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polaroid

  • Audrey Borgel : Oui, on peut dire que "small is beautiful"

    Après avoir parlé du projet photographique d'Audrey Borgel autour des Polaroids, il paraissait pertinent d'interroger l'intéressée. Pourquoi le choix de cette technique déjà ancienne ? Comment travaille-t-elle le Polaroid ? Avec quels supports ? Et bien entendu, quelle est son actualité ? Autant de questions qu'elle a bien voulu répondre.

    Bla Bla Blog – Bonjour Audrey. On retient d’abord de ton œuvre ton travail sur le Polaroid. Peux-tu nous dire d’où vient ton désir de t’emparer d’une technique qui semble aujourd’hui dépassée ?  
    Audrey Borgel – J'aime utiliser les appareils anciens et particulièrement le Polaroid pour son rendu particulier. Mais j'utilise également des appareils Polaroids ou Fujifilm récents, Polaroid propose régulièrement de nouveaux films ou appareils. J'ai découvert le Polaroid par mon père qui m’en a offert un quand j'avais 14 ans : le JoyCam et cela avant mes études de "photographie".

    BBB – Peux-tu nous parler de l’appareil que tu utilises pour ces Polaroids ? 
    AB – J'utilise le plus un appareil ancien, le Polaroid 600 Land Camera, grâce à cet appareil ancien j'arrive à obtenir les ombres et contrastes que j'aime. J'utilise aussi des appareils Polaroids récents ou Fujifilm, j'aime bien utiliser tous les formats.

    BBB – Le numérique a été un vrai raz-de-marée dans le milieu de la photographie. Est-ce que l’analogique est un moyen pour toi de revenir au cœur de ton métier ?
    AB – J'ai commencé par apprendre la photo argentique à l'école (j'étais dans les dernières années où c'était complètement en argentique). Oui, c'est plus fort pour moi ce côté de la photographie.

    BBB – On est bluffés par tes clichés en noir et blanc au grain incroyable. La lumière, les ombres, les contrastes : j’ai l’impression que c’est ce que qui t’inspire le plus. 
    AB – Oui, ce que je préfère, c'est photographier les moments de vies, les choses sur lesquelles on ne s'attardent pas forcément, j'aime l'instant où l'objet rencontre une douce ou forte lumière qui vient se poser sur lui. 

    "J'ai découvert le Polaroid par mon père qui m’en a offert un quand j'avais 14 ans"

    BBB – Tes Polaroids ne sont pas sans rappeler ces clichés que des millions de Français faisaient en vacances ou non. Il y a ce côté "photos vieillies" et "couleurs passées" : c’est un moyen pour toi de prendre à contre-pied le numérique ?
    AB – Pas forcément. Je trouve qu'il y a quelque chose de plus esthétique, de plus doux et sensible dans le Polaroid. 

    BBB – Quelle est ta méthode de travail et que deviennent ces clichés une fois développés, car certains sont retravaillés ensuite ?  
    AB – En général je travaille sur une série à la fois, mais parfois j'ai une autre idée donc deux séries naissent en même temps. Tous les polaroids sont numérisés pour les poster sur mon site et les recenser dans un livret avec les légendes, de là je fais des réimpressions des visuels sur du papier haute qualité très souvent cartonné ou différents types de supports, je vais les intégrer dans des cadres anciens, des filtres photos, y ajouter de la peinture, du feutre des collages. Les visuels se retrouvent parfois démultipliés ou collés sur des morceaux en bois, j'ouvre même les polaroids pour les présenter sous une autre forme ou n'en garde qu'une partie. 

    BBB – On sera surpris de constater que dans tes œuvres le petit format s’adapte aussi bien aux scènes intérieures qu’aux paysages. Peut-on dire que "small is beautiful" ? 
    AB – Oui, on peut dire que "small is beautiful". Il y a quelque chose qui me plaît dans les petits formats, ça n'empêche pas que j'aime agrandir certains visuels Polaroid. 

    BBB – Ton site Internet présente une large gamme de ton œuvre : Polaroids, bien sûr, mais aussi cartes postales, mini-albums ou livres photo. J’ai l’impression que c’est le "recyclage" de techniques anciennes qui est au cœur de ton parcours artistique. Je me trompe ? 
    AB – C'est vrai, j'aime tout ce qui est ancien : esthétiquement c'est très intéressant. Je suis une collectionneuse aussi, donc j'apprécie ce que les objets racontent. J'aime les photos anciennes, les cartes postales aussi parce qu'elles racontent un moment de vie.

    BBB – La crise sanitaire a mis, j’imagine, tes projets d’expositions en suspens. Quelle est aujourd’hui ton actualité et quels sont tes projets ? 
    AB – En effet, trois expositions au moins ont été annulées depuis, dont Arles où je devais aller pour une expo Polaroids. La prochaine sera probablement en 2022. Je participe au Festival international de la photo expérimentale à Barcelone en juillet 2021, je vendrai des tirages photos Polaroids retravaillés, les tirages sont limités à 30 exemplaire, numérotés et signés avec le certificat donc. Egalement une de mes photos retravaillée se trouve dans une installation à l'école IEFC. Normalement, je participe à Instant Cologne en Allemagne fin août 2021, du 27 au 29. C'est une exposition regroupant des artistes internationaux autour du Polaroid. Il devrait y avoir "Instant Paris", rue de Turenne en novembre et le festival Expolaroid se prépare pour 2022.

    BBB – Merci, Audrey.
    AB – Merci, Bruno.

    http://audreyborgel.com
    https://www.facebook.com/audrey.photographe
    @MoodEphotos

    Voir aussi : "Polas d'Audrey"
    "Rencontre avec Patricia LM""

    Photo :  Audrey Borgel

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  • Polas d’Audrey

    S’il est un art qui a été bouleversé ces dernières années, c’est bien celui de la photographie : révolution numérique, outils de CAO et PAO, appareils-photo supplantés par les téléphones, sans compter l’omniprésence de l’Internet comme diffuseur. Une photographe, Audrey Borgel, a choisi de prendre cet art à contre-pied grâce au choix du Polaroid.

    À la fin des années 70, la société américaine éponyme révolutionne le monde de la photo grâce à son procédé de développement instantané. Audrey Borgel a choisi le Polaroid et ces clichés de 7,9 x 7,9 cm, en noir et blanc ou en couleur, des petits formats et en analogiques, qu'elle encadre parfois ("Amalgam") : voilà qui donne à ces séries d'œuvres un caractère intimiste, pour ne pas dire unique.

    Unique car avec le développement instantané, la photographe abandonne les réflexes de la retouche d’image, de l’utilisation du bon filtre ou du rognage numérique au profit du juste réglage à l’instant T, du cadrage précis et du clic au bon moment. Le polaroid ne triche pas, semble vouloir nous dire Audrey Borgel dans sa série estivale "Sweetness". L’artiste y propose des natures mortes qui sont des captations de scènes intérieures autant que des jeux d’ombres et de lumières. 

    Small is beautiful

    Le format réduit de ces petits carrés en papier glacé peuvent-ils s’adapter aux scènes extérieures ? Oui, répond la photographe avec ses séries naturalistes "Story(s) of a moment" et surtout "Il était une fois des arbres". Pour cette dernière série, à chaque cliché correspond un arbre, en couleur ou en noir et blanc. Audrey Borgel montre la solitude ou la fragilité de ces êtres vivants grâce aux grains de ses clichés et aux effets de lumière : "Chaque espèce ou famille a une forme et une structure de branche particulières, l'arbre pousse vers la lumière et s'il ne le peut pas, il contournera toujours dans le seul but de s'épanouir".

    Dans son travail sur les petites tailles, la photographe va même jusqu’à proposer une série de clichés regroupant 12 vignettes de paysages ("Resumption"), comme si le format réduit – et répété – était ce qui se mariait le mieux avec des vues de la nature. Nous pourrions dire que l'artiste met en application la fameuse expression "small is beautiful".

    Dans les formats carrés de ses Polas, Audrey Borgel s'intéresse aux effets d’ombres et de lumières ("Story(s) of a moment"), au grain qui vieillit les clichés et au petit format. Il y a de l’onirisme dans ces photographies comme venus d’une autre époque mais que l’artiste parvient à rendre actuels et même "fun" grâce à des ajouts de couleurs ("Color Frames").

    Même si l'artiste a exploré d'autres techniques (cartes anciennes, mini-albums, portraits chinés dans des brocantes), le Polaroid est bien au cœur de son travail, un travail qu’elle a présenté en 2020 à l’Expolaroid de la Gallery Art.C à Paris ou à Barcelone à l’EXP.20 (International Festival on Experimental Photography Barcelona).

    Alors que le numérique impose son paradigme dans le domaine de la photo, il n’est pas inutile de rappeler que quelques artistes font toujours de l’analogique – et ici du Polaroid – des terrains d’expérimentation infinis.  

    http://audreyborgel.com
    https://www.facebook.com/audrey.photographe
    @MoodEphotos
    https://www.instamaniac.com/interview-photographe-audrey-borgel

    Voir aussi : "Rencontre avec Patricia LM"

    © Audrey Borgel - Séries "La douceur", "Il était une fois des arbres", "Color Frames"

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