Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

haute-loire

  • Sans voies parle et chante

    Sans Voies : il faut une bonne dose d’humour pour oser un tel calembours pour un groupe de pop-rock, qui est du reste tout sauf ridicule.

    Sans Voies c’est d’abord cinq hommes, dont les deux frères, Théo et Baptiste Souque, véritables piliers de cette formation rock, à la musique et au texte. Après 3 ans de maturation, ils se lancent dans leur premier EP de quatre titres, Rien qu’un peu.

    On se doit d’insister d’ailleurs sur les textes de ce mini-album. Dans le premier morceau , "Le Courage d'exister", il se déplie, ample et poétique, avec une admirable interprétation parlée-chantée servie par une orchestration rock, comme si les Téléphone s’étaient prêtés au slam avec leur rage, leur ardeur juvénile et leur fougue légendaire. "Le Courage d'exister" est un cri à la vie à la jeunesse, dans un combat perpétuel face au temps qui passe : "Demain qui s'invente au galop / la raison parfois ferme les yeux / l'amour le cœur à demi clos / et le rêve trop grand, d'être heureux").

    Écriture exemplaire et dont beaucoup de musiciens devraient s’inspirer

    Sans Voies c’est du rock emballé et emballant résolument tourné vers le plaisir, le combat, l’optimisme mais aussi le courage ("tant qu'il restera, des prières sans devin, / Nous regarderons, demain à petit feu / nous réinventerons, de l'amour rien qu'un peu / Rien qu'un peu plus de rage / Se donner du courage", "Rien qu’un peu").

    Le groupe venu de Haute-Loire reste rageur dans sa manière d’aborder rythmes, constructions harmoniques, riffs de guitare et bien sûr textes. Que Sans Voies choisisse de reprendre "Les anarchistes" de Léo Ferré, démontre que les cinq musiciens connaissent également leurs classiques et entendent aussi imposer un message d’insoumission et de liberté.

    Généreux, humanistes engagés et révoltés, les garçons de Sans Voies le démontrent dans le formidable et morrisonien "Les crues", à l’écriture exemplaire et dont beaucoup de musiciens devraient s’inspirer : "Dans la nuit noire de nos lubies / j'irai brûler jusqu'à mon âme / Et l'envenimer à l'envie / A la sueur de nos flammes / sSus la moiteur des claquements d'aile / et l'humidité de nos corps / Pour réinventer encore / La folie liant nos réels."

    Rien qu’un peu de Sans Voies est une formidable découverte, et l’on a déjà hâte d’écouter la suite de leur travail. 

    Sans Voies, Rien qu’un peu, 2020
    https://www.facebook.com/SansVoies
    https://www.youtube.com/sansvoies

    Voir aussi : "Fanelly dans le Metro"

    Photo : Sans Voies

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Plein soleil sur Yvan Marc

    Écouter Yvan Marc c’est visiter un ami dans son pays – celui de la Haute-Loire où le chanteur a écrit, composé et enregistré son huitième album, Ancien soleil. Avec une interprétation sans fioriture, et l’art de raconter des histoires de cheminements, d’attentes, d’amour et de désirs, Yvan Marc est aussi le peintre musical d’une nature à la fois exigeante, familière et chaleureuse.

    L’album démarre fort, avec ce qui est sans doute son plus beau titre. "Je reviendrai" est une histoire d’amour sur fond de guerre, celle des années 1939-1945, qui renvoie aussi au sort des migrants d’aujourd’hui comme le montre le clip. Un jeune homme adresse une lettre à sa fiancée alors qu’il rejoint la Résistance. Il lui fait la promesse de jours meilleurs : "Je reviendrai mon cœur / Nous libérer des ombres / Nous cueillerons les fleurs / Je reviendra ma fleur / Me blottir sur ton cœur / J’embrasserai ton front… Il est proche le jour J / Il approche et je suis / Comme un marin / Avec la peur dans les mains". La voix d’Yvan Marc raconte avec une simplicité et une émotion désarmante ces rêves et ces destins pris dans la grande histoire, dans un monde déconfit. C’est aussi le thème de "Tu m’attends". Il est question d'un retour du guerrier, mais aussi d’attente, d’espoir et d’un bonheur à venir, sans doute : "C’est la fin des grandes batailles / Des cavaliers chargeant sous le feu / la mitraille / J’ai balancé le fusil / J’ai balancé l’uniforme aussi… Et toi tu m’attends / Mon amour / Ma mie / Ma douce / Tu m’attends".

    Plus sombre mais aussi plus actuel, "Qu’ont-ils fait ?" parle du dérèglement climatique dans une adresse lucide : "Étaient-ils conscients qu’arrivait la déroute… Qu’ont-ils faits de la planète ? / Ils lui ont tourné le dos". Pas question pour autant de jouer la carte du passé et de l’âge d’or : "la quête des racines" et "l’ancien soleil" est le constat cruel que "nos ancêtres étaient des idiots".

    Folk à la française, poétique, discrète et cabrélienne

    La nature : nous voilà dans l’une des grandes thématiques d’Ancien soleil. Mais cette nature est à la fois un havre de paix et le lieu de tous les amours, à l’instar de son duo avec Cécile Hercule "Rendez-vous" : "En longeant le ruisseau près de l’ancien moulin / J’ai trouvé bien caché / Un chemin qui conduit / Où ? / Je n’en sais rien / Peut-être bien / Vers ma peau / vers mes mains / Vers mon dos / Vers mes seins". Autre lieu, autre titre : "Le Jardin" au son plus eighties et qui sonne lui aussi comme une invitation à se revoir ("Tu reviendras quand me voir ?").

    Dans une folk à la française, poétique, discrète et cabrélienne, Yvan Marc déambule dans une nature et des lieux où l’on se donne "rendez-vous, là sur les fougères" et où nous attend la personne que l’on adore : "Ça va mieux depuis que je me terre là / Dans ce village où la lumière me caresse les doigts". Le musicien chante l’isolement loin de la ville, à la campagne : "Je chante pour les arbres parfois / Les oiseaux le font mieux que moi" ("Ta douceur"). "Mes rêves sont jolis / Lorsque tu éblouis / Mes journées", chante-t-il encore dans "La nuit est ainsi." Retrouver l’autre mais aussi soi-même dans ce "village enchanté" qui permet de retrouver "sa place" sur terre ("J’en ai rêvé").

    L’amour se taille une part généreuse, faisant souffler sur à l’opus un souffle romanesque : "Je deviens ton disciple quand tu me parles d’amour... Entre juste cette fois / Mon antre sera à toi / Juste cette fois" ("Juste cette fois"). Aussi léger et généreux, "Merci" est l’histoire d’une liaison passionnée autant qu’aliénante avec une femme déjà mariée : "C’est pas drôle d’être sur le banc des remplaçants."

    Ancien soleil est sans nul doute l’album d’un homme heureux. Un songwriter posé et bien chez lui dans ce petit coin de Haute-Loire.

    Yvan Marc, Ancien soleil, LabelDiff43, 2020
    https://www.yvanmarc-officiel.com

    Voir aussi : "Aux environs de Rodolphe Burger"
    "Cécile Hercule pour avoir Bonne Conscience"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

    Suivez aussi Arsène K. sur Twitter et Facebook