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samara weaving

  • La mariée et l’orphelin

    Faire le rapprochement entre ces deux films d’horreur que sont Wedding Nightmare et Brightburn : L'Enfant du mal, sortis à la même époque dans les salles obscures, n’a rien d’aberrant.

    Ces deux petits films américains, misant sur la peur, ont au moins un point commun : s’attaquer à leur manière aux valeurs traditionnelles que sont la famille et le mariage. Autre point commun : le budget modeste et un casting sans grande star - si l’on excepte Andy McDowell pour Wedding Nightmare.

    Brightburn : L'Enfant du mal conte l’histoire d’un enfant démoniaque, Brandon, adopté par Tori et Kyle Breyer, un couple en mal d’enfant. Leur bénédiction viendra des étoiles, puisqu’à la faveur de l’écrasement d’un vaisseau extraterrestre, nos deux amoureux recueillent un bébé – en réalité un alien anthropomorphe – qui va devenir leur seul et unique rejeton. Quelques années plus tard, devenu pré-adolescent, le garçon s’aperçoit qu’il a des dons de super-héros, mais qu’il va mettre au service de causes malfaisantes. Et c’est bientôt ces vrais-faux géniteurs qui vont en faire les frais . Le pitch de ce film diablement méchant, et dépourvu de toute espèce de rédemption, est une relecture un brin angoissante d’une naissance divine : enfant né des étoiles, père et mère inconnus, pouvoirs extraordinaires, visions d'ascension, place centrale donnée à une grange… On aura vite deviné que le scénario reprend à son compte des symboles christiques, pour renverser totalement le message et faire du petit bonhomme un être inquiétant, bien décidé à semer le chaos dans le monde.

    Intrigues subversives

    Diabolique, Wedding Nightmare l’est tout autant. Dans la famille des Le Domas, une tradition oblige chaque jeune marié.e à se prêter à un jeu. Lorsque Grace, follement amoureuse du fils Alex, tire la carte qui va décider de l’épreuve, c’est une partie de cache-cache qui lui est proposée. Le hasard fait mal les choses, car la mariée a l’obligation de ne pas être retrouvée, et ce jusqu’à l'aube - sinon, c’est la mort assurée. Une course folle commence dans les couloirs de l’inquiétant château. La jeune mariée espère cependant compter sur le secours de son jeune époux.

    Amateurs de jeux de massacres à l’arme blanche, Weddingt Nightmare est pour vous. On trouve un plaisir presque sadique à suivre la chasse à l’homme - à la femme en l’occurrence - et à voir les protagonistes tomber les uns après les autres, de la manière la plus gore possible, et ce jusqu’à la grande boucherie finale.

    Mais ne nous y trompons pas : comme pour Brightburn : L'Enfant du mal, la cible visée n’est pas cette innocente mariée ou ces parents trop aimants mais bien le mariage et la famille. Ce qui n’empêche pas les scénaristes de transformer les proies en chasseurs, lorsque par exemple Grace se transforme littéralement en Carrie vengeresse ou lorsque le père de Brandon choisit de prendre l’arme contre son propre fils. À ce moment, les intrigues devient carrément subversives. Subversion trouvant d’ailleurs son illustration sonore dans Brightburn : L'Enfant du malavec la bande-son d’une certaine Billie Eilish, qui propose son titre qui l’a fait connaître et qui convient à merveille pour ce film : "I'm that bad type / Make your mama sad type / Make your girlfriend mad tight / Might seduce your dad type /I'm the bad guy" (Bad Guy).

    Ces deux petits films d’horreur sont à voir en ce moment sur Canal+ .

    Brightburn : L'Enfant du mal, film d’horreur américain de David Yarovesky, avec Elizabeth Banks, David Denman, Jackson A. Dunn, Matt L. Jones et Meredith Hagner, 91 mn, 2019
    sur Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/brightburn-l-enfant-du-mal
    Wedding Nightmare (Ready Or Not), film d’horreur américain de Matt Bettinelli-Olpin
    Tyler Gillett, avec Samara Weaving, Adam Brody, Mark O'Brien, Henry Czerny, Andie MacDowell, Nicky Guadagni, Melanie Scrofano, Elyse Levesque et Kristian Bruun, 95 mn, 2019, sur Canal+
    https://www.canalplus.com/cinema/wedding-nightmare

    Voir aussi : "Quand je pense à la vieille Anglaise"

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  • Le paradis d'Hollywood

    Des louanges ont été dressées pour la série Hollywood, créée par Ryan Murphy et Ian Brennan. Une vraie superproduction, particulièrement soignée, à la gloire de l’Âge d’Or d’Hollywood. Des années 30 aux années 50, le pouls du cinéma mondial bat du côté de Los Angeles. C’est le règne du divertissement, des films à gros budget, des nouveautés techniques (cinémascope, films parlants, couleur) mais aussi du star system. Les vedettes de l'époque se nomment Buster Keaton, Louise Brooks, Charlie Chaplin, Paulette Goddard, Franck Cappra, Marlene Dietrich ou George Cukor, et les chefs d’œuvre se multiplient : Le Kid, Citizen Kane, Autant en emporte le Vent ou Freaks. Après la seconde guerre mondiale, cependant, l’étoile de Hollywood commence à pâlir, et c’est justement le thème de la série que propose Netflix.

    Démobilisé après avoir servi sous les drapeaux en Europe, Jack Castello (David Corenswet) s’est installée avec sa femme enceinte à Los Angeles, où il rêve de gloire et de percer dans le cinéma. Désargenté, il traîne ses espoirs entre les salles obscures et les studios de la prestigieuse compagnie Ace, à la recherche d’un petit rôle. Il finit par se faire alpaguer par un certain Ernie (Dylan McDermott), qui le remarque pour son physique avenant. L’homme, qui dirige une station-service, lui propose de travailler dans son établissement, qui est aussi et surtout un lieu couru du proxénétisme (plus poétiquement appelé "paradis" par Ernie). Jack accepte de se prostituer pour le gratin de Hollywood, ce qui va lui ouvrir bien des portes. En route vers le succès, il croise la route d’autres jeunes ambitieux: le metteur en scène Raymond Ainsley (Darren Criss), le scénariste Archie Coleman (Jeremy Pope), les actrices Claire Wood (Samara Weaving) et Camille Washington (Laura Harrier), mais aussi le jeune premier Rock Hudson (magnifique Jake Picking !).

    Un gros bémol

    Il y a du bon et du moins bon dans cette série brillante, clinquante et à bien des égards très enlevée. Les showrunners ont mis le paquet pour reconstituer cet Hollywood d’après-guerre : costumes, décors, coiffures, reconstitutions des studios et scènes tournées en noir et blanc. L’hommage est presque à chaque image de ce qui reste un superbe hommage à une époque révolue, pour le meilleur et pour le pire.

    Car, loin d’être une reconstitution dithyrambique de cet âge d’or, les créateurs ont choisi de tirer à boulet rouge sur l’hypocrisie qui régnait à Hollywood. Racisme, machisme, homosexualité refoulée ou condamnée : les acteurs doivent se battre avec leurs armes pour faire valoir leur talent, quelque soit leur couleur de peau, leur sexe ou leur sexualité. Les artistes et producteurs, en marge - ou tout simplement ignorées - s’associent pour monter un film, Meg, écrit par un scénariste noir (et gay), Archie, et réalisé par le cinéaste métis Raymond, avec une actrice noire, Camille Washington, lorgnant le premier rôle, sans oublier un acteur gay tout juste débutant, un certain Rock Hudson. Pour financer ce film, la société Ace voit débarquer par accident une femme, devenue fortuitement productrice : Meg pourra-t-il être tourné ? Et quel accueil va-t-on lui faire ? 

    Hollywood séduit pour cette manière de montrer comme jamais cette facette de "la machine à divertissement", grâce à des personnages très forts, purement fictifs ou alors inspirés par des vraies vedettes (Rock Hudson, bien sûr, mais aussi Hattie McDaniel ou Anna May Wong).

    Il y a pourtant un gros bémol dans cette série qui, dans les derniers épisodes, fait le choix du happy-end, en refaisant notamment l’histoire des oscars, grâce à un savant mixte entre les cérémonies de 1947 et de 1948. Shocking ! Ainsi, les passionné·e·s de cinéma remettront à la bonne année les récompenses des films Miracle sur la 34e rue (1947) et Sang et Or (1948), rassemblés pour les besoins de la série dans la même soirée. On pourra y voir une facilité de scénariste ou une facétie destinée à laisser passer un message. À vous de décider.

    Hollywood, série dramatique américaine de Ryan Murphy et Ian Brennan,
    avec David Corenswet, Darren Criss, Laura Harrier, Darren Criss,
    Joe Mantello, Samara Weaving, Jeremy Pope,
    et Dylan McDermott, saison 1, 7 épisodes, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/81088617

    Voir aussi : "Cours, Etsy, cours"

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