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Politique, société et environnement - Page 7

  • Un peu d'Utopia ce n'est pas trop demander

    Un peu d'utopie ne fait pas de mal, n'est-ce pas ? En cette période électorale, peu de candidats nous en proposent.
    L'utopie, nous irons la chercher du côté de l'humanitaire, avec la bien nommée Utopia 56. Cette association se propose d'aider les réfugié de Calais. L'association est également active à Paris, au centre d’accueil Paris Nord, Porte de la Chapelle.

    Un collectif d'artistes, Céleste, Jean-Baptise Larché et Fleur Offwood (dans une prochaine chronique je vous reparlerai de cette musicienne, dont il avait déjà été question sur ce lien), a composé Cover You, un titre dont les dons sont directement versés à l'association Utopia 56. Cover You, en français "couvre-toi" ou "couvrez-vous" fait référence aux couvertures de survie, ces premiers biens offerts à ces hommes, ces femmes et ces enfants venus d'ailleurs. Une jolie et pertinente référence qui fait de ce morceau un véritable hymne en faveur des réfugiés.

    Musicalement, Cover You séduit par son savant mélange de pop et d'électro (mais "sans Auto-Tune", précisent les artistes), méditatif et planant. Le titre est d'ailleurs illustré par une photo aérienne ("céleste", comme le nom d'une des artistes).

    Soyons utopiques, disent en substance les artistes : faisons appel à l'altruisme de chacun. Ce n'est pas trop demander. Rendez-vous pour cela sur ce site : https://celestecoveryou.bandcamp.com/track/cover-you.

    https://celestecoveryou.bandcamp.com/track/cover-you
    http://utopia56.com/fr
    Une Fleur pour l'Orage nu

  • Mal aimés

    Nous avions croisé Nathalie Cougny dans ses voyages, ses créations et ses réflexions autour de l'amour : les relations hommes femmes, la fidélité ou la drague sur Internet (Amour et Confusions..., Sex&love.com, aux éditions Sudarènes)... C'est également d'amour dont il est question dans son dernier livre, Dis, pourquoi tu m’fais du mal ? (éd. Sudarènes), ou plutôt de non-amour ou du "mal amour" infligé aux enfants. Ajoutons qu'il s'agit bien plus qu'un livre, puisque la démarche de l'auteure s'inscrit dans un combat et une sensibilisation contre la maltraitance infantile. Conférences et rencontres ont accompagné la publication de cet ouvrage et d'autres actions d'ampleur sont à venir.

    La sortie de son essai (le 2 mars dernier) coïncidait avec la présentation par le gouvernement du premier plan de lutte contre les violences faites aux enfants, une démarche honorable mais qui souffre dans notre pays d'une certaine idée de l’éducation : "une fessée n’a jamais fait de mal à personne", "qui aime bien châtie bien" ou "moi aussi j’ai reçu des corrections quand j’étais petit et ça ne m’a pas fait de mal."

    Nathalie Cougny brosse en quelques pages éloquentes une histoire de l'éducation violente, des préceptes terribles de l'Ancien Testament ("Lorsqu'un homme a un fils rebelle et révolté, qui n'écoute ni son père ni sa mère s'ils lui font la leçon, alors son père et sa mère s'empareront de lui et l'amèneront aux anciens de la ville, à la porte de sa localité... et tous les hommes de sa ville le lapideront et il mourra", Deutéronome) aux propos singulièrement apaisés d'un s. Paul que l'on imagine souvent beaucoup plus rugueux ("Enfants, obéissez en tout à vos parents, voilà ce que le Seigneur attend de vous. Parents, n'exaspérez pas vos enfants de peur qu'ils ne se découragent").

    La première grosse surprise de ce livre vient du rappel des travaux de Sigmund Freud. Le psychanalyste a pu observer au cours de ses études à la morgue de Paris des cadavres d’enfants qui avaient été "massacrés par leurs parents" : "Dans sa pratique de médecin, il observe puis raconte dans des publications scientifiques que ses patientes névrosées évoquent des violences sexuelles qu’elles ont subies, bien souvent de la part du père ou d’un autre parent proche…" Cette constatation sera accueillie par une désapprobation générale. On ne s’attaque pas impunément à un modèle familial multiséculaire. "La théorie dite de la « séduction » sera finalement abandonnée par le fondateur de la psychanalyse et par ses disciples, au profit de la désormais célèbre théorie de l’œdipe, beaucoup moins inconvenante puisqu’elle renvoie sur l’enfant l’initiative d’un rapport libidinal, voire prédateur, à ses parents."

    Voilà sans doute le cœur du problème : la violence domestique, et particulièrement celle infligée aux enfants, s'inscrit dans l'histoire sombre de nos mentalités. L'auteure rappelle qu'en 1991 le très officiel Ministère de l’Éducation Nationale a cru bon de rappeler l'interdiction des châtiments corporels à l'école élémentaire... qui étaient pourtant hors-la-loi depuis 1887, mais toujours pas interdits au sein des familles.

    Grâce aux nombreuses sources citées (études, rapports officiels, articles de presse ou interview), Nathalie Cougny trace un tableau saisissant de cette violence à géométrie variable, bien plus présente qu'on ne le croie, même si elle est bien souvent cachée au sein de la famille. Seulement 25 % d'actes délictueux arrivent sur les bureaux de la police et de la justice. L'auteure énumère tout au long de son essai des chiffres glaçants : 98 000 victimes de maltraitance dont 78 000 dans des situations à risque, 52 000 signalements transmis à la justice, plus de 250 homicides de nourrissons de moins de 1 an, 20% des appels au 119 concernent des agressions sexuelles, une fille sur huit et un garçon sur dix sont victimes d'abus sexuels avant l'âge de 18 ans, 180 à 200 bébés secoués chaque année et 4 millions de victimes d'incestes en 2015.

    En Europe, la France et la Grande-Bretagne se distinguent par une certaine frilosité à adopter des modèles éducatifs où la coercition représente l'alpha et l'oméga, bien loin en tout cas des pays nordiques, et en particulier de la Suède : "[En Suède, un mouvement dans les années 50] entraînait en 1958 l'interdiction des châtiments corporels à l'école. Puis en 1979, cette interdiction était étendue à tous les éducateurs, y compris aux parents.Plus aucun enfant n'est mort des suites de violence familiale (alors qu'il en meurt 2 par jour en France)." Ce qui a été considéré par un laxisme par certains commentateurs a eu des conséquences donnant à réfléchir : Le criminologue F. Estrada a étudié les tendances de la délinquance juvénile en Europe depuis 1945 : "Les études sur les rapports provenant du Danemark et de la Suède indiquent que les jeunes d'aujourd'hui sont plus disciplinés que les jeunes des années 1970. Le pourcentage de jeunes de 15 à 17 ans condamnés pour vol a diminué de 21 % entre 1975 et 1996, le pourcentage de jeunes qui consomment de l'alcool ou qui ont goûté à la drogue a également diminué régulièrement depuis 1971, les pourcentages de suicides et de condamnations pour viol chez les jeunes ont aussi diminué entre 1970 et 1996."

    Il serait bon, dit en substance Nathalie Cougny, que les citoyens et les décideurs usent de leur raison autant que de leur cœur pour prendre à bras le corps cette violence contre les enfants et les adolescents qui prend des aspects bien différents, des plus tristement ordinaires (la fessée, le harcèlement scolaire ou l’aliénation parentale) aux plus terribles (incestes, pédophilie ou prostitution).

    Comment agir contre cette violence ? Il est aussi difficile de lutter contre les mentalités que contre les préjugés. La thérapie contre la pédophilie est-elle possible ? Voilà ce qu'en dit Nathalie Cougny : "Comme pour l’ensemble des paraphilies, nous pensons que le dogme de l’invariabilité des attirances sexuelles n’est pas fondé. En effet, chez le sujet sain, les attirances sexuelles varient parfois considérablement au cours de l’existence. Si certaines préférences sexuelles restent inchangées tout au long de la vie, beaucoup d’autres évoluent de manière parfois radicale."

    Quant aux victimes, surmonter la violence subie pendant ses jeunes années est possible. Donner des mots aux maux, faire le lien entre ses symptômes et ses traumatismes, se faire accepter comme victime, affronter son ou ses agresseurs pour mieux sortir de cette victimisation : les personnes ayant subi des traumatismes et des abus doivent mener un combat ardu. Au bout du compte, la résilience est possible, comme la reconquête de sa liberté.

    Nathalie Cougny, Dis, pourquoi tu m’fais du mal ?
    Mettons fin aux maltraitances faites aux enfants, éd. Sudarènes
    , 2017, 202 p.
    www.nathaliecougny.fr

    "Mes hommes"
    "En corps troublé"
    "Homo erectus on line"
    Rencontre et signature à la librairie L'Oeil Écoute, Paris 6e

    le vendredi 7 avril de 18h30 à 20h30

     nathalie cougny,maltraitance,essai

  • Julia Palombe : Au lit, Citoyens !

    Candidate à l'élection présidentielle, l'auteure, danseuse, chanteuse et actrice Julia Palombe s'est lancée dans la course vers l’Élysée, avec, chevillée au corps, son engagement pour "la liberté, l'égalité et les sexualités." En septembre 2016, son un livre manifeste Au lit citoyens !" (éd. Hugo Doc-Blanche) signe le départ de sa campagne aux Présidentielles, avec le parti du Jouir Ensemble. Tout un programme !

    Entre deux meetings et trois concerts, Julia Palombe a accepté de répondre au questionnaire "Présidentielles 2017" de Bla Bla Blog. Qu'aimez-vous et qui aimez-vous, Julia ? Les réponses, ici.

    En littérature, Julia Palombe cite deux auteurs aux antipodes de son image rock et libérée, avec Pablo Neruda comme auteur fétiche et La plus que Vive (1996) du poète et moraliste chrétien (sic) Christian Bobin comme livre de chevet.

    Nous serons moins surpris d'apprendre que la candidate et musicienne a été voir récemment – comme beaucoup – La La Land. Que Fellini fasse partie de ses cinéastes préférés n'étonnera guère chez cette artiste qui a fait de la sexualité un de ses chevaux de bataille. Marcello Mastroianni fait partie de ses acteurs favoris : là encore, qui pourrait l'en blâmer ? Nous restons en Italie pour la question au sujet des séries que Julia Palombe suit assidûment. Elle cite "la superbe" et audacieuse série Gomorra.

    Musicalement, pas de surprise : c'est le rock et les Rolling Stones vers lesquels vont les goûts de l'artiste et candidate de Jouir Ensemble.

    Deux questions de Bla Bla Blog concernaient les beaux-arts et les expositions. Julia Palombe cite parmi ses peintres favoris Salvador Dalí. La dernière exposition qu'elle a vue est "Strip Art" consacrée au peintre et dessinateur de BD érotiques Alex Varenne. Le dernier spectacle que Julia Palombe a vu est Françoise par Sagan au Théâtre du Marais, par Caroline Loeb, un monologue sensible et plus vrai que nature sur Françoise Sagan. Le texte a été composé à partir d'authentiques interviews de l'auteur de Bonjour Tristesse.

    À la question sur les journaux et magazines lus par Julia Palombe, cette dernière cite We Demain, élégant et riche "mook" (contraction de "magazine" et "book").

    Retrouvez ici l'intégralité des réponses de Julia Palombe, avec cette dernière question : "Quelle politique culturelle envisagez-vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?"

    Le questionnaire complet de Bla Bla Blog, avec les réponses de Julia Palombe

    Quel est votre livre préféré ?

    Christian Bobin, La plus que vive. L'auteur décrit avec tant de justesse et d'émotion la perte de l'être aimé. J'avais été bouleversé par le portrait de cette femme, la description de "ses manières" de maman...

    Quel est votre auteur fétiche ?

    Pablo Neruda. J'avais crée une pièce chorégraphique autour de ses Poèmes d'amour. La passion et la fougue qui transparaissent dans ses vers sont irrésistibles pour moi. J'ai rêvé d'être Mathilde...

    Quel film avez‐vous récemment vu au cinéma ?

    La La LandUn chef petit bijou ! Et quel thème musical délicieux !

    Quel est votre acteur ou actrice favori ?

    Marcello Mastroianni. Je peux regarder en boucle des nuits durant les films 8 et 1/2 ou La Dolce Vita. Je suis une admiratrice inconditionnée de son allure, de son regard. Il est toujours juste ! Et il peut être très drôle aussi ! 

    Quel metteur en scène admirez‐vous ?

    Fellini forever. Une amie m'a offert le livre de ses rêves, et j'y replonge régulièrement, pour m'y perdre... ou m'y retrouver. Cet artiste était un génie de la réalisation, un visionnaire extrêmement talentueux. 

    Quelle série suivez‐vous assidûment en ce moment ?

    En ce moment aucune… La dernière que j’ai vu c’est la superbe Gomorra. Réalisation "sur le fil du rasoir" comme on dit ! Tendu, violent, mais magistral.

    Quel est votre style de musiques favori ?

    Rock : Hendrix, Led Zeppelin, Zappa, Presley... Le rock c'est la musique du plaisir, de la magie, du sexe ! 

    Quel est votre compositeur, musicien et/ou chanteur favori ?

    Je ne me lasserai jamais des Rolling Stones ! Emotional rescue, Hot Stuff... Les riffs de Keith, le look et la voix de Jagger... Ce sont les maîtres en matière de rock'n'roll.

    Quel est votre peintre favori ?

    Le peintre surréaliste Dalì, pour sa vision très personnelle de la fuite du temps en particulier. Et puis vers la fin de sa vie, il a fait des déclarations brillantes que j'apprécie grandement, comme par exemple: "Je suis de moins en moins fou, et je suis tellement équilibré que au point de vue bonheur...J'ai souvent peur de crever d'excès de satisfaction."

    Quelle est la dernière exposition que vous ayez vue ?

    Varenne à Paris. J'étais invitée à faire une signature de mon manifeste lors du premier salon littéraire érotique qui s'est tenu pendant l'exposition. 

    Quelle est la dernière pièce de théâtre ou spectacle que vous ayez vue?

    Françoise par Sagan au Théâtre du Marais, par Caroline Loeb. Une merveilleuse actrice très bien entourée (lumières, mise en scène). Une partition que de nombreuses actrices rêveraient de jouer...

    Quel journal et/ou magazine lisez‐vous régulièrement ?

    We Demain. Le seul magazine qui soit positif tout en étant instructif. We Demain me donne envie de faire des choses, d'améliorer mon quotidien et celui de tous. Car je ne supporte plus les torchons dépressifs qui plongent le peule dans une léthargie...

    Pratiquez-vous vous‐même un art ?

    Je suis une artiste.

    Quelle politique culturelle envisagez vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?

    La culture est essentielle dans la société, elle permet de lutter contre l’ignorance, la violence, la bêtise, la haine. Elle concerne 700 000 emplois en France et contribue 7 fois plus au PIB français que l’industrie automobile ! La culture doit être placé au centre de la vie des français, et au cœur de l’éducation.

    http://www.juliapalombe.com


  • La culture est bien trop grande pour tenir toute entière dans un ministère

    Bla Bla Blog, qui s'est lancé dans un dossier Présidentielles vu sous l'angle des arts et de la culture, ne peut que souscrire à l'initiative de la Fondation CulturaLa fondation de la célèbre chaîne de distribution de produits culturels a choisi d'interpeller les candidats à l’élection présidentielle afin que la culture prenne sa place dans les débats politiques.

    La campagne électorale en France bat son plein. Les postulants à l’Élysée ont leur mot à dire sur beaucoup de sujets : l'économie, le chômage, le code du travail, l'insécurité, le terrorisme, l'Europe (un peu), l'immigration (beaucoup), voire même depuis ce week-end... la colonisation. Mais singulièrement rien ou presque sur la culture, pourtant omniprésente dans notre vie de tous les jours, en plus d'être une force économique indéniable et pourvoyeuse d'emplois .

    Pour la Fondation Cultura, la culture est un levier de cohésion sociale et d’épanouissement. Elle souhaite sensibiliser sur des questions comme l’accès à la culture, sur son universalité. La culture pour tous permettrait certainement d’apporter beaucoup de réponses aux maux de notre société. C'est pourquoi, la Fondation Cultura lance une campagne de sensibilisation afin que les s'emparent de ce sujet au plus vite.

    Depuis le 23 janvier, une campagne d'affichage, conçue par Thomas Birch et Bruno Delhomme de l’agence StJohn’s est déployée dans toute la France, avec le soutien de JCDecaux. Des aphorismes imprimés sur des affiches posées sur des panneaux électoraux permettent d’aborder toutes ces questions.

    Une initiative à laquelle Bla Bla Blog adhère à 100 %. 

    Fondation Cultura
    http://stjohns.fr
    http://www.jcdecaux.fr
    Présidentielle 2017 : contrairement à la finance, la culture enrichit tout le monde

  • Exclusivité Bla Bla Blog : bla-bla avec Nathalie Arthaud

    Cette chronique exclusive sur Nathalie Arthaud, la candidate Lutte Ouvrière (LO) aux Présidentielles, initie le dossier Présidentielles 2017 de Bla Bla Blog. Jusqu’en mai prochain, nous consacrerons une série d’articles sur cette élection majeure.

    Nous avons proposé à Nathalie Arthaud de se prêter à un ensemble de questions : livres ou films préférés, dernier spectacle et exposition vus, acteur et musicien préféré, etc. Elle a bien voulu nous répondre et nous parler un peu d’elle à travers ses goûts.

    Vous pouvez retrouver son questionnaire complet en bas de cette chronique, avec également la réponse in extenso à la dernière question : "Quelle politique culturelle envisagez vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?"

    Candidate de Lutte Ouvrière, le parti le plus à gauche des partis de gauche, Nathalie Arthaud étonnera peu en mettant parmi ses livres – politiques – préférés Le Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Friedrich Engels. Mais là où la candidate se distingue c’est a priori son goût pour la littérature américaine, avec La Route de la Liberté d’Howard Fast, son autre livre de chevet. Roman historique d’un écrivain américain engagé et communiste attaqué par la commission McCarthy durant les années 50, La Route de la Liberté traite de l’émancipation afro-américaine au temps de la guerre de sécession. Le thème de discrimination raciale aux Etats-Unis est un thème qui lui tient à cœur.  Tracy Chevalier figure également parmi ses auteurs fétiches. Tracy Chevalier s’est spécialisée dans le roman historique, avec notamment son ouvrage le plus connu, La Fille à la Perle, adaptée avec succès au cinéma, avec Scarlett Johannsson dans le rôle titre.

    Deux longs-métrages récents ont été cités à la question sur les films vus au cinéma. Il s’agit de Divines, tout d’abord, une histoire d’émancipations de filles habitant un quartier défavorisé. Le second est Sully, un brillant biopic de Clint Eastwood, avec Tom Hanks, retrace l’histoire vraie d’un héros ordinaire, le pilote de ligne Chesley Sullenberger.

    Pour trouver l’acteur et l’actrice favoris de la candidate LO, il faut chercher non pas en France ou aux États-Unis, mais du côté de la Finlande, avec Mads Mikkelsen (Pusher, Casino Royale, La Chasse ou Michael Kohlhaas) ou de l’Iran, avec Golshifteh Farahani (À propos d’Elly, Poulet aux prunes ou Si tu meurs, je te tue de Golshifteh Farahani). Côté metteur en scène préféré, Nathalie Arthaud nomme Quentin Tarantino.

    Bla Bla Blog a interrogé la candidate sur sa série préférée. On aurait pu penser que la représentante de Lutte Ouvrière aurait parlé de House of Cards, cruel tableau de la politique et de son cynisme. Mais non : c’est Treme, de David Simon et Eric Overmyer, qui est citée, une série engagée et sociale qui se passe à la Nouvelle-Orléans après le passage de l'ouragan Katrina.

    Côté musical, Nathalie Arthaud fait preuve d’un bel éclectisme : variétés, musiques du monde et rock. Mais aussi pop et jazz avec Amy Winehouse, citée comme musicienne favorite.

    Sur Bla Bla Blog, nous parlons régulièrement d’expositions et de musées. Des questions étaient donc posées sur ce sujet. Parmi les peintres admirés par la candidate LO figurent en bonne place les fauves et Géricault, le peintre du Radeau de la Méduse. La dernière exposition vue par Nathalie Arthaud a été un événement proposé par le Musée du Quai Branly : Chtchoukine - The Color Line, un "hommage aux artistes et penseurs africains-américains qui ont contribué, durant près d’un siècle et demi de luttes, à estomper cette "ligne de couleur" discriminatoire."

    Nous avons interrogé Nathalie Arthaud sur les spectacles vus. Elle nous a cité un opéra, bien loin du cliché que l’on pourrait se faire d’une candidate située à gauche de la gauche : Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Nous supposons à Bla Bla Blog que Nathalie Arthaud fait ici référence à la récente production à l’opéra Bastille, avec Philippe Jordan à la direction et Robert Carsen à la mise en scène.

    Le questionnaire interrogeait la candidate sur ses lectures de magazine : "Aucun d’exclusivement culturel" nous a-t-elle répondu. Quant à ses pratiques d’un art, la candidate à la présidentielle a eu cette réponse élégante : "Mis à part l’art oratoire, aucun."

    Le questionnaire complet de Bla Bla Blog, avec les réponses de Nathalie Arthaud

    Quel est votre livre préféré ?

    Politique : Karl Marx et Friedrich Engels, Le Manifeste du parti communiste

    Roman : La route de la liberté, Howard Fast

    Quel est votre auteur fétiche ?

    Tracy Chevalier

    Quel film avez‐vous récemment vu au cinéma ?

    Divines - Sully

    Quel est votre acteur ou actrice favori ?

    Mads Mikkelsen - Golshifteh Farahani

    Quel metteur en scène admirez‐vous ?

    Tarantino

    Quelle série suivez‐vous assidûment en ce moment ?

    Treme de David Simon et Eric Overmyer

    Quel est votre style de musiques favori ?

    Variétés, musique du monde, Rock

    Quel est votre compositeur, musicien et/ou chanteur favori ?

    Amy Winehouse

    Quel est votre peintre favori ?

    Les fauves/ Gericault

    Quelle est la dernière exposition que vous ayez vue ?

    Chtchoukine - The Color Line (Musée du Quai Branly)

    Quelle est la dernière pièce de théâtre ou spectacle que vous ayez vue?

    Opéra : Les contes d’Hoffmann

    Quel journal et/ou magazine lisez‐vous régulièrement ?

    Aucun d’exclusivement culturel

    Pratiquez-vous vous‐même un art ?

    Mis à part l’art oratoire, aucun

    Quelle politique culturelle envisagez vous de mener en cas de victoire aux Présidentielles ?

    La culture, dans notre société, reste le privilège des classes aisées de la population, ce que je déplore.

    Une véritable politique culturelle devrait commencer dès l’école. Cela est indispensable pour les enfants issus de milieux populaires dont les parents n’ont pas la possibilité ni les moyens financiers de leur offrir une ouverture sur le monde, et sur la culture en général. Pour cela, il faudrait rompre avec la politique actuelle des gouvernements qui réduisent des postes d’enseignants et supprime les matières considérées comme accessoires.

    L’État devrait aussi encourager toutes les initiatives locales et régionales en faveur de la culture, que ce soit en développant les bibliothèques, l’éveil à la culture scientifique, l’accès à des salles de cinéma ou de théâtre à des prix abordables pour une famille ouvrière, la mise à disposition de locaux dans les communes permettant à chacun de s’initier à la création culturelle. Or, sous prétexte e la crise, il se désengage aussi du domaine culturel comme de tous les services publics, laissant les collectivités locales faire ce qu’elles peuvent avec leurs moyens en baisse.

    http://www.nathalie-arthaud.info

    https://www.lutte-ouvriere.org

     

  • Bla-blas sur les Présidentielles

    Bla Bla Blog commence à partir de ce mois-ci un dossier spécial à l’occasion des élections présidentielles.

    En décalage avec ce qui peut se dire et s’écrire, votre blog sur l'actualité culturelle va vous permettre de poser un autre regard sur ces candidates et ces candidats qui vont briguer l’investiture suprême.

    Il s’agira pour Bla Bla Blog de mieux vous faire connaître ces hommes et ces femmes, à travers des chroniques mais aussi des interviews exclusives, toujours sous l’angle des arts et de la culture. Le challenge est de taille mais le bloggeur est bien décidé à le relever.

    Très bientôt, une première chronique pour découvrir un visage familier et révolutionnaire de la politique française.

  • Connaître le monstre Daech

    kader abderrahim,daech,terrorisme,religionAlors que la guerre contre Daech se poursuit au Moyen-Orient et que l’Organisation de l’État islamique a fait de la France l’une de ses cibles favorites, il faut lire l’ouvrage de Kader A. Abderrahim, Daech, Histoire, enjeux et pratiques de l’Organisation de l’État islamique. Ce chercheur à l’Iris, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme se fait vulgarisateur et pédagogue pour expliquer les origines, les tenants et les aboutissants du groupe terroriste le plus redoutable que le monde ait enfanté.

    Trois parties composent cet essai, constitué de chapitres que l'auteur termine à chaque fois par un court résumé très pédagogique. La première partie traite de l’islamisme, si mal connu et propice à tous les malentendus. Des quatre écoles juridiques de l’islam au wahhabisme, en passant par le salafisme et la Nahda (Renaissance), le chercheur brosse en quelques pages synthétiques les courants théologico-politiques d’un islam protéiforme et à l’histoire complexe. Cette première partie se termine par trois chapitres sur les relations entre l’islam et le nationalisme, sur le cas particulier de la Turquie laïque puis sur "la sécularisation de l’islam en France".

    La deuxième partie de l’ouvrage de Kader A. Abderrahim retrace l’histoire du terrorisme islamique. Le découpage de l’auteur est à la fois clair et pertinent : à la fois chronologique et géographique, chaque chapitre traite de points chauds, de conflits, de crises graves et de rivalités qui ont été autant de jalons ayant conduit à la naissance d’un monstre politique. Le lecteur pourra se replonger dans quarante ans d’une histoire politico-religieuse : le djihad afghan (1979-1989) qui a vu monter un certain Oussama Ben Laden, la crise (1980-1987) puis la guerre civile algérienne avec les GIA (1992-1999), l’assassinat de Sadate en 1981 qui voit la naissance de l’islamisme égyptien avec notamment Ayman Al-Zawahiri, le développement des Frères Musulmans, l’islamisme tunisien, la particularité libyenne, l’émergence d’Al-Qaïda, le 11 septembre, le cas à part du Hezbollah, le nationalisme palestinien, l’intrusion de l’islamisme dans les Balkans et en Tchétchénie, le Kurdistan ("La revanche des Kurdes") et la France.

    La troisième partie, absolument passionnante, s’intéresse au cas de Daech et pourquoi son développement exceptionnel est en train de remodeler la carte du monde. Contrairement à Al-Qaïda, l’organisation criminelle de l’État islamique s’avère un monstre hybride capable d’imposer son calendrier aux diplomates et aux politiques : "Le terrorisme de Daech bouleverse nos grilles d’analyses traditionnelles et nous impose une redéfinition de notre rapport à ce Moyen-Orient". Kader A. Abderrahim montre à quel point l’Occident, et en premier lieu les Etats-Unis, sont tétanisés par la violence et les ambitions d'un groupe encore vigoureux, surmédiatisé et prêt à attaquer n'importe qui et n'importe quand. Le chercheur montre à quel point l’État islamique constitue un danger mondial pour des musulmans – d'autant plus déstabilisés que Daech profite de l'affrontement entre sunnites et chiites –, comme pour l'Europe impuissante et tétanisée.

    Plusieurs chapitres brossent un tableau géographique et idéologique de Daech : sa naissance, ses relais, son organisation, ses différences avec Al-Qaïda, ses différences antennes (Irak, Syrie, Afrique subsaharienne, Lybie, Maghreb, Turquie, Arabie Saoudite) et les dangers qui nous menacent : "Nous avons été frappés et nous sommes tétanisés par la peur d'être frappés à nouveau. C'est bien le piège que nous tend Daech, parvenir à nous paralyser et à obscurcir notre entendement". C'est à cet entendement que s'adresse finalement Kader A. Abderrahim. Un ouvrage salutaire à lire absolument.

    Kader A. Abderrahim, Daech, Histoire, enjeux et pratiques
    de l’Organisation de l’État islamique
    , éd. Eyrolles, 2016, 191 p.



  • Attention, les enfants nous regardent

    Notre contribution à ce 9 novembre 2016 et à l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche.

    Et bientôt, sur Bla Bla Blog, un focus sur la Maison de la Publicité.