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oscar wilde

  • Sombres papillons

    La prestigieuse maison Gallimard lance cet automne sa nouvelle collection Papillon Noir et, comme il fallait s’y attendre, le vénérable éditeur n’a pas fait dans la demi-mesure avec un projet ambitieux. À la tête de cette collection, il y a Benjamin Lacombe qui entend bien remettre au goût du jour la tradition du beau livre illustré, celle qui avait court avec des artistes comme Gustave Doré ou Odilon Redon.

    Parce que le monde de l’édition subit de plein fouet la crise économique et numérique, Gallimard a fait le pari de la qualité, de la créativité et de l’illustration. Là, on applaudit des deux mains.

    Les deux premiers ouvrages de la collection Papillon Noir sont un ouvrage classique, Le Portrait de Dorian Gray par Oscar Wilde, illustré par Benjamin Lacombe lui-même (postface de Merlin Holland) et une création actuelle, Les Sorcières de Venise de Sébastien Perez, illustré par Marco Mazzoni.  

    Pour le chef d’œuvre d’Oscar Wilde, le choix a été fait par Benjamin Lacombe d’une version non-censurée, l’ouvrage ayant entraîné de nombreux et lourds déboires à Oscar Wilde en raison de l’évocation de l’homosexualité, à la fois "dite" et "voilée". Pour illustrer le roman, et en particulier le bel éphèbe blond et androgyne Dorian Gray, Benjamin Lacombe s’est inspiré de Lord Alfred Douglas, l’amant d’Oscar Wilde qui a entraîné un retentissant procès et la condamnation à la prison de l’auteur anglais.

    Des portraits du fascinant personnage, souvent entouré de fleurs, ponctuent l’ouvrage. Le lecteur pourra tout aussi bien s’arrêter sur le portrait de Lady Henry, semblant tout droit sorti d’un film de Tim Burton. Signalons aussi la double page (pp. 72-73), avec une onirique Lady Henry flottant au milieu d’un océan sous l’orage.

    Nous parlions de ces papillons noirs, choisis pour l’identité de la nouvelle collection. Ils apparaissent à plusieurs reprises sous le pinceau de Benjamin Lacombe, sur une scène de théâtre, dans des portraits au fusain ou dans un cabinet de curiosité. 

    Le talent de Marco Mazzoni explose dans ces somptueuses planches

    Parlons justement de ces fameux lépidoptères. Pour Les Sorcières de Venise, l’autre nouveauté proposée par Gallimard, ces animaux sont au cœur du récit proposé par Sébastien Perez. Ce roman inédit, illustré par Marco Mazzoni, est à la croisée de plusieurs genres. Conte fantastique, roman historique et science-fiction post-apocalyptique (nous sommes en Italie, en 2045), Les Sorcières de Venise a aussi une résonance très moderne puisque le récit commence par une pandémie.

    Une mystérieuse maladie, surnommée "le virus du papillon", a touché la terre et provoqué un véritable cataclysme. Les deux tiers de la population mondiale ont disparu. Heureusement, un sérum a été trouvé, ce qui a pour conséquence d'établir une ségrégation sociale entre, d’un côté les personnes non-infectés et de l’autre les malades soignés. Cela suscite également beaucoup de fantasmes et d'idées reçues. Simone, qui a vécu de très près sa mère médecin mobilisée, se lance dans un jeu fou et dangereux avec ses jeunes amis : rencontrer des "papilloneurs". Le but ? Essayer un nouveau trip en se faisant mordre pour ressentir les "sensations extraordinaires du virus. Mais c’est sans compter les "viventisti", des chasseurs de "zombie". Bientôt, Simone, accompagné de Manuele, un nouvel ami qui a été infecté, fuie vers Venise, à la rencontre de sorcières. Le virus y aurait été créé là-bas.   

    Marco Mazzoni s’est chargé des illustrations du texte de Sébastien Perez. Le dessinateur italien a fait le choix de l’onirisme dans ce conte moderne s’étalant sur plusieurs centaines d’années. Saynètes contemporaines (rues dévastées, intérieurs angoissants, véhicules au pastel, compositions surréalistes) côtoient des tableaux somptueux, entre rêves et cauchemars, à l’instar de ces visages couverts de papillons ou le portrait de la sœur de Manuele, véritable piéta médiévale. À ce sujet, l’illustrateur devient un véritable copiste lorsqu’il reproduit un (faux) manuscrit de 1463. Le talent de Marco Mazzoni explose dans ces somptueuses planches. Un magnifique ouvrage.    

    Ajoutons que ces derniers jours, la collection Papillon Noir s’est enrichie d’un troisième ouvrage, un classique de la littérature française, Carmen de Prosper Mérimée, illustré par Benjamin Lacombe.

    Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray, ill. Benjamin Lacombe,
    éd. Gallimard, coll. Papillon noir, 2024, 248 p. 

    Sébastien Perez, Les Sorcières de Venise, ill. Marco Mazzoni,
    éd. Gallimard, coll. Papillon noir, 2024, 120 p. 

    https://www.gallimard.fr/collections/papillon-noir-gallimard

    Voir aussi : "À Karim Berrouka, la fantasy reconnaissante"

    @lacombebenjamin Aujourd’hui était un jour important pour moi. C’est le jour où j’ai présenté à mes chers libraires un rêve, un projet : une collection de littérature, de livres illustrés, de livres objects et de romans graphiques ou tout cela à la fois. La collection Papillon Noir déploiera ses ailes à l’automne chez les si belles @editions_gallimard avec trois premiers livres dont un par les extraordinaires Sebastien Perez (@plumederossignol) et Marco Mazzoni (@marcomazzoniart)… mais je vous en reparle plus bientôt… #benjaminlacombe #sebastienperez #marcomazzoni #collectionpapillonnoir #papillonnoir #editionsgallimard #gallimard #lessorcieresdevenise #doriangray #leportraitdedoriangray #oscarwilde #prospermerimee #carmen ♬ What Was I Made For? [From The Motion Picture "Barbie"] - Billie Eilish

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  • Aimez-vous les livres pour enfants ?

    Cette question, à vrai dire le narrateur personnage principal de la saga Le Maître des Lives de Umiharu Shinohara (éd. Komikku), ne se l’ai jamais posée. Du moins jusqu’à un certain soir de beuverie. En pleine nuit, après une fête bien arrosée, Miyamoto entre par hasard dans une bibliothèque privée destinée à la jeunesse et joliment nommée La Rose Trémière. L’homme désœuvré, qui ne désire pas rentrer chez lui tout de suite, découvre un univers qui lui est inconnu. L’endroit est tenu par un certain Mikoshiba, un bibliothécaire aussi doué que détestable. Colérique, jaloux de ses compétences et souvent fermé, il fait une très désagréable première impression au visiteur impromptu.

    Pourtant, ce dernier décide d’y revenir. La bibliothèque pour enfants et ses livres lui deviennent familiers et il fit par se lier d’amitié avec ceux qui y travaillent ou ceux qui y viennent. Il y a d’abord les deux employées, Mizuho, la blonde et Itaya, la brune. Il y a aussi Shôta, un jeune garçon insolent qui finit lui aussi par se sentir comme chez lui dans cette bibliothèque. La propriétaire, la mystérieuse et magnétique Kotegawa apparaît à la fin du premier volume. Sans oublier bien entendu Mikoshiba, le véritable maître des lieux.

    Avec sa facture classique de manga venu tout droit du Pays du Soleil Levant, Le Maître des Livres est une saga relativement modeste dans son genre : "seulement" 15 volumes parus de 2011 à 2017. Le tour de force de cette série de BD créée par Umiharu Shinohara est de proposer une histoire simple, attachante et non sans qualités pédagogiques.

    Une histoire passionnante et non sans qualités pédagogiques

    Aux lecteurs que ce dernier terme pourrait faire fuir, précisons que suivre les pas de Miyamoto, ce Tokyoïte découvrant une bibliothèque inconnue et des ouvrages dont il n’avait souvent qu’entendu parlé, donne envie de lire à son tour les classiques de la littérature japonaise ou mondiale évoqués : les contes de Nankichi Niimi, Robinson Crusoé de Daniel Defoe, Le prince heureux d’Oscar Wilde, L’Île au Trésor de Robert-Louis Stevenson ou Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf. Ces histoires, connus ou moins connus de ce côté-ci du monde, viennent en écho au récit des protagonistes qui n’auraient jamais dû se rencontrer.  

    Là est vraiment le grand atout du Maître des Livres : les aventures de Miyamoto et ses amis de la bibliothèque La Rose Trémière comptent finalement autant que la mise en image de contes pour enfants, trouvant pleinement leur sens dans l’histoire de cette petite société littéraire dominée par Mikoshiba, le personnage sans doute le plus romanesque parce que le plus mystérieux. Le premier tome se termine par un marché proposé à Miyamoto par Kotegawa, la véritable maîtresse des livres. On peut s’attendre à des rebondissements pour la suite.    

    La saga de Umiharu Shinohara s’étale sur 15 volumes – une bagatelle pour un manga – et qui a l’avantage de pouvoir capter un large lectorat sans pour autant le lasser. 

    Umiharu Shinohara, Le Maître des Livres, tome 1, éd. Komikku, 2011, 
    https://www.facebook.com/komikku
    https://shukanmanga.jp

    Voir aussi : "Géants de papier et autres yōkai"
    "Marcher pas à pas au gré du vent"

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  • C’est le plus dandy des albums

    Si L’Absinthe de MoonCCat, était sorti il y a plus de quinze ans, le bloggeur (et sans doute pas que lui) se serait fait une joie de le classifier parmi les œuvres "fin de siècle." Décadent, dandy, d’un romantisme noir : les qualificatifs ne manquent pas pour ce deuxième album d’un artiste atypique sur la scène musicale française, et qui a fait récemment la première partie d’un concert de La Femme à La Rochelle, le 26 janvier dernier.

    MoonCCat fait de l’absinthe, cette boisson verte alcoolisée mythique et polémique, le thème d’un album enivrant et puisant ses références dans la cohorte d’artistes dits "décadents" de la seconde moitié du XIXe siècle : Charles Baudelaire, Oscar Wilde, Edgar Allan Poe ou Thomas Lovell Beddoes.

    La "fée verte" a inspiré au poète et musicien des titres sombres, élégants, étranges et renvoyant l’auditeur à une certaine idée de l’artiste maudit.

    MoonCCat impose son univers avec une constance qui impose l’admiration. Les textes parlent d’ivresses, de visions gothiques ou d’amours noirs, à l’exemple de Poison, une adaptation d’un poème de Charles Baudelaire : "Tout cela ne vaut pas le poison qui découle / De tes yeux, de tes yeux verts, / Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers."

    MoonCCat instille ce je ne sais quoi de poison raffiné dans les onze titres de cet album pop-rock et lo-fi. Le style du chanteur n’est pas sans rappeler Bryan Ferry, donnant à L’Absinthe l’éclat d’un diamant noir. Enivrant comme la fée verte, vous disais-je.

    MoonCCat, L’Absinthe, Vert d’Absinthe, 2016
    www.moonccat.com

  • Frits Thaulow, un bobo chez les impressionnistes

    thaulow,monet,boudin,bjørnstjerne bjørnson,christian krohg,oscar wilde,normandie,caen,impressionnisme,carl frederik sørensen,budde,diaghilev,strindberg,bernhardt,montesquiou,quentin de la tour,chardin,nattier,lowell birge harrison,le sidaner,liebermannFrits Thaulow (1847-1906) était inconnu pour le public français, du moins jusqu’à ces dernières années. Pour la troisième fois, après deux expositions en 2011 et 2013, le Musée des beaux-arts de Caen présente des œuvres de ce peintre norvégien, grand voyageur, romanesque et artiste d’avant-garde.

    Il y a sans nul doute urgence à découvrir l’exposition qui lui est consacrée : Frits Thaulown Paysagiste par Nature, jusqu’au 26 septembre 2016. D’abord parce qu’il s’agit de la plus importante rétrospective en France de cet impressionniste : dans le cadre de Normandie Impressionniste, le musée des beaux-arts de Caen présente 61 œuvres, issues pour la plupart de la Galerie Nationale d’Oslo. Ensuite parce que Thaulow offre le visage d’un artiste à la fois attachant et proche de nous. Son ami et peintre Christian Krohg dit de lui en 1874 : "C’est un type épatant, le seul parmi les peintres ici chez qui on trouve un peu d’humour et d’amabilité. En revanche, les autres sont de tristes sires tout autant qu’ils sont."

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    L’exposition temporaire s’ouvre sur une toile certainement emblématique de l’homme, Sillage d’un Paquebot (vers 1898). Cette huile est moins à voir comme une peinture de marine que comme l’expression d’un voyageur, un artiste ayant parcouru le monde au point d’avoir été internationalement connu à son époque. L’artiste a choisi de représenter, dans cette petite toile, non le bateau en lui-même mais son sillage évanescent : "Je suis resté longtemps à regarder l’océan. Les larges masses d’écume s’élargissaient en lignes merveilleuses et en masses décoratives semblables à des dalles de marbre noir et blanc, polies par les flancs durs du navire" raconte-t-il.

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    Car les influences de Thaulow sont d’abord à chercher du côté de ses compatriotes : Sørensen, je l'ai dit, mais aussi Hans Budde. Le jeune peintre est marqué par le courant naturaliste de ce dernier. Pour ses premières œuvres, il cherche à transmettre le réalisme de ses sujets et de ses matières, utilisant des teintes grises et brunes. En Norvège, Thaulow est également en contact avec un autre de ses condisciples, Edvard Munch. Le musée des beaux-arts de Caen présente une des toiles de l’auteur du Cri : Saxegådsgate (v. 1882).

    En 1872, Thaulow s’arrête dans un modeste village de pêcheur, Skagen, pour représenter la vie simple de ses habitants (Le Cotre Liberté, 1872), à la manière d’Eugène Boudin : larges touches de pinceau, teintes grises du ciel, personnages à peine esquissés. En Norvège, c’est à la vie de ses contemporains qui l’intéresse : Le Retour des Pêcheurs, à Skagen (1879), Rivage (1879) montrant l’embouchure de la rivière Ogna dans la mer à Jæren. Thaulow s’affirme comme un dessinateur et un coloriste hors pair lorsqu’il représente le port de Christiana (Revierhavnen, 1881).

    En 1874, Thaulow découvre la France, un pays qu’il arpentera toute sa vie : Normandie, Bretagne, Picardie ou Paris. Il ramène de ses voyages des représentations de paysages et de côtes : Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais, les rives de la Somme en Picardie, la Dordogne en Corrèze, la Seine à Paris de 1892 à 1893 ou Quimperlé dans le Finistère (Le Soir à Quimperlé, Bretonne sur le Pont, v. 1901-1902).

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    Influencé par l’école pleinairiste, Thaulow suit l’exemple de ses contemporains impressionnistes, Monet en premier lieu : il peint d’après nature, en plein air, et s’impose comme un coloriste passé maître dans l’art de reproduire les teintes aquatiques bleutées : "Je ne vois qu’un homme qui sache dessiner l’eau comme Boecklin, l’architecture des vagues, le remous des ondes. j’ai nommé : Thaulow" dit à son sujet Robert de Montesquiou en 1897. Thaulow impressionne littéralement lorsqu’il représente les remous d’un moulin à eau (Moulin à Eau, 1892) le bouillonnement d’une rivière à Manéhouville (v. 1897) ou l’écume des vagues sur une plage à Dieppe (v. 1899). 

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    Après 1886, s’ouvre une période artistique marquée par le pastel, une technique qui avait été en vogue au cours du XVIIIe siècle (Quentin de La Tour, Chardin, Nattier), avant d’être boudée au tournant du XIXe siècle. Il revient en force grâce à Boudin et Millet. Frits Thaulow s’y intéresse à son tour. L’artiste voit tout l’apport du pastel, moyen d’expression énergique, nerveux et d’une rare expressivité grâce aux contrastes saisissants qu’il offre. Mais Thaulow y apporte sa patte. Il représente des canaux, des vues marines (Un Îlot en pleine Mer, 1890), des paysages enneigés (Effet de Neige, Norvège, 1904) et parvient à traduire les effets de matières, de reflets, de lumières et d’eaux. Il sait jouer des contrastes pour représenter les nuits les plus sombres, éclairées de quelques lampadaires et peuplées d’arbres d’un vert tranchant, ectoplasmes inquiétants.

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    Frits Thaulow est présent à Caen jusqu’au 26 septembre, en compagnie d’autres artistes de son époque : Eugène Boudin, Lowell Birge Harrison, Christian Korhg, Henri Le Sidaner, Max Liebermann, Claude Monet ou Edvard Munch. C’est l’occasion de découvrir l’un des artistes les plus attachants du XIXe siècle.

    Frits Thaulow, Paysagiste par nature, Musée des beaux-arts de Caen, 16 avril-26 septembre 2016
    Avec un espace pédagogique et ludique pour les enfants
    Collectif, Frits Thaulow, Paysagiste par nature, éd. Snoek, 2016
    Normandie Impressionniste

    Alfred Roll, Le Peintre Frits Thaulow et sa femme Alexandra, 1890,
    Petit Palais, Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
    Frits Thaulow,
    Une Rue à Christiana (détail), 1880, Oslo, Bymuseum
    Frits Thaulow,
    Monticule rocheux, motif de Kragerø, 1882, Göteborgs kunstmuseum
    Frits Thaulow,
    Le Havre : Marée basse, 1877, Thiers, Musée de la Coutellerie
    Frits Thaulow,
    La Rivière Simoa en Hiver (Modum), 1883, Oslo Nasjonalgalleriet
    Frits Thaulow,
    Le Soir à Quimperlé. Bretonne sur le Pont, 1901-1902, Royaume-Uni, collection particulière