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  • Varenne, cyberpunk

    Varenne, cyberpunk ? Avant d’être l’auteur légendaire de bandes dessinées érotiques, Alex Varenne s’est fait connaître par un cycle magistral, Ardeur. "Ardeur" avant "hardeurs", si le bloggeur peut se permettre ce calembour facile. Plus sérieusement, Ardeur est cette série de science-fiction, dans la mouvance cyberpunk, rassemblée en un majestueux volume de près de 500 pages, aux Humanoïdes Associés.

    Varenne cyberpunk ? Voilà qui pourrait désarçonner les lecteurs et lectrices d’Irma Jaguar, La Molécule du Désir ou Gully Traver. Mais, au fait, de quel Varenne parlons-nous ? Du dessinateur Alex ou bien de son frère Daniel, le scénariste d’Ardeur ?

    Il est vrai que dans le duo d’auteurs, c’est bien Daniel Varenne qui forge l’identité de ce cycle de science-fiction se déroulant dans nos contrées, après un conflit planétaire. Il faut dire qu’à l’époque de l’écriture de cette première bande dessinée publiée par Alex Varenne, nous sommes en pleine guerre froide et la menace d’une troisième guerre mondiale entre l’ouest et l’est est toujours dans les esprits.

    Ardeur est cet anti-héros que le premier volume, road-movie crépusculaire, nous montre défiguré suite à un accident d’avion de chasse. L’homme, contraint de porter un masque, est un officier militaire en fuite, sans identité réelle et aux noms multiples – Ardeur, Mat, Frenchie ou Willy Karten.

    Vaste œuvre post-apocalyptique, les six tomes d’Ardeur ne sauraient se limiter à une dystopie. Les auteurs s’intéressent moins aux enjeux géostratégiques qu’aux personnages paumés et ballottés. Ardeur est un voyageur blasé, un ancien soldat devenu déserteur et espion à la mission vaine (protéger les plans d’un avion) qu’il finira du reste par abandonner. L’arpenteur traverse un no man's land à l’échelle européenne. Les survivants d’une guerre, dont on ne ne sait finalement pas grand-chose, se terrent en zombis dans des habitations sordides. Dans une guerre absurde qui ne dit pas son nom, les armées ressemblent à des bandes mafieuses et criminelles. Quant aux villes – lorsqu’elles sont encore debout – elles sont constituées de lieux interlopes et de repères louches d’escrocs, de criminels et d’espions où se négocient des trafics en tout genre. Ardeur, antihéros solitaire et tragique, arpente en voyageur perdu campagnes désertes et cités dangereuses. Il est accompagné dans les deux premiers tomes (Ardeur et Warschau) de son "Sancho Panza", Sobag – que Jack Ventress viendra remplacer au point de devenir le personnage principal du dernier opus, Jack Le Vengeur.

    alex varenne,ardeurLes femmes croisées par Ardeur sont tout à la fois omniprésentes et insaisissables. Alex Varenne se montre dessinateur hors-pair dans la représentation de ces déesses fragiles et indomptables : Werfel, Hilda, Anna, la prostituée Wyka, Eva Minska, figure victimaire à la recherche d’une vaine protection (La grande Fugue) et surtout Ida Mauz. Après une brève apparition dans le premier tome, cette élégante aristocrate, maîtresse d’un criminel notoire dont Ardeur prendra l’identité, devient au fur et au mesure du cycle l’épicentre de sa quête. La fin du passionnant volume Warshaw voit un improbable couple se former : la femme fatale tombe dans les bras de celui qui a pris les traits de son amant après l’avoir tué. Berlin Strasse marque l’évidence que l’histoire avec Ida est celle d’une rencontre manquée que l’avant-dernier tome, opportunément intitulé Ida Mauz, vient confirmer.

    Cette avant-dernière partie du cycle Ardeur semble être celle d’Alex Varenne. Loin du climat post-apocalyptique des volumes présents (marqués par la patte de Daniel Varenne), le talent du dessinateur est omniprésent dans sa manière de décrire la cage dorée de l’ancienne maîtresse de Willy Karten – ou plutôt des "deux" Willy Karten. Ida Mauz, tour à tout hautaine, majestueuse, sensuelle, dominatrice, manipulatrice ou bouleversante, est un contrepoint passionnant à ce cycle.

    Ardeur s’achève par une dernière parenthèse déstabilisante, Jack Le Vengeur. Ardeur a laissé la main à son ultime compagnon de voyage, Jack Ventress, un ancien second rôle apparu dans La grande Fugue, et devenu le personnage central de l’ultime tome. La tragédie absurde devient une tragi-comédie picaresque venant clore un chef-d’œuvre de la bande dessinée.

    Dans la préface de l’anthologie publiée par Les Humanoïdes Associés, Claude Ecken souligne à juste titre qu’Ardeur s’inscrit dans une période très créative de la bande dessinée francophone. En 1980, Alex Varenne fait partie de ces talents prometteurs, à l’exemple de brillants confrères nommés Philippe Druillet, Tardi ou Moebius. Ardeur n’est pas la première création des frères Dardenne mais c’est ce cycle qui les fait connaître. Daniel et Alex Varenne commettent là leur première – et seule – incursion dans un univers cyberpunk d’autant plus hallucinant qu’il n’a guère d’influences dans ce genre : "Les frères Varenne ne se sont pas trop embarrassés de références bédéesques" commente Claude Ecken. Si références il y a, il faut les chercher dans la littérature pour Daniel le scénariste (Ian Flemming, Stig Dagerman) ou la peinture pour Alex le dessinateur (Le Caravage, Rembrandt ou le tachisme). En 1980, Ardeur reçoit le prix du festival de Hyères, consacrant une œuvre post-apocalyptique décrite "à l’échelle humaine". Des hommes meurent, d’autres tentent de survivre dans un monde absurde et violent, "cependant, la guerre emporte tout sur son passage. Comme le conclut Dagerman dans l’essai que lit Ardeur [Notre Besoin de Consolation est impossible à rassasier] : ‘le monde est plus fort que moi’. À moins que ce ne soit l’amour." L’amour, Ardeur et Ida Mauz.

    Alex et Daniel Varenne, Ardeur, Intégrale, éd. Humanoïdes Associés, 2014, préface de Claude Ecken, Ardeur (1980), Ardeur, tome 2, Warschau (1981), Ardeur, tome 3, La grande Fugue (1981), Ardeur, tome 4, Berlin Strasse (1983), Ardeur, tome 5, Ida Mauz (1983), Ardeur, tome 6, Jack Le Vengeur (1987)
    "Alex Varenne, libre et libertin"
    "Le Viagra, en plus efficace et plus drôle"
    "Alex Varenne - Strip Art", du 8 novembre au 4 décembre 2016
    Art en Transe Gallery, 4 rue Roger Verlomme, Paris 3ème

    Remerciements particuliers à Alex Varenne et Mai-Loan Roque

    © Alex Varenne

  • Bla Bla Blog s'est fait insulter par le capitaine Haddock

    Oui, vous avez bien lu : le bloggeur s’est bien fait insulter par le capitaine Haddock, comme le prouve la capture du message adressé au compte Twitter de Bla Bla Blog !

    twitter Haddock.PNGLe responsable en est le compte Twitter du Capitaine Haddock : https://twitter.com/CaptHaddock. Il a été créé à l’occasion de l’exposition sur Tintin au Grand Palais, visible jusqu'au 15 janvier 2017. Les personnages d’Hergé sont en effet mis à l’honneur sur plus de 2000 m².

    On doit aux organisateurs de cet événement l’idée canaille et interactive de donner la parole au capitaine au long cours, adepte de jurons aussi variés qu’originaux.

    Pour se faire insulter par Haddock, il suffit, sur Twitter, de taper le hashtag #capitaineHaddock à tagger sur le fameux compte de l'ami de Tintin : @CaptHaddock_

    Et accessoirement, on se précipite tous découvrir l’univers d’un génie du 9e art, au Grand Palais.

    Exposition Hergé, Grand Palais, Paris, du 28 septembre au 15 janvier 2017
    https://twitter.com/CaptHaddock

  • "Strip Art" d'Alex Varenne

    Alex Varenne a construit avec élégance un hommage moderne à la féminité qui n'a guère d'équivalent dans le neuvième art.

    L'exposition "Strip Art" à la galerie parisienne Art En Transe Gallery (4, rue roger Verlomme) présentera une quinzaine de peintures qui racontent une petite histoire, une émotion ou un moment poétisé de la vie quotidienne, un instant banal comme un haïku japonais.

    Cet évènement présentera de nombreux happenings dont entre autre une journée dédicaces du livre d'art Strip Art d'Alex Varenne, le samedi 12 novembre de 15 heures à 18 heures et le Salon de la littérature érotique le samedi 26 novembre 2016 de 15 heures à 21 heures, toujours à la galerie Art en Transe Gallery.

    Bla Bla Blog sera partenaire de cet événement.

    Catalogue complet des happenings : strip-art@cherry-gallery.com
    http://www.artentranse.com

    © Alex Varenne

  • Mathilde, ses amis, ses amours, ses emmerdes

    En 2010, Thomas Cadène lance le projet Les Autres Gens, un roman-feuilleton en bande-dessinées. L'aventure commence sur Internet. Autour de ce projet ambitieux de "BéDénovela" se presse la fine fleur du neuvième art : Bastien Vivès (dont il a déjà été question sur Bla Bla Blog), Asseyn, AK, Singeon ou Sébastien Vassant.

    La série se termine deux ans plus tard, ayant mobilisé plus d’une centaine de dessinateurs de tous horizons, au service d’une histoire à multiples intrigues tournant autour de Mathilde, ses amis, ses parents et sa famille.

    Les Autres Gens débutent par le plus improbable des scénarios : Mathilde Islematy, étudiante en droit, se retrouve du jour au lendemain propriétaire d’un magot de 30 millions d’euros, pour avoir donné à un joueur de l’EuroMillions, trois numéros gagnants du gros lot. Voilà donc la jeune femme liée au gagnant officiel, Hippolyte Offman, qui partage avec elle ses 60 millions. Mathilde choisit de garder secret sa soudaine fortune à se sproches. Le pourra-t-elle jusqu’au bout ?

    La réussite de ce premier volume des Autres Gens tient d’abord à la grande cohérence d’un roman-feuilleton qui dépoussière le genre. Thomas Cadène impose d’emblée ses personnages aux caractères bien trempés : Mathilde, bien entendu, mais aussi ses parents – bobo – Henri et Irène Islematy, Camille Meyer, la bonne copine paumée, Emmanuel Viriat, l’amoureux transit ou Hippolyte Offman, dandy et romanesque à souhait. La galerie s’étoffe au fur et à mesure de ce premier opus, donnant à cette novela graphique un air feuilletonesque très séduisant avec son lot d’intrigues amoureuses, de questionnements sur l’existence et d’engagements.

    16 dessinateurs se sont relayés pour créer les 23 chapitres du premier volume des Autres Gens. 16 styles différents au service des mêmes personnages et de la même histoire. Le lecteur sera décontenancé dans les premières pages par ce choix artistique (car "la" Mathilde dessinée par Bastien Vivès diffère de "la" Mathilde d’Alexandre Franc  ou celle de Vincent Sorel) mais cela n’altère en rien la cohésion d’une belle série ambitieuse et révolutionnaire qui s’est terminée en 2012 et qui est disponible en albums et sur le site Internet des Autres Gens.

    Thomas Cadène, Les Autres Gens, vol. #01 à #18, éd. Dupuis, 2011-2014
    http://www.lesautresgens.com
    "La fin des Autres Gens", in Serial Critics, 29 juin 2012

  • Le Viagra, en plus efficace et plus drôle

    C’est une histoire de philtre d’amour d’un autre genre qui nous est proposé par Alex Varenne dans La Molécule du Désir, une bande dessinée sortie en 2013.

    Le docteur Steiner, une scientifique aussi douée que collet monté, est la créatrice d’une molécule révolutionnaire capable de stimuler de manière spectaculaire la libido. C’est une aubaine pour le laboratoire suisse qui l’emploie. La chercheuse demande à son assistante, Yumi, de servir de cobaye et de tester sur elle-même le nouveau produit chimique.

    Les premiers essais sont concluants au-delà de toutes les espérances. Yumi donne de sa personne, confirmant les promesses de ce Viagra d’un autre genre. Invitée aux États-Unis afin de travailler sur cette invention, madame Steiner embarque avec elle sa jeune assistante qui va continuer à tester avec ardeur (avec le concours volontaire ou non de sa patronne) tout le potentiel érotique de la molécule miraculeuse.

    Alex Varenne, auteur légendaire de bandes dessinées érotiques, déploie sur seize chapitres autant de prétextes à décliner le désir et la sexualité sous toutes ses formes, toujours avec imagination, malice et humour. Les épisodes avec Mr Bazooka ou bien la séquence chez le gynécologue méritent à eux seuls la lecture de ce livre audacieux. Le bloggeur fera une mention spéciale pour le personnage du Dr Steiner, une vraie réussite scénaristique.

    Dans le style qui le caractérise – noir et blanc sobre et élégant, décors minimalistes, dessin maîtrisé magnifiant le corps des femmes – Alex Varenne nous parle de pulsions irrépréhensibles, de la mécanique du désir et du sexe dans ce qu’il a de plus ludique. Les esprits chagrins verront La Molécule du désir comme un ensemble de saynètes sans queue... ni tête. Ce serait d’une grande injustice. En cette période sombre, cette bande dessinée d’Alex Varenne est un puissant antidote à la morosité, en plus d’être un manifeste pour rendre le sexe drôle et l’érotisme joyeux.

    Alex Varenne, La Molécule du Désir, éd. Page 69, 2013, 216 p.
    http://www.alexvarenne.com

  • Comme ça, vous n’avez pas votre carte !

    Le point de départ et l’intrigue de Zaï zaï zaï zaï tient en peu de mots : un client fait ses courses dans un supermarché et s’aperçoit à la caisse qu’il n’a pas sa carte de fidélité. Un vigile l’alpague pour cette "erreur" mais le client parvient à s’enfuir. C’est le début d’une fuite à travers le pays.

    Cette histoire surréaliste de chasse à l’homme sur fond de carte de fidélité oubliée est le prétexte pour Fabcaro – qui se met d’ailleurs lui-même en scène dans le rôle du client distrait – d’une série de saynètes désopilantes. Avec un sens inouïe de concision et d’efficacité, Fabcaro fait de chaque page une histoire à part entière à partir d’une intrigue a priori banale où le loufoque et l’humour noir le disputent au non-sens. Derrière cette course à un improbable ennemi public numéro un, se cache en filigrane un discours sur l’absurdité de notre monde : société de consommation aliénante, médias hystériques ou manipulateurs ou citoyens lambda tombant dans une douce folie.

    Zaï zaï zaï zaï est servi par un graphisme épuré aux antipodes de l’histoire abracadabrantesque. Amateurs d’humour burlesque à la Monty Python, cette bande dessinée est pour vous.

    Fabcaro, Zaï zaï zaï zaï, éd. 6 Pieds sous terre, 2015
    Julien Baudry, "Fabcaro ou le comique déceptif"

  • Oh, my Gould

    Il fallait le faire : retracer la vie et la carrière de Glenn Gould. Cette vraie belle réussite scénaristique autant que visuelle nous vient de Sandrine Revel, auteure de Glenn Gould , Une Vie à Contretemps (éd. Dargaud).

    Il faut dire que le personnage se prêtait bien à cet exercice : Glenn Gould, musicien canadien précoce et surdoué a électrisé sa génération dès son premier enregistrement des Variations Goldberg de Bach, devenues en 1955 une référence autant qu'un disque de chevet pour des millions de personnes. Excentrique (Gould chantonnait pendant ses interprétations), visionnaire (il avait pressenti toute l'importance des technologies encore balbutiantes) ou monomaniaque (sa légendaire chaise boiteuse), Glenn Gould avait un jeu si peu orthodoxe qu'il a complètement revisité la manière dont on pouvait interpréter Bach, Schoenberg ou Beethoven, parmi ses compositeurs fétiches.

    Les familiers de Glenn Gould voyageront en terre pas tout à fait inconnue, même si la BD recèle d'étonnantes révélations, notamment sur sa vie sentimentale ou sur ses relations avec sa cousine Jessie. Pour les autres, ce sera une manière de découvrir la vie et la carrière d'un géant avant, pourquoi pas, de s'intéresser à sa production musicale. Pour les lecteurs souhaitant aller plus loin, Sandrine Revel propose d’ailleurs en fin d’ouvrage une playlist intéressante.

    Sandrine Revel, Glenn Gould , Une Vie à Contretemps, éd. Dargaud, 128 p.
    "Les Variations Gouldberg'


  • Et si tu faisais une BD sur l’Iran ?

    En 2014, l’auteur de Bons Baisers d’Iran entreprend avec sa compagne un voyage touristique en Iran. À l’époque, le pays commence à s’ouvrir au monde et les tours opérateurs organisent timidement les premiers tours dans un pays au patrimoine historique et artistique exceptionnel (un sujet que le bloggueur avait déjà traité dans cet article "Le globecroqueur en Iran"). C’est ce périple que nous raconte Lenaïc Vilain avec humour dans Bons Baisers d’Iran (éd. Vraoum).

    Au pays des Mollahs, le dessinateur ne cache pas la réalité des obligations et des interdits religieux, à commencer par le port du voile que doit supporter son amie pour se plier aux us et coutumes du pays. L’auteur fait plusieurs apartés au sujet du régime islamique. Il remarque avec justesse que l’Iran a connu son Printemps arabe… en 1979. Mais ce qui intéresse d’abord Lenaïc Vilain ce sont les Iraniens et les Iraniennes : leur manière de vivre dans un pays corseté par la religion, leur manière de s’arranger (non sans hypocrisie) avec les interdits (le voile, l’alcool, la pratique de l’Islam) mais aussi leur vision de l’Iran et des Français ("No, no no ! French : white !" assène un taxi lorsqu’il est question de multiculturalisme en France).

    Au final, le lecteur, comme ces deux voyageurs européens, sort un peu plus éclairé par l’Iran contemporain qui ne se réduit pas à la politique internationale, au djihadisme chiite ou à l’affaire du nucléaire iranien. Revenu à Paris, Lenaïc doit répondre à ses proches à une somme de questions et réagir à une série de commentaires clichés ("Les gens doivent détester les occidentaux", "Vous avez dû être suivis par des espions du régime", "Ils sont sympas les Talibans ?" et cetera.). La réaction de la compagne tombe sous le sens : "Fais un livre".

    Ce livre, le voilà.

    Lenaïc Vilain, Bons Baisers d’Iran, éd. Vraoum, 149 p.
    www.tumblr.com/blog/lenaicvilain
    "Le Globecroqueur en Iran"