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Livres et littérature - Page 8

  • Réflexions sur l’Éducation

    confrérie,essai,philosophie,kant,éducation,écoleCet essai du célèbre philosophe allemand synthétise un ensemble de ses cours donnés à l'Université de Könisberg de 1776 à 1787.

    Une telle synthèse est en soi un exploit, d'autant plus que le résultat est un ouvrage très clair et aussi très moderne. Une longue introduction (de loin la partie la plus intéressante de cet essai) éclaire, du point de vue du philosophe, l'intérêt de l'éducation.

    Vient ensuite un développement sur les différentes formes de l'éducation. Là, Emmanuel Kant se fait pédagogue, un pédagogue certes aux idées un peu datées (rappelons que ses cours ont été donné avant la Révolution française) mais qui n'en reste pas moins intéressantes. 

    Kant, Réflexions sur l’Éducation, éd. Vrin, 1992, 160 pages
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/02/25/23611310.html
    https://www.vrin.fr/livre/9782711611386/reflexions-sur-leducation

    Voir aussi : "Chair sauvage"

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  • Chair sauvage 

    nouvelles,confrérie,israel,israelien,juif,yehoshuah kenazCes neuf nouvelles israéliennes ont en commun de raconter des scènes de la vie quotidienne à Tel-Aviv, scènes qui menacent à tout moment de basculer dans le drame ou l’absurde (ou bien les deux)

    Une jeune femme rescapée des camps de concentration et persuadée que des excroissances lui poussent à l’intérieur du corps devient à la faveur d’une soirée mondaine une personne digne d’intérêt ; un jeune garçon rencontre un demi-frère, pour le meilleur et pour le pire ; un soldat accepte de couvrir un supérieur dans une affaire a priori anodine ; un traducteur s’intéresse malgré lui à l’absence prolongée d’un voisin ; une étrange soirée réunit des invités qui ne se connaissent pas ; la projection d’un film pornographique se termine par un événement aussi inattendu que tragique.

    Yeoshua Kenaz réunit des histoires où le quotidien trivial d’une société israélienne malade le dispute au grotesque et au tragique. L’éditeur parle avec raison de "compassion goguenarde".

    Une vraie curiosité. 

    Yehoshuah Kenaz, Chair sauvage, éd. Actes Sud, 2011, 221 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/03/01/23652832.html
    https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/chair-sauvage

    Voir aussi : "Au Pays des Mensonges"

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  • Gaffe aux Gafam

    Voilà un essai a priori intimidant et peu sexy mais qui s’avère être d’une lecture à la fois stimulante – si l’on met toutefois de côté le vocabulaire parfois obscure ("Tryptique", "MétaStructure", "InfraSystème", etc.) – et qui donne à réfléchir sur notre horizon technologique, lorsque les outils ne sont pas carrément chez nous ou dans notre poche.

    L’auteure de Technopolitique, comment la technologie fait de nous des soldats (éd. Seuil) se nomme Asma Mhalla. C’est une grosse tête, chercheuse au CNRS, enseignante dans les écoles les plus prestigieuses (Columbia GC, Sciences Po et l’École Polytechnique) et accessoirement chroniqueuse. N’en jetez plus.

    Dans son essai Technopolitique, sorti il y a quelques semaines, l'auteure propose un tableau global sur le poids des nouvelles technologies (intelligence artificielle, drones, satellites, réseaux sociaux, notamment) et sur les dangers des grandes entreprises qui les exploitent (les fameux Gafam, mais pas que).

    Le cœur de cet essai ne porte pas tant sur les évolutions technologiques ("technologie totale", "hypervitesse", "information totale"), un peu trop banalisés comme le regrette l’auteure, que sur l’impact de ces outils et robots sur la souveraineté des États et sur la démocratie. 

    Ce tableau de la technopolitique, ces technologies mises au service de la politique, de la diplomatie ou de la géopolitique, fait peur

    On pourrait s’attendre à découvrir un ouvrage qui pointerait du doigt l’hyperpuissance de grandes entreprises, telles Meta, Google, SpaceX, Tesla, OpenAI ou Palantir pour parler d’une société moins connue. Pas si simple. Car si ces "BigTech" sont bien une menace pour la souveraineté des États, Asma Mhalla met en balance le poids des "BigState", avec les États-Unis et la Chine en tête.

    "Comment la technologie fait de nous des soldats", dit le sous-titre de l’essai. Une phrase est évidemment forte et parlante. Avec la déflagration de l’intime à cause des réseaux sociaux, sujet largement étudié, l’auteure met en garde contre les dangers de voir les citoyens des démocraties – et a fortiori des pays dictatoriaux, Chine et Russie en tête – devenir "militarisés" à leur dépend.

    Ce tableau de la technopolitique, ces technologies mises au service de la politique, de la diplomatie ou de la géopolitique, fait peur. Asma Mhalla n’oublie pas l’intelligence artificielle, pas si nouvelle que cela. Elle décrit les dangers de cette technologie surtout du point de vue militaire. La "militarisation du monde" est ce qui peut inquiéter le plus dans cet essai passionnant. La Chine et les États-Unis font figure de "BigStates" appelés à dominer le monde, voire à s’affronter ("hyperguerre"), avec une Europe au milieu, bien faiblement armée.    

    Alors, sommes-nous foutus ? Asma Mhalla termine son essai par plusieurs notes d’espoir. Il faut "armer cognitivement le citoyen" appuie-t-elle avec conviction, afin d’échapper à une militarisation des esprits, et pour que la démocratie puisse se régénérer. Et continuer à vivre. 

    Asma Mhalla, Technopolitique, Comment la technologie fait de nous des soldats,
    éd. Seuil, 2024, 288 p.

    https://www.seuil.com/ouvrage/technopolitique-asma-mhalla/9782021548549
    https://www.instagram.com/asma.mhalla

    Voir aussi : "Regarde de tous tes yeux, regarde"

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  • Au Pays des Mensonges 

    roman,confrérie,etgar keretIl y a des livres que vous aimez déguster lentement, tel un bon vin : Au Pays des Mensonges en fait partie ! Ces 39 nouvelles sont autant de jolies surprises : audacieuses, tragiques, comiques, oniriques ou surréalistes, ces histoires sont des contes modernes qui savent aller droit au but et nous toucher. Au Pays des Mensonges est aussi le titre d'une de ces nouvelles.

    Dans cette fable, un menteur patenté rencontre les mensonges qu'il a inventés et qui prennent vie sous ses yeux. On trouvera également dans le recueil une malchanceuse se dépêtrant dans une histoire d'amour pathétique, un atelier d'écriture plein d'avenir, un réalisateur de documentaire aux prises avec un immigré russe et son poisson d'or, une surprise-partie qui va à vau l'eau, un repas de deuil dans un restaurant sans avenir, une histoire de piqûre et de fermeture-éclair, une trempe monumentale dans une entreprise de jouets ou le récit du couple que forment Ilan et sa petite amie.

    On appréciera plus ou moins telle ou telle nouvelle (c'est la loi du genre, après tout !) mais voilà un livre et un auteur qui méritent vraiment d'être redécouverts ! 

    Etgar Keret, Au Pays des Mensonges, éd. Actes Sud, 2011, 205 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/03/31/23899322.html
    https://www.actes-sud.fr/au-pays-des-mensonges-epub

    Voir aussi : "Le Pavillon d'or"

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  • Hammerstein ou l’intransigeance

    roman,hans magnus enzensberger,hammerstein,confrérieCe récit à plusieurs voix a le premier mérite de revenir sur la figure de Kurt von Hammerstein. Aristocrate et dernier chef d'état-major de l'armée allemande avant l'arrivée d'Hitler, cet homme aura été l'un des plus farouches opposants du nazisme, sans pour autant adhérer à aucun mouvement de résistance (ce qu'Enzensberger nuance par ailleurs).

    Ce militaire et homme politique aura également été un acteur et un témoin majeur de l'Allemagne de la première moitié du XXème siècle. L'intransigeance est vraiment le maître mot qui caractérise ce membre de la noblesse allemande qui, nous apprend l'auteur, a même été à deux doigts de participer à un attentat contre Hitler lorsqu'il n'a pas couvert les activités clandestines de ses proches. L'autre très gros intérêt de ce livre est de suivre les destins de ses enfants. La plupart d'entre eux vont, au contraire de leur père, choisir la résistance au nazisme, souvent au péril de leur vie. Deux de ses fils vont même participer au putsch du 20 juillet 1944. Marie Luise et Helga vont, elles, s'investir dans des cellules clandestines du parti communiste.

    Là où le livre devient passionnant est justement la description de cette vie souterraine d'opposants, les contacts avec le pouvoir central à Moscou, les relations ambiguës et complexes entre l'Allemagne et la Russie (et ce, malgré la dictature communiste), les purges soviétiques impitoyables (une question sans réponse émerge : les grandes purges de 1936-1938 ne furent-elles pas le résultat d'intrigues du contre-espionnage allemand qui aurait réussi d'un seul coup à faire supprimer des espions aguerris et fidèles au régime communiste et à saigner l'Armée Rouge ?).

    En tout état de cause, en suivant le parcours de ces jeunes femmes n'hésitant pas à transmettre au Komintern des documents traînant dans le bureau de leur propre père (dans des scènes dignes des meilleurs polars !), Enzensberger parvient à nous faire entrer au plus près de la vie quotidienne des Allemands. L'auteur - qui ne se revendique pas historien malgré la rigueur de son travail - use de sa liberté de romancier, notamment en créant des interviews posthumes (mais réalistes) avec des protagonistes disparus (touchante et passionnante Ruth von Mayenburg !). 
    Un très grand livre, unique dans son genre.  

    Hans Magnus Enzensberger, Hammerstein ou l’intransigeance, éd. Gallimard
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/04/12/23998258.html
    https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Hammerstein-ou-L-intransigeance

    Voir aussi : "Le Pavillon d'or"

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  • Le Pavillon d'or

    81Tc9BK9FJL._AC_UF1000,1000_QL80_.jpgEn juillet 1950, les Japonais apprennent, médusés, que le Pavillon d'Or, joyau de l'architecture nippone et lieu sacré, a été détruit, incendié, par un jeune moine bouddhiste (ce temple sera construit à l'identique quelques années plus tard).

    Mishima choisit, dans ce roman qui l'a fait connaître en Occident, de retracer ce fait divers en se plaçant dans la tête du pyromane. Il retrace la vie de ce jeune homme déséquilibré, bègue, esseulé, dégoûté par ses proches mais surtout fasciné par ce Pavillon d'Or.

    Fasciné jusqu'à être prisonnier de la beauté de ce monument ; l'acte criminel s’avéra être une sorte de libération pour le moine déséquilibré.

    Un très grand classique de la littérature japonaise, écrit dans un style d'un extrême raffinement. Un bijou.   

    Yukio Mishima, Le Pavillon d'or, éd. Gallimard Folio, 1975, 375 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/05/15/24270237.html
    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782070358465-le-pavillon-d-or-yukio-mishima-gerard-siary

    Voir aussi : "1Q84, III"

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  • Regarde de tous tes yeux, regarde

    Un chef d’œuvre par semaine pendant une année. C’est le pari que s’est donné un grand-père à sa petite fille pour lui faire découvrir quelques unes des créations les plus marquantes de l’histoire de l’art. Tel est l’objet du best-seller surprise de ce début d’année, Les Yeux de Mona de Thomas Schlesser, paru chez Albin Michel.

    Le vieil homme y voit d’autant plus une urgence que l’enfant est atteinte d’un syndrome qui risque de lui faire perdre totalement la vue du jour au lendemain.  Aussi, entre chaque rendez-vous médical de l’enfant, Mona et Henry se retrouvent à arpenter des galeries afin que la jeune fille capte cette beauté du monde et qu’elle ne l’oublie jamais, même lorsqu’elle sera aveugle. Cela tombe bien : tous les deux vivent à Paris. Henry invite naturellement Mona à l'accompagner dans les musées du Louvre, d’Orsay et du Centre Pompidou.

    Pour chacune des 52 semaines, il choisit une œuvre, de manière chronologique, de Botticelli à Pierre Soulages, en passant par Léonard de Vinci, Nicolas Poussin, Manet ou Picasso. Le rendez-vous hebdomadaire devient un moments d’autant plus sacré que les parents de Mona ne sont pas au courant de ce secret.

    Un livre qui entend vulgariser les beaux-arts

    Complètement inconnu du grand public, l’écrivain et historien de l’art Thomas Schlesser s’est révélé grâce à Mona et à un livre qui entend vulgariser les beaux-arts. Son roman a déjà été traduit dans le monde entier et on ne serait pas surpris de le voir un jour adapté pour le cinéma ou la télévision.

    Malin, Thomas Schlesser part d’un drame familial – la maladie inéluctable d’une petite fille, mais il y a aussi les difficultés professionnelles de son père – pour imaginer un voyage dans quelques unes des plus belles galeries de musée. La construction est simple : après un prologue, chaque chapitre s’intéresse à un tableau, une sculpture, voire une performance (Louise Bourgeois, Marina Abramovic).

    Pour chaque œuvre, l’auteur fait un descriptif factuel, avant de laisser les deux personnages, Henry et sa petite-fille, échanger. Au fur et à mesure des jours et des semaines, Mona parvient à acquérir une finesse d’analyse qui laisse le vieil homme interloqué. Le roman se termine par un épilogue qui vient donner une fin étonnante à cette année pas tout à fait comme les autres. Et pour un roman bienvenu et tout aussi singulier. 

    Thomas Schlesser, Les Yeux de Mona, éd. Albin Michel, 2024, 496 p.
    https://www.albin-michel.fr/les-yeux-de-mona-9782226487162

    Voir aussi : "Poésie feel good"
    "Génie vidi vici"

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  • 1Q84, III

    confrérie,murakami,1q84,japon,japonais,fantastiqueVoici la dernière partie de la trilogie culte de Murakami, 1Q84, une trilogie en passe de devenir sans doute un grand classique d'ici peu. On retrouve les personnages centraux d'Aomamé et Tengo dans le monde déstabilisant et dangereux de 1Q84. Un troisième protagoniste - une troisième voix, dirions-nous - prend une place importante : Ushikawa.

    La sortie de ce troisième opus a pu décevoir certains lecteurs ; cela n'a pas été mon cas. Certes, ce dernier volet est plus introspectif, avec moins de rebondissements que le livre 2, qui allait tambour battant ; certes, toutes les réponses ne sont pas données, un choix sans aucun doute de Murakami d'entretenir le mystère de cette œuvre complexe. Il reste que ce Livre 3 est riche de révélations, de symboles forts (sur la place du père, sur l'enfance et sur la transmission, notamment), de coups de théâtre et de moments poignants.

    Il est impossible de rester insensible aux dernières pages de cette trilogie particulièrement riche (et qui mériterait sans doute d'être relue plusieurs fois). On referme en tout cas ce dernier volume de 1Q84 avec le regret de devoir abandonner Aomamé et Tengo.  

    Haruki Murakami, 1Q84, Livre 3 (octobtre-décembre), éd. Belfond, 2010, 530 p.
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2012/07/22/24753748.html

    Voir aussi : "1Q84, II"

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