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  • À très vite sur Bla Bla Blog

    Bla Bla Blog prend quelques jours de vacances, avant de revenir vous blablater de nouveautés et de découvertes : livres, musiques, séries, expos... Il y en aura pour tous les goûts. 

    À bientôt !

    Photo : Fabio Partenheimer - Pexels.com

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  • Vite, un abri côtier

    Au moment de vous donner l’adresse de l’une des plus fameuses crêperies de Concarneau, Côté Mer, il faut que je vous précise tout de suite qu’il va falloir prévoir une réservation, afin de ne pas goûter à la frustration de ce couple entendu il y a quelques années : "Mais madame, on vient tout droit de Pont-L'Abbé…" Ne passons pas sous silence ce restaurant situé sur la corniche concarnoise, presque en face du Quai Nul. Au passage, demandez donc aux petits vieux de vous raconter l’histoire de cette construction aussi inutile que célèbre.

    Bref, je vous livre bien volontiers l’adresse de cette crêperie qui peut s’enorgueillir d’un bouche à oreille flatteur. Vous me direz : rien d’original qu’une crêperie en Bretagne, beaucoup moins en tout cas que l’un des plus fameux fast-food de Bretagne, à deux pas de la côte lui aussi, le B-29, dont je vous avais parlé sur Bla Bla Blog.

    C’est un peu oublié aussi qu’il n’y a rien de plus casse-gueule que les classiques, et qu’il faut un sacré supplément d’âme pour parvenir à se maintenir au-dessus des vagues. Côté Mer a réussi à se faire sa place grâce à une cuisine, simple, efficace mais aussi ce je ne sais quoi de trouvailles.

    Passons sous silence les sempiternelles galettes complètes, aux œufs, à la tomate ou au fromage. Les spécialités de Côté Mer ce sont ces recettes qui nous font sentir tout de suite sur la côte, protégé des embruns dans un restaurant simple, décoré avec goût (il n’est pas rare que les tableaux accrochés soient mis en vente), avec un service efficace et chaleureux.

    Côté carte, je vous encourage à essayer "La Concarnoise", galette dont le thon est cuisiné avec excellence. Autre proposition : "L’Art des choix", lard et pruneau. Inoubliable.

    En dessert, ne passez surtout pas à côté du bien nommé "Abri côtier", une crêpe dont l’alliance œufs et abricots fait merveille. Côté boisson, le whisky breton Eddu est prescrit, tout comme le cidre traditionnel brut Kerné. Le tout à consommer avec modération.

    Crêperie Côté Mer
    2 Boulevard Bougainville, 29900 Concarneau
    Téléphone : 02 56 10 50 26
    https://creperie-cote-mer.business.site
    https://www.facebook.com/creperiecotemer

    Voir aussi : "Bombardement de saveurs au B-29"

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  • Déjà 6 ans

    Bla Bla Blog fête aujourd'hui ses 6 ans. 

    6 ans de chroniques contre vents et marées, avec des découvertes, des coups de coeur, des surprises et beaucoup de talents. 

    En cette période estivale, Bla Bla Blog prépare déjà ses prochaines chroniques : outre la reprise du hors-série sur David Foenkinos, je vous parlerai du nouveau roman de Céline Garneri (Furtiva Lagrima), de la formidable série Babylon Berlin et de deux découvertes musicales (Big Funk Brass et The HeadShakers). Je vous inviterai aussi à vous replonger dans un album de reprises pop-rock de Gainsbourg, sorti en 2006 et qui reparaît cette année.

    Et bien d'autres surprises en vue...

    Merci pour votre fidélité. 

    Photo : Miguel Á. Padriñán - Pexels.com

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  • On est sérieux quand on n’a pas 17 ans

    L’école marseillaise du rap commence à être connue, moins celle de l’électro. Elle est pourtant très active : pour preuve, cette chronique sur Benjamin Schmit, jeune DJ de 16 ans, bien décidé à faire sa place sur cette scène exigeante.

    Le remix du titre Uptown Funk s’inscrit dans la veine french touch, avec ce qu’il faut de sophistication et de trouvailles sonores pour un morceau dansant, à la fois funk, house et électro : "Faire danser les gens, c’est avant tout les réunir et les voir sourire", commente ainsi le jeune musicien, biberonné aussi bien aux tubes de Céline Dion ou Boney M qu’aux artistes plus de sa génération – Dua Lipa, Lil Nas X ou The Week-end. Sans oublier le producteur, musicien et DJ Mark Ronson, auteur avec Bruno Mars d'Uptown Funk.

    C’est par la pratique du violon à l’école Suzuki que Ben a perfectionné son oreille et appris l’exigence en même temps que le souci de la perfection et du détail. "Un accord raté au violon, c’est comme une transition foireuse lors d’un set", glisse,amusé, le jeune DJ. Ses références sont Kung’s (c’est un voisin : il est aixois !), Martin Garrix, Mozambo, CamelPhat et bien sûr Calvin Harris et David Guetta – mais ça, on s’en doutait un peu...

    En parallèle de ses études économiques et scientifiques dans un lycée phocéen et des cours d’arts martiaux, Ben passe une bonne partie de ses soirées à composer des morceaux qu’il teste lorsqu’il mixe dans les événements privés qui deviennent de plus en plus nombreux au fil d’une réputation qui grandit, dans un Marseille pour qui la fête fait figure de religion.

    Son titre Uptown Funk, disponible sur Soundcloud, donne un bel aperçu du talent d’un DJ qui a déjà choisi sa voie. Une sacrée révélation.

    Benjamin Schmit, Uptown Funk Ben Remix, 2020
    https://soundcloud.com/user-585051964/uptown-funk-ben-remix

    Voir aussi : "Dua Lipa, au pop de sa forme"

    Photo : Benjamin Schmit

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  • En tongs avec Platon

    Pour ne pas bronzer idiot, Hélène Soumet propose cet été une biographie passionnante autant qu’intelligente sur Platon (Platon à la Plage, éd. Dunod).

    Une biographie sur Platon : le concept est à la fois pertinent et d’une sacrée audace, tant la vie du philosophe athénien est aussi obscure que ses concepts restent encore aujourd’hui lumineux.

    Hélène Soumet allait-elle nous laisser une biographie parsemée de trous et faire de cet essai une nouvelle synthèse sur ses concepts ? Il n’en est rien. Car, tout en assumant les lacunes de l’historiographie, à commencer par ses dates de naissance et de mort, l’auteure nous fait entrer dans la vie de cet Athénien exceptionnel, né entre -428 et -422 et mort en 347 avant J.C. Ses premières années servent à Hélène Soumet à faire un tableau social de la démocratie grecque, affaiblie depuis la mort de Périclés, peu de temps avant la naissance du "divin Platon."

    Le futur philosophe, prénommé Aristoclès, reçoit une éducation "presque parfaite" pour un jeune aristocrate, comme l’écrit Hélène Soumet. La cité athénienne est traversée de soubresauts, en conflit avec Sparte, mais c’est la rencontre avec Socrate qui scelle définitivement le destin du jeune Platon, qui s’imagine à l'époque athlète et poète. Il est bien loin en tout cas, nous rappelle l’auteure, de cette image d’intellectuel rêveur et hors du monde. La rencontre avec "le marginal de génie" qu’est Socrate est décisive pour Platon. Son œuvre sera toute entière consacrée à cet homme ("la raie torpille") : si la maïeutique, l’art d’accoucher les esprits, l’ironie socratique et sa condamnation à mort pour "perversion de la jeunesse" sont connus c’est grâce aux dialogues, ouvrages fondamentaux dans l’histoire de la philosophie. À ce sujet, un chapitre entier est à consacré au Banquet de Platon.

    Grand voyageur devant l’éternel

    Platon à la Plage devient tout simplement captivant lorsque précisément à la mort de son maître il choisit de voyager dans le bassin méditerranéen, afin de confronter la philosophie et sa vision de la politique (le "philosophe roi") avec le monde dit "réel" : l’Égypte, Cyrènes (dans l’actuelle Libye), Crotone, Syracuse (par trois fois) : Platon est bien un philosophe universel, grand voyageur devant l’éternel, ayant eu à corps d’éduquer les hommes d’État, y compris des tyrans.

    Les dernières années de sa vie sont consacrées à son école, l’Académie, et c’est pendant cette période qu’il rencontre un autre penseur capital : Aristote, jeune homme exubérant, zozotant (sic), mais surtout douée d’une exceptionnelle qualité de raisonnement.

    Hélène Soumet ponctue sa biographie vivante et illustrée de passages sur les concepts platoniciens qui ont contribuer à modeler l’histoire universelle de la pensée : les Idées, le Bien, les concepts sur la République, la démocratie ou la justice, les critiques du sophisme ou la recherche de la vérité. On est cependant moins dans un ouvrage didactique que dans une biographie pouvant se lire les doigts de pied en éventail, sur la plage, avec Platon donc.

    Hélène Soumet, Platon à la Plage : L'Invention de la Philosophie dans un Transat,
    éd. Dunod, 2020, 240 p.

    https://helene-soumet.fr

    Voir aussi : "Gros big up pour Clémence Pouletty"

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  • Énervée, mal élevée et engagée

    Faire du rock engagé n’a rien de vraiment évident. Celui d’Ambre, aux manettes de son premier EP, Sale temps sale futur, a à la fois la franchise des artistes indépendants et le sérieux des productions personnelles qui n’entendent pas oublier la qualité artistique sous prétexte de messages imparables.

    Et ces messages sont dits et chantés avec une belle audace, pour ne pas dire de la rugosité : le féminisme (Je biaise si), le patriarcat (À Troyes), l'environnement (Sale temps sale futur, qui don,ne le titre à l'opus) ou la sexualité (Backchich).

    Le talent et la puissance, Ambre en a, et elle mérite de figurer parmi les artistes à suivre.

    Ambre, Sale temps sale futur, 2019
    https://imusiciandigital.lnk.to/2vumj

    Voir aussi : "Qu’est-ce que Carole Pelé a à nous raconter ?"

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  • Une histoire de Spam

    L’‎Œil du frigo a dans la ligne de mire Clint Eastwood. Par contre, il ne s'agit ni de son film le plus connu ni d'une de ses propre réalisations. Cependant, Une nouvelle Chance rassemble du beau monde : Amy Adams, Justin Timberlake, John Goodman, Matthew Lillard, Robert Patrick et bien sûr Clint Eastwood, dans le rôle d'un découvreur de talents vieillissant. C'est l'occasion de voir ou revoir un de ses films boudés. Voyons donc ce que ce frigo a dans le ventre, car Clint et les frigos c'est une grande histoire d'amour. Si, si. 

    Hello, alors aujourd'hui nous avons du lourd, du pesant, de l'historique, de la classe, bref tout un frigo! Le grand Clint se penche sur notre univers et il n'y va pas de main morte. Merci Clint , t'es le meilleur.

    Le film parle du déclin pendant la vieillesse et de la filiation avec sa fille, comme souvent chez Clint. Il y a toujours une tendresse particulière avec cette filiation qui l'obsède et le poursuit de film en film. Mais, en plus, Clint a une véritable passion pour les frigos. Il y en a souvent dans ses films (j'en ai quelques uns en réserve...).

    Ici, Clint se penche dans son vieux frigo et passe de son mètre 95 à un un mètre 50 pour découvrir que son frigo est vide. Soyons clair : c'est le matin, Clint n'y voit plus très clair avec cette vieillesse que le talonne et il ne fait plus les courses (encore un frigo maltraité). Par contre, comme dans sa jeunesse, il a au frais et pour son petit déjeuner une boite de SPAM. Et là, on rentre dans la quatrième dimension. Tout le monde, en voyant cette boite de SPAM seule, à moitié vide, recouverte d'un papier alu et servant de petit déjeuner, se dit : "Tiens, ça porte le même nom que nos spams", non-comestibles et que nous recevons par milliers !

    Votre instinct, amis du frigo, est le bon.

    Après quelques recherches subtiles dans le monde de la toile, où il y a plus de fêlés que de frigos, on apprend que ces boites de spam ( SPiced hAM) sont constituées de jambon et d'épaule de porc. Paraît que certains coins planétaires en raffolent. Alors, comment me direz vous, est-on passé de cette boite de viande immonde au SPAM de Clint ? Ma théorie tient dans le compartiment à beurre d'un frigo. Les Monty Python, dans un sketch de pur délire, ont mis en scène le SPAM comme si on devait penser, respirer, vivre SPAM tout le temps... Ce sketch des années 70 a été repris pour nommer les courriers indésirables que nous recevons dans nos boites mail, ce qui a le don de nous énerver, et encore plus Clint ! Du coup, il fait passer un message : "Arrêter de m'envoyer des SPAMS où je les mets au frigo entourés d'alu !" Après ce film, on a pu noter la baisse de spams dans l'univers frigoristique du cinéma eastwoodien !

    A noter quand même qu'il y a deux canettes de bière prêtes à accompagner le SPAM, des fois qu'il serait trop sec au petit dej, et une boite de sardines ouverte qui doit jouer son rôle de désodorisant pour réfrigérateur, histoire que ça sente le frais ! La porte est bien achalandée avec des sauces et du lait, voire quelques bouteilles qui prennent l'air de la sardine!

    Merci, Clint, pour cette leçon d'histoire sur ces boites qui ont rempli les estomacs des soldats (avec sa sœur, le corned beef) : certainement un petit clin d’œil pour le personnage attachant de ce film qui a certainement fait la guerre...

    Un film que je recommande à voir lors d'une longue soirée normande avec un frigo plein !

    ODF

    Une nouvelle chance, drame américain de Robert Lorenz
    avec Clint Eastwood, Amy Adams, Justin Timberlake, Matthew Lillard, John Goodman
    et Scott Eastwood
    2012, 111 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Nouvelle chance frigo"
     

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  • Tarzan par Russ Manning

    Dans l’histoire de la bande dessinée, Tarzan, devenu également dans les années 30 un mythe du cinéma grâce à Johnny Weissmuller, est une véritable icône, souvent imitée mais jamais égalée, même si son aura a faibli ces dernières années. Cela dit, une question pertinente peut être posée : qui a jamais lu une des nombreuses aventures de Tarzan en bande dessinée ?

    Les éditions Graph Zeppelin proposent de revenir aux sources mêmes de l’homme-singe, grâce à la réédition de l’intégrale de ses récits en comic-strips (Edgar Rice Burroughs & Russ Manning, Tarzan, l’Intégrale, Volume 4 : 1974-1979, éd. Graph Zeppelin). Ce quatrième et somptueux volume propose les exploits de Tarzan et de son fils Korak par le scénariste et dessinateur Russ Manning, chargé de faire revivre de 1974 à 1979 le héros créé par Burroughs, décédé il y a tout juste 40 ans.

    Il faut lire la préface de Henry H. Franke III pour se rendre compte du défi qu’a demandé la création de strips quotidiens, à quoi se sont ajoutées pour le dessinateur des planches dominicales pour une autre saga légendaire, Star Wars. "[Aucun] autre strip d’aventures n’a suscité autant d’attention et de respect que mes strips de Tarzan ; sans parler des revenus de leurs réimpressions, qu’en a tirées ERB Inc… Aucun autre strip américain d’aventures n’a autant été réimprimé, sans parler de la fréquence à laquelle cela s’est fait, que Tarzan", a commenté Manning à la fin de sa vie. En vérité, son œuvre reste très lié à la créature de E.R. Burroughs. Décédé en 1981, Russ Manning aura travaillé en tout 12 ans sur Tarzan, jusqu’à la dernière histoire, singulièrement plus légère que les précédentes : Tarzan et les jeux d’Ibizzia. "Tout au long de sa carrière artistique, peu importent les hauts et les bas, Manning fut fasciné par le héros de la jungle créé par Edgar Rice Burroughs – le sang de Tarzan coulait dans les veines de Manning", écrit encore le préfacier.

    Ce quatrième et dernier volume de l’intégrale Tarzan propose neuf histoires qui peuvent être lues en continu, tel un véritable feuilleton populaire, ponctué de rebondissements incessants (à l’exemple du récit nerveux, Tarzan et la révolution de la jungle). Parce qu’il fallait ne pas perdre en route les lecteurs de l'époque, les aventures de Tarzan, de Jane et de de Korak ont moins été conçues comme des histoires séparées (si l’on excepte toutefois la première aventure, intrigante, Tarzan retourne à Castra Sanguinarius), que comme un récit unique se déployant librement au gré de l’imagination de Manning.

    Pin-ups glamours catapultées au cœur de la jungle

    Héros légendaire et intemporel, Tarzan n’en est pas moins, dans ce volume, un personnage inscrit dans une période précise, celle du milieu des années 70, avec des préoccupations et des messages modernes pour l’époque. Dans Tarzan dans la Vallée des Brumes, l’homme-singe est confronté à une mystérieuse brume lumineuse "qui modifie [les] cerveaux… Les instincts s’effacent..." Un sérieux problème environnemental en quelque sorte... Nkima, la sémillante jeune femme qui lui en parle, tient des propos typiques de ces années beatniks et peace and love  : "Bientôt, la brume lumineuse rayonnera sur le monde. Alors, les soldats et tout ce qu’ils représentent seront aussi obsolètes que les dinosaures !" Dans Tarzan et les émigrants, le récit sur fond d’affrontements entre autochtones et colons délivre un message environnemental, voire pacifiste – mais non teinté de racisme : "Ces fermiers sont des hommes rudes et bornés. Ils sont persuadés d’être dans leur droit pour préserver leurs récoltes ! Ce sera très difficile de les convaincre qu’ils sont dans l’erreur !" Il est encore question d'écologie dans Tarzan et les émigrants.

    Pour Tarzan et les insectes géants d’Opar, Manning propose une histoire trépidante qui mêle aventure, tensions sociales, fantastique et même science-fiction. Science-fiction encore avec Tarzan et la lune morte de Pellucidar, qui est un récit largement inspiré de Jules Verne, avec un voyage au centre de la terre peuplé de créatures extraordinaires ("Hommes-troglodytes de Lohar… Horribs montés sur de grands lézards… Guerriers montés sur de puissants mammouths… Tout cela sous le commandement de Von Horst et Jen-qua Reyna de Sari, juchés sur un Dinosaure !").

    Stylistiquement, Russ Manning respecte les canons d’Edgar Rice Burroughs, grâce à son coup de crayon précis et son sens du cadrage. Une place importante est également donnée aux héroïnes, souvent des pin-ups glamours catapultées au cœur de la jungle : elles s’appellent Luz (Tarzan et la Vallée des brumes), Lela (Korak et le lac sacré de Krackao), la reine Lâ ou la sauvageonne Nettle (Tarzan et les insectes géants d’Opar). Les féministes hurleront en découvrant ces représentations d’une autre époque : les femmes – à l’exception notoire de Jane – sont souvent représentées comme des personnages naïfs et falots, comme l’exprime la bouillante, courageuse et sexy Reyna : "Tu m’as dit que, dans ton étrange contrée, les hommes et les femmes jouent à des jeux excitants dans le noir !… Je savais que ça arriverait… Que Je serai assez bête pour être aussi douce et idiote… Que les autres filles…"

    Dans cette série d’histoires, il convient de s’arrêter sur la toute première, qui est sans doute la plus originale. Dans Tarzan retourne à Castra Sanguinarius, Russ Manning transporte malicieusement le roi de la jungle au cœur de l’empire romain. Le lecteur peut être surpris, tout comme Gino, un compagnon de Tarzan qui vient comme lui du XXe siècle : "J’y crois pas ! Il y a forcément une caméra cachée quelque part ! On tourne un film, n’est-ce pas ?!… Mais ils n’ont pas le droit de nous garder captifs. C’est interdit par la loi !" Tarzan se sortira bien entendu de ce piège spatio-temporel. Comme d’habitude.

    Edgar Rice Burroughs & Russ Manning, Tarzan, l’Intégrale,
    Volume 4 : 1974-1979
    , éd. Graph Zeppelin, 2020, 296 p.

    https://www.facebook.com/GraphZeppelin
    http://tarzan.org

    Voir aussi : "L’expérience Jimi Hendrix en concept album"

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