Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Danses avec Barbara Hannigan, de Kurt Weill à la Lambada

On adore Barbara Hannigan sur Bla Bla Blog. Soprano géniale, la chanteuse canadienne s’est frottée  à un répertoire très large, du contemporain (Lulu de Berg, Le Grand Macabre de Ligeti), au classique français (La Voix humaine de Poulenc), sans cacher son appétence pour l’orchestration. Elle dirige le Ludwig Orchestra depuis 2011, et c’est justement avec cette formation qu’elle propos son dernier album, Dance With Me.

Les ayatollahs du classique vont certainement ruer dans les brancards à l’écoute de ce disque qui va de Kurt Weill à la "Lambada", en passant par "Copacana" ou la "Moonlight Serenade". Et pourtant, il faut bien plonger dans ce séduisant opus qui fera sans doute le bonheur de beaucoup à quelques semaines de fêtes de Noël.

Barbara Hannigan, au chant et à la direction, met à l’honneur, avec grand orchestre, des standards et des classiques du XX siècle. Le très jazz "Moonlight Serenade" de Glenn Miller, interprété avec chaleur par la soprano, précède le mambo et désormais classique "Quien sera".

Mais l’auditeur fondera en premier lieu sur ce joyau qu’est "Youkali" de Kurt Weill. On écoutera et on réécoutera jusqu’à plus soif ce tango métaphysique et déchirant, composé en français : "Youkali, c'est le pays de nos désirs / Youkali, c'est le bonheur, c'est le plaisir / Youkali, c'est la terre où l'on quitte tous les soucis". Immanquable !

le tube de Kaoma est teinté de jazz, prenant un lustre et une classe incroyable

Pour "Copacabana" de Barry Manilow, la cheffe d’artiste a eu droit à la collaboration de Lucienne Renaudin Vary, l’une des instrumentistes et trompettistes les plus douées de sa génération. Et l’on peut dire que la puissance, la chaleur et le swing de la Mancelle font merveille dans cette samba archi-connue. Pareillement, l’auditeur découvrira ou redécouvrira certainement George Hamilton Green et Wallace Irwin avec "Fluffy Ruffles", leur formidable ragtime au xylophone  que Barbara Hannigan chante avec une fougue communicative, accompagnée par un orchestre à l’avenant.

Avec la valse "Je veux t’aimer" de Robert Stolz, tiré de la BO du film C'est un amour qui passe de  Géza von Bolváry (1932),  nous voilà dans le grand romantisme, à faire fondre les cœurs de guimauve que nous sommes. On sera pareillement sensible au quick step "Whispering" (1920) de John Schönberger, dirigé par une Barbara Hannigan à la conduite enlevée, colorée et d'une belle densité.

Restons dans les danses de salon - que le public redécouvre depuis quelques années grâce à la télévision. Dance With Me propose une version orchestrale de la chanson "My Shawl" de Xavier Cugat, "le roi de la rumba". On retrouve également la voix de la soprano avec son adaptation de la comédie musicale My Fair Lady. La diva canadienne reprend le tube "I Could Have Danced All Night" (composé et écrit par Frederick Loewe et Alan Jay Lerner) qu’Audrey Hepburn avait fait connaître dans le monde entier.

Après un retour au jazz avec le célébrissime "In The Moon" de Wingy Malone et arrangé par Bill Elliott, on ne peut évidemment passer sous silence la grande surprise de cet album de Barbara Hannigan : l'étonnante reprise de "Lambada". Quelle surprise de voir ce tube populaire de l’été de 1989 ! Wikipedia nous apprend d’ailleurs que la lambada est un style musical à part entière, né au Brésil, et qui mélange carimbo, reggae, salsa et merengue. Ici, le tube de Kaoma est teinté de jazz, prenant un lustre et une classe incroyable. Ce morceau n’est vraiment pas à rater.

L’opus de Barbara Hannigan se termine avec la très belle danse lente d’Edward Elgar, "Salut d’amour", op. 12. Voilà une occasion de découvrir que le compositeur anglais n’est pas que celui de "Pompes et circonstances".

Dance With Me proposait de remettre à l’honneur ces danses du XXe siècle devenus légendaires ? Pari gagné haut la main, grâce à une Barbara Hannigan qui démontre que éclectisme n’est pas une insulte.

Barbara Hannigan, Dance With Me, Ludwig Orchestra,
avec Lucienne Renaudin Vary, Bill Elliott et le Berlage Saxophone Quartet, Alpha Classics, 2022

https://www.barbarahannigan.com
https://outhere-music.com/en/albums/dance-me

Voir aussi : "Je m'en irai à Guéthary"
"Histoires de tangos par Lucienne Renaudin Vary"
"Barbara Hannigan est Lulu"
"Deux pour le prix d’un"

Tenez-vous informés de nos derniers blablas
en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

Les commentaires sont fermés.