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Pour la Saint-Valentin, la talentueuse Vanessa Philippe sort un nouveau clip, "Combien d'efforts", tirée de son remarqué et remarquable album Soudain les oiseaux.
Pop, drôle et survoltée, la chanteuse semble venir tout droit des années 80, dans ce clip qu’elle a mis en scène elle-même – comme les dix autres précédents. Elle a d’ailleurs obtenu plusieurs prix de Festivals Internationaux pour ses réalisations.
Après quelques dates dont les Trois Baudets et la JIMI Festival de Marne en 2022, elle se produira en solo le 20 avril au Walrus Disquaire à Paris.
Fanelly est de retour, cette fois sur scène, au Sunset Sunside, cette semaine. Nous avions aimé la pop mâtinée de jazz de cette musicienne attachante qui avait fait sensation avec son album Metro Stories, sorti en 2021.
Voilà une nouvelle occasion de découvrir cette artiste jamais plus à l’aise que lorsqu’elle parle d’humanité, des autres et de la vie. Rendez-vous donc au Sunset Sunside , le 9 février.
Après la sortie de son single "Parle-moi du soleil", le chanteur français Mayu propose son premier EP, Pas d'ici. Un mini-album placé sous le signe d l'identité, du déracinement et de la mémoire.
Musicalement, Mayu insuffle du jazz et de la world music – brésilienne en l’occurrence – dans une chanson française métissée qui nous parle des origines du chanteur, de son déracinement ("J'ai pris la mer ça m'a fait drôle / J'ai pris la mer quand j'étais mioche / Je me rappelle pas du pays / Sauf sur ma peau couleur café"), mais aussi de son refus d’oublier d’où il vient : "Ici j'ai eu une maison / Et pour ne jamais oublier / J'ai accroché dans mon salon / Une photo rescapée" ("Pas d'ici").
Voilà qui est bien dit et chanté
Il y a de la mélancolie, de la douceur et de l’espoir dans l’EP d’un chanteur venu tout du droit du Brésil, à l’instar de cet autre morceau "Parle-moi du soleil". Le chanteur dit ceci : "Immigrer c’est l’art de vivre avec toutes ses versions de soi, en gardant l’espoir qu’aucune ne contrôle l’autre."
Voilà qui est bien dit et chanté.
Musicalement, Mayu a beau avoir vu Francis Cabrel ("Parle-moi du soleil") se pencher par dessus son épaule – le jeune artiste a fait ses classes au Conservatoire d’Age –, il n’en reste pas moins vrai que sa musique est une alliance colorée de sons et d’influences : samba, jazz, musique populaire du Brésil, et bien sûr chanson française. ("Prisonnier").
L’auditeur sera tout autant sensible à la voix veloutée et chaloupée de Mayu. Une jolie découverte en ce mois de janvier qui prouve que la chanson française se renouvelle sans cesse, comme aucune autre musique.
Nostalgie, quand tu nous tiens. CesChants nostalgiques, proposés par la soprano Marie-Laure Garnier la pianiste Célia Oneto Bensaid et le Quatuor Hanson, s'intéressent à la musique classique française du XXe siècle, avec des œuvres de Gabriel Fauré, Ernest Chausson, mais aussi une compositrice que l’on découvre, Charlotte Sohy. Voilà une sélection bienvenue, tant la musique classique n’en finit pas de sortir de ses archives des artistes féminines qui ont été "oubliées", en raison précisément de leur sexe. Chants nostalgiques est l'enregistrement public d'un concert à l'Estran de Guidel en mars 2022.
C’est la nostalgie qui est le fil conducteur de cet album, avec d’abord l’opus 81 de Gabriel Fauré, La Bonne chanson. Ce sont des airs généralement assez courts (le plus long fait un peu plus de trois minutes) qui ont été composés à partir de poèmes de Paul Verlaine. On retrouve le souffle et l'âme de Fauré et son sens mélodique, à commencer par le titre "Une sainte en son auréole", que Marie-Laure Garnier interprète avec flamme et sincérité. Célia Oneto Bensaid vient accompagner "Puisque l'aube grandit" pour donner du souffle à ce répertoire de musique française très XXe siècle fortement teinté de symbolisme ("La lune blanche").
Le néo-classique Fauré étonne avec "J'allais par des chemins perdus", un titre plus moderne, derrière lequel on peut discerner l'esprit de Darius Milhaud. Gabriel Fauré vient se livrer plus intimement encore avec le plus classique "J'ai presque peur, en vérité". Outre "Avant que tu ne t'en ailles", un rien désuet mais néanmoins charmant pour cet ode à la nature et à l'attente, Fauré fait le choix de la légèreté avec "Donc, ce sera par un clair jour d'été", dans lequel le compositeur semble faire le lien avec le romantisme, le classicisme à la française et la modernité. Précisons que morceau reprend des mesures de son Requiem dans ses dernières notes. "N'est-ce pas ?" frappe par sa modernité, à l'instar de "J'allais par des chemins perdus". La Bonne Chanson se terminer par le titre le plus long de l'opus, "L’hiver a cessé", plus complexe, dense et caractérisant un Gabriel Fauré indéfinissable autant que délicat.
Une vraie découverte : celle de la compositrice Charlotte Sohy
Autre compositeur à l'honneur dans cet enregistrement public : Ernest Chausson. Les Chants nostalgiques proposent sa "Chanson perpétuelle" op. 37, une œuvre d'adieu dans lequel le désespoir affleure, dans un classicisme tout français. Chausson se distingue avec son sens de la mélodie et sa plainte pour la mort du bien aimé qui "s'en est allé".
Parlons ensuite de la grande découverte de l’album : celle de la compositrice Charlotte Sohy (1887-1955). La musique classique est en train de se rendre compte qu'un vaste répertoire écrit par des femmes a été mis aux oubliettes. L'album Chants nostalgiques, à l'instar de l'association "Elles Women Composers" et un coffret dédié à son œuvre (La boîte à pépites), propose de découvrir Charlotte Sohy à travers ses Trois Chants nostalgiques (opus 7). Une œuvre nostalgique, oui, mais aussi sombre et mélancolique, composée sur des textes de Cyprien Halgan (1838-1896). Charlotte Sohy s'inscrit bien dans la tradition de la musique française ("Pourquoi jadis t'ai-je trouvé ?"), mais avec une modernité certaine dans son expressionnisme et dans sa manière de se libérer du carcan harmonique ("Le feu s'est éteint"). On a ici affaire à un opus crépusculaire que les interprètes s'approprient avec une grande sincérité ("Sous ce ciel d'hiver"). Ce qui est remarquable pour une œuvre peu connue et d'une compositrice qui ne l'est pas plus.
Retour à Ernest Chausson avec une transcription de Franck Vuillard de son "Poème de l'amour et de la mer", opus 19. Les trois chants, relativement longs (de deux minutes – un "Interlude" – à plus de quatorze minutes) font de cette œuvre un magnifique final. D'un très beau classicisme, que l'on pourrait dire néoromantisme, illustrent musicalement les poèmes symbolistes de Maurice Bouchar (1855-1929). Marie-Laure Garnier, le quatuor Hanson et Célia Oneto Bensaid font de ce "Poème de l'amour et de la mer" une œuvre tourmentée et vivante, non sans de bouleversants éclats instrumentaux ("Interlude"). On se laisse finalement bercer par la dernière chanson, "La mort et l'amour", singulière alliance, interprétée avec un mélange de légèreté et de nostalgie, justement.
Voilà qui clôt en beauté un album intelligent de découvertes et de redécouvertes classiques.
Du tempérament, il en a Makja, comme il le prouve dans le premier titre de son EP Sessions vivantes II. "Tempérament" c’est du rock engagé à la Saez. Les pauvres, l’argent roi, "politicards en toc" : l’ex de The Voice saison 8 assène ses vérités et ses colères, avec une rage sincère et sans tricherie ("Roi Soleil").
Makja est une voix avec qui il faut compter qui sait se montrer brut autant que poétique, comme le prouve "Les saveurs du passé", un des meilleurs morceaux de ces deuxièmes Sessions vivantes. "Quand le texte vient de loin / Le silence devient flou / L’infime se faufile sous les feuilles".
L’hypersensibilité du chanteur est évident chez cet artiste chez qui on sent l’influence de Christophe Maé jusque dans le timbre de la voix ("Nos 2 mains").
Très grande qualité d’écriture de Makja
Majka propose une revisite inattendue de "Tout va bien" d’Orelsan, dans une version moins urbaine et plus acoustique. C’est, du reste, ce choix musical – violoncelle, guitare, batterie – qui fait le charme immense de cet album. Makja fait un choix musical audacieux dans sa manière de refuser l’électronique, les boîtes à rythme et les machines au profit d’une facture plus traditionnelle ("Yeux de rouille").
"Elle tangue" retrouve la fibre engagée de "Tempérament", qui est aussi le portrait d’un homme dont la mémoire vacille. On est là à mi-chemin entre un texte intimiste et un message universel et social : "Où sont tes pavés / Tes livres / Tes idées de France libre / Face à l’oubli rien n’est inné".
Preuve de la très grande qualité d’écriture de Makja, ce dernier a été lauréat en 2016, du Prix Centre des Écritures de Chanson-Voix du sud aux Rencontres d’Astaffort.
Delphine Coutant est de retour pour son sixième et nouvel album. C’est un vrai univers en soi qu’elle propose, à l’image du titre de l’opus, 2 Systèmes Solaires. Pour écrire la partition pour octuor de cet opus, elle a étudié durant quatre ans l’écriture musicale, l’arrangement, l’orchestration au Conservatoire de musique de Nantes. Elle a été en résidence au Laboratoire de Planétologie et Géosciences de Nantes, au Planetarium de Nantes et aux réserves muséales du Muséum d’Histoire naturelle de Nantes.
Onirique et astral, l’artiste l’est assurément et l’assume sans conteste : "Mon manteau d’hiver s’étiole sur moi / Cette année lumière dure des mois", chante-t-elle dans "Mon Manteau d’hiver". Spatiale et terrestre, céleste et terrienne, Delphine Coutant balance, servie par un orchestre classique avec cordes et cuivres. Le texte écrit avec un grand sens de la justesse et de l’économie se joue du temps, des saisons, de l’espace, du minuscule et de l’infiniment petit : "Sous mon pull d’hiver poussent des camélias / Deux systèmes solaires se côtoient".
Sondant le mystère de la vie et avec une rare poésie, l’originaire de Saint-Nazaire se définissant comme une troubadour ("trobairitz") des temps modernes, fait d’une carrière ordinaire et d’un métier obscur le début d’un mystère : "Va dans la poussière / Tu as cent ans mile ans et l’âge sédimentaire". Et si l’artiste pouvait en être libéré ?
2 Systèmes Solaires frappe par l’intelligence de son écriture. On quitte l’univers pour aller jusqu’à une carrière et une recherche géologique. Le troisième titre propose de partir de la pierre brute pour aller vers la création du sculpteur, cet artisan travaillant "dans une parfaite gravité" ("La galaxie du sculpteur"). L’extrait suivant, "Méduse Pégase et nous", propose d’entrer dans le cœur de ces créations si loin et si proches de nous : "Et moi qui l’ai bien fréquentée, j’ai une forêt de genêts à mes cheveux noués". La musicienne s’appuie sur un orchestre classique, sauvage et impétueux.
Pour "La succulente", c’est un piano qui accompagne Delphine Coutant, dans la peau d’une habitante du désert américain de Chihuahua. Ce message sur l’environnement, sur "ce brasier qu’est la vie", est aussi un message d’espoir : "Je mets toute ma transcendance / Mon intelligence / Pour bien aimer cette folie".
Delphine Coutant est assurément d’un autre monde ou plutôt de tous les mondes
"La montagne bouger", plus pop, est de retour en France, avec une ballade dans l’ouest. Une nouvelle fois, la nature est plantée comme personnage principal et fantasmagorique : "Un océan d’eau salée / Sous la surface gelée / On a vu des feux de glace / Sortir des tiger stripes".
Delphine Coutant est assurément d’un autre monde ou plutôt de tous les mondes. 2 Systèmes Solaires peut se lire comme un grand livre de voyages, au souffle dépaysant, à l’instar du magnifique et magnétique "Le grand morcellement". Magnétique, magnifique et terrible tout à la fois : "Navires brise-glaces icebergs dérivants / Souffle de Neptune vents chocs et courants / Témoins de ma débâcle du grand morcellement". La qualité d’écriture et d’arrangements de la musicienne est évidente à travers ce morceau, tout comme elle se montre audacieuse et culottée dans "1 2 4 3 Ignition". Ce court morceau symphonique (une minute quarante) montre une musicienne nourrie d’influences néo-classiques.
On imagine Delphine Coutant comme une terrienne ne se sentant jamais aussi bien, à l’instar d’une enfant, que dans la nature, au milieu des éléments : "J’ai laissé l’herbe sécher / Et dans ce corps habité par le froid polaire / J’ai laissé l’herbe sécher" ("J’ai laissé faire"). Mais elle est aussi une grande amoureuse des astres, comme elle le confie dans le spectral "Mes heures d’univers", en français et... en latin : "Horas meas universi / Nares ad auras / Palpebarum pilos imbue" ("Les heures d’univers / Le nez en l’air / Rayonnement fossile / Imbibe mes cils").
Delphine Coutant vient clôturer son album avec un remarquable titre néo-classique et jazzy synthétisant en quelques vers une fin de monde et un bond dans le temps.
Delphine Coutant, 2 Systèmes Solaires, L’autre distribution, 2022 http://www.delphinecoutant.fr https://www.facebook.com/delphinecoutant.officiel En concert : Le 5 janvier 2023, Showcase Musique et Danse, Orvault (44), le 10 janvier à la Bibliothèque de Sotteville-les-Rouen (76) et le 13 janvier 2023 au Trianon Transatlantique de Sotteville-lès-Rouen (76)
Pourquoi ne pas parler de Mélanie Roux comme d’un chaînon manquant entre chanson française et rap ? Avec "Suffisant", son denrier single, la musicienne impose son univers et son style résolument urbain et moderne. Le clip, disponible sur les réseaux sociaux, a été réalisé par Pit Kaine
Osée et maligne, du haut de ses vingt ans, Mélanie Roux ne craint pas de mixer piano, autotune et boîtes à rythme pour être au service de ses tourments sentimentaux, ses peurs et ses chagrins. Sans nul doute, ses mots et ses maux sauront parler à un large public, comme l’a déjà prouvé son premier titre, "Je voulais", qui cumule aujourd'hui 200K streams sur les plateformes.
"Suffisant" parle de l’impossibilité d’aimer avec une singulière sensualité et une hypersensibilité évidente. Mélanie Roux impose un style, un univers, une voix qui emporte tout et un talent qui sont tous sauf anodins. Une vraie belle promesse pour la scène française qui est absolument à découvrir.
Aynoa a conçu la bande originale du documentaire We are 200 million – Code Name Endometriosis. Le film a pour but de mettre en lumière l’impact qu’a l’endométriose dans la vie des femmes du monde entier au travers de leurs témoignages. La chanteuse s’empare de ce sujet difficile en proposant un EP posant des mots sur un mal invisible et connu du grand public depuis peu.
Dans le morceau qui ouvre l’album, "J’ai un volcan, dans mon ventre", Aynoa parle dans un texte poétique slamé du ressenti d’une femme touchée par l’endométriose : "J’ai un volcan dans mon ventre, tu ne le vois pas. / Quand la lave s’écoule, j’deviens esclave, j’m’écroule. / Mon corps est en fusion, danse la confusion". Plus cash encore, le titre "Leurs ventres saignent", en featuring avec la comédienne et metteuse en scène Sarah Mathon, scande un chant d’hommage aux 200 millions de femmes victimes du mal insidieux.
L’honnêteté et la sincérité du message n’interdisent pas la qualité ni le soin dans la production
L’auditeur goûtera avec un plaisir certain le moreau pop-folk "We are one out of ten" pop-folk. Comme quoi, l’honnêteté et la sincérité du message n’interdisent pas la qualité ni le soin dans la production. On aimerait même que ce titre devienne un tube pour la bonne cause.
Dans "Mon corps", il est question de ce corps qui peut parfois être un poids et un compagnon lourd à supporter. Pourtant c’est bien une déclaration d’amour que chante Aynoa dans cet extrait : "Tu m’entraînes, dans les bourrasques / des tempêtes que tu souffles. / Tu me traînes, et me démasque, / le temps s’arrête, et je m’essouffle. : Et moi je t’endors, mon corps… / Et moi je t’adore encore, / Je te sers un peu plus fort, / Tu vois on s’en sort".
Les hommes aussi ont leur place dans un EP féminisme à plus d’un titre. Le titre rap "En te servant du thé" trace le portrait d’une femme meurtrie et victime, portrait chanté par Edgar Sekloka : "Elle combat une égalité d’apparat / Vu ce qu’elle supporte, vu ce qu’elle brave / c’est pas étonnant que ma voix soit grave".
L’EP d’Aynoa doit être écouté comme un album engagé pour que des millions de femmes puissent "sortir de l’ombre", ce que l’extrait "On nous a dit qu’c’était normal" (en featuring avec Noémie de Lattre) assène avec efficacité et sans sensibilité.