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Ce week-end, le bloggeur arpentera les couloirs de la septième éditions du festival de bande-dessinée "Montargis coince la bulle", les 28 et 29 mai.
Le samedi 28 mai aura lieu la remise des prix. En référence au "Chien de Montargis", un jury sélectionné parmi des professionnels de la culture et du dessin, ainsi que des personnalités locales et régionales, récompensera quatre albums par l’attribution d’un prix et d’un trophée symbolisé par un os. Les trophées et les prix sont remis le samedi à la fin de la première journée, après réunion du jury : le Nonosse d'or (Grand Prix de la Ville de Montargis), le Médor (Prix du meilleur album), le Bobby (Prix du meilleur dessinateur), le Rex (Prix de la jeune création), le Crayon Prix "Esprit Libre", décerné par Le LP Château-Blanc et MCLB. Un prix sera décerné à Bruno Le Floch, remis à Brieuc Le Floch et Brieg Haslé, lors de la quatrième édition du festival pour l’ensemble de sa carrière.
Le salon réunira plusieurs dizaines d'auteurs invités : Hardoc, Olivier Frasier, Stan Silas, Gregory Charlet, Olivier Boiscommun, Julien Maffre, Michel Plessix, Kris, Thierry Murat, Steve Cuzor, Marzena Sowa, Sylvain Savoia, Christian De Metter, Riff Reb’s, Edith, Etienne Leroux, Jérémie Royer, Mezzo, Olivier Supiot, Lucien Rollin, Maud Bégon, Vanyda, Bertrand Galic, Franck Bonnet, Sandrine Revel, Benjamin Béneteau, Daniel Goossens, Éric Cartier, François Duprat, Amélie Sarn, Olivier Perret "Pero", Baru (Dimanche), Denis Lapière, Céline Wagner, Lénaic Vilain, Aude Samama, Thomas Priou et Arnaud Floc’h.
Retrouvez sur ce blog deux chroniques sur Maud Begon, une des auteures invitées : "Fix me" et "Moi, Lou, extralucide".
"Montargis coince la bulle", les 28 et 29 mai le samedi 28 mai de 10h à 19h et le dimanche 29 mai de 10h à 17h, 3€ , gratuit pour les moins de 18 ans Salle des fêtes de Montargis, Le Pâtis
Comme 6 millions de personnes, Alice, divorcée, mère de quatre enfants, a choisi de s’inscrire sur un de ces milliers de site de rencontre sur Internet. Elle nous raconte dans Sex&love.com de Nathalie Cougny (éd. Sudarènes), son expérience de l’homo erectus à l’heure de l’e-rencontre.
Comment trouver l’amour sur Internet ? Vaste et grave sujet. "Si tu penses rencontrer l’homme de ta vie sur un site de rencontres, autant te préparer psychologiquement pour ne pas sombrer dans une dépression pré-orgasmique." Et Alice d'ajouter : "Ne dis pas non plus que tu cherches l’homme de ta vie, c’est d’un ringard, dis plutôt que tu cherches les hommes de votre vie."
Dans un monologue mordant, la candidate au grand amour (ou à un grand amour) fait un portrait à charge des sites de rencontres ("le plus gros annuaire de baise interplanétaire organisée") comme de leurs abonnés. Tout y passe : l’addiction aux Meetic, Gleeden et autres Attarctive World, la loi de la jungle pour trouver le partenaire d’un soir et plus si affinités, l’obsession des flashs, les fiches descriptives un peu trop belles pour être honnêtes, la plaie des hommes mariés ("les lâches") ou le véritable abattage pour multiplier les rencontres et les chances : "Au bout d’un certain nombre de rencontres, c’est tout juste si tu ne deviens pas une machine, t’as plus de sentiment, c’est comme si t’étais à la chaîne, ça défile et tu fais plus que de regarder c’qui cloche chez le mec et dès qu’y a un défaut de fabrication, hop, poubelle, au suivant. Bah oui, y a tellement de mecs que tu vas forcément trouver la perfection."
Alice ne passe pas sous silence le moment mémorable – qu’il soit heureux ou malheureux – de la première rencontre, moment d’excitation et souvent de déception : "Tout se joue dès la première minute, le premier regard, le tout premier battement de cil. Bah ouais, va pas planter ton battement de cils, parce qu’à l’instant même de la rencontre, on sait tout de suite si ça va durer : deux minutes, deux jours ou deux mois." Quoique, dit-elle en substance, tout cela varie selon l’expérience du candidat : "Quand tu t'inscris en général t’es limite dépressive, où tu viens de te faire larguer où, comme moi, t’as demandé le divorce, donc dans les deux cas ça va pas trop fort … t’arrive toute timide, innocente, fragile et désemparée … puis au fil des mois ... quand t’as un peu plus d’expérience et que tu reprends le contrôle de tes facultés ... tu te transformes, sans t’en rendre compte, tu deviens Terminator, La Guerre des Mondes et Alien en même temps."
Au-delà de cette plongée dans l’univers des sites de rencontre, ce dont il est question est aussi la relation homme-femme. Le genre masculin reçoit au passage quelques coups de canif : annonces à côté de la plaque, photos de profil embellies ou coupées pour cacher une calvitie et surtout l’obsession du coup d’un soir pour ces messieurs.
Derrière le discours léger et virevoltant, se cachent des considérations sur la question de l’incompréhension entre femmes et hommes ainsi que de l’égalité des sexes : "Ça suffit qu’on nous prenne pour des vagins en puissance. Vous allez voir les mecs qui est-ce qui domine maintenant. Ouais, parce que vous jouez les gros durs, mais n’empêche que l’ascenseur pour le septième ciel c’est que si on en a envie et pas autrement."
Une nouvelle preuve que les relations hommes-femmes, traitées ici avec humour et sous l’angle des sites de rencontre, restent un sujet de débat intarissable. Mais tout n’est pas à jeter dans l’univers impitoyable de l’e-rencontre, comme le rappelle Nathalie Cougny et son personnage : "Les deux tiers des personnes ayant noué une relation avec une personne rencontrée sur Internet déclarent avoir vécu une véritable histoire d’amour."
Sex&lov.com sortira en librairie aux éditions Sudarènes à partir du 2 juin 2016.
Nathalie Cougny, Sex&love.com, éd. Sudarènes, 2016 Nathaliecougny.fr Sex&love.com "Alice se libère !" Mis en scène par Bruno Romier, Comédie Angoulême du 18 au 28 mai
Le festival Normandie Impressionniste a pour partenaire la SNCF qui a mis en place depuis Paris Gare Saint-Lazare un Train de l’Impressionnisme. Ce TER, cofinancé par la région Normandie, circule les week-end jusqu’au 26 septembre et a été custosmisé aux couleurs du festival. Il dessert Rouen, Le Havre et n’oublie pas la gare de Vernon-Giverny, la patrie de Claude Monet.
Pourquoi Saint-Lazare ? Pour des raisons touristiques évidentes, mais également en référence à la série "Gare Saint-Lazare" réalisée par l’homme aux nymphéas. Douze tableaux différents sur le même lieu ont été peints, saisissant autant d’impressions différentes. La Vie du Rail souligne que d’autres gares SNCF – Le Havre, Rouen, Caen, Bernay, Lisieux et Saint-Lô – célèbrent elles aussi le festival Normandie Impressionniste en accueillant des expositions d’œuvres appartenant aux collections de musées normands.
Voyager avec Monet et consorts au pays des Impressionnistes peut donc se vivre dès votre embarquement dans les TER normands.
Le café philosophique de Montargis proposera sa prochaine séance le vendredi 27 mai 2016, à 19 heures, à la Brasserie du Centre commercial de La Chaussée. Le sujet de ce nouveau rendez-vous aura pour sujet : "L’ennui : vice ou vertu ?"
Comment définir l’expérience de l’ennui, qu’il soit occasionnel ou existentiel ? Sénèque en parle comme d’un "mécontentement de soi et du va-et-vient d’une âme qui ne se fixe nulle part." L’ennui, cet "objet de haine", mérite d’être défini et débattu. Comment définir l’ennui ? L’ennui est-il à rechercher ou à fuir absolument ? Comment y échapper ? L’ennui peut-il avoir des vertus ?
Voilà autant de questions qui seront abordées le vendredi 27 mai à partir de 19 heures à la brasserie du Centre Commercial de La Chaussée de Montargis pour un débat qui promet d’être tout sauf ennuyeux. La participation sera libre et gratuite.
Maud Begon et Carole Martinez développent sur deux volumes, Bouche d’Ombre, le thème du surnaturel à travers le parcours de Lou. Cette pimpante fille découvre au lycée, durant les années 80, qu’elle est dotée de pouvoirs extralucides.
Le premier volume de Bouche d’Ombre, Lou 1985, suit l'adolescente témoin d'un drame puis visitée par un fantôme qui se révèle particulièrement présent. Comment vivre avec un don supranormal et quelle est la place de nos souvenirs familiaux dans nos propre existences ? Ce sont les questions que Lou devra affronter dans ce premier tome, sur fond d'enquête et de spectre : "On entend d’une bouche en apparence humaine / Sortir des mots pareils à des rugissements, / Et que, dans d’autres lieux et dans d’autres moments, / On croit voir sur un front s’ouvrir des ailes d’anges" (Victor Hugo, Bouche d'ombre, Les Contemplations).
Le deuxième volume, Lucie 1900, continue de suivre la jeune extralucide et entend expliquer les origines de son don. Lou est étudiante et s'est éprise de Marc, camarade de fac et photographe à ses heures. Un jour qu'il prend en photo sa petite amie, il capture du même coup un ectoplasme. Aiguillée par ses tantes Josette et Jeannette, Lou part à la recherche de ce fantôme mais aussi de son passé familial. Grâce à l'hypnose, ses recherches la transportent à Paris en 1900, durant l'exposition universelle. Lou se retrouve dans la peau de cet esprit, Lucie, qui est aussi son aïeule. Lou/Lucie découvre l'univers fascinant des sciences physiques et de l'occultisme durant la Belle Époque et croise par la même occasion Pierre et Marie Curie. Passé et présent se télescopent dans ce deuxième tome de Bouche d’Ombre, ample et aventureux à souhait, jusqu'au dénouement aussi poignant que surprenant.
Ces deux bandes dessinées confirment le talent de la dessinatrice de Maud Begon, que j'avais chroniquée pour Je n'ai jamais connu la Guerre ("Fix me"), et séduisent pour son sens de la narration due à la scénariste Carole Martinez.
Dans Je n’ai jamais connu la Guerre de Maud Begon et Joseph Safieddine, Darius, homme d’affaire cynique, odieux, roublard, méprisant et séducteur impénitent, fait commerce de rêves à coups d’injonctions chimiques. Et c’est peu dire que cela marche : le business est florissant et la société ne s’en sort pas plus mal. Le fix contrôlé et marchandisé est, a priori, un excellent moyen gérer ses frustrations. Lorsque Cerise, une ancienne petite amie de Darius, lui demande à son tour "d’acheter des souvenirs", ce dernier s’en trouve bouleversé.
Utopie ou dystopie ? Cette question n’a pas vraiment de sens pour cette bande dessinée de Maud Begon et Joseph Safieddine. 145 pages illustrées servent une pérégrination complexe au pays du souvenir, des rêves, des regrets et de la vanité du temps qui passe. Le lecteur peine à trouver au début de ce roman graphique la logique d’une histoire alternant flash-back, scènes oniriques dignes de Dali et intrigue puisant dans le mouvement cyberpunk.
C’est à partir de la page 95 que ce qui était une histoire "à la Cronenberg" prend des allures proustiennes : le temps qui passe, les souvenirs authentiques ou les êtres disparus refaisant surface. Les auteurs mettent en scène Darius et Cerise dans un tête-à-tête poignant construit avec subtilité sur 25 pages. Le lecteur pourra s’amuser à déceler les références à La Recherche du Temps perdu : le début du Côté de chez Swann ("Longtemps, je me suis couché de bonne heure"), La Prisonnière, Le Temps retrouvé, Sodome et Gomorrhe… Clins d’œils réels ou involontaires ?
Je n’ai jamais connu la Guerre est en tout cas est aussi riche par ce qu’elle évoque que par ce qu’elle tait. Le titre de l’ouvrage porte en lui un non-dit et un traumatisme que le lecteur découvre dans ses dernières pages. Un traumatisme qui nous éclaire sur le personnage de Darius dont la cuirasse fêlée dévoile les plaies. La dernière partie du livre est également riche d’interprétations sur le personnage de Cerise, apparue dans la vie de Darius à la manière d’un oasis mais aussi d’une révélation cruelle. Qui est-elle ? Quels sont ses liens avec son ami ? Ce personnage est sans doute la plus belle création de cette bande dessinée. Mystérieuse, complexe et fascinante, Cerise semble ne pas se fixer dans l’histoire mais nager dans un océan de rêves.
Ils sont de retour : Tyrion Lannister, Daenerys Targaryen, Cercei ou les derniers Stark ayant échappé aux tueries des précédents épisodes de Game of Thrones. La saison 6, diffusée depuis quelques semaines, continue de passionner les fans de cette série culte où les trahisons, les supplices, et les batailles testostéronées sont élevées au rang des beaux arts.
Parmi les personnages suivis avec un délice coupable figure Ramsay Bolton, arrivé seulement lors de la saison 3. Il figure aujourd'hui parmi les plus beaux salauds de Game of Thrones , au point de détrôner dans la perfidie le jeune roi Joffrey Baratheon ou bien Cersei Lannister, plus shakespearienne que jamais.
Ramsay devient dans cette saison 6 un personnage majeur de la série de fantasy. Sa cruauté, son absence de scrupule, son machiavélisme et son intelligence font de lui un personnage ignoble que l’on adore détester. Iwan Rheon, son interprète, lui apporte une aura supplémentaire et une certaine allure, bien éloignée du personnage du roman de GRR Martin. L’écrivain décrivait Ramsay Bolton (ou Ramsay Snow) comme un homme au physique peu avenant, rond et au teint maladif. Dans la série, le bâtard des Bolton est un jeune homme gracieux, au port aristocrate, mais qu’aucun crime ne rebute : viols, tortures, morts par les supplices les plus terribles.
Si toute fiction digne de ce nom se doit de posséder les meilleurs salauds qui puissent se faire, nul doute que Game of Thrones tient ses promesses. Jusqu'au jour (peut-être) où les auteurs de la série décideront de faire disparaître Ramsay comme (presque) tous les autres.
L’auteur de bandes dessinées Alex Varenne est l’invité des Écrits Polissons, ateliers d’écriture ludiques organisé par Flore Cherry, le 11 mai 2016 au 153, rue Saint-Martin, à Paris.
Alex Varenne, auteur mythique des séries Ardeur (1980-1987), Erma Jaguar (1988-1992) et des romans graphiques Angoisse et Colère (1988) ou Gully Traver (1993) ou, plus récemment, La Molécule du Désir (2014) viendra présenter ses splendides femmes de papier, qu’elles soient aventurières, dominatrices, aimantes ou prudes.
Cette rencontre avec un auteur mythique ayant participé à Charlie Mensuel et l’Écho des Savanes sera au centre d’une soirée d’ateliers d’écritures, de dessins, de nouvelles, de concours et de travail en groupe. Le tout sous les yeux d’un maître averti.