictions et mes pensées. La musique est un très bon moyen de partager des idées.  Depuis que je suis petite, depuis mon premier EP a neuf ans, j’essaie de partager mes états d’esprit, mes pensées. Je parle donc également des causes que je soutiens, car je pense que manifester, même en ne faisant qu’écrire et chanter, fait partager et apprendre ensemble.  La cause du féminisme est une cause qui me semble logique et même obligatoire en 2022. Je peux en parler de manière très directe dans des chansons comme "liberté" ou en racontant des histoires de femmes, pour souligner leur "importance", leur vie. Pour ne pas en oublier certaines, comme dans "Le papier magique" qui parle du mariage qu’on oblige à une jeune fille ou dans "Le premier jour" qui parle du viol et du harcèlement que subissent tant de femmes à leur travail, par exemple.  

    BBB – Peux-tu nous parler des prochains projets ? Un album ? Des concerts ?
    ZM – J’ai beaucoup de chansons sous la main et je veux continuer à en produire pour m’exprimer et pouvoir émouvoir ou ambiancer les gens qui m’écouteront. Je vais donc sûrement continuer à enregistrer des EP. Je n’ai pas une date précise d’enregistrement et de sortie car je n’ai pas encore un EP bien constitué. Mais je pense que dans un an, ça sera bon ! Sinon aucun concert n’est programmé pour l’instant mais j’espère en faire le plus vite possible ! Je pourrais faire peut être des concerts dans la rue à Toulouse, des week-ends ou des vacances. Sinon, je suis en ce moment à San Fransisco et en Californie pour tourner les clips de "Tulipe" et de "On rigolait pendant des heures", deux chansons du dernier EP. Ces clips sortiront dans quelques mois. Le tournage est super grâce au paysages magnifiques ! 

    BBB – Merci, Zoé.
    ZM – Merci à toi ! 

    Interview : Bruno Chiron, novembre 2022 

    Zoé Morin, Le premier jour, EP, 2022
    https://www.instagram.com/zoemorinchanson
    https://spinnup.link/522834-le-premier-jour
    https://deezer.page.link/r1j6kor4ZRMh5Sei8
    https://open.spotify.com/album

    Voir aussi : "Zoé Morin, 15 ans et déjà trois albums"
    "Laura Anglade : "Je trouve ces chansons intemporelles"

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  • Zoé Morin, 15 ans et déjà trois albums

    Zoé Morin fait partie de ces nouvelles voix de la scène française que Bla Bla Blog a décidé de suivre. 15 ans et déjà trois EP (le premier était sorti lorsqu’elle avait seulement 9 ans (sic). Le dernier en date, Le premier jour, permet à la chanteuse toulousaine d’imposer un peu plus encore son univers.

    Le titre "Tulipe" démontre une vraie maturité et un désir de s’affranchir de l’enfance, à travers le portrait d’une artiste broyée par le succès, artiste inspirée par le destin incroyable de Britney Spears : "Ses fans pensaient être / Sa meilleure amie / Les hommes rêvaient / De l’avoir dans leur lit / Elle offrait sa vie / Sa mythologie / Elle savait qu’elle était". Avec cette chanson pop bricolée avec amour, Zoé Morin lâche la bride et se fait le porte-parole d’une femme fatale et fragile, avec l’audace d’une jeune artiste qui est aussi jeune qu’elle est douée. 

    Auteure, compositrice et interprète, Zoé Morin domine son sujet

    Dans "Le papier magique", c’est de nouveau le portrait d’une femme là encore exploitée : mariage arrangé, soumission et rêve enterré.

    Auteure, compositrice et interprète, Zoé Morin domine son sujet, grâce à des textes personnels, riches et denses ("On rigolait pendant des heures") servis par une voix tendue jusqu’à la limite.  

    L’EP se termine par ce qui est sans doute le plus beau (et aussi le plus long) morceau de son EP. "Le premier jour" se mêle d’influences urbains dans ce message féministe : "Toi justement tu veux changer cette mage / Tu veux remonter le cap / Tourner la page / Que la violence soit un mirage / Bref, t’as mis deux heures à te préparer / Tu t’entends dire « les filles habillez vous comme vous voulez »". Zoé Morin se fait ainsi le porte-parole de celles qui ne veulent passer ni pour des "salopes" ni pour des "coincées".

    Celle qui n’est encore qu’une lycéenne prouve par l’audace et la pertinence de son EP qu’elle a tout pour devenir une chanteuse sur laquelle il faudra compter. 

    Zoé Morin, Le premier jour, EP, 2022
    https://www.instagram.com/zoemorinchanson
    https://spinnup.link/522834-le-premier-jour
    https://deezer.page.link/r1j6kor4ZRMh5Sei8

    Voir aussi : "On a retrouvé Zoé Morin"
    "Le talent n’attend pas le nombre des années"

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  • Fatbabs, avec tout son amour

    Au fil des années et des rencontres, Fatbabs a multiplié les collaborations et produit des instrumentales pour entre autres Vanzo (Jamaïque), MC Kaur (Inde), Volodia (France), ou encore Balik (France). Le beatmaker ne se distingue pas que dans le reggae, et c’est bien là sa force. Il remporte en 2017 le contest de remix organisé par Wax Tailor grâce auquel il figure sur l’album By Any Remix Necessary. Fatbabs revient en ce moment avec son nouvel EP, Daily Jam – Aimer.

    "On A Daily" bouscule d’emblée l’auditeur avec son instrumental intense, suave et coloré, mélange de funk, de soul, de sons hip-hop et d’électro.  "Daddy’s Home" lorgne, lui, du côté de la Jamaïque dans un morceau rempli de nostalgie, en featuring avec Cellz. 

    Culotté et généreux

    Reggae encore avec "Where Do We Go", pour lequel Fatbabs s’est adjoint la collaboration de Naâman pour un morceau tout en harmonie et en tension, avec d’élégantes trouvailles sonores.

    Les amoureux du rap américain se régaleront de leur côté avec "Out Deh". Le flow de Tripl3 y est irrésistible, tout comme les apports des rythmiques et de l’électro.  

    Culotté et généreux, Fatbabs l’est assurément, ne serait-ce que dans sa manière d’inventer une nouvelle manière de faire de l’urbain et de rester sur une corde raide, entre hip hop, trip hop, reggae et électronique.

    L’EP se termine avec "Aimer" qui donne le sous-titre à l’opus. Le délicat morceau s’écoute comme une déclaration d’amour à écouter les yeux fermés. L’apport de cuivre donne au titre une texture chaleureuse, tout cela avec un son et une rythmique mêlant trip hop, reggae et jazz.  

    Tout simplement ébouriffant, généreux et chaleureux.

    Fatbabs, Daily Jam – Aimer, Big Scoop Records, EP, 2022
    https://www.facebook.com/fatbabsbigscooprecord
    https://www.instagram.com/fatbabs_beatz

    Voir aussi : "Fatbabs, Demi-Portion, Miscellaneous et compagnie"
    "Un bock party de Radio Kaizman"

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  • Célestin n’est pas dans la lune

    Comme annoncé sur Bla Bla Blog, Célestin, dont nous avions parlé à l’occasion de son single "Miss Lune", est de retour avec son nouvel album, Deuxième acte. Un deuxième opus, donc, pour un garçon qui a enfilé un seyant costume de spationaute et délaissé la batterie du duo Fills Monkey pour un micro et quantité d’autres instruments.

    Outre "Miss Lune", bien entendu présent ici, Célestin, alias Sébastien Rambaud, propose une électro-pop bien fichue se mariant idéalement avec une chanson française, forte de textes aussi personnels que précis. C’est "Qu’est-ce qu’on fait là ?", interrogation personnelle, pour ne pas dire métaphysique,  que beaucoup, du reste, peuvent se dire : "Qu’est-ce qu’on fait là / Perdus dans un corps / Qui n’est au final / Qu’un moyen d’transport". L’auditeur pourra tout autant se laisser berner par le convaincant titre "Ma mère". Ce qui pouvait passer pour un hommage personnel et familial sur des rythmes saccadés et des sons électros est en réalité la confession d’un terrien alarmé et alarmant au sujet de notre environnement : "J’appelle mes 7 milliards de sœurs et de frères, / À changer le cours de nos vies délétères, / S’unir et tout faire, tour tirer d’enfer / Notre mère, la terre".

    Dans le même ordre d’idée, pour le morceau "Que votre année soit bonne", Célestin, tel un astronaute observant la planète bleue du haut de sa station spatiale, retrace en un peu plus de trois minutes la vie sur terre, du Big Bang à notre époque. Et si l’histoire de la terre pouvait tenir en une année, à quel jour la vie microbienne apparaîtrait ? Et l’apparition de l’homme ? Et le dérèglement climatique ? Vite, nous dit en substance le chanteur : "À ce rythme-là, on passera pas le réveillon, / A moins qu’on prenne enfin une « bonne révolution » / Je vais rester optimiste mais pour sauver l’monde, / Il reste qu’une seconde…" Tout aussi engagé, dans "Vendredi noir", Célestin se fait le croqueur d’une France divisée mais malgré tout unie lors de grandes tragédies, à l’instar du 13 novembre 2015 ("C’est un vendredi noir pour nos maisons bleues").

    Ne dites pas de Célestin qu’il est dans la lune et qu’il regarde notre monde de loin

    Plus déroutant, "Bonhomme de neige" propose un saut dans le temps en 3016… pour mieux parler de nous, avec finesse et humour : "Vous qui trônez sur les racines / De votre sapin généalogique, / N’oubliez pas que de sa cime, / Tombent les flocons de vos aïeux antiques, / Et c’est cette neige qui vous fait naître, / Alors n’oubliez jamais vos ancêtres".

    L’auditeur sera sans doute attendri par la jolie et sensuelle ballade "Tes lèvres", en duo avec Virginie Pascal. L’univers de Célestin séduit pour son univers poétique, dans lequel l’hypersensibilité affleure à chaque note. Ne dites pas pour autant de lui qu’il est dans la lune et qu’il regarde notre monde de loin. Il est au contraire bien là, près de nous, lorsqu’il organise par exemple un repas clandestin à l’hôpital pour son grand-père mourant ("L’œuf au plat"), lorsqu’il parle à son jeune garçon ("Souris à la vie") ou lorsqu’il interprète un chant de départ sentimental, sans regret ni remord ("Élodie").

    Le multi-instrumentiste qu’est Sébastien Rambaud sait marier la chanson française, l’électro, la pop, le folk et même le son urbain mâtiné de jazz ("Le temps"). L’humour n’est pas absent non plus dans ce deuxième album personnel, à l’instar de cet "Hommage au clitoris", singulier titre électro-pop engagé et féministe qui donnera matière à réflexion autant que sourire aux lèvres…

    L’album se clôt "M’aimes-tu ?", un très convaincant duo avec Juliette Dixo, enrichi d’un superbe quatuor à cordes (Arta Balarta). En peu de mots, Célestin parle de passion aliénante et d’amour fou : "Je suis là sans dessus-dessous. / Je suis lassé de ces facéties… / Déjà tu joues ce jeu dangereux. / J’essuie mes joues, je suis à genoux".  

    Voilà un deuxième acte réussi qui laisse augurer une suite de carrière solo prometteuse pour Célestin.  

    Célestin, Deuxième Acte, Believe / Inouïe, 2022
    https://www.facebook.com/CelestinOfficiel
    https://www.instagram.com/celestin.officiel

    Voir aussi : "Célestin a les pieds sur terre"

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  • Bon anniversaire, Bla Bla Blog !

    Bla Bla Blog fête aujourd’hui ses 8 ans.

    Vous êtes de plus en plus nombreux à suivre ce blog curieux et toujours à la recherche de nouveautés dans les domaines de la musique, du cinéma, des livres ou des expos.

    Après cette coupure estivale, Bla Bla Blog va revenir avec des nouveautés. Côté musiques, je vous parlerai de la jazzwoman Laura Anglade et ses reprises de standards de la chanson française. Il sera aussi question de l’électro de MLD, du groupe Les Marmottes et de Célestin.

    Côté cinéma, je vous parlerai du remake de Mon garçon par Christian Caron (My son). Une série nous intéressera : Anatomie d'un scandale. Les fans de Downton Abbey seront aux anges : vous saurez bientôt pourquoi.

    Il sera aussi question du Vendée Globe 2024 et d’une opération caritative mais aussi du festival parisien Aux Arts !, à la rentrée. 
    Côté livres, je vous parlerai du document de Betty Milan consacré à Jacques Lacan, d’un beau livre des éditions Larousse sur les chefs-d'œuvre de la peinture mais aussi de fantasy.

    Ce ne seront que quelques-unes des surprises prévues.

    A bientôt.

    Photo : Lilartsy - Pexels

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  • Bizarre, bizarre

    Andréel est un musicien à suivre, aussi bizarre soit-il. Son univers immédiatement attachant est enveloppé par un style et une orchestration a priori traditionnel : instruments acoustiques, facture jazzy. Bref, une chanson française qui revendique ses origines, tout autant qu’elle affirme une singularité et une forte personnalité. La preuve avec Mr Bizarre, son dernier opus, sorti un an après Tu m’apprends

    Pour autant, le "Monsieur Bizarre" dont il est question est avant tout une autre personne qu’Andréel lui-même : le titre éponyme entend faire le portrait d’un homme singulier, silencieux mais qui sait fait rire les enfants. M. Bizarre est un clown autant qu’un poète facétieux sachant "parler la langue des oiseaux".  

    À côté de ce portrait plein de mélancolie, Andréel se fait plus incisif dans "Marianne" qui se veut le constat d’une histoire d’amour remplie d’incompréhensions, et finalement vaine : "Laisse-moi te montrer comment tu es belle / Quand tu ne laisses pas couler le sang de la haine". 

    Si Andréel se présente sur la pochette de l’album tel un clown triste. Il est vrai que la sensibilité de l’artiste est patente, lorsque, par exemple, dans le morceau "Sans toi", le chanteur évoque sa maman sur un air de tango. Le chanteur capte avec émotion l’auditeur lorsque, jeune papa, il regarde avec amour en direction de sa mère, comme un modèle autant qu’un soutien  et un amour qu’il voudrait retrouver.  "Je gravirai la montagne qui me sépare du monde / Je retrouverai qui je suis… / Nous nous aimerons plus fort".

    Influences jazz qui nous renvoie aux premiers albums de Gainsbourg, période "Black trombone"

    Andréel touche énormément avec cet album intime, pour ne pas dire introspectif. La preuve encore avec "Jeune et ivre", un titre plus pop : Andréel se fait sombre dans ce portrait d’un homme à la dérive, abandonné et seul. Il faut y lire un regret de l’enfance et de l’insouciance lorsqu’il chante ainsi : "Je voudrais encore vivre dans ce pays de jeux / Où j’étais jeune et ivre / Où j’étais heureux". En d’autres termes, l’artiste se sent "étranger" dans un monde violent, obscur et hypocrite qui n’est pas fait pour lui. 

    Dans Tu m'apprends, son précédent album, Andréel s’était entouré de chanteuses et souvent comédiennes - Natacha Régnier, Amandine Bourgeois, Lucile Chriqui et Judith Chemla. Le voici cette fois avec Agathe Bonitzer dans "Quelle magie de vivre", une jolie ballade jazzy en duo dans un talk-over amoureux et romantique : "Donne-moi tes mots / un sourire, une phrase, un regard… Pour vider ta douleur, il faut que tu sois vrai. Les formules empruntées me sont insupportables".  

    Et si derrière Andréel ne se cachait pas l’influence du Serge Gainsbourg des premières années ? La résonance de l’"homme à tête de chou" apparaît évidente dans "La saxophoniste", avec ses influences jazz qui nous renvoie aux premiers albums de Gainsbourg, période "Black trombone".

    La sensibilité, la sensualité et la fausse légèreté sont tout autant des marqueurs pour cet autre titre, "Où l’on s’est rencontrés", une ballade écrite par Isild Le Besco dans laquelle l’attente se fait désir, en attendant de se revoir en tête-à-tête. 

    Dans la même veine, "Ce n’est pas grave", peut s’écouter comme une chanson sur un départ et une séparation, aux sons joliment succédanés ("Ce n’est pas grave de partir / Mais c’est dommage sans rien dire"). C’est aussi le joli portrait d’une femme que l’on imagine irrésistible : "Votre rire traversait Paris", dit-il avec émotion. Andréel s’avère doué dans sa manière de faire de la souffrance des mélodies légères et faussement insouciantes. 

    Après le plus rock et plus incisif "Têtes de cons", "Votre bouche » vient conclure en couleur l’album d’un clown blanc, sur des rythmiques et des sons world music. Andréel y parle d’une femme, d’une histoire d’amour avec elle, et conclut par un constat amer : "C’était cuit / Je pris ma liberté". 

    Andréel, Mr Bizarre, Believe Digital / Inouïe, 2022
    https://www.andreel.com
    https://www.facebook.com/andreelvirtuel
    https://www.instagram.com/andreelvirtuel

    Voir aussi : "Premier extrait du futur album d’Andréel, bien accompagné"

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  • Temps couvert mais éclaircies en fin de matinée

    Le temps, il en est question dans le nouvel EP de LAïUS – Luc Gaignard dans le civil –, sorti ce printemps, après un premier album intitulé Avant-matin. Prémices d’avant midi est le nom assez mystérieux, mais somme toute logique, de son dernier opus. C’est un temps qui n’en finit pas de se prolonger, de s’étirer et de lancer ses échos.

    Prenez le morceau "L’arrière-pays". LAïUS y fait le portrait d’une région de notre pays dans le grand vide français. Il parle sans esbroufe des "platanes alignés", des parkings peuplés de camions en transit, des grands chapiteaux, des patrouilles de louveteaux, des soirées loto – "mais aucun pouce levé". Tel un troubadour de notre époque, LAïUS chante les "haut-fourneaux à l’arrêt", les "bail à céder", les villages silencieux et les "âmes qui s’isolent" : "Peu à peu les feuilles se fanent sur le sol et au loin s’envolent les rires des écoles". Le constat est cruel mais il dépeint avec sensibilité une réalité socio-économique : celle de la Province et des pays ruraux.

    Le constat est cruel mais il dépeint avec sensibilité une réalité socio-économique

    Le temps c’est aussi ces souvenirs qui tardent à s’éteindre. Et lorsque finalement une histoire finit par se conclure, cela donne "Il m’en a fallu du temps". LAïUS revient sur une relation qui s’achève définitivement avec un oubli bienfaiteur et libérateur, ouvrant la porte à autre chose : "Mais aujourd’hui je marche / Et demain on verra / Hier est maintenant derrière moi".

    Oui, le temps peut guérir. C’est ce que l’artiste semble dire, sur un rythme rock, à cette femme "sous emprise" pour qui partir semble impossible ("Car s’en est trop").

    Parmi les six titres de Prémices d’avant midi, se lit clairement l’influence d’une chanson française parlant de "romances du quotidien" et de choses vues, dans la veine de Francis Cabrel, avec instruments acoustiques et orchestration ramassée. Que l’on pense au morceau "Un moment comme ça", sur la vie à deux ou au très beau et contemplatif "Un flocon d’hiver", avec le froid comme une première fois, "comme un rêve d’hier".

    Parlons encore des influences de LAïUS avec le titre qui vient conclure son album. Pour "La vie est là", c’est avec une facture pop-folk, qui semble faire la jonction entre Cabrel et Bashung, que le chanteur parle, de nouveau de pays et de campagne. Il évoque une maison ancienne qui, en dépit de ses défauts, est devenue un havre de paix : "La vie est là en filigrane / Cette maison là deviendra chamane".

    Et si nous faisions confiance au temps qui passe ? 

    LAïUS, Prémices d'avant-midi, EP, 2022
    https://www.laius.org
    https://www.instagram.com/laius.chanson

    Voir aussi : "Maxence Cyrin, entre gris clair et gris foncé"

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