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Bla Bla Blog fait le focus sur le site culturel French Saucisse, à la pointe dans la découverte de talents de France et d’ailleurs.
Cette semaine, French Saucisse met à l'honneur la talentueuse photographe brésilienne Tuane Eggers. Avec ses doubles expositions mélangeant nature et portraits, Tuane Eggers capture l’esprit de la forêt dans une magnifique série d’images.
A l'occasion de la sortie en salles du film Ballerina le mercredi 14 décembre, la chaîne YouTube de danse DOT MOVE s’associe à Gaumont pour une vidéo happening au Gaumont Opéra à Paris. Des danseurs sont venus faire une surprise aux spectateurs du cinéma : lorsque le cinéma se transforme en ballet d'Opéra, ça peut donner ça.
La pub est-elle seulement faite par des bonimenteurs pour des neuneus afin de vendre des nouilles, des slips Petit Bateau ou des paquets de lessive ? A cette question, la Maison de la Pub, créée en 1980, a répondu : non.
Comme son nom l’indique, La Maison de la Pub sévit dans un genre mal-aimé, la publicité, qui vaut sans doute bien plus que son objectif initial, d’abord commercial. Finalement, de quoi nous parlent ces publicités, hormis les produits qu’elles sont sensées nous vendre ? De tout, de tous et de nous.
La patine du temps a fait des courts films qui nous sont familiers des morceaux sociologiques, pour ne pas dire anthropologiques. Sans nul doute, les historiens, ethnologues et chercheurs des siècles à venir viendront puiser dans le trésor collecté depuis 1980 par la Maison de la Pub des documents d’une valeur sociologique et esthétique inestimable.
Le fonds de la Maison de la Pub comprend plus de 500 000 films, affiches, et autres réclames radiophoniques, du début du XXe siècle à nos jours. Un véritable trésor vers lequel viennent s’alimenter pléthores de médias du monde entier, pour les besoins de leurs chaînes de télévision et de radio, mais aussi des institutions culturelles et artistiques pour des expositions ou des festivals.
C’est la preuve que la pub est entrée dans une nouvelle dimension. Nombre de réclames, spots publicitaires et autres messages à caractère commerciaux sont devenus des icônes de nos sociétés contemporaines.
Les perles inventées par de géniaux communicant à des fins mercantiles sont entrés dans l’esprit collectif, que ce soit le "Indécent !" pour des bonbons Dupont D’Isigny ("le seul bonbon à particule"), l’immeuble fantasmagorique habité par des mannequins furieuses pour le parfum "égoïste" ou bien le papier du chocolat Milka enveloppé par des marmottes ("Mais bien sûr !"). Ces fulgurances, chocs visuels et autres punchlines font encore nos délices. Et ne parlons pas de ces personnages devenus des icônes : la Mère Denis, Monsieur Propre ou bien… Salvador Dalí dans le rôle à contre-emploi d’ambassadeur d’une marque de chocolat.
La patine du temps a transformé de très nombreuses publicités, a priori anodines, en puissants marqueurs sociaux, que ce soit dans le domaine de la mode, de la vie quotidienne, de l’alimentation ou encore des arts. Artistiquement, les clips de Mondino continuent à faire référence alors que la série de films commerciaux sur le fabriquant de couverts Guy Degrenne est passée au rang de mythe.
S’intéresser à la Maison de la Publicité c’est déjà porter un regard un peu différent sur ces spots souvent énervants mais finalement diablement enrichissants pour qui veut s’y intéresser avec sérieux.
Quelques chansons douces que nous chantent Sarah Mikovski dévoilent un univers aussi délicieux et acide qu’une Tête Brûlée, vous savez, ces friandises adorées par nos chères têtes blondes. La chanteuse sort en ce moment son troisième EP, Ma Vie en Rose. Sarah Mikovski, qui avait été remarqué en 2014 pour son premier EP et multi récompensée dans la foulée (Grand Prix VLR 2015 Centre de la Chanson, Prix de la Ville du Mans 2016 au Pop Festival du Mans, vainqueur de "Et En Plus Elles Chantent" 2014 et du Kiwi Festival 2014 de Lyon), s’affirme dans une veine faussement romantique mais vraiment pop, pour ne pas dire "poptimiste".
Les sept titres de l’album narrent avec sensibilité, audace et humour des histoires d’amour contrariées, des considérations sur les hommes ou des rêves d’ailleurs (BoraBora et Là d’où je viens). Comment parler d’amour aujourd’hui ? se demande la musicienne dans Comment : "Comment te dire que je t’aime… Comment te dire que je te veux". Dès ce premier titre minimaliste, Sarah Mikovski lance un appel au bonheur et à la vie à deux. Est-ce possible ? Dans Les années folles, elle voit les années qui "s’envolent" : "Le temps qui passe... La faute à pas de bol."
Les hommes tiennent une place privilégiée dans cet album, pour le meilleur et pour le le pire. Dans Les Hommes, la chanteuse se fait "femme à hommes" dans ce titre enlevé et mélodique : "Les hommes, ils me mangent tous à la main", constat-t-elle, d’où le dilemme : "Comment faire en somme pour en choisir un" ? Ce n’est pas vraiment le problème dans François, où il est au contraire question d’obsession : "Je pense à François… Et toi, est-ce que tu penses à moi ?" Une jolie chanson bien troussée, et non sans humour noir, sur l’obsession amoureuse pour un homme... marié.
Le romantisme aura-t-il le dernier mot en face de tels déboires ? Sarah Mikovski passe de l’aplomb à la désillusion dans Crois moi mon amour. L’amour éternel se prend un coup dans l’aile : "Tes mots sont des vautours qui ont mangé mes yeux et brûlé mon destin." L’apaisement pourrait bien venir de la fuite : porter sa croix, avancer et tracer sa route contre vents et marées, à la recherche du bonheur perdu ("Par où qu’c’est qu’on y revient ?" chante l’artiste "poptimiste dans Là d’où je viens).
Ça c’est Sarah : des chansons qui balancent entre espoir et désabusement, mais avec cette fraîcheur et cette insouciance à revendre.
Pour les retardataires, vous avez jusqu'au 11 décembre pour découvrir la peinture d'Alex Varenne, l'un des maîtres français de la bande dessinée érotique. La galerie Art En Transe Gallery nous fait découvrir ses créations picturales dans l'exposition "Strip Art".
Parmi les créatures féminines d’Alex Varenne, celui d’Erma Jaguar occupe une place à part. Cette personnification du fantasme féminin a fait l’objet de trois volumes entre 1988 et 1992, réunis dans une intégrale aux éditions Drugstore. Erma, nommée d’après la marque du véhicule qu’elle conduit tout au long de ce cycle, est une figure centrale dans l’oeuvre d’Alex Varenne.
Qui est cette vamp dont nous suivons l’étrange road-movie à la fois sombre, sensuel et surréaliste ? Erma se dévoile finalement moins qu’elle ne se déshabille. Dans la première partie, elle rencontre Charlotte, son "Sancho Panza" féminin. Les deux femmes commencent une aventure dangereuse et érotique, passant de bras en bras dans les lieux interlopes, des garages sombres, des aires d’autoroute, des auberges de province ou des palaces somptueux. Les deux femmes croiseront sur leur route des hommes souvent transformés en pantins mais aussi des femmes au centre de tous les désirs et de tous les fantasmes.
La deuxième partie met en scène Nina, troublante réincarnation de la Cicciolina, recueillie par Erma et Charlotte dans la fameuse Jaguar. Le trio de fuyardes se retrouve dans le château de Versailles, tels des personnages d’un conte de fées. Au terme d’une nuit mouvementée et torride, Erma est réveillée par sa femme de chambre Charlotte. Rêves, fantasmes ou fruits de l’imagination d’un auteur facétieux ?
La troisième partie y répond grâce à une déambulation surréaliste au cours duquel Erma et sa coéquipière expérimentent les aspects les plus sombres de la sexualité – bondage, viols et actes pervers – moins vécus que rêvés. Ces personnages féminins, libres et retors adressent un dernier clin d’oeil au scénariste et dessinateur, se mettant en image dans les dernières vignettes. Une mise en abîme pas moins troublante que les aventures amoureuses d’Erma Jaguar.
Alex Varenne, Erma Jaguar, L’intégrale, éd. Drugstore, 2010, 152 p.
Le café philosophique de Montargis propose une séance exceptionnelle, samedi 10 décembre à partir de 17 heures (et non pas le vendredi à 19 heures comme à l'accoutumée), au Centre d'art Les Tanneries, à Amilly.
Le café philo de Montargis s’installe dans ce lieu consacré à la création contemporaine pour un débat sur l'art, dans le cadre de l’exposition "Histoire des formes". La confrontation d’œuvres réalisées dans les années 50 avec des œuvres réalisées en 2016 situe d’emblée le visiteur face à de multiples façons d’envisager l’œuvre d’art. L’animation du café philo commencera par une visite commentée par Jeanne Pelloquin, chargée des publics du centre d’art. Ces pistes ouvertes par la visite permettront ensuite au public du café philo de débattre autour de la question suivante : "Qu'est-ce qu'une œuvre d'art ?"
L'époque moderne a, depuis la fin du XIXe siècle, révolutionné les critères de jugement portant sur l’œuvre d’art. Rappelons pour exemple que, pour les contemporains de Claude Monet, les tableaux dits "impressionniste" étaient considérés comme des gribouillages imparfaits, inachevés, flous. Ainsi, dès la fin du XIXe siècle, la nature de l’art et le métier l’artiste, au sens d’un homme doué de savoir-faire, la définition même de l’œuvre d’art et ses critères de jugement sont remis en question. Depuis l’invention de la photographie, l'imitation du réel dans une œuvre d'art a-t-elle encore un sens ? Quelles sont les critères d’achèvement d’une œuvre ? En quoi son inachèvement, parfois revendiqué par l’artiste, peut-il être une façon de laisser de la place au spectateur ? Depuis l’essor de l’industrie, et aujourd’hui des nouvelles technologies, quelle est la valeur du geste artistique ? Une peinture doit- elle nécessairement véhiculer une émotion ? De quoi "parle" l’artiste à travers son œuvre ? Quelle est la place du spectateur au sein de toutes ces questions qui touchent à la réception de l’œuvre d’art et à des critères de jugement ?
De par leur richesse et leur complexité, ces questions seront surtout l’occasion de premiers échanges partagées entre « spectateur » curieux, dans le cadre exceptionnel des Tanneries. Les animateurs du café philo fixent cette séance spéciale le samedi 10 décembre à 17 heures, au Centre d'Art contemporain des Tanneries, 234 Rue des Ponts à Amilly.
Alors que la guerre contre Daech se poursuit au Moyen-Orient et que l’Organisation de l’État islamique a fait de la France l’une de ses cibles favorites, il faut lire l’ouvrage de Kader A. Abderrahim, Daech, Histoire, enjeux et pratiques de l’Organisation de l’État islamique. Ce chercheur à l’Iris, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme se fait vulgarisateur et pédagogue pour expliquer les origines, les tenants et les aboutissants du groupe terroriste le plus redoutable que le monde ait enfanté.
Trois parties composent cet essai, constitué de chapitres que l'auteur termine à chaque fois par un court résumé très pédagogique. La première partie traite de l’islamisme, si mal connu et propice à tous les malentendus. Des quatre écoles juridiques de l’islam au wahhabisme, en passant par le salafisme et la Nahda (Renaissance), le chercheur brosse en quelques pages synthétiques les courants théologico-politiques d’un islam protéiforme et à l’histoire complexe. Cette première partie se termine par trois chapitres sur les relations entre l’islam et le nationalisme, sur le cas particulier de la Turquie laïque puis sur "la sécularisation de l’islam en France".
La deuxième partie de l’ouvrage de Kader A. Abderrahim retrace l’histoire du terrorisme islamique. Le découpage de l’auteur est à la fois clair et pertinent : à la fois chronologique et géographique, chaque chapitre traite de points chauds, de conflits, de crises graves et de rivalités qui ont été autant de jalons ayant conduit à la naissance d’un monstre politique. Le lecteur pourra se replonger dans quarante ans d’une histoire politico-religieuse : le djihad afghan (1979-1989) qui a vu monter un certain Oussama Ben Laden, la crise (1980-1987) puis la guerre civile algérienne avec les GIA (1992-1999), l’assassinat de Sadate en 1981 qui voit la naissance de l’islamisme égyptien avec notamment Ayman Al-Zawahiri, le développement des Frères Musulmans, l’islamisme tunisien, la particularité libyenne, l’émergence d’Al-Qaïda, le 11 septembre, le cas à part du Hezbollah, le nationalisme palestinien, l’intrusion de l’islamisme dans les Balkans et en Tchétchénie, le Kurdistan ("La revanche des Kurdes") et la France.
La troisième partie, absolument passionnante, s’intéresse au cas de Daech et pourquoi son développement exceptionnel est en train de remodeler la carte du monde. Contrairement à Al-Qaïda, l’organisation criminelle de l’État islamique s’avère un monstre hybride capable d’imposer son calendrier aux diplomates et aux politiques : "Le terrorisme de Daech bouleverse nos grilles d’analyses traditionnelles et nous impose une redéfinition de notre rapport à ce Moyen-Orient". Kader A. Abderrahim montre à quel point l’Occident, et en premier lieu les Etats-Unis, sont tétanisés par la violence et les ambitions d'un groupe encore vigoureux, surmédiatisé et prêt à attaquer n'importe qui et n'importe quand. Le chercheur montre à quel point l’État islamique constitue un danger mondial pour des musulmans – d'autant plus déstabilisés que Daech profite de l'affrontement entre sunnites et chiites –, comme pour l'Europe impuissante et tétanisée.
Plusieurs chapitres brossent un tableau géographique et idéologique de Daech : sa naissance, ses relais, son organisation, ses différences avec Al-Qaïda, ses différences antennes (Irak, Syrie, Afrique subsaharienne, Lybie, Maghreb, Turquie, Arabie Saoudite) et les dangers qui nous menacent : "Nous avons été frappés et nous sommes tétanisés par la peur d'être frappés à nouveau. C'est bien le piège que nous tend Daech, parvenir à nous paralyser et à obscurcir notre entendement". C'est à cet entendement que s'adresse finalement Kader A. Abderrahim. Un ouvrage salutaire à lire absolument.