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  • En image, en musique et en public

    Du live et de la musique française pour ce nouvel enregistrement paru chez b.records. L’album Images… rassemble un ensemble de pièces des XXe et XXIe siècles proposées par le pianiste Lorenzo Soulès. Elles ont été captées à Orléans le 15 février 2023.

    Il s’agit d’un opus essentiellement chronologique proposant des œuvres françaises de ce siècle – à l’exception de Piano Figues du Britannique George Benjamin. L’album débute avec le cycle Images – bien sûr ! – de Claude Debussy. Nous sommes entre 1905 et 1907. Le courant classique dicte toujours sa loi, avec un compositeur aux œuvres délicates et soyeuses que Lorenzo Soulès capte avec un touché d’une élégance rare. Que l’on pense à l’impressionniste "Reflets dans l’eau" ou au mélancolique "Hommage à Rameau". Pour "Mouvements", Debussy se fait naturaliste dans ce bref morceau plein de vie, auquel vient répondre le réaliste "Cloches à travers les feuilles". Plus sombre, dans "Et la lune descend sur le temple qui fut", le compositeur se fait poète – et même peintre sonore ("Poissons d’or").

    Allons plus loin dans le XXe siècle avec Lorenzo Soulès et arrêtons-nous sur ce compositeur majeur que fut Olivier Messiaen. Le pianiste propose des interprétations de deux extraits du fameux Catalogue d’oiseaux. L’auditeur qui serait passé à côté de cette œuvre découvrira ces lectures incroyables du "Traqueur rieur" et de "L’alouette calandrelle". Et si Olivier Messiaen était le compositeur le plus humaniste et le plus écologiste de l’histoire de la musique ? Il fait de ces chants d’oiseaux, qu’il a écoutés avec l’oreille absolue qui était la sienne, des morceaux d’un modernisme incroyable, en nous disant : "Écoutez mes amis que sont les oiseaux. Les aviez-vous déjà entendus ainsi ? Ne nous parlent-ils pas à nous, contemporains ?"

    Pour ces deux chants d’oiseaux, Messiaen atteint l’essence de la musique contemporaine en l’ancrant dans la réalité et l’univers, celui de la nature. Capter et orchestrer des chants d’oiseaux est à la fois si rare et si génial ! Le compositeur de Saint François d’Assise va au bout de sa démarche à la fois engagée (nous ne sommes pourtant qu’en 1956), moderne et d’une folle ambition - ses chants sont longs respectivement de, respectivement, presque huit minutes et plus de cinq minutes, ce qui rend la performance du pianiste d’autant plus remarquable. 

    Peintre sonore

    Le programme de Lorenzo Soulès se poursuit avec une œuvre de Tristan Murail datant de 1993. La Mandragore, long morceau près de dix minutes, s’étire et s’enroule mystérieusement, dans des volutes sonores incroyables. Le compositeur français fait de ce morceau pour piano une œuvre à la fois minérale et solaire, telles ces plantes méditerranéennes réputées pour leurs étranges pouvoirs appréciés des sorcières. Aussi étrange que cette œuvre que l’auditeur découvrira sans doute avec intérêt, et qui le renverra sans doute à l’influence de Messiaen, écouté plus tôt.

    Images… propose avec le Deuxième Livre d’Études de Philippe Manoury la composition contemporaine la plus récente, car elle date de 2021 et a été écrite pour le Concours d’Orléans. Deux morceaux sont proposés dans l’album. Il y a, pour commencer, "Dérèglements", une composition sombre écrite avec précision, avec ces effets sonores se jouant des échos, des répétitions mais aussi des silences, sans doute bien plus inquiétants encore. C’est une vraie bourrasque qui saisit l’auditeur et que Lorenzo Soulès parvient à rendre avec toute sa puissance. Le second titre de Philippe Manoury est le vivant et contemporain "Réseaux". La puissance d’évocation de nos réseaux sociaux et informatiques est frappante. Ce titre prouve que les compositeurs contemporains continuent à se régénérer et à prouver qu’ils restent très actuels.

    Dans ce programme de musique française, un intrus apparaît en fin d’enregistrement : le Britannique George Benjamin. Pourquoi a-t-il sa place ? Lorenzo Soulès s’explique : "Benjamin a quelque chose de très français. Dans ses œuvres pour orchestre, notamment, il contrôle parfaitement les timbres des différents groupes, à la manière de Ravel ou de Debussy". Les dix Piano Figures de 2004 de George Benjamin, dans leur brièveté (entre trente secondes et deux minutes), ont la concision, la précision et la texture de "coloristes" tels que Debussy et Ravel, justement. On s’en conviendra à l’écoute de "Spell", de "Knotts" ou de "In the Mirror". Pareillement, ne pourrait-on pas voir dans "Song" une réminiscence d’Erik Satie ? La puissance et la virtuosité de Lorenzo Soulès font merveille dans des morceaux aussi complexes que "Hammers", sans parler de la sensibilité qu’il met dans "Alone" ou "Mosaic". Impossible non plus de ne pas parler des lignes modiques de "Around the Corner" ou du mystérieux "Whirling" qui vient conclure de fort belle manière cet enregistrement public proposé par Lorenzo Soulès.

    La tournée "Images" de Lorenzo Soulès s’arrêtera à Montargis, le 22 novembre 2023, avec un masterclass et un concert du pianiste, accompagné de Chisato Taniguchi.

    Images…, Lorenzo Soulès, piano, b-records, 2023
    https://www.b-records.fr
    https://www.lorenzo-soules.com
    https://www.facebook.com/lorenzo.soules

    Voir aussi : "Franck par Lazar"

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  • On dirait qu’on fait la guerre

    Ce sont deux grands enfants qui se trouvaient ce 10 novembre sur la scène du Tivoli à Montargis pour "jouer à la guerre". Play War, créé et interprété par Alexandre Finck et Adrien Fournier, de la Compagnie Discrète, propose une revisite burlesque des films de guerre américains.

    Deux soldats, un capitaine et son subalterne de l’armée américaine, sont parachutés chez l’ennemi en pleine guerre du Vietnam. Ces deux bras cassés vont devoir user de toutes les armes pour se sortir des griffes de l’ennemi retors, échapper à leurs fourbes geôliers et prendre la poudre d’escampette.

    La Compagnie Discrète a intelligemment construit le spectacle autour de l’idée du cinéma : après un générique au graphisme soigné, les deux acteurs traversent le mur d’écran pour rejoindre la scène : effet garanti. Au passage, Play War est également une condamnation de tous les conflits, à travers une fin étonnante qui prend le public de court.

    Aucune parole (ou presque) pour ce spectacle de mimes dans lequel les deux acteurs, en treillis et rangers, jouent (à) la guerre en même temps qu’ils rendent hommage à ces films qui ont marqué l’histoire du cinéma : Apocalypse Now, Platoon, Rambo ou Voyage au Bout de l’Enfer. Alexandre Finck et Adrien Fournier délectent le public avec les poncifs du genre : le soldat surjouant l’héroïsme, le pioupiou dépassé et l’ennemi viet-cong insaisissable, cruel et forcément vaincu... On retiendra en particulier le parachutage et l’arrivée sur les terres ennemies, la scène de la roulette russe et la course en moto hilarante.

    Après plusieurs représentations au Tivoli de Montargis, Play War tournera en France en fin d’année et courant 2019. Pour retrouver notre âme d’enfant, lorsque nous lancions à nos camarades de jeu : "On dirait qu’on fait la guerre..."

    Play War, le 1er décembre 2018 au (H)AMAC / Jeux de Vilains, Lailly-en-Val (45), le 17 Janvier 2019 à Challans (85), le 27 Février 2019 à la Passerelle de Fleury-les-Aubrais (45) et en octobre 2019 au Théâtre de l'Opprimé à Paris
    http://www.compagniediscrete.com/play-war.html

    Voir aussi : "Duel pour violoncelle et piano"
    "L'apocalypse, c'est now !"

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