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cyclisme

  • Gino Bartali, Juste Champion

    Exceptionnels destin et carrière que ceux de Gino Bartali !

    Les fans de cyclisme connaissent le champion et ses deux victoires au Tour de France, l’une en début de carrière en 1938 et l’autre à la toute fin, dix ans plus tard, en 1948, alors que le champion italien va sur ses 40 printemps. L’exploit est encore inégalé à ce jour.

    La performance est d’autant plus remarquable que la carrière du cycliste a été stoppée net par la seconde guerre mondiale, et là est justement le cœur de la bande dessinée de Julian Voloj et Lorena Canottiere, Gino Bartali, Un champion cycliste parmi les Justes (éd. Marabulles).

    Figure sportive autant qu’héroïque, Gina Bartali naît en Italie dans un village près de Florence. Ses origines modestes le destinent à une existence modeste – maçon comme son père ou ouvrier agricole comme sa mère. Mais c’est le vélo, qu’il découvre jeune, qui le passionne. Côtoyer son cousin Armando mais aussi et surtout son ami Giacomo Godbenberg ont un impact décisif sur son existence et sur sa vie. D’abord parce que la bicyclette a eu une place prépondérante dans les jeunes années de ces garçons, et aussi en raison des origines juives du petit Giacomo, fils d’expatriés russes.

    Rapidement, de courses amateurs en critériums semi-professionnels, Gino Bartali excelle dans les courses à vélo, jusqu’à obtenir ses premiers prix. Sport déjà populaire, le cyclisme est également vu comme une arme idéologique et patriotique dans l’Italie mussolinienne.

    Attachant et comme invulnérable

    Compétiteur dans l’âme, Gino Bartali arrive au Tour de France 1937 comme favori mais il lui faut attendre un avant avant de remporter le Maillot Jaune. Il est le deuxième Italien à remporter la plus importante course du monde. C'est pain bénit pour Mussolini qui rêve de faire de Bartali un des nouveaux héros italiens, "mais dans son pays, le fait qu’il n’encense pas le fascisme et qu’il ne mentionne pas le Duce dans son discours de remerciement fut remarqué."

    Ce premier acte de courage n’est pas le dernier pour celui qui est le plus grand sportif italien de son époque. Sa carrière est cependant compromise avec la seconde guerre mondiale, et contre toute attente, Gino Bartali choisit de se mettre au service de la Résistance et de la lutte contre l'antisémitisme.

    Les fans de cyclisme se précipiteront sur cette bande dessinée élégante et sensible consacrée à une des figures majeurs du vélo, double vainqueur du Tour de France et véritable héros dans son pays. Gino Bartali a été un peu oublié de ce côté des Alpes et cette BD est un excellent moyen de se souvenir de lui, de son parcours, de ses choix et de sa carrière qui aurait pu être bien différente sans le conflit mondial de 39-45 et des dictatures nazies et fascistes du XXe siècle.

    Sur un scénario dense et héroïsant le champion péninsulaire, Lorena Canottiere, Grand Prix Artemisia 2018 pour l’album Verdad, utilise des couleurs pastel rose et orangées. Il y a une certaine douceur, pour ne pas dire naïveté, dans les traits de ses personnages. En dépit de la dureté de cette période, les événements les plus tragiques sont évoquées avec pudeur pour ne garder que l’essence de l’athlète italien, attachant, héroïque, généreux et comme invulnérable. 

    Julian Voloj et Lorena Canottiere, Gino Bartali, Un champion cycliste parmi les Justes,
    éd. Marabulles, 2021, 128 p.

    https://www.yadvashem.org/fr/justes/histoires/bartali.html

    Voir aussi : "Le philosophe aux plateaux"
    "Lev Yachine, l’araignée dorée"

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  • Montagnes russes 

    L’art du contre-pied et du dérapage contrôlé est assumé à 100 % dans l’excellente comédie américaine, The Climb de Michael Angelo Covino. Le réalisateur y joue le rôle de Michael, aux côtés de  Kyle Marvin, son meilleur ami (Kyle dans le film, évidemment).

    Lorsque le film commence, ces deux Américains en goguette en France s’attaquent à vélo aux routes pentues de l’arrière-pays niçois. Et voilà qu’en pleine grimpette, Michael apprend à Kyle qu’il a couché avec Ava, la femme avec qui son ami va prochainement se marier. Ambiance, ambiance. Les deux amis rompent après cette révélation. Définitivement ? Voilà la vraie question, qui est l’enjeu du film.

    En six chapitres retraçant les années qui suivent la course à vélo, Michael Angelo Covino suit ces deux amis, bien plus en osmose que Kyle veut bien se l’avouer. Leur première rencontre après la révélation de l’infidélité d’Ava – et aussi de celle de Michael – a lieu grâce au parents de Kyle, peu de temps après un drame dont on ne racontera rien.

    Une comédie bien plus savoureuse, maligne et drôle qu’il n’y paraît

    La vie, l’amour, l’amitié, les femmes et la mort : The Climb fait de ces thèmes le cœur d’une comédie bien plus savoureuse, maligne et drôle qu’il n’y paraît. Oui, nous disons bien comédie, même si les disparitions, les trahisons et les séparations ponctuent l’histoire d’une amitié à la fois peu ordinaire et d’une solidité à toute épreuve.

    Kyle et Michael se suivent à la trace en dépit des hauts et des bas de leur existence, à l’image de leur périple sur les pentes du Col de Vence. Il n’est d’ailleurs pas anodin de signaler que le film se termine par une autre course à vélo, mais cette fois à trois.

    Il faut enfin mentionner le jeu d’acteurs remarquable, sans quoi le film serait bancal. Michael Angelo Covino détonne en adolescent attardé, cabossé par un drame et s’accrochant à son ami comme à une bouée de sauvetage. À côté de cette paire de comédiens, il faut citer Gayle Rankin, en fiancée puis épouse possessive. Judith Godrèche apparaît quelques minutes simplement mais détonne autant qu’elle bouleverse.

    Au Festival de Cannes 2019, The Climb a reçu le Prix Coup de cœur du jury de la section "Un certain regard". Quant au Festival du cinéma américain de Deauville 2019, il lui a décerné un très mérité "Prix du jury"

    The Climb, comédie dramatique américaine de Michael Angelo Covino,
    avec Kyle Marvin, Michael Angelo Covino, Gayle Rankin et Judith Godrèche, 2019, 94 mn, Canal+

    https://www.metrofilms.com/films/climb-the
    https://www.festival-cannes.com/en/films/the-climb

    Voir aussi : "Femmes, je vous hais"

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