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adolescents

  • Folles, bizarres, normaux et autres monstres

    Le passionnant triptyque de Minetarô Mochizuki, Tokyo Kaido, sorti en 2017 au Lézard Noir, est une plongée dans le bizarre et dans ce qui fait la normalité et l’anormalité. Et tout cela, sous forme d’un manga impressionnant de justesse, de finesse et de sensibilité.

    Dans la clinique Christiana, le Professeur Tamaki s’occupe de suivre des enfants et des adolescents souffrant de troubles psychologiques. Et il a fort à faire. Il y a Hashi, 19 ans, dont un grave accident de voiture lui a occasionné des dommages qui l’empêchent de pouvoir mentir. Hana, de deux ans son aînée, ne peut réfréner des masturbations et des orgasmes qui peuvent venir n’importe où et n’importe quand. Le cerveau de Mari, six ans, ne lui permet pas de reconnaître d’autres humains, si bien qu’elle est persuadée de vivre seule et isolée dans le monde. Enfin, Hideo, dix ans, pense être dotée de super pouvoirs, ce qui n’est pas sans lui causer problème.

    Tous ces malades vivent dans la clinique protégée de Christiana. Mais, un jour, le Professeur Tamaki disparaît.

    Tokyo Kaido a des allures de fable

    Normaux et anormaux se croisent dans ce triple album envoûtant, passionnant et non sans mystères. Mais justement, qui est normal et qui ne l’est pas ? Le jeune homme incapable de dire autre chose que la vérité ? La jeune fille se réfugiant dans un monde où elle serait seule sur terre ? Ou alors ce professeur réputé prenant la poudre d’escampette du jour au lendemain ? Et que dire du vigile Nihongi, faux dur et vrai demeuré aux tenues improbables ?

    Tokyo Kaido a des allures de fable lorsqu’il se permet de longues tergiversations dans le monde imagé de Hashi, avec ce monstre-enfant pourchassé et protégé uniquement par sa mère, dévastée par le deuil de son fils.

    On suit les pérégrinations de ces gosses paumés (parce que) malades, à la recherche d’un médecin qui a choisi, en quelque sorte, la voie de l’anormalité. 

    Minetarô Mochizuki, Tokyo Kaido, 3 vol., éd. Le Lézard Noir, 2017, 216 p., 232 p. et 308 p.
    https://lezardnoir.com/produit/manga/tokyo-kaido

    Voir aussi : "Ce que l’on fait et ce que l’on est"

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  • Quatre filles dans le Levant

    BlackPink : voilà un nom de groupe qui ne dira sans doute pas grand chose aux plus de 25 ans, et en tout cas rien à celles et à ceux qui ne sont pas familiers de la K-pop. Et pourtant, ces quatre filles chaperonnées par la maison de disque YG Entertainment ont entraîné une "hallyu" jamais vue, un terme qui désigne une vague irrésistible pour la pop coréenne.

    Pensez donc : depuis la création de ce girls band venu du soleil levant, BlackPink a pu compter sur une popularité sans faille de ses fans, qui se sont nommés les Blinks : des tubes au succès incroyable (Whistle, Square One, Ddu-Du Ddu-Du ou Solo), 100 millions de vues pour Kill This Love en trois jours, une série d’émissions de télé-réalité, des collaborations (notamment avec Dua Lipa pour le titre Kiss and Make Up), des récompenses, des concerts courus et la consécration avec une participation au prestigieux festival de Coachella au printemps 2019. Sans compter une véritable vénération pour les quatre artistes, Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa, suivies par millions sur les réseaux sociaux et devenues en quelques mois des égéries de grandes marques de mode.

    BlackPink, comme le montre Adrian Basley dans l’ouvrage qu’il leur consacre (Blackpink, Les reines de la K-pop, éd. Hors-Collection) est au croisement de la musique pop commerciale et internationale, de la danse, des réseaux sociaux (Instagram en tête) et de la mode, comme l'atteste leur propre site dédié.

    Plus sans doute que les autres groupes k-pop (Twice, Red Velvet, BTS, EXO, NCT 127, SHINee, ou Taeyeon), la bande à Jisoo (dite "Miss Corée" et aussi leadeuse officieuse) a su faire de ce qui n’était au départ qu’un produit de marketing créé par le groupe YG Entertainment un phénomène culturel international, bien au-delà de la seule Corée du Sud.

    "Stagiaire" : le mot a le mérite d’être éloquent

    Au moment de la création de Blackpink en 2016, "YG avait plus de trente stagiaires et préparait trois idol groups" : Adrian Besley ne cache pas la naissance artificielle de ce girls band appelé à un avenir rayonnant. "Stagiaire" : le mot a le mérite d’être éloquent pour qualifier le statut des apprenti·e·s musicien·ne·s, coaché·e·s comme des athlètes de haut niveau, et dont la carrière est étudiée et gérée avec précision (attention par exemple aux histoires d’amour, qui ne doivent pas contrecarrer la vie du groupe). Pour autant, le lancement des quatre filles par YG est fait "à l’ancienne", "avec des photos et un clip." La puissance de frappe d’Internet et des réseaux sociaux fera le reste.

    L’auteur et rédacteur pour la BBC suit pas à pas le recrutement et le début de ce groupe, dont l’alchimie va fonctionner au-delà de toutes les espérances. La danse et le look deviennent la marque de fabrique d’un groupe sans nul doute spectaculaire et ayant su se forger une personnalité assez originale au milieu d’autres girls band véhiculant "une image de gentillesse et d’innocence." Voilà qui peut sans doute en partie expliquer le succès de Jisoo, Jennie, Rosé et Lisa, quatre filles dans le vent pour reprendre le titre du mythique film sur les Beatles. Leur style plus agressif et l’hyper féminité porte un nom : "girl crush", un choix artistique pas nouveau dans la k-pop (Brown Eyed Girl, f(x), 4 Minute) mais modernisé chez les Blackpink "afin d’attirer les adolescentes et les jeunes adultes d’aujourd’hui." Musicalement, la bande à Jisoo et Jennie propose des titres pop en anglais puisant dans de multiples registres : la pop internationale, bien sûr, mais aussi le rap, le folk (Stay), la house music ou le reggaeton (As If It’s Your Last), avec ce qu’il faut de rythme, d’électro et de sex-appeal.

    En peu de temps, ce qui n’était qu’un "hallyu" typiquement coréen – même si parmi les quatre chanteuses on trouve une Australienne, Rosé, et une Thaïlandaise, Lisa – devient un raz-de-marée mondial : d’abord le Japon, avant l’Europe puis les États-Unis et la consécration avec le festival de Coachella l’an dernier.

    Les fans de Blackpink dévoreront d’autant plus ce livre que l’auteur, admiratif, n’est pas avare en propos dithyrambiques, transformant parfois l’ouvrage en véritable hagiographie : "Il fallait du courage et beaucoup de détermination à Blackpink pour ignorer ses détracteurs et laisser éclater son talent", "Elles étaient toujours superbes" ou "Il n’y avait aucun doute qu’elles étaient très proches, qu’elles prenaient soin les unes des autres et qu’elles étaient à l’aise ensemble." Des chapitres biographique sur chacune des quatre chanteuses du groupe ainsi que sur leur staff complètent ce vrai livre de fan sur un groupe pas tout à fait comme les autres.

    Adrian Besley, Blackpink, Les reines de la K-pop, éd. Hors-Collection, 2020
    https://www.ygfamily.com
    https://black-pink.fandom.com
    https://blackpinkupdate.com
    Instagram de Jisoo : @sooyaaa
    Instagram de Jennie : @jennierubyjane
    Instagram de Rosé : @roses_are_rosie
    Instagram de Lisa : @lalalalisa

    Voir aussi : "Dua Lipa, au pop de sa forme"

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