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Beaux-arts, musées et expositions - Page 23

  • Salo IV

    SALO-AD.gif"Salo" s’installe pour la quatrième fois à Paris depuis 2013. Pendant quatre jours, du 8 au 10 avril 2016, à l’Espace 24 Beaubourg, le salon du dessin érotique ouvre ses portes au public pour présenter les œuvres de 70 artistes.

    Aux sceptiques qui verraient dans "Salo IV" un événement au titre sadien et pasolinien qui n’a pas de quoi fouetter un chat, Laurent Quénéhen, le commissaire d’exposition, évoque la pertinence et l’utilité civique d’un tel salon : "Quoiqu’on en dise, une chape de plomb a recouvert l’insouciance, une arrière pensée traîne dans nos sorties et les extrêmes de tous bords se sont engouffrés dans la voie de la peur. Même les courants politiques les plus ouverts se crispent, cèdent à la panique financière et moraliste."

    La représentation des corps et plus largement la liberté d’expression auraient-elles fait de grands bonds en arrière depuis plusieurs années ? Beaucoup le pensent : "Ce que portait une majorité sans souci est devenu rare ; nous marchons en arrière, revenons à l’après-guerre. L’art lui-même s’en ressent, s’autocensure ou devient gros, lisse et cher, comme une berline de luxe."

    Souvent et longtemps brocardé comme un art grossier, l’érotisme parle aussi de nous, de l’inconscient, de la société, du féminisme et, bien entendu, de l’amour sous toutes ses formes.

    Laurent Quénéhen souligne que Salo IV est majoritairement féminin : "Peut-être [les femmes artistes] s’intéressent-elles moins au gros œuvre de l’art qui à l’instar des grands fauves pissent un peu partout."

    Mentionnons parmi ces femmes Aurélie Dubois, l’une des artistes françaises les plus en vue. Elle y présentera son dernier dessin "Mes Tresses s’amusent", issu de la série "Céleste fond de culotte". Cette œuvre réalisée en mine graphite sur papier moisi est "un coup de bistouri dans le monde du dessin, une épisiotomie de la Renaissance et de la tapisserie symbolique et, surtout, un face-à-face avec nos petites morts puisqu’elle laisse pour tout commentaire que ce seul épitaphe, repris à Daniel Androvski « Qui es-tu pour ne pas te reconnaître ? »"

    Nous aurons bientôt l’occasion de parler de cette artiste.

    Salo IV, Salon du dessin érotique, du 8 au 10 avril 2016, 11 heures -20 heures
    Entrée libre, interdit aux moins de 16 ans

     

  • Je vais vous tanner avec Amilly

    Tanneries.jpgAmilly, vous connaissez ? Cette petite ville accolée à Montargis, dans le Loiret, n’a, a priori, rien qui attirerait un touriste de passage : un patrimoine architectural famélique, un centre ville minuscule vite traversé, l’absence de musée digne de ce nom. Dit de manière abrupte, Amilly fait partie de ces cités d’abord résidentielles, enclavée par Montargis, ennuyeuse et peu sexy.

    Et pourtant ! Et pourtant, les apparences sont trompeuses. Depuis plusieurs années, Amilly se distingue en effet par une politique culturelle et artistique ambitieuse (élitiste pour quelques mauvaises langues). La réputation des concerts de musique classique et baroque ont ainsi largement dépassé le cadre régional et il n’est pas rare que les médias nationaux, Diapason et Classica pour ne citer qu’eux, ne se fassent l'écho des représentations musicales dans la modeste église Saint-Martin. Élitiste ? Les Vendredis de l’Orgue, dédiés à cet instrument sur lequel la mairie continue à investir, est gratuit et offre à un large public l’occasion de découvrir le répertoire de Bach, Vivaldi ou Frescobaldi.

    Depuis une quinzaine d’années, Amilly s’est lancé dans une autre aventure : celle de l’art contemporain. Cela s’était concrétisé avec une première galerie, l’AGART (Association Galerie d’ARTistes), implantée dans le bourg de la ville depuis 2001. 2016 marque une rupture avec la fin de cette galerie qui avait entrepris un gros travail d’ouverture de l’art contemporain à destination de tous les publics : gratuité, visites pédagogiques à destination des scolaires grâce à un solide travail de médiation culturelle, expositions de plus de 80 artistes nationaux ou régionaux... et même un café philosophique. L’AGART vient de fermer ses portes, mais c’est pour permettre à l’art contemporain de se déployer dans un espace beaucoup plus important : 1 500 m² d’exposition (3 600 m² de surface totale) dans d’anciennes tanneries réhabilitées grâce au Conseil Régional de la Région Centre.

    L’inauguration officielle aura lieu en septembre 2016 mais une première exposition est déjà visible jusqu’au 13 novembre 2016, au rez-de-chaussée du bâtiment (d’autres salles d’expositions – vides pour l’instant – existent à l’étage).

    "Œuvre aux singuliers" présente des sculptures, des peintures et des installations de Martin Barré, Christian Bonnefoi, Erik Dietman, Norman Dilworth, Jean-Pierre Pincemin, François Rouan, Claude Viallat et Jan Voss. Le rez-de-chaussée du bâtiment monumental frappe par l’ambition affichée. Le spectateur voyage dans une vaste nef au milieu d’œuvres dont une grande partie est issue du mouvement Supports-Surfaces. Le minimalisme des œuvres exposées (les tableaux de Martin Barré, par exemple) fonctionne bien dans cet espace à l’architecture industrielle. Paradoxalement, le spectateur ne se sent pas écrasé par les compositions monumentales en bronze d’Erik Dietman, par les assemblages en bois de Jean-Pierre Pincemin ou par cet animal monstrueux de Jan Voss que l'on croirait tout droit sorti d’un film de science-fiction : la réussite de cette sorte de cathédrale dédiée à l’art contemporain, unique en Région Centre, est de permettre au visiteur de respirer et de se laisser saisir par la démesure audacieuse des œuvres .

    Le bloggeur émet cependant un bémol: l’absence (provisoire?) de cartels de présentation peut nuire à la visite fluide de l’exposition, d’autant plus si les Tanneries visent à conquérir un vaste public, via notamment la médiation culturelle.

    L’ambition du centre est de devenir un lieu emblématique de l’art contemporain, à la fois lieu d’exposition sur deux niveaux mais aussi catalyseur de talents. À partir d’avril, les Tanneries vont en effet devenir un lieu de résidence pour artistes : Jennifer Caubet réalisera sur place une œuvre destinée au parc de sculptures. Ce centre d’art est à suivre, sans nul doute, et avec le plus grand intérêt. J’aurai d’ailleurs sans doute l’occasion de vous tanner avec Amilly.

    "Œuvre aux singuliers", Les Tanneries, 19 mars – 13 novembre 2016,
    du jeudi au samedi de 14 à 19H, ou sur rendez-vous

    Amilly.com
    "Les Simonnet, en pleine(s) forme(s)"

    Merci à Ihssane

  • Promenade à Nice

    nice,nucera,aillagonNiçoises et Niçois, l’exposition "Vos souvenirs de la Prom’" est la vôtre, à bien des égards.

    En 2015, dans le cadre de la candidature de Nice à l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la Mission Promenade des Anglais, initiée par la mairie de la "Capitale de l’Hiver", a proposé aux Niçois d’ouvrir leurs albums photos afin de montrer au public plus d’un siècle de Promenade des Anglais. Cette opération participative a trouvé un écho populaire : plusieurs centaines de clichés, issus d’archives privées et familiales, ont déjà été rassemblés et sont exposés gratuitement pour la Mission Promenade des Anglais.

    Micro-événement local ? Initiative municipale n’intéressant que les Azuréens ? Promotion d’un lieu hautement touristique ? Pas si vite. Plusieurs choses se jouent en réalité dans cette manifestation.

    Il s’agit d’abord d’un hommage, issu de centaines d’anonymes de Nice ou d’ailleurs, d’un lieu français des plus emblématiques. Ce qui est rassemblé dans cette exposition ce sont des clichés a priori anodins et souvent émouvants sur cette fameuse Promenade connue du monde entier : couples posant sur la plage, bande de copains en goguette sur la côte, vues de la traditionnelle Batailles de Fleurs ou du Negresco (inauguré en 1913), souvenirs de baignades, de bronzettes ou de sports d’hiver, compétitions de beach-volley ou d’Ironman, employés travaillant sur le littoral, sans compter tous ces autres événements locaux, historiques et climatiques qui font la petite et la grande histoire de Nice.

    Ce dont il est également question dans ces moments immortalisés est bien un moment d’histoire sociologique, que Jean-Jacques Aillagon, président de la Mission Promenade des Anglais, traduit ainsi : "En s’attardant sur l’évolution des pratiques sociales, des modes vestimentaires, des changements de mobiliers urbains, des aménagements de loisirs, de la végétation, cette collection permet de comprendre, au travers de multiples détails insignes, les mutations d’un territoire." D’un territoire mais aussi de ses habitants, les vrais "héros" de cette exposition.

    Ce qui est également en jeu dans cette manifestation, qui fleure bon les vacances et le farniente, c’est l’illustration de la popularisation de la photographie. Cet art s’est rapidement démocratisé à partir de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, contribuant à figer pour l'éternité les petits et les grands souvenirs personnels. L’exposition "Vos souvenirs de la Prom’" peut se lire autant comme un morceau de nostalgie (et beaucoup de Niçois y seront sans aucun doute sensible) que comme une présentation ethnologique et historique sur une ville française majeure. Louis Nucera écrivait ceci dans son roman Chemin de la Lanterne : "La ville est un aide-mémoire. On emprunte des rues, et des fragments d’existence réapparaissent. C’est la récolte du souvenir à chaque instant… Les feux d’artifice de la vie ont les leurs qui ne s’éteignent pas ; seraient-ils tragiques."

    Mission Promenade des Anglais , Nice, du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures
    Exposition Vos souvenirs de la Prom’

  • Une "publi-exposition" qui ne dit pas son nom

    Je publiais il y a quelques semaines un article sur l'enquête du journaliste Bernard Hasquenoph au sujet d'Ahae, un obscur photographe coréen - et escroc - soutenu par les plus grandes institutions culturelles françaises ("Escroc, gourou et artiste").

    Cette fois c'est au Grand Palais que Bernard Hasquenoph s'attaque, l'objet étant "une publi-exposition qui ne dit pas son nom", comme le titre le journaliste et bloggeur dans une tribune publié sur le site du Monde.fr ("Au Grand Palais, une publi-exposition qui ne dit pas son nom").

    L'objet de sa charge est la fondation LVMH qui, à côté d'une exposition sur Picasso, s'offre une exposition publicitaire grandeur nature au Grand Palais. Bernard Hasquenoph s'offusque moins de cette démarche de communication que de l'absence d'informations données aux visiteurs qui sont en droit de savoir que les grands établissements nationaux - payés avec leurs impôts - servent de cautions intellectuelles et d'entreprises de communication pour des entreprises privées. Au passage, le journaliste pointe du doigt une dérive mercantiliste des grands musées parisiens.*

    Bernard Hasquenoph, "Une publi-exposition qui ne dit pas son nom",
    Lemonde.fr, 19 janvier 2016


    Le Reportage: L'exposition "Volez, Voguez... par BFMBUSINESS

  • En corps troublé

    img_2717-e1447490945368.jpgDans un loft, quatre artistes se sont donnés rendez-vous sur le thème du corps, du sexe, de l'amour, du trouble et, quelque part, de la confusion des sentiments. C'est cette confusion qui guident Vanessa Herin, Ben Anton, Xavier Devaud, et Nathalie Cougny, réunis ce week-end au Julia (Paris 3e) à l'initiative de cette dernière, écrivain, peintre, poète. Nathalie Cougny présentait ce samedi 23 janvier son dernier livre, Amour et Confusions... qui sort actuellement en librairie (éditions Sudarènes). J'aurai bientôt l'occasion de reparler plus longuement de ce roman qui pourrait bien être une des surprises littéraires de ce début d'année.

    L'exposition collective "En Corps !" au Julia (en collaboration avec Passage du Désir, le magazine Galante, Karim Haïdar Traiteur et Cherry Gallery) accompagne cette sortie nationale. Pour "En Corps !", le fil conducteur de l’illustratrice Vanessa Herin, du photographe belge Ben Anton et des peintres Xavier Devaud et de Nathalie Cougny est Aurore, le personnage principal de l'autofiction Amour et Confusions... Graphisme, photo, peinture, dessin et littérature (sans oublier l'art culinaire) se servent et se répondent dans une belle harmonie, au service d'un message plus sérieux et moins léger que ce que l'on voudrait bien croire : un questionnement sur le couple, les rapports homme-femme, le sexe ou notre rapport au corps.

    Vanessa Herin s'est appropriée le roman de Nathalie Cougny pour proposer des peintures au réalisme cinématographe. Sous son pinceau, Aurore prend vie, débusquée dans son intimité, dans une chambre après l'amour ou à l'intérieur d'une voiture dans les bras de son amant.

    WP_20160123_10_47_07_Pro.jpgPour l'exposition "En Corps !", la présence du photographe Ben Anton sonne comme une évidence. Celui qui a mis sur les fonts-baptismaux la photographie gestuelle présentait plusieurs de ses œuvres, dont le cliché qui illustre la couverture du roman de Nathalie Cougny. Les sujets de Ben Anton sont pris sur le vif au point d'être à la limite de l'abstraction. Poses longues, jeux sur le zoom et sur l'obturateur donnent à ses photographies vitesse, urgence et un trouble vital et joyeux.

    Il est encore question de trouble s'agissant des œuvres exposées par Xavier Devaud. De puissantes huiles figent des visages d'hommes dans des brouillards cotonneux. Ces portraits d'hommes sont ainsi comme isolés et immobilisés dans une solitude terrible. Xavier Devaud présente également des dessins de nus d'une diabolique efficacité et d'un graphisme précis à couper le souffle. Cette fois c'est dans l'intimité des corps que nous pénétrons. Dans la grande tradition de Jean Cocteau ou de Jean Marais, des hommes et des femmes s'étreignent, s'embrassent, se toisent ou se déchirent dans des scènes orgiaques souvent crues.

    Ces dessins érotiques tranchent avec les peintures de Nathalie Cougny. Elle présente pour "En Corps !" des œuvres abstraites où des huiles rougeoyantes pleines d'harmonie pouvant être traversées de stries énergiques, côtoient des toiles aux larges aplats noirs où se mêlent des tourbillons fluides et légers.

    L'univers dévoilé par Nathalie Cougny et ses amis n'est pas simplement une exposition artistique : c'est aussi une vraie expérience sensorielle qui est aussi une invite à découvrir son dernier roman. Nous y reviendrons plus tard sur ce blog.

    http://www.nathaliecougny.fr
    http://farfallablue165.wix.com/farfalla-blue
    http://www.bybenphoto.com
    https://devaudx.wordpress.com
    http://www.cherry-gallery.fr

     

    Illustrations : Vanessa Herin, Ben Anton, Xavier Devaud, et Nathalie Cougny

  • Cachez ces seins

    Ce fait nous est rapporté par le Quotidien de l'Art du 19 janvier dernier et a pour protagoniste le Musée d'Orsay, une artiste contemporaine et un respectable grand maître de la peinture, Édouard Manet.

    L'auguste musée avait, dans un souci de populariser la peinture autant que de faire un peu de retape commerciale, proposé "d'emmener [les] enfants voir des gens tout nus". Ce n'est pas moi qui le dit mais une publicité pour l'exposition "Splendeurs et misères, images de la prostitution, 1850-1910" (22 septembre 2015 au 17 janvier 2016). Cette promesse a été tenue au-delà de toutes les attentes, au grand dam du musée parisien.  

    L'artiste luxembourgeoise Deborah de Robertis a profité de l'exposition temporaire sulfureuse pour réaliser une performance qui a affolé agents de surveillance des salles, responsables du musée et forces de l'ordre.

    Dans le but de "rendre compte de la violence symbolique qui entoure le corps des femmes... et de rendre visible aux yeux du grand public une mécanique de censure installée autour de la nudité féminine", nous dit Sarah Braun dans le magazine web FemmesDeborah de Robertis a choisi le samedi 16 janvier, de reproduire en live l'Olympia de Manet, en se déshabillant au milieu du public. L'objectif était également, nous apprend le Quotidien de l'Art, de filmer les réactions du public et de l'interpeller également sur la liberté de l'artiste et sur la question de la censure.

    La réponse des autorités et de l'institution culturelle a, en quelque sorte, répondu aux attentes de Deborah de Robertis puisque ce sont les forces de l'ordre qui ont mis fin à la performance de l'artiste – à la demande du musée organisateur. Celle-ci s'est élevée contre cette forme de censure et ce que son avocat qualifie de "pudibonderie judiciaire". 

    "Voir des gens nus", avait promis le prestigieux Musée d'Orsay. La promesse a été respectée au-delà de toutes les espérances, par la même artiste qui avait rendu chèvre le musée d'Orsay en exposant son sexe devant le tableau L'Origine du Monde de Courbet. C'était en 2014. L'artiste avait écopé à l'époque d'une condamnation pour exhibition sexuelle. Cette fois, Deborah de Robertis s'en tire avec un rappel à la loi. Jusqu'à la prochaine performance ? 

    "La performeuse Déborah de Robertis arrêtée samedi au musée d’Orsay",
    Quotidien de l'Art, 19 janvier 2016

    Sarah Braun, "Déborah de Robertis arrêtée à Paris", in Femmes, 18 janvier 2016

  • Le Top 10 de Bla Bla Blog pour 2015

    Les fins d'année sont propices aux bilans de tout genre. À mon tour, je voulais conclure cette année 2015 par un point sur une année pleine pour ce blog. 125 articles ont été publiés cette année : livres, cinéma, télévision, musique et philosophie ont été les principaux thèmes abordés. Plusieurs posts sont sortis du lot, de par les réactions qu'ils ont suscitées (messages, commentaires, likes sur Facebook ou retweets). Voici le top 10 de ces articles.

     10  Montargis la Chinoise

    Cette série d'articles retrace l'aventure chinoise d'une modeste sous-préfecture du Loiret, Montargis, devenue, grâce aux hasards de l'Histoire, et à quelques jeunes hommes ambitieux et enthousiastes (dont Zou Enlai et surtout Deng Xiaoping) , la ville qui a vu naître la Chine communiste au début des années 1920. Une histoire étonnante et passionnante.

    Extrait : "Pourquoi Montargis est-elle la plus chinoise des villes françaises, au point d'être reconnue jusqu'à Pékin ?
    Un visiteur qui débarque dans cette modeste sous-préfecture du Loiret pourrait être étonné par des plaques touristiques en français et en mandarin, disséminés dans différents endroits de la ville, balisant un parcours touristique consacré à ce pays lointain...
    " (la suite ici)

     9  Spéciale Stanley Kubrick

    Je publiais en début d'année une série de 10 articles consacrés au réalisateur américain Stanley Kubrick. Outre une biographie de l'auteur, plusieurs posts étaient consacrés à quelques-uns de ses plus grands films (2001 L'Odyssée de l'Espace, Shining, Eyes Wide Shut, Barry Lyndon) ainsi qu'à un focus sur Kubrick et la musique.

    Extrait : "Stanley Kubrick naît le 26 juillet 1928 à New-York dans une famille de la petite bourgeoisie du Bronx. Élève moyen timide mais néanmoins d’une très grande curiosité, il se destine très jeune à la photographie, domaine où il exerce son premier métier à 17 ans dans la revue Look, luxueux magazine concurrent de Life.
    Cette première expérience sera décisive dans sa future carrière de cinéaste. Dès sa toute première création, un reportage photographique sur le boxeur Walter Cartier (
    Le Boxeur professionnel, 18 janvier 1949), le jeune Stanley Kubrick démontre déjà un grand sens du cadrage et de la lumière..." (la suite ici)

     8  Cléo ou de jolis débuts (les filles ça pleure sous vent)

    Cléo publie ses textes – poésie, haïkus, calligrammes ou aphorismes – sur Twitter (pour l'instant ?). L'article que je lui ai consacré a reçu un joli écho sur le réseau social où elle publie principalement. Une auteure à découvrir de toute urgence.

    Extrait : "C'est par hasard que j'ai découvert La PoésieDeCléo, sur son compte Twitter @nothingbut66. L'artiste est également active sur Instagram.
    Il est de notoriété que l'Internet, et en particulier les réseaux sociaux, sont un vivier intarissable d'expressions artistiques.
    Le compte de Cléo (impossible de nommer autrement cet artiste bien mystérieuse qui a pris pour pseudonyme le nom d'une des neuf Muses) offre le meilleur d'un genre dénigré par le milieu éditorial traditionnel : la poésie.

    Au fil des jours, voire des heures, et ce depuis 2011, l'auteure publie textes courts ("J'ai mis du rouge à lèvres Du noir à mes genoux Et puis des bottes Pour sauter dans les flaques"), haïkus, calligrammes ou aphorismes ("Je Tu Elle Les conjugaisons sont mortelles")..." (la suite ici)

     7  Une partie de football contre le djihadisme 

    Quelques jours après les attentats de novembre à Paris, ce focus sur la bande originale du film Timbuktu était une manière de traiter d'un événement capital de notre actualité.

    Extrait : "Le cinéma français consacrait cette année le film Timbuktu d'Abderrahmane Sissako, bouleversant tableau d'un village malien écrasé par l'Islam radical.
    Pour traiter du djihadisme international avec une telle puissance et une telle justesse, il fallait une musique à la hauteur..."

    (la suite ici)

     6  Escroc, gourou et artiste 

    Je consacrais, le 19 décembre dernier, un article au sujet de l'enquête qu'a menée Bernard Hasquenoph, journaliste et bloggeur, sur le photographe, milliardaire, gourou et escroc Aahe. Un reportage exemplaire qui est aussi un coup de gueule contre des institutions culturelles imbues d'elles-mêmes et se croyant intouchables. 

    Extrait : "Le crime pourrait-il réellement être considéré comme un des beaux-arts, pour reprendre le roman de Thomas de Quincey ? Il semblerait en tout cas qu'il ait sévi impunément dans les plus grands sites culturels du monde, au su et au vu de beaucoup de spécialistes. C'est le journaliste Bernard Hasquenoph, journaliste et bloggeur pour Le Louvre Pour Tous, qui a mis fin à une escroquerie artistique qui aurait pu rendre chèvre encore quelques années le microcosme feutré des musées..." (la suite ici)

     5  Les super prouesses de SuperFeat 

    Un coup de projecteur mérité sur l'illustratrice et animatrice Superfeat. Un style inimitable, de l'humour (noir), un univers poétique et surréaliste. À découvrir absolument !

    Extrait : "Quelque part, entre Pierre de la Police et Topor, vit SuperFeat, une jeune illustratrice, graphiste et animatrice qui se serait nourrie de films de David Lynch, de poèmes dadaïstes et de bandes dessinées de Joann Sfar pour créer un univers surréaliste, poétique, déjanté, sexy et bourré d'humour noir (voir aussi ce texte de Superfeat publié sur ce blog, avec l'aimable autorisation de l'auteur).
    Comment reconnaît-on la marque d'un véritable artiste ? Sans doute à ceci : qu'il puisse être immédiatement reconnaissable par le public et qu'il ait la capacité de nous aimanter..."
    (la suite ici)

     4  Random : Que personne ne sorte

    Ce post, publié le 3 décembre 2015, était consacré à la webserie française Random. La saison 1 s'est achevée, récompensée par une pluie de récompenses internationales ainsi que par une diffusion en replay sur la première chaîne française. Une révélation qui vient à point nommer alors que les séries françaises ont la réputation d'être des peines-à-jouir ! Une saison 2 est en préparation pour 2016.

    Extrait : "Une fois n'est pas coutume, TF1 se distingue dans sa programmation en proposant Random, l'une des séries françaises les plus originales du moment.
    Ne cherchez cependant pas cette fiction sur la TNT. Cette production originale a eu l'exclusivité de Mytf1.fr. C'est mieux que rien, me direz-vous, la chaîne commerciale n'étant sans doute pas prête à troquer quelques épisodes de Joséphine Ange Gardien contre une production ambitieuse ou innovante..." (la suite ici)

     3  42 heures pour un court : la jeunesse, la comédie et l'audace récompensées

    Membre du jury 2015 du festival de court-métrage de Montargis "42 heures pour un court", j'ai été aux premières loges pour témoigner de la qualité d'une programmation. Dans le bilan que je fais de cette édition, je saluais les trois films couronnés, trois œuvres drôles, culottées et réalisées par de jeunes artistes plein d'avenir.

    Extrait : "Ce week-end avait lieu la 9e édition de 42 heures pour un Court. J'avais l'honneur de faire partie du jury de ce "triathlon vidéo", en compagnie de Jean-François Szczepanek, Anne-Lise Gaudichon, Françoise Pastor Strazzieri et Anne Berrou. Rémi Julienne est le parrain de ce festival de court-métrage. Neuf équipes (sur les dix engagées) avaient 42 heures pour écrire, réaliser et monter un court-métrage de 5 à 9 minutes, à partir de contraintes exigées par les organisateurs. Cette année, les concurrents avaient le choix entre quatre thèmes imposés : le harcèlement moral au travail, le mariage pour tous, l'économie de partage et le recul de l'âge de départ à la retraite. Neuf lieux de tournage à Montargis étaient également imposées et tirées au sort..." (la suite ici)

     2  Le Globecroqueur en Iran 

    Ce guide de voyage du Globecroqueur, alias Philippe Bichon, retrace un voyage hors du commun en Iran, loin des clichés sur ce pays dont nous abreuve l'actualité internationale. L'auteur et dessinateur nous dévoile un pays légendaire, attachant et fascinant, sans nous cacher toutefois les travers d'une république islamique corsetée par les interdits religieux. Un carnet de voyage richement illustré qui donne envie de faire son sac à, dos et de filer découvrir ce pays qui reste le berceau de notre civilisation.

    Extrait :  "Amateurs de guides de voyage, ce carnet de route sur l'Iran est pour vous.
    Un voyage en Iran, dans le pays des ayatollahs, de la puissante République islamique chiite : étrange destination, me direz-vous. C'est pourtant ce qu'a entrepris Philippe Bichon, qui se surnomme lui-même le Grobecroqueur (il est l'auteur de plusieurs guides en Égypte-Syrie, en Inde et au Tibet).
    Pourquoi l'Iran ? Alors que vient de se terminer une des plus longues batailles diplomatiques de ces dernières années, l'accord sur le nucléaire iranien, l'ancien royaume perse est en passe de s'ouvrir au monde, via notamment le tourisme..
    ." (la suite ici)

     1  Voilà Marie

    C'est l'article phare de cette année, et sans doute aussi celui qui me tient le plus à cœur, tant les chansons de Marie Cherrier m'ont accompagné depuis plusieurs années. Une première place sans surprise et méritée pour l'une des plus belles voix actuelles de la chanson française.

    Extrait : "Puisque l'on est entre nous, je dois vous avouer que Marie Cherrier fait partie depuis longtemps des auteurs dont je voulais parler sur ce blog. Elle est ce genre d'artiste qui vous accompagne des années durant, offrant une présence rassurante et revivifiante. Voilà donc cet article, voilà Marie, alors que sort en ce moment son quatrième album studio, L'Aventure.
    Comment pourrait-on ne pas l'aimer, elle, son opiniâtreté à creuser son sillon artistique, son sens de l'écriture, ses saynètes (
    Le Curé, 7ème Ciel ou Café noir), ses mélodies et ses interprétations sensibles ?  La chanteuse poursuit son petit bonhomme de chemin, suivie par un public de fidèles..."
    (la suite ici)

  • Escroc, gourou et artiste

    ahae,hasquenoph,yoo byung-eun,versailles,louvre,philharmonie de parisLe crime pourrait-il réellement être considéré comme un des beaux-arts, pour reprendre le roman de Thomas de Quincey ? Il semblerait en tout cas qu'il ait sévi impunément dans les plus grands sites culturels du monde, au su et au vu de beaucoup de spécialistes. C'est le journaliste Bernard Hasquenoph, journaliste et bloggeur pour Le Louvre Pour Tous, qui a mis fin à une escroquerie artistique qui aurait pu rendre chèvre encore quelques années le microcosme feutré des musées.

    Le coupable ? Un obscur photographe coréen, nommé Ahae, à qui les mandarins du milieu artistique parisien ont offert pont d'or, tapis rouge, cartons d'invitation, petits fours et galeries pour des œuvres qualifiées aujourd'hui de mineures. Cette carrière, qui aurait pu durer encore quelques années, s'est arrêtée avec le naufrage du Sewol, propriété de l'homme d'affaire – et artiste à ses heures.

    Bernard Hasquenoph raconte dans Le Quotidien de l'Art du 26 novembre 2015 comment une exposition au Château de Versailles en 2013, annoncée à grand coup d'affiches dans le métro, avait pu lui paraître d'une grande "pauvreté plastique" malgré "la belle scénographie" – mais aussi un bon business au vu du prix des produits dérivés signés "Ahae Press". Et le journaliste de s'étonner à l'époque : "Que venait-il [Ahae] faire dans un établissement public qui se targue d'accueillir des artistes vivants à la hauteur de sa réputation ?"

    Commence alors une enquête étonnante destinée à démasquer un artiste qui s'est joué des plus grandes institutions culturelles françaises. Bernard Hasquenoph s'intéresse, au départ, à ce qui n'est qu'une question d'argent : la location à grand frais de salles d'exposition en échange d'un généreux mécénat afin de satisfaire la mégalomanie d'un homme – et artiste à ses heures.

    Nous passerons les détails de l'investigation du journaliste (lire à ce sujet son enquête Ahae, Mécène gangster, éditions Max Milo) : vraie-fausse biographie, anonymat suspect, pistes fragiles mais suivies avec pugnacité, croisements d'adresses, sociétés écrans, découvertes grâce à une cyber-enquête, le tout grâce à un usage exemplaire des moteurs de recherche. Bernard Hasquenoph, un journaliste au look de hipster plus que de rat de bibliothèque, va de découverte en découverte.

    Ce fameux Ahae, photographe étrenné par des conservateurs peu sourcilleux, se révèle être Yoo Byung-eun, milliardaire coréen et gourou d'une secte évangélique. Moins connu dans son pays comme créateur que comme homme d'affaire, l'escroc avait eu maille à partir avec la justice coréenne : condamnation pour fraude également liée à la mort d'un adepte de sa secte, faillite de sa principale société en 1997, montages financiers pour échapper à ses créanciers et blanchiment de son argent à l'étranger grâce... à ses expositions. Ses expositions, justement, étaient aussi réservées à un cercle restreint, notamment aux adeptes de sa secte, priés d'acheter quelques-uns de ses clichés au prix fort. L'enquêteur met par ailleurs le doigt sur les complicités au sein du gouvernement coréen, particulièrement mal à l'aise avec le naufrage du Sewol en 2014 (plus de 300 morts). Le tragique bateau était la propriété du photographe, milliardaire et gourou qui ne mettra pas les pieds avant longtemps dans une galerie de peintures.

    La question que pose Bernard Hasquenoph est surtout celle du scandale des institutions culturelles publiques (Château de Versailles, Louvre, Philharmonie de Paris), bien mal à l'aise devant cette affaire de mécénat bidonné (avec une charte éthique du mécénat largement oubliée, pour être gentil). à cause d'un faux artiste et vrai escroc qui a roulé dans la farine le plus beau gratin de la culture française. C'est avec candeur que quelques-uns des plus grands musées du monde ont ouvert leurs portes à un photographe venu de nulle part. Voilà, ce qu'en dit, sévère, le journaliste à leur sujet : "Ce sont-ils seulement posé une seule question devant ce milliardaire invisible prenant de jolies photos de bichettes (sic), prêt à leur apporter des millions sur un plateau pour profiter de leur aura ? J'en doute. À partir du moment où le Louvre a donné son imprimatur en lui offrant, le premier, la possibilité d'exposer en France, Versailles a suivi, comme d'autres qui l'ont programmé, telle la Philharmonie de Paris. Comme s'ils se passaient un bon plan... Au final c'est le visiteur qui a été floué et abusé." Et l'enquêteur de conclure ainsi : "Leurs responsables trahissent leur mission de service public, volontairement ou pas, et ne sont même pas inquiétés quand ils fautent. Et où sont les contre-pouvoirs ?" Le contre-pouvoir, ce pourrait être ces lanceurs d'alertes exemplaires comme Bernard Hasquenoph.

    Bernard Hasquenoph, Ahae, Mécène gangster, éditions Max Milo, 2015
    "Le plus choquant à mes yeux, c'était de faire passer cet amateur richissime pour un grand artiste", Quotidien de l'Art, 26 novembre 2015
    "Ahae à Versailles, le privilège de l’argent", Le Louvre Pour Tous