Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

chroniques - Page 2

  • Encore des nouilles

    Pierre Desproges a signé des chroniques dans Cuisines et Vins de France. Étonnant, non ? 

    En 1984, cette célèbre revue culinaire, à la réputation sérieuse, pour ne pas dire bourgeoise et collet monté, eut l’idée de proposer une page par mois au plus trublion des humoristes français, Pierre Desproges. Pendant environ un an, celui qui ne cachait pas sa passion pour la gastronomie et le vin fit étalage de tout son talent dans ce magazine bien-pensant, quitte à défriser certains lecteurs et lectrices (ayons une pensée pour cette madame Vallat de Millau, impitoyable brocardée par l’auteur). 

    Encore des Nouilles est la compilation de ces chroniques, accompagnées de citations d’autres œuvres de M. Cyclopède  et d’illustrations de Cabu, Charb ou Wolinski. C’est avec sa liberté coutumière que Pierre Desproges nous parle de sa passion pour la bonne chair et les grands crus, de ses souvenirs culinaires (d’inoubliables pâtes dégustées au Québec), des pages surréalistes sur les sauces ou la médiocrité de l’eau, des considérations sur la passion œnologique de l’auteur et de belles et truculentes pages sur les relations étroites entre le palais, le vin, l’amour et les femmes.

    Tout Desproges est dans cette citation tirée de l’article "L’aquaphile", chronique d’une passion déçue : "J’ai commandé un Figeac 71, mon saint-émilion préféré. Introuvable, sublime. Rouge et doré comme peu de couchers du soleil. Profond comme un la mineur de contrebasse. Éclatant en orgasme au soleil. Plus long en bouche qu’un final de Verdi. Un vin si grand que Dieu existe à sa seule vue. Cette conne a mis de l’eau dedans. Je ne l’ai plus jamais aimée.

    Pierre Desproges, Encore des Nouilles (chroniques culinaires), éd. Les Échappées, 2014, 128 p.

    Merci à Fred

  • Groodtniques

    Vous ne le savez sûrement pas, et si vous le savez c'est que vous devez passer plus de temps à regarder la télévision qu'à lire, mais Stéphane de Groodt croûte grâce à des Groodt-niques sur Canal Plus...

    Ce livre rassemble une cinquantaine de portraits de célébrités : de Benoît XVI à Nicolas Sarkozy en passant par Zahia et Obama, ces chroniques sont l'occasion de multiplier jeux de mots et calembours dignes des meilleurs textes de Raymond Devos ou de Bobby Lapointe. Ces chroniques sont souvent très bien vues, d'une folle drôlerie. Comme le dit le génial Belge : elles permettent de conduire sa plume "aux quatre coins du monde, aux six côtés de l'hexagone, aux plus hauts sommets des profondeurs... pour des rencontres aussi sûres que réalistes, aussi curieuses que rieuses."

    Idéal pour les jours de cafards !

    Stéphane de Groodt, Voyages en Absurdie, éd. Plon, 200 p.

     

  • Tel est pris qui croyait prendre

    Nous avons tous reçu ce genre de spams dans nos boîtes mails : un correspondant mystérieux - le plus souvent, une femme - annonce qu'une grosse somme d'argent est disponible en échange de menus services. Presque rien : quelques centaines d'euros payables par Western Union, la photocopie de pièces d'identité ou un numéro de passeport. Ces courriers sont bien entendu l'oeuvre d'escrocs (la fameuse "arnaque nigériane") qui a permis de plumer quelques internautes naïfs. C'est à ce genre d'individus que s'attaque Les Milliards de dollars de Léon Robillard.

    Cet échange (véridique) de correspondances est un moyen diablement efficace de brocarder ces cyberscrocs, de les dénoncer mais aussi de venger ceux qui en auraient été victimes. L'auteur, Vincent Malone, a choisi de répondre à ces arnaqueurs à travers le personnage imaginaire de Léon Robillard, éleveur porcin (très) crotté de la région du Perche. Jouant le jeu de la victime naïve jusqu'à l'absurde, Léon Robillard s'accroche comme une sangsue aux pauvres veuves esseulées et richissimes cherchant un associé pour affaires, voire plus si affinités... Autres cibles de notre brave Normand : des marabouts renommés, de jeunes et jolies célibataires peu farouches ou bien des notaires promettant de superbes lots à récupérer moyennant quelques centaines d'euros de frais...

    Tout cela est très original, bien vu, écrit avec un humour ravageur, au point que l'auteur finit par faire tourner en bourrique quelques cyberescrocs qui ont trouvé plus fort qu'eux. Tel est pris qui croyait prendre!

    Vincent Malone, Les Milliards de dollars de Léon Robillard, éd. Versilio, 250 p.