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chanson

  • Magali Michaut sort de sa bulle

    C’est une belle et bonne chanson française que nous propose Magali Michaut, avec son EP, La bulle, de retour après son premier album Impressionniste. Une bulle, certes, mais une bulle qui n’empêche pas l'autrice-compositrice-interprète à la tête bien faite et bien pleine (violoniste classique, thésarde en bio-informatique) d’en sortir pour aller vers le monde – qu’elle a par ailleurs parcouru dans les grandes largeurs.

    Ses quatre titres, d’une belle facture combinant chanson française et folk, sont autant de confessions d’une femme qui chante et parle – et qui parle même très bien – de son besoin d’amour, de complicité et de partage d’une bulle de tendresse : "Viens dans mes bras / Y’a rien qui brûle / Viens tu verras / Prends mes lunettes / J’e fais d’la place / Dans mes mensonges / Et mes messes-basses / Je passe l’éponge / Sur mes sornettes." (La bulle)

    Droit au cœur, mais toujours avec pudeur

    Magali Michaut sait aller droit au cœur, mais toujours avec pudeur, lorsque, par exemple, elle parle de son père et de son absence : "On fait comme si / Comme ci, comme ça / Et je chéris / Ce moment là / Oh t’en vas pas, me laisse pas là" (Reste avec moi).

    C’est l’artiste engagée autant que la scientifique qui parle dans son constat amer d’un monde qui ne tourne pas tout à fait rond : "Mais où va-t-on ? / S’interroge le neutron / Mais où va-t-on ? / S’interroge le bozon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le photon / Mais où va-t-on ? / S’interroge le gluon" (Où va-t-on). On ne manquera pas le clip singulier pour un tel morceau.

    L’auditeur ou l’auditrice entrera un peu dans la tête de l’artiste grâce à ces souvenirs partagés, ceux, par exemple, d’une native de Cergy ("Cergy, j’y suis / Cergy, j’y pense / Cergy, j’y vis / Cergy, j’y danse"). On ne quitte jamais vraiment son pays et ce n’est pas Malagi Michaut qui dira le contraire.

    Magali Michaut, Ma Bulle, Inouïe Distribution, 2025
    https://www.magalimichaut.com
    https://www.facebook.com/MagaliMichautMusic
    https://www.instagram.com/magalimichaut

    Voir aussi :  "Reboot sur le dur"
    "Esprit Krafterwerk"

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  • Quand vient la fin de l’été

    On a trouvé la BO cool de cette fin d’été. Il s’agit du Nemsis qui, après leur premier album Second Step On The Moon, propose un opus sobrement et mystérieusement appelé Mensis_Vol II. Et pourquoi pas ? Mais ne nous arrêtons pas à cela, car ce projet se révèle comme une vraie belle découverte pop, commençons avec le sucré, estival et pop Arimna.

    "Pop". Voilà le mot magique. Car derrière ce premier morceau en forme de carte postale venue tout droit de Rimini, se cache un album malin et captivant. Marta et Ange sont partis du côté des États-Unis, période seventies, pour chercher leur influence (Shooting Stass), mixant joliment anglais et français (les envoûtants et sensuels Toi & Moi et Elle & lui).

    C’est simple. On est sur une autre planète, avec un opus comme venu d’une "autre planète". Ces deux là sont heureux, c’est visible, et ils l’expriment en musique. Idéal pour cette fin d’été. Les rythmes dansent, la production propose 13 titres étincelants au service de messages inspirants sur l’amour, les rencontres et l’espoir (Une autre planète). En un mot, le bonheur (Tôt ou tard… tout va bien). 

    La pop est solide et traduit la solide expérience du duo

    Mensis va tout aussi bien chercher ses influences du côté des années 80, en reprenant le formidable Mobilis in mobile, chef d’œuvre d’Hubert Mounier et de ses amis de l’Affaire Louis Trio. La voix veloutée de Marta sert à merveille ce tube pour en faire une revisite solaire et rêveuse. Autre reprise, cette fois dans une facture folk et blues, le standard Mr Bojangles : "I knew a man Bojangles / And he danced for you / In worn out shoes / With silver hair, a ragged shirt / And baggy pants, the old soft shoe". Immanquable, évidemment.

    Pour May 1997, c’est plus vers les nineties que l’on se tourne, avec ce titre rythmé mais aussi plus sombre. De même, Eternal Will Be séduit par sa la belle densité, sa belle facture pop et traduit la solide expérience du duo : sens de la mélodie, orchestration riche et production impeccable.  

    Chanson française, pop, rock, psychédélisme. Chacun de ces termes convient à un album attachant et cohérent. Mensis nous embarque dans leur monde où, parfois, il n’est pas besoin de mots, à l’instar de l’instrumental The Dawn Of Soraya, délicat et mélancolique. Une Soraya de retour plus tard dans l’opus avec The Twilight Of Soraya, tout aussi contemplatif, pour ne pas dire triste.

    Mensis termine sur un Premier Samedi Du Mois qui vient de nouveau éclairer un projet musical abouti et intelligent.

    Mensis, Mensis_Vol II, Hoozlab, 2025
    https://www.facebook.com/mensisofficiel
    https://www.instagram.com/mensisofficiel
    https://snipfeed.co/status/unavailable

    Voir aussi : "Du passé, ne faisons pas table rase!"

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  • Du passé, ne faisons pas table rase

    Impossible ne rester insensible à Artdéco qui nous revient cette année avec un nouvel album, sobrement intitulé À Présent. Ce disque a été réalisé par Antoine Essertier (Vianney, Keziah Jones, Daran…). Cet opus est paradoxalement placé sous le signe du passé. Passé tout d’abord avec la facture pop-rock eighties et nineties, le musicien ne cachant pas son appétence pour U2 ou Serge Gainsbourg. On saurait difficilement le blâmer. Passé également avec les thèmes de ces 14 titres, dans lequel le souvenir, la nostalgie et la difficulté de tourner la page semblent être les dénominateurs communs.

    Il y a, pour commencer, le morceau qui donne son nom à l’opus. Dans À nouveau, ArtDéco fait le constat d’un couple en déshérence, tout en invitant à ne pas tourner la page : "Reprenons notre amour à zéro / Il serait temps qu’on se parle à nouveau". Et même lorsque départ il y a, pas question de couper totalement les fils "Voyage avec moi", chante-t-il dans le morceau éponyme. Cette invite au souvenir est reprise dans Ne m’oubliez pas : "Écrivez mon nom quelque part / Ne m’oubliez pas".

    On saluera la belle création qu’est Amour Winchester, jolie déclaration amoureuse en forme de jeu en plein Far West. Dans Astroman, cette fois c’est dans un espace imaginaire que nous transporte le chanteur, mais cette fois plus de gravité : "Foutu pour foutu / C’est trop tard / Tout est fini". En cette période d’été, on écoutera Palava non sans nostalgie : ce sont des souvenirs de plages qui intéressent ArtDéco, que ce soit à Juan-les-Pins, à Nice, à Monaco ou à Palavas, justement.

    On saluera la belle création qu’est Amour Winchester

    Un enfant sommeille derrière celle de l’artiste à l’œuvre dans une production musicale soignée. Il revient à ses promesses et ses secrets de gamins dans le morceau sensible Notre secret, redonnant vie à un amour d’enfance, comme pour le rendre immortel ("Dans mille ans j’te jure / Que je t’aimerai").    

    Cependant, parfois, c’est la mémoire qui fait défaut, à l’instar de Je ne m’en souviens plus. Tel n’est pas le cas de Louve, déclaration pour une mère capable d’effacer les "peurs" et "les ombres à chaque pensée de toi".

    Plus sombre et plus atypique dans cet album, dans le morceau 340 visages, c’est le chiffre 340 qui est répété en forme de mantra. Le titre rappelle ces visages de migrants noyés dans la mer, comme par les flux d’informations et souvent de préoccupations futiles (McDo, réseau, bécanes…).

    C’est un ArtDéco rock qui se déchaîne, moins sage, dans le singulier Schrödinger. Tout aussi engagé que la chanson précédente, l’artiste fait un triste constat : "Qu’est-ce qu’elle me manque ma vie d’avant", plus "insouciante". "Sans cesse on pratique la superposition quantique", constat-t-il encore, fataliste, philosophe et… un peu physicien.

    Après le plus léger Panama et le psychédélique et poético-humoristique Astroman, ArtDéco termine - presque - son album avec Loin des autres. Le musicien revient une nouvelle fois vers le passé, avec cette chanson en forme d’autobiographie et de confession, celle d’un garçon seul et "déraciné", issu d’un pays méconnaissable où "la forêt a brûlé". Voilà qui est, hélas, très d’actualité.

    L’album propose, en guise d’au revoir, une reprise pop des Moulins de mon cœur de Michel Legrand. Sans doute, le compositeur préféré de Jacques Demy aurait apprécié cette modernisation d’un grand classique de la chanson française. Le titre a en tout cas généré près de 4 millions de vues en quelques mois sur Internet.

    ArtDéco, À Présent, Active One / Remark Music / SMK Music, 2025
    https://www.artdecomusique.com
    https://www.facebook.com/artdecomusique
    https://www.instagram.com/artdecomusique
    https://ditto.fm/artdeco-a-present

    Voir aussi : "Altiera : ‘L’amour existe peut-être ailleurs, dans un autre univers, une autre dimension’"

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  • Altiera : "L’amour existe peut-être ailleurs, dans un autre univers, une autre dimension"

    Altiera fait partie de ces artistes qui nous magnétisent dès que l’on commence à les connaître. Elle vient de sortir son single Tant pis, dont Bla Bla Blog s’était fait l’écho. Il nous a donné envie d’en savoir plus sur cette musicienne au parcours atypique, passionnant et aux ambitions certaines.

    Bla Bla Blog – Bonjour, Altiera. Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?
    Altiera – Je suis auteure, compositeure, interprète et productrice. J’ai commencé le piano quand j’étais petite puis je l’ai enseigné pendant plusieurs années. J’ai eu un Master 2 d’Histoire de l’Art et après avoir travaillé dans les musées et les galeries d’Art j’ai décidé de me lancer dans la musique. J’ai chanté dans les bars et aussi dans les sound system dans lesquels j’improvisais en chantant avec des rappeurs. J’ai publié 2 albums sous un autre nom de scène. Au moment du covid j’ai mis la musique en pause et j’ai travaillé sur un projet de peinture. Aujourd’hui je reviens à la musique avec un nouveau nom de scène et un nouveau projet. 

    BBB – Votre dernier single parle d’amour, mais d’amour déçu.  
    Altiera – Tant pis c’est une chanson qui m’a été inspirée par une phrase du film Interstellar qui dit : "De toutes les choses que nous percevons, seul l’amour transcende les dimensions temporelles et spatiales". Cette phrase a résonné en moi à un moment où je vivais quelque chose qui nécessitait que je lâche prise. Je suis passionnée d’astronomie et écrire cette chanson m’a apaisé en imaginant que l’histoire d’amour qui ne peut pas fonctionner au présent existe peut-être ailleurs, dans un autre univers, une autre dimension ou une autre vie. 

    "Un film d’amour musical"

    BBB –Quelles sont vos influences ? De quels artistes vous sentez-vous la plus proche ? 
    Altiera – J’ai des influences diverses, j’ai grandit avec le rock, la chanson française et les chants corses. Quand j’étais adolescente j’écoutais beaucoup de hip-hop, de R&B et de trip hop. Je pense qu’aujourd’hui je suis très influencée par tous ces styles, y compris par l’électro, le blues, la soul et la musique classique. Je suis une fan absolue de Björk, Sade, Lana del Rey, Barbara, James Blake, Asap Rocky, Gwen Stefani, Lauryn Hill, Laura Pausini, Radiohead et Norah Jones. En ce moment j’écoute beaucoup des artistes de la nouvelle scène R&B anglophone comme Snoh Aalegra, Rimon, Sinead Harnett, Sabrina Claudio, Alina Baraz et Naomi Sharon. 

    BBB – Un EP est prévu pour 2026. On connaît déjà le premier single, Tant pis. Quel sera l’univers de ce mini-album ? 
    Altiera – C’est un EP qui sera sous la forme d’un film d’amour musical. Ce projet parle d’Amour à 100% dans toutes les étapes de l’Amour; le coup de foudre, la rencontre, la beauté des sentiments mais aussi les peurs, la dispute, la rupture. C’est un projet que j’ai voulu complètement sincère quant aux sentiments, aux sensations, aux émotions et qui exprime la vulnérabilité à une époque où les écrans et les applications de rencontres tentent de faire croire que la vulnérabilité devient presque quelque chose de honteux. Je crois qu’aujourd’hui remettre l’amour, les sentiments et la vulnérabilité au centre c’est une forme de combat et de résistance. 

    BBB – Sur Bla Bla Blog, nous aimons parler de tous les arts ? Quels albums, films, séries et expositions vous ont le plus marqués dernièrement ?
    Altiera – Évidemment j’adore le film Interstellar et tous les films de Christopher Nolan et j’aime aussi les classiques du cinéma italien et américain comme L’Eclipse de Michelangelo Antonioni et Le Port de l’Angoisse de Howard Hawks. Dernièrement, j’écoute en boucle l’album de Rimon Children Of The Night et aussi le dernier projet de Naomi Sharon The Only Love We Know. L’été, j’aime écouter Karol G et bien sûr Bob Marley. D’ailleurs je crois que si je devais choisir un seul album à amener sur une île déserte ce serait sûrement un album de Bob Marley. 

    BBB – Merci, Altiera.

    Altiera, Tant Pis, Miyajima Records, 2025
    https://www.miyajimarecords.com
    https://www.altieraofficiel.com
    https://www.instagram.com/altiera_off

    Voir aussi : "Et l’amour, dans tout ça ?"
    "Italianna crooneuse"

    Photo : © Stéfanu Ciabrini

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  • Et l’amour, dans tout ça ?

    Partons à la découverte d’une nouvelle voix dans la chanson française. Celle d’Altiera.

    Elle vient de sortir son nouveau single Tant pis, alliage et alliance envoûtants de chanson française, de pop et d’électro.  
    S’il s’agit bien d’amour dans ce titre, il s’agirait d’un désir d’amour ou plutôt d’un amour possible… mais dans une autre vie : "Dans une autre vie / Dans un autre univers / On s'aime pour la vie / Et il y a pas de galère".

    L’auditeur et auditrice sera séduit.e par la voix chaleureuse et veloutée d’Altiera, servie par une musique très actuelle, rythmée et aux sonorités électros. L’artiste en a visiblement sous la pédale et on attend avec impatience la sortie de son EP prévu pour 2026. 
    Une jolie découverte. 

    Altiera, Tant Pis, Miyajima Records, 2025
    https://www.miyajimarecords.com
    https://www.altieraofficiel.com
    https://www.instagram.com/altiera_off

    Voir aussi : "Regard sur Loulia"

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  • Lucien Chéenne sous le soleil d’Astaffort

    Ne vous arrêtez par à ce look de hipster. Lucien Chéenne cache derrière sa barbe grisonnante l’âme d’un poète écorché vif.

    Hôtel, qui ouvre son nouvel album Larmes aux poings – un titre magnifique que plus d’un et plus d’une aurait pu trouver – un bel album de chansons pop. Dans ce morceau d’ouverture, il chante la désillusion de ces nouveaux voyageurs, de solitude des VRP  et de l’absurdité de ces "voyageurs du lointain", "des hôtesses sans prénom" et des "minibars dévastés".  

    Lucien Chéenne a composé ce nouvel album en partie à Astaffort avec l’aide de l’équipe de Francis Cabrel (Jérôme Attal, Julien Lebart, Olivier Daguerre). Il est vrai que l’on reconnaît les sensibilités pop-folk de Cabrel, tout comme le travail sur le texte. Que l’on pense à Je suis une fille, le portrait d’une jeune femme mal dans son genre ("Je suis une fille qui ne s’aime pas / Mais il y a un homme qui dort en moi"). Lucien Chéenne y interroge sa part féminine. "Je suis une fille est une folk-song qui trace son chemin entre Radiohead époque Ok Computer et le folk-rock psyché de Nino Ferrer période South", confie-t-il.

    Le folk se fait méditerranéen – on parlait, tout à l’air de la petite ville d’Astaffort – avec cet autre morceau Les écorchés. Lucien Chéenne y parle de l’exil, des voyages déracinants et de la dignité de ces écorchés cherchant à poser leur valise. "Dans leurs yeux brillent la lumière d’une allumette / Petite flamme qui danse encore malgré le vent".

    Lucien Chéenne est un artiste attachant, solide bonhomme ayant bourlingué et qui rend dans cet album attachant ses souvenirs, ses "parcours", ses chagrins même aussi ses espoirs, malgré tout ("Tout au long de nos parcours / On a couru derrière l’amour", Derrière l’amour).

    Lucien Chéenne est un artiste attachant, solide bonhomme ayant bourlingué

    Larmes au poing s’impose comme un opus honnête, sincère et sans artifices. Le règlement de comptes raconte un souvenir d’adolescent, celui d’un garçon refusant "la violence encore". La liberté, dit-il, c’est ne pas suivre "bêtement" les autres et assumer son bon côté : "À quinze ans j’irai pas / Au règlement de comptes / J’y pense depuis hier / Ma douleur est béante / Peu importe le bord / Et qu’importe mon clan". Un message à la fois subtil et sincère par un homme qui en sait quelque chose – il a été éducateur spécialisé dans une autre vie.

    Dans Crachés dessus, c’est le récit d’une séparation "sans issue" dont parle Lucien Chéenne. Le travail sur la mélodie est remarquable, tout comme la facture pop-rock et l’invitation au voyage pour tout lâcher, à l’instar de Jack Kerouac. S’il chante un "amour sacrificiel" avec le singulier Vautour de mes bras, c’est avec le morceau Moitié des vacances scolaires que Lucien Chéenne se livre le plus. Il raconte son rôle de père séparé, battant les kilomètres pour son père : "Moitié des vacances scolaires / À mille planètes de toi / Quinze jours les années impaires / Dis-moi quand tu reviendras". Sans doute l’un des meilleurs titres de l’album, pour l’originalité de son sujet, pour le travail sur le texte comme pour la composition et la production.

    Barbara avait chanté Nantes. Lucien Chéenne en parle dans un titre commençant sous forme de piano-voix au charmant accent suranné. La ville de Loire-Atlantique n’a pas le plus beau rôle : démente, nerveuse, démoralisante, étouffante et violente ("Nantes ma peine"). Comment s’en sortir ? En la fuyant, bien sûr.

    L’album se termine avec Sauvage ennui, mélancolique et touchant récit d’une rencontre : "Souvent je pense à cette nuit / À l’odeur de ta peau charbon / Qui me hante toujours / La vie est d’un sauvage ennui / Quand tu disparais de l’autre / Côté de l’île". Au sortir de cet opus, on a la sensation d’avoir rencontré un artiste au cœur grand comme ça.

    Lucien Chéenne, Larmes au poing, Flower Coast, 2025
    En concert le 16 août au Petit Poucet, Saint Léon (63)
    https://www.facebook.com/luciencheenneofficiel/?locale=fr_FR
    https://www.instagram.com/lucien.cheenne

    Voir aussi : "Voyages en Électronique"

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  • Être une femme libérée

    Irrésistible. Voilà le premier mot qui vient à l’écoute de l’album du groupe Womankind, Womanpower.

    Derrière ce projet, se cache Sylvie Burger qui a choisi de fusionner chansons françaises et sons latino-américains au féminisme enthousiasmant. Car, oui, cet album engagé refuse d’être chiant. C’est aussi une main ouverte et un cri du cœur, à l’instar de Dis-moi des mots ou, mieux, du premier titre, Aime-moi mens-moi. Un amour vibrant et chaleureux qui est pourtant tout sauf aveugle. Et c’est ça qui est bon.

    Womankind choisit des rythmes latinos pour rendre plus souriante des histoires de déception et de rupture (Rappelle-toi, You Don’t Desserve My Love). L’auditeur ne pourra pas être insensible au bouleversant Petit frère. Sylvie Burger raconte un traumatisant sourire d’enfance, à savoir la mort de son petit frère à l’âge de deux ans, lorsqu’elle n’en avait que cinq. Une déchirure d’autant plus tragique que l’enfant est enterré dans la brousse africaine. Vie en communauté, rupture à l’âge de 15 ans avec un petit copain… que lui a piqué son propre père, départ au Mexique (Apaga la luz), passage par la case prison après avoir été chanteuse officielle de la police nationale Mexicaine… Quelle vie ! 

    Quelle vie !

    Plus d’un et plus d’une ressortirait lessivé⸱e par ces aléas, voire jetterait l’éponge. Pas Sylvie Burger qui a au contraire trouvé dans ces aventures et mésaventures de l’énergie à revendre et de la matière à un album libre, ode à la féminité et à la vie. Ce n’est pas sans espièglerie que l’artiste confie qu’ado, elle a dû faire son "coming in" (sic), pour avoir le droit d’être une femme hétéro…  

    Sur un rythme latino, la chanteuse parle, dans Mon ex en Provence, d’un ancien petit ami qu’elle a quitté, entre résignation, regret et tendresse : " Je dois dire qu’il était plutôt mignon / Mais voilà un jour on a vu rouge à Orange / Et le jour où j’aurais pu lui dire oui j’ai dit non… Le soir quand il fait beau, celui à qui je pense / C’est mon ex".

    Pour Cosmic Cosma, Womankind propose un joli et jazzy hommage à Pierre Richard, "le plus grand de tous les maladroits que nous a donné le cinéma".

    Womanpower of Love c’est un réel chaudron de bonheur, de plaisir et de vie, sans oublier ces danses collées serrées (Sambasalsa) et ce superbe et attachant portrait de La Reine des Grambois, sans doute l’un des plus jolis titres de l’opus et vient conclure l'album.

    Womankind, Womanpower of Love, Inouïe Distribution, 2025
    https://www.facebook.com/womankind.fr
    https://www.youtube.com/channel/UCsQNgIldSr11Y7ZEoo5JJ2w


    Voir aussi : "Chaude et envoûtante Méditerranée"

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  • S’aimer une dernière fois

    On avait découvert Julia Jean-Baptiste par la grâce des réseaux sociaux (son formidable clip et single Éternité). Coup de cœur immédiat ! La voir de retour ne pouvait que nous interpeller.

    La revoilà donc avec un grand cri d’amour, désespéré, dans lequel elle chante la soif de profiter une dernière fois de ce qui fait le goût de la vie : "Viens / On s’aime encore plus fort / Parait qu’l’amour déjoue la mort / L’amour sera le dernier trophée  L’amour sera celui à convoquer".

    Accompagné d’un clip puissant réalisé par Théo Sauvage, Le dernier Trophée est un premier extraut de son nouvel album, Toujours Plaire.  

    Pas de doute, Julia Jean-Baptiste fait partie de ces nouvelles voix de la chanson française à suivre.

    Julia Jean-Baptiste, Le dernier trophée, 2025 
    https://www.facebook.com/JJuliaJJeanBaptiste
    https://www.instagram.com/juliajeanbaptiste
    https://www.youtube.com/channel/UC3Z2NG5O7WlqEZw3Xq9Dz0Q 

    Voir aussi : "Julia Jean-Baptise pour l’éternité"

     © Lucas Donaud

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