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elizabeth banks

  • La mariée et l’orphelin

    Faire le rapprochement entre ces deux films d’horreur que sont Wedding Nightmare et Brightburn : L'Enfant du mal, sortis à la même époque dans les salles obscures, n’a rien d’aberrant.

    Ces deux petits films américains, misant sur la peur, ont au moins un point commun : s’attaquer à leur manière aux valeurs traditionnelles que sont la famille et le mariage. Autre point commun : le budget modeste et un casting sans grande star - si l’on excepte Andy McDowell pour Wedding Nightmare.

    Brightburn : L'Enfant du mal conte l’histoire d’un enfant démoniaque, Brandon, adopté par Tori et Kyle Breyer, un couple en mal d’enfant. Leur bénédiction viendra des étoiles, puisqu’à la faveur de l’écrasement d’un vaisseau extraterrestre, nos deux amoureux recueillent un bébé – en réalité un alien anthropomorphe – qui va devenir leur seul et unique rejeton. Quelques années plus tard, devenu pré-adolescent, le garçon s’aperçoit qu’il a des dons de super-héros, mais qu’il va mettre au service de causes malfaisantes. Et c’est bientôt ces vrais-faux géniteurs qui vont en faire les frais . Le pitch de ce film diablement méchant, et dépourvu de toute espèce de rédemption, est une relecture un brin angoissante d’une naissance divine : enfant né des étoiles, père et mère inconnus, pouvoirs extraordinaires, visions d'ascension, place centrale donnée à une grange… On aura vite deviné que le scénario reprend à son compte des symboles christiques, pour renverser totalement le message et faire du petit bonhomme un être inquiétant, bien décidé à semer le chaos dans le monde.

    Intrigues subversives

    Diabolique, Wedding Nightmare l’est tout autant. Dans la famille des Le Domas, une tradition oblige chaque jeune marié.e à se prêter à un jeu. Lorsque Grace, follement amoureuse du fils Alex, tire la carte qui va décider de l’épreuve, c’est une partie de cache-cache qui lui est proposée. Le hasard fait mal les choses, car la mariée a l’obligation de ne pas être retrouvée, et ce jusqu’à l'aube - sinon, c’est la mort assurée. Une course folle commence dans les couloirs de l’inquiétant château. La jeune mariée espère cependant compter sur le secours de son jeune époux.

    Amateurs de jeux de massacres à l’arme blanche, Weddingt Nightmare est pour vous. On trouve un plaisir presque sadique à suivre la chasse à l’homme - à la femme en l’occurrence - et à voir les protagonistes tomber les uns après les autres, de la manière la plus gore possible, et ce jusqu’à la grande boucherie finale.

    Mais ne nous y trompons pas : comme pour Brightburn : L'Enfant du mal, la cible visée n’est pas cette innocente mariée ou ces parents trop aimants mais bien le mariage et la famille. Ce qui n’empêche pas les scénaristes de transformer les proies en chasseurs, lorsque par exemple Grace se transforme littéralement en Carrie vengeresse ou lorsque le père de Brandon choisit de prendre l’arme contre son propre fils. À ce moment, les intrigues devient carrément subversives. Subversion trouvant d’ailleurs son illustration sonore dans Brightburn : L'Enfant du malavec la bande-son d’une certaine Billie Eilish, qui propose son titre qui l’a fait connaître et qui convient à merveille pour ce film : "I'm that bad type / Make your mama sad type / Make your girlfriend mad tight / Might seduce your dad type /I'm the bad guy" (Bad Guy).

    Ces deux petits films d’horreur sont à voir en ce moment sur Canal+ .

    Brightburn : L'Enfant du mal, film d’horreur américain de David Yarovesky, avec Elizabeth Banks, David Denman, Jackson A. Dunn, Matt L. Jones et Meredith Hagner, 91 mn, 2019
    sur Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/brightburn-l-enfant-du-mal
    Wedding Nightmare (Ready Or Not), film d’horreur américain de Matt Bettinelli-Olpin
    Tyler Gillett, avec Samara Weaving, Adam Brody, Mark O'Brien, Henry Czerny, Andie MacDowell, Nicky Guadagni, Melanie Scrofano, Elyse Levesque et Kristian Bruun, 95 mn, 2019, sur Canal+
    https://www.canalplus.com/cinema/wedding-nightmare

    Voir aussi : "Quand je pense à la vieille Anglaise"

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  • Amour et compassion

    Biopic réussi et audacieux, Love & Mercy est l'une des jolies surprises cinématographiques de l'année 2015. Le film vient de sortir en DVD : c'est l'occasion de découvrir ce film en même temps que de se plonger dans l'univers de Brian Wilson, l'un des génies musicaux de ces 50 dernières années.

    Love & Mercy fait le choix non de retracer la carrière du leader des Beach Boys mais de s'intéresser à deux moments cruciaux de sa vie et de sa carrière, traités par alternance.

    La première de ces étapes suit la phase de succès du groupe californien lorsque "Beach Boys" rimait avec succès interplanétaires (Surfin' USA, I Get Around, California Girls, Barbara Ann), rêve américain, plages et jolies filles en bikinis. Prodige du groupe et personnalité fragile et fantasque, tyrannisé par son père qui lui ôtera tout droit sur ses compositions, le jeune Brian Wilson, interprété avec talent par Paul Dano, a l'idée de sortir du chemin balisé du groupe et rêve de recherches musicales et de nouveaux sons à travers un concept album, Smile. Nous sommes en 1967 et ce projet ne suscite guère d'enthousiasme autour de lui.

    La deuxième époque s'ouvre vingt ans plus tard et Brian Wilson est une légende dont la carrière semble derrière lui. Le leader des Beach Boys (interprété pour cette période par John Cusack) n'est plus que l'ombre de lui-même : malade, schizophrène, atteint d'une dépression, il est en plus sous l'emprise d'un médecin, gourou et manipulateur, Eugene Landy (Paul Giamatti, étonnant et terrifiant). Melinda Ledbetter (Elizabeth Banks), une commerciale spécialisée en vente de voitures, croise par hasard Brian Wilson. Entre les deux, le courant passe. À l'admiration pour le chanteur en fin de carrière, succède une évidence : la jeune femme entend bien sortir Brian Wilson du piège chimique et mental où il est englué.

    Film à double facettes, Love & Mercy (littéralement "Amour et Compassion", un titre interprété par le "vrai" Brian Wilson dans le générique de fin) est le récit d'une touchante histoire d'amour autant que d'une d'une rédemption, avec en filigrane l'album emblématique Smile. Le bloggeur fera juste la fine bouche à ce sujet : autant la genèse de ce concept-album est abordé à travers les affres de la création de Wilson et des scènes d'enregistrements passionnantes, autant est mis sous silence la sortie de ce disque légendaire, Smile. Il est vrai qu'elle n'eut lieu que bien plus tard, en 2004 et a confirmé le retour sur le devant de la scène d'un authentique génie, ce que montre par ailleurs Love & Mercy.

    Love & Mercy, de Bill Pohlad, avec Paul Dano, John Cusack, Elizabeth Banks
    et Paul Giamatti, USA, 2015, 120 mn