Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

• • Articles et blablas - Page 282

  • Alex Varenne : prolongation jusqu'au 11 décembre

    Pour les retardataires, vous avez jusqu'au 11 décembre pour découvrir la peinture d'Alex Varenne, l'un des maîtres français de la bande dessinée érotique. La galerie Art En Transe Gallery nous fait découvrir ses créations picturales dans l'exposition "Strip Art". 

    Retrouvez sur cet article "Alex Varenne, peintre" une chronique de Bla Bla Blog à ce sujet. 

    L’exposition "Strip-Art" d’Alex Varenne se déroule à la galerie Art en Transe Gallery, 4 Rue Roger Verlomme, 75003 Paris. 

    "Alex Varenne - Strip Art", prolongation jusqu'au 11 décembre 2016
    Art en Transe Gallery, 4 rue Roger Verlomme, Paris 3ème
    Tél. 09 81 39 39 80

    © Alex Varenne

    Bla Bla Blog est partenaire de cette exposition

  • La fille à la Jaguar

    Parmi les créatures féminines d’Alex Varenne, celui d’Erma Jaguar occupe une place à part. Cette personnification du fantasme féminin a fait l’objet de trois volumes entre 1988 et 1992, réunis dans une intégrale aux éditions Drugstore. Erma, nommée d’après la marque du véhicule qu’elle conduit tout au long de ce cycle, est une figure centrale dans l’oeuvre d’Alex Varenne.

    Qui est cette vamp dont nous suivons l’étrange road-movie à la fois sombre, sensuel et surréaliste ? Erma se dévoile finalement moins qu’elle ne se déshabille. Dans la première partie, elle rencontre Charlotte, son "Sancho Panza" féminin. Les deux femmes commencent une aventure dangereuse et érotique, passant de bras en bras dans les lieux interlopes, des garages sombres, des aires d’autoroute, des auberges de province ou des palaces somptueux. Les deux femmes croiseront sur leur route des hommes souvent transformés en pantins mais aussi des femmes au centre de tous les désirs et de tous les fantasmes.

    La deuxième partie met en scène Nina, troublante réincarnation de la Cicciolina, recueillie par Erma et Charlotte dans la fameuse Jaguar. Le trio de fuyardes se retrouve dans le château de Versailles, tels des personnages d’un conte de fées. Au terme d’une nuit mouvementée et torride, Erma est réveillée par sa femme de chambre Charlotte. Rêves, fantasmes ou fruits de l’imagination d’un auteur facétieux ?

    La troisième partie y répond grâce à une déambulation surréaliste au cours duquel Erma et sa coéquipière expérimentent les aspects les plus sombres de la sexualité – bondage, viols et actes pervers – moins vécus que rêvés. Ces personnages féminins, libres et retors adressent un dernier clin d’oeil au scénariste et dessinateur, se mettant en image dans les dernières vignettes. Une mise en abîme pas moins troublante que les aventures amoureuses d’Erma Jaguar.

    Alex Varenne, Erma Jaguar, L’intégrale, éd. Drugstore, 2010, 152 p.

  • Qu'est-ce qu'une œuvre d'art?

    Le café philosophique de Montargis propose une séance exceptionnelle, samedi 10 décembre à partir de 17 heures (et non pas le vendredi à 19 heures comme à l'accoutumée), au Centre d'art Les Tanneries, à Amilly.

    Le café philo de Montargis s’installe dans ce lieu consacré à la création contemporaine pour un débat sur l'art, dans le cadre de l’exposition "Histoire des formes". La confrontation d’œuvres réalisées dans les années 50 avec des œuvres réalisées en 2016 situe d’emblée le visiteur face à de multiples façons d’envisager l’œuvre d’art. L’animation du café philo commencera par une visite commentée par Jeanne Pelloquin, chargée des publics du centre d’art. Ces pistes ouvertes par la visite permettront ensuite au public du café philo de débattre autour de la question suivante : "Qu'est-ce qu'une œuvre d'art ?"

    L'époque moderne a, depuis la fin du XIXe siècle, révolutionné les critères de jugement portant sur l’œuvre d’art. Rappelons pour exemple que, pour les contemporains de Claude Monet, les tableaux dits "impressionniste" étaient considérés comme des gribouillages imparfaits, inachevés, flous. Ainsi, dès la fin du XIXe siècle, la nature de l’art et le métier l’artiste, au sens d’un homme doué de savoir-faire, la définition même de l’œuvre d’art et ses critères de jugement sont remis en question. Depuis l’invention de la photographie, l'imitation du réel dans une œuvre d'art a-t-elle encore un sens ? Quelles sont les critères d’achèvement d’une œuvre ? En quoi son inachèvement, parfois revendiqué par l’artiste, peut-il être une façon de laisser de la place au spectateur ? Depuis l’essor de l’industrie, et aujourd’hui des nouvelles technologies, quelle est la valeur du geste artistique ? Une peinture doit- elle nécessairement véhiculer une émotion ? De quoi "parle" l’artiste à travers son œuvre ? Quelle est la place du spectateur au sein de toutes ces questions qui touchent à la réception de l’œuvre d’art et à des critères de jugement ?

    De par leur richesse et leur complexité, ces questions seront surtout l’occasion de premiers échanges partagées entre « spectateur » curieux, dans le cadre exceptionnel des Tanneries. Les animateurs du café philo fixent cette séance spéciale le samedi 10 décembre à 17 heures, au Centre d'Art contemporain des Tanneries, 234 Rue des Ponts à Amilly.

    http://cafephilosophique-montargis.hautetfort.com
    http://www.lestanneries.fr

  • Connaître le monstre Daech

    kader abderrahim,daech,terrorisme,religionAlors que la guerre contre Daech se poursuit au Moyen-Orient et que l’Organisation de l’État islamique a fait de la France l’une de ses cibles favorites, il faut lire l’ouvrage de Kader A. Abderrahim, Daech, Histoire, enjeux et pratiques de l’Organisation de l’État islamique. Ce chercheur à l’Iris, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme se fait vulgarisateur et pédagogue pour expliquer les origines, les tenants et les aboutissants du groupe terroriste le plus redoutable que le monde ait enfanté.

    Trois parties composent cet essai, constitué de chapitres que l'auteur termine à chaque fois par un court résumé très pédagogique. La première partie traite de l’islamisme, si mal connu et propice à tous les malentendus. Des quatre écoles juridiques de l’islam au wahhabisme, en passant par le salafisme et la Nahda (Renaissance), le chercheur brosse en quelques pages synthétiques les courants théologico-politiques d’un islam protéiforme et à l’histoire complexe. Cette première partie se termine par trois chapitres sur les relations entre l’islam et le nationalisme, sur le cas particulier de la Turquie laïque puis sur "la sécularisation de l’islam en France".

    La deuxième partie de l’ouvrage de Kader A. Abderrahim retrace l’histoire du terrorisme islamique. Le découpage de l’auteur est à la fois clair et pertinent : à la fois chronologique et géographique, chaque chapitre traite de points chauds, de conflits, de crises graves et de rivalités qui ont été autant de jalons ayant conduit à la naissance d’un monstre politique. Le lecteur pourra se replonger dans quarante ans d’une histoire politico-religieuse : le djihad afghan (1979-1989) qui a vu monter un certain Oussama Ben Laden, la crise (1980-1987) puis la guerre civile algérienne avec les GIA (1992-1999), l’assassinat de Sadate en 1981 qui voit la naissance de l’islamisme égyptien avec notamment Ayman Al-Zawahiri, le développement des Frères Musulmans, l’islamisme tunisien, la particularité libyenne, l’émergence d’Al-Qaïda, le 11 septembre, le cas à part du Hezbollah, le nationalisme palestinien, l’intrusion de l’islamisme dans les Balkans et en Tchétchénie, le Kurdistan ("La revanche des Kurdes") et la France.

    La troisième partie, absolument passionnante, s’intéresse au cas de Daech et pourquoi son développement exceptionnel est en train de remodeler la carte du monde. Contrairement à Al-Qaïda, l’organisation criminelle de l’État islamique s’avère un monstre hybride capable d’imposer son calendrier aux diplomates et aux politiques : "Le terrorisme de Daech bouleverse nos grilles d’analyses traditionnelles et nous impose une redéfinition de notre rapport à ce Moyen-Orient". Kader A. Abderrahim montre à quel point l’Occident, et en premier lieu les Etats-Unis, sont tétanisés par la violence et les ambitions d'un groupe encore vigoureux, surmédiatisé et prêt à attaquer n'importe qui et n'importe quand. Le chercheur montre à quel point l’État islamique constitue un danger mondial pour des musulmans – d'autant plus déstabilisés que Daech profite de l'affrontement entre sunnites et chiites –, comme pour l'Europe impuissante et tétanisée.

    Plusieurs chapitres brossent un tableau géographique et idéologique de Daech : sa naissance, ses relais, son organisation, ses différences avec Al-Qaïda, ses différences antennes (Irak, Syrie, Afrique subsaharienne, Lybie, Maghreb, Turquie, Arabie Saoudite) et les dangers qui nous menacent : "Nous avons été frappés et nous sommes tétanisés par la peur d'être frappés à nouveau. C'est bien le piège que nous tend Daech, parvenir à nous paralyser et à obscurcir notre entendement". C'est à cet entendement que s'adresse finalement Kader A. Abderrahim. Un ouvrage salutaire à lire absolument.

    Kader A. Abderrahim, Daech, Histoire, enjeux et pratiques
    de l’Organisation de l’État islamique
    , éd. Eyrolles, 2016, 191 p.



  • Le salon de l’érotisme sous le regard des modèles d’Alex Varenne

    Dans le cadre de l’exposition "Strip Art" consacrée à la peinture d’Alex Varenne, avait lieu à la galerie Art en Transe Gallery, ce samedi 26 novembre, le premier salon de la littérature érotique. Bla Bla Blog était d'ailleurs partenaire de cet événement.

    C’est dans ce lieu cosy que Flore Cherry, créatrice et animatrice des Écrits Polissons, avait invité la fine fleur de ce genre littéraire, souvent considéré avec dédain, pour ne pas dire pudibonderie. Or, ce samedi, le public se serrait en nombre dans la galerie Art en Transe Gallery, entouré des toiles d’Alex Varenne. Ah, si ses modèles avaient pu parler ! Et bien, s’ils avaient pu parler, ils auraient pu dire bien des choses en somme.

    Sous le regard de la jeune Chinoise fleurie Ri-Shu-Shi, la musicienne et écrivain Julia Palombe présentait son dernier ouvrage, Au Lit Citoyens (éd. Hugo et Cie). Ce livre qui a fait du bruit dans Landerneau lors de sa sortie, est un réquisitoire contre toute forme de contrainte, d’interdits voire d’injonctions (la fellation, "la double péné" ou la marchandisation de nos partenaires) autour d’un sujet qui devrait être avant tout une affaire de liberté et de choix : "La sexualité est le bac à sable des grandes personnes", proclamait Julia Palombe. "La pornographie n’est pas un problème en soi" ajoutait cette dernière à quelques centimètres du tableau Yin et Yang, montrant une Chinoise dans une position peu équivoque. L’artiste s’en prenait aux religions lorsqu’elles s’immiscent dans nos lits.

    Le public était invité, dans le cadre de ce salon de l’érotisme, à faire preuve d’imagination en participant à des jeux d’écriture préparés par les auteurs invités. Les peintures d’Alex Varenne Jambes de Tango, Couple endormi ou Typologie de la Femme, pouvaient inspirer les amateurs tentés d’écrire, par exemple, une phrase sexuellement explicite avec les mots "Pieuvre", "Télécommande" et "Bretelle".

    La Professionnelle semblait écouter avec grand intérêt la présentation du B.Sensory, le premier sextoy connecté relié à des ouvrages érotiques, pour des lectures interactives plus vraies que nature. Le modèle peint par Alex Varenne découvrait sans doute ce que pouvait être la littérature érotique 3.0, à l’heure du digital. Sa créatrice, Christel Le Coq, remarquait que la pornographie et l’érotisme sont sans nul doute des moteurs économiques incroyablement dynamiques : Canal+ n’aurait sans nul doute pas connu son succès de chaîne à péage sans le fameux "film du premier samedi du mois", disait-elle en substance. La responsable de la start-up prévoyait ensuite que la prochaine évolution dans le domaine du sexe allait passer par les vêtements (et les sous-vêtements?) connectés.

    Pourquoi la lecture publique de la bloggeuse Charlie Liveshow faisait-elle étrangement écho à la toile Le Verrou de Fragonard ? La camgirl se trouvait en terrain familier dans ce salon et se faisait la voix de sa consœur Octavie Delvaux, auteure de La Tentation de Palerme, une nouvelle du recueil À Cœur pervers. L’auditeur était plongée dans une atmosphère à la fois surannée et un brin pervers, justement. Un homme et une femme se rencontrent et se séduisent : rien que de trop normal si ce n’est que l’homme que Gwen séduit est un homme d’église. Charlie contait, à quelques pas d’une adaptation moderne et pop-art du Verrou de Jean-Honoré Fragonard, une histoire écoutée… religieusement.

    Parlons enfin du tableau en forme de manifeste féministe, Womanpower, où avait lieu une performance de Cécile Morel. Elle chuchotait à l’oreille de qui le souhaitait des passages du monologue Molly Bloom, la mythique séquence finale de l’Ulysse de James Joyce (voir aussi cet article). Molly Bloom (ou Pénélope) est le premier personnage littéraire à parler de sa condition de femme sans fard, sans limite et sans faux-espoirs : "Il me semble que Pénélope (Molly) est une femme parfaitement saine, complète, amorale, amendable, fertilisable, déloyale, engageante, astucieuse, bornée, prudente, indifférente" disait d'elle l’écrivain irlandais. Qu’elle prenne vie sous le Womanpower d’Alex Varenne était un joli clin d’œil pour ne pas dire une intelligente audace des organisateurs du premier salon de la littérature érotique. 

    Gallerie Art en Transe Gallery
    Écrits Polissons
    "Alex Varenne, peintre"
    "Molly Bloom Experience"

    http://www.juliapalombe.com
    http://blog.b-sensory.com
    http://charlie-liveshow.com

    Photos : Flore Cherry

  • Tentés par le premier salon de la littérature érotique ?

    sexe,érotismeLe premier salon de la littérature érotique se tiendra le samedi 23 novembre prochain à Paris, à l'espace éphémère du Marais, 4 rue Roger Verlomme (Paris, 3ème arrondissement). Un rendez-vous insolite au cours duquel sexe et érotisme sont déclinés avec sérieux

    Ce salon créé s’inscrit dans le cadre de l’exposition "Strip Art" consacrée à la peinture d’Alex Varenne, sujet de plusieurs chroniques sur Bla Bla Blog.

    Conférences, ateliers, coins lectures, dédicaces, concours et surprises (l’on pourra notamment découvrir avec B.Sensory que l’amour connecté n’est pas qu’une expression) seront au programme de cette journée pour un salon plutôt culotté.

    Le public pourra y rencontrer quelques pointures d’un genre littéraire souvent considéré avec méfiance ou dédain mais qui a son public de fidèles et qui est aussi à la pointe de la liberté d’expression.

    Ce premier salon du genre réunira des artistes passionnés et engagés, à l’exemple d’Arthur Vernon, romancier et homme de spectacle fervent défenseur d’une sexualité ludique et désacralisée (Comment je me suis tapé Paris, ed. Tabou), Philippe Lecaplain journaliste à RFI qui a sorti son premier roman (Ces Dames de l'Annonce, éd. Tabou) ou Daniel Nguyen, auteur d’une des nouvelles du recueil Osez 20 histoires de Sexe... (éd. La Musardine).

    Mais ce sont d’abord les femmes qui seront à l’honneur au cours de ce salon. Le public pourra y rencontrer Eva Delambre (Devenir Sienne, éd. Tabou), Eve DeCandaulie (Mon Mari est un Homme formidable, éd. La Musardine) ou Octavie Delvaux (Sex in the Kitchen, éd. La Musardine), des auteures célébrant la transgression, que ce soit via la soumission, l’adultère ou le sadomasochisme. Deux autres écrivains pleines de promesses présenteront leur travail : Julie-Anne De Sée (10 Bonbons à l'Amante, éd. Tabou) et Stella Tanagra qui présentera son recueil de nouvelles Sexe Cité (IS éditions) consacré à la libido féminine. Deux artistes – féminines également – compléteront ce plateau : Marion Favry, coach en écriture, organisatrice des Dinécritures et auteure de S'occuper en t'attendant (éd. La Musardine) et la chanteuse rock décomplexée Julia Palombe, auteure de Au lit Citoyen (éd. Hugo et Cie).

    Ce rendez-vous du premier salon de la littérature érotique d’ores et déjà passionnant entend être celui de toutes les libertés.

    Alors, tentés ?

    Salon de la littérature érotique, samedi 26 novembre 2016
    Espace éphémère du Marais, 4 rue Roger Verlomme, Paris 3ème
    Entrée : 5 € (à régler sur place / consommations non comprises)
    Sur place : un foodtruck, accompagné de la bière "La Fessée"

    Bla Bla Blog sera partenaire de cet événement

    Daniel Nguyen : un auteur à part from Sandra Franrenet on Vimeo.

  • Le scénario de la bande dessinée pour les nuls

    alex varenne,cesan,cherryLa bande dessinée vous intéresse, comme nous ? Vous souhaitez vous immerger l'espace d'un moment dans ce milieu ? Bla Bla Blog vous encourage à une initiation au scénario de BD. Il aura lieu ce samedi 26 novembre, de 13H30 à 14H30 au 4 rue Roger Verlomme, Paris 3ème, dans le cadre du salon de la littérature érotique.

    Cet atelier est organisé par l'école CESAN qui présentera sa revue Bilboquet, réalisée par le C'BD, l'association des étudiants de l'école CESAN. Pour ce premier numéro publié en juin 2016, ils ont planché sur les notions d'érotisme sous toutes ses formes : une collection de souvenirs, d'anecdotes, d'incongruités, de fantasmes et de performances... graphiques ! À l'image de l'école, la revue présente un paysage graphique et narratif éclectique et donne à connaître les personnalités artistiques hautes en couleurs de la toute jeune garde de la bande dessinée et de l'illustration.

    Le C'BD, l'association étudiante de l'école CESAN, permet aux étudiants et aux diplômés de créer et renforcer des liens entre les différentes générations et de se retrouver autour de manifestations spécifiques. L'association a pour principal objectif de mutualiser les fonds afin d'aider à la publication des projets des étudiants mais aussi de mutualiser les compétences et les réseaux professionnels de chacun. Le C'BD a un rôle de comité éditorial, les projets des étudiants sont lus et revus par les membres de l'association qui décident de leur publication. Enfin, le C'BD a pour vocation de promouvoir le travail des étudiants dans des festivals, des salons ou à travers des expositions collectives.

    L'inscription donnera accès à une initiation au scénario de la BD, un accès VIP de 15h à 21h30 au salon de la littérature érotique, la visite guidée de l'exposition "Strip-Art" par Alex Varenne, le catalogue collector Strip-Art (série limitée et signé), boisson offerte (les bières "La kékette") ainsi que des goodies (Kit Love). Et si vous venez accompagnés, 1 place achetée = 1 place offerte.

    Et si vous venez de la part de Bla Bla Blog, vous aurez droit à une réduction de 20% !

    Inscription : www.placeminute.com

    Atelier de scénario de la BD
    4 rue Roger Verlomme, Paris 3ème
    samedi 26 novembre, de 13H30 à 14H30
    16 € sur pré-inscription et 20 € sur place
    20 % si vous venez de la part de Bla Bla Blog

  • Z comme Zorg

    "Nous n’avions pas l’intention, Alex et moi, de faire une véritable adaptation de Mars. Nous souhaitions surtout, avant que le temps n’estompe tout, fixer ce qui subsistait encore des années Zorn dans Zurich et le souvenir de ses proches." C’est ainsi que Daniel Varenne commente, dans la préface "Zurich… Zorn… Z", Angoisse et Colère, qu’il a créée avec son frère Alex Varenne.

    Œuvre OVNI dans la carrière de ce dernier, cette bande dessinée, scénarisée par Daniel Varenne, est sortie en 1988. Rétrospectivement, elle marque un point d’arrêt dans la collaboration de ce duo. Les deux frères s’étaient fait connaître au début de cette décennie avec l’emblématique cycle de science-fiction Ardeur. En réalité, quoi de plus différent que ces deux albums, en tout point opposés ? D’un côté, une saga post-apocalyptique de près de 500 pages que le bloggeur a qualifié de cyberpunk ; de l’autre, une dense et sobre adaptation littéraire du récit Mars, écrite par Friz Zorn, écrivain suisse malade et dépressif, décédé avant la publication de son texte devenu culte.

    Les 28 planches éclairent, sondent et documentent un texte exigeant, lucide et à l’humour grinçant d’un Zurichois devenu malade – au sens propre comme au sens figuré – de son existence. Alex et Daniel Varenne travaillent une nouvelle fois en dehors des sentiers battus grâce à une relecture en bande dessinée de Mars. En documentalistes rigoureux, les deux auteurs ont visité les lieux où a vécu, jusqu’à sa mort en 1976, Fritz Zorn, ou Fritz Angst dans l’état civil. Les noms de l’auteur, Zorn (ou "colère" en allemand) et Angst ("angoisse") sont bien entendu les clés du titre de l’album. Tableau d’une ville bourgeoise autant que portrait d’un artiste malade, les Varenne offrent une déambulation terrible au cœur d’une ville occidentale, Zurich, prison argentée d’un homme, Zorn, qui avoue vivre dans un enfer feutré. Le salut viendra paradoxalement du cancer : "La chose la plus intelligente que j'aie jamais faite, c'est d'attraper le cancer" écrit-il dans son récit.

    Daniel Varenne s’étend, dans la préface de ce "roman graphique" avant l’heure, sur les lieux de l’auteur de Mars : l’université, l’appartement du jeune professeur dans la Frankengasse, la villa de son psychanalyste (33 rue de la Freiestrasse) et la rive de la Goldküste. Ce sont ces lieux qui forment la trame de la bande dessinée, tel le décor de théâtre d’un monologue tragique. Méditation sur la dépression, dénonciation d’une société bourgeoise zurichoise (cela vaut aussi bien entendu pour beaucoup de sociétés dans le monde), Angoisse et Colère peut se lire aussi comme l’hagiographie d’un martyr biberonné au lait d’une éducation faussement harmonieuse, sans aspérité, morte et sans amour : "Je n’avais pas d’amis et je n’avais pas d’amour… La sexualité ne faisait pas partie de mon univers car la sexualité incarne la vie" proclame le narrateur. Un propos que ne renierait pas Alex Varenne.

    L’album est complété par Bobby Lynn, portrait a priori très éloigné du Zurichois dépressif mais aux similitudes frappantes. Au contraire de Fritz Zorn, Bobby Lynn est l’homme de tous les excès. Cet acteur renommé, en réalité un enfant gâté et dépressif, finira par brûler la vie par les deux bouts, car il "n’avait pas eu le courage de regarder la vie en face."

    Fritz Zorn laissait le témoignage lumineux d’un désespoir qu’il révéla post-mortem au monde entier ; Bobby Lynn, lui, fit le vide autour de lui, après une carrière sous les projecteurs.

    Alex et Daniel Varenne, Angoisse et Colère, éd. Casterman, À Suivre, 1988, 69 p.
    Fritz Zorn, Mars, éd. Gallimard, Folio, 1982, 315 p.