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Séries et TV - Page 18

  • Ramsay, le beau salaud

    Ils sont de retour : Tyrion Lannister, Daenerys Targaryen, Cercei ou les derniers Stark ayant échappé aux tueries des précédents épisodes de Game of Thrones. La saison 6, diffusée depuis quelques semaines, continue de passionner les fans de cette série culte où les trahisons, les supplices, et les batailles testostéronées sont élevées au rang des beaux arts.

    Parmi les personnages suivis avec un délice coupable figure Ramsay Bolton, arrivé seulement lors de la saison 3. Il figure aujourd'hui parmi les plus beaux salauds de Game of Thrones , au point de détrôner dans la perfidie le jeune roi Joffrey Baratheon ou bien Cersei Lannister, plus shakespearienne que jamais.

    Ramsay devient dans cette saison 6 un personnage majeur de la série de fantasy. Sa cruauté, son absence de scrupule, son machiavélisme et son intelligence font de lui un personnage ignoble que l’on adore détester. Iwan Rheon, son interprète, lui apporte une aura supplémentaire et une certaine allure, bien éloignée du personnage du roman de GRR Martin. L’écrivain décrivait Ramsay Bolton (ou Ramsay Snow) comme un homme au physique peu avenant, rond et au teint maladif. Dans la série, le bâtard des Bolton est un jeune homme gracieux, au port aristocrate, mais qu’aucun crime ne rebute : viols, tortures, morts par les supplices les plus terribles.

    Si toute fiction digne de ce nom se doit de posséder les meilleurs salauds qui puissent se faire, nul doute que Game of Thrones tient ses promesses. Jusqu'au jour (peut-être) où les auteurs de la série décideront de faire disparaître Ramsay comme (presque) tous les autres.

    Wiki Game of Thrones : Ramsay Bolton

  • Dans la peau d’un djihadiste

    Soldats d’Allah est un documentaire exceptionnel, engagé et rude que tout citoyen devrait regarder pour saisir une partie – et une partie seulement – de la réalité du djihadisme en France.

    Pendant six mois, des journalistes (bien qu’un seul prenne la parole, visage caché et voix dissimulée) ont infiltré un réseau de partisans de DAESH installés en France. Les enquêteurs, restés dans anonymat pour des raisons de sécurité, sont parvenus, via les réseaux sociaux et des contacts directs, à sympathiser avec des "soldats" de l'Etat Islamique puis à les suivre dans leur quête folle d’un djihad en France. Ils ont filmé en caméra cachée pendant six mois cette plongée dans un de ces groupuscules ultra-violents et hyper fanatisés.

    Étonnamment, la cellule dormante qu'ils ont infiltrée ne se situe pas dans un quartier fiévreux de la région parisienne ou dans un des quartiers nord de Marseille mais au cœur de la France profonde, à Châteauroux (Indre). On y suit Ossama, 20 ans, gamin perdu et frustré et complètement radicalisé, avec la foi enchaînée au corps, à la recherche du paradis après sa mort en "martyr".

    C’est du reste la seule trace de religion dans cette enquête dangereuse. On devine les connaissances religieuses de ces djihadistes plus que succinctes et le reportage aborde peu les motivations politico-stratégiques de ces soldats de Daesh. Il est question dans les conversations d’Ossama et de ses sbires de guerre sainte, de plans d’attaques plus ou moins élaborées, d’entraînements militaires, de recherches d’armes, de discours enflammés au vocabulaire "daeshien" et de précautions pour maintenir leur clandestinité (bien que la plupart des individus rencontrés sont "surveillés" par les forces antiterroristes).

    La clandestinité passe par une utilisation prudente des moyens de communiquer : dans des fast-foods, des jardins publics, par courrier détruit après lecture ou via des réseaux sociaux sécurisés comme Telegram que les journalistes critiquent pour son refus de collaborer avec les autorités.

    Des informations et des moments surprenants parsèment cette enquête hors du commun : la haine rédhibitoire entre salafistes et partisans de Daesh (alors que les deux vocables sont en général indistinctement utilisés et confondus), la méfiance des djihadises pour la quasi-totalité des mosquées françaises et la personnalité de ces candidats au djihad - de jeunes hommes frustrés et aveuglés. Et puis, il y a ces scènes hallucinantes : un mariage célébré par téléphone en plein jardin public, un attentat suicide par un Français parti mourir au Moyen-Orient, les échanges de missives pour organiser des coups, les témoignages du père d’Ossama, impuissant à freiner les pulsions de son fils, ou les réactions des candidats du djihad à l’annonce des attentats du Bataclan et du Stade de France. Du reste, ces attentats marquent la dissolution du groupuscule qui s’apprêtait à s'attaquer à une caserne d'Orléans, cible privilégiée d'Ossama qui semble porter une rancune personnelle tenace à l'égard de l'Armée française.

    Soldats d’Allah est un documentaire hallucinant, engagé et démonstratif, non sans effets de mise en scène. Un reportage choc sur une enquête au terme de laquelle un journaliste, lui-même de culture musulmane, avoue que durant ces six mois il n’a pas vu Allah !

    Soldats d’Allah de Marc Armone et Saïd Ramzy, 2016, 1H27
    Canal + Investigations, jusqu’au 15 mai 2016

  • Moteur, silence, ça pousse

    Portrait.jpgJ'avais parlé il y a plusieurs mois du couple de sculpteurs Marthe et Jean-Marie Simonnet ("Les Simonnet en pleine(s) forme(s)"). Le vendredi 8 avril, à 21h40, le couple de sculpteurs seront dans dans l’émission Silence ça pousse sur France 5, pour un reportage sur leurs sculptures en herbe et résine.

    Silence ça pousse, France 5, vendredi 8 avril 2015
    "Les Simonnet en pleine(s) forme(s)"

  • Authentik, deuxième

    Projecteur-sur-la-websérie-Authentik-2.pngLa première saison de la webserie Authentik avait fait l'objet d'un billet sur ce lien. Ben, Nawel et Gros Moussa remettent le couvert, toujours sous la houlette d'Anthony Lemaitre devant et derrière la caméra. Le premier épisode est en ligne depuis le 28 février 2016. La suite sera à découvrir chaque dimanche.

    Authentik, saison 2, websérie de Anthony Lemaitre
    "Authentik, sur un banc"

  • Le Trône Des Frogz : Game of Thrones passé à la moulinette

    Fans de Game of Thrones, la webserie Le Trône des Frogz, visible sur Internet, est pour vous.

    Cette création de Golden Moustache (coproduite avec Dailymotion et Télé-Loisirs) passe à la moulinette, en huit épisodes de trois à quatre minutes, l'univers des Stark, Lannister et autres Targaryen : un décor moyenâgeux et minimaliste, des complots – ratés – du roi Daniel (Baptiste Lecaplain) pour conquérir un trône de fer, des mariages arrangés, un nain rusé et manipulateur, un marcheur blanc, une garde de nuit, les références à une reine du sud "très, très, très bonne" et à ses dragons. Sans oublier les compagnons de route du roi, des sbires idiots, sexistes et incompétents (Aude Gogny-Goubert, Dedo et Nicolas Berno).

    Dans la droite lignée de Kaamelot (Simon Astier joue d'ailleurs dans l'épisode 3 du Trône des Frogz), le ressort comique de cette webserie vient du langage anachronique et des préoccupations contemporaines des personnages.

    Une caméra subjective suit, à la manière d'un reportage télévisé, les us et coutumes du roi Daniel et de sa cour : les réflexions sur l'emblème du clan Frogz (la grenouille, comme son nom l'indique) et sur la devise "Les mystères sont de mise" ("plus porteuse", dit le roi Daniel, que l'ancienne devise "D'un nénuphar à l'autre" !), un mariage arrangé bien mal parti, l'appel à un communicant pour un bilan de compétence de groupe (car conquérir les sept couronnes n'est pas une sinécure, surtout lorsque l'on est entouré de bras cassés) ou la gestion d'une grève des villageois.

    Cette saison 1 (car nul doute que la qualité de cette série mérite de ne pas en rester là) se termine par un coup de théâtre qui augure une suite tout aussi délirante et inspirée.

    Le Trône des Frogz de Yaahcine Belhou, avec Baptiste Lecaplain, Aude Gogny-Goubert, Dedo et Nicolas Berno, 2016
    Golden Moustache
    Télé-loisirs
    Le Trône des Frogz sur Dailymotion 

  • Authentik : Sur un banc

    Nawel sortirait bien avec Ben qui, lui, est persuadé qu'elle kiffe Gros Moussa. Ben, lui-même, est en dans une relation compliquée avec une cougar (quoique "techniquement c'est pas une cougar mais une puma"), surtout depuis que Marc, le mari de cette dernière, "a mis la pression" sur le jeune homme. Se pourrait-il que Nawel puisse "pécho" Ben s'il larguait "sa puma" ? Dans ce cas, vers qui cette dernière jetterait-elle son dévolu ? Marc ou bien Gros Moussa, qui est un grand admirateur de variété française en plus d'être un (mauvais) pâtissier ? À moins que Moussa et Nawel...

    Vous êtes perdus ? Normal. Ce sont ces scènes de marivaudage à la sauce moderne que propose Anthony Lemaitre pour sa websérie Authentik. Nawel, Ben, Marc, Dassoun, Moussa, Paul, Karine ou la puma sont les personnages imaginés par son auteur, jeune et déjà doué de talents d'écriture et de réalisation époustouflants. Authentik a d'ailleurs remporté en 2014 le prix de la meilleure webfiction au Festival de la Fiction TV de La Rochelle l'année dernière, le prix de la meilleure websérie au Paris Art and Movie Awards 2015, le prix de l'originalité pour l'Académie SACD-Youtube 2015 et a été sélectionné dans plusieurs festivals de webfest (Vancouver, Miami ou Washington).

    20 épisodes courts (de 2 à 6 minutes) constituent la première saison de cette série française, diffusée depuis 2013. Le concept d'Authentik est d'une simplicité évangélique : chaque épisode met en scène deux personnages assis sur un banc ou un muret, dans un lieu public. Résumer cette création à une série de plans drague plus ou moins foireux serait injuste. Sous couvert d'humour, il est en effet question en filigrane dans ces vingt épisodes de sujets contemporains : le mal de vivre, la difficulté d'aimer et de s'engager ou le conflit des générations.

    La première saison avance et vous happe grâce à des ingrédients malins et bien dosés : les dialogues incisifs, la tchatche, les jeux convaincants des acteurs et la construction par petite touche des personnages. On se laisse vite conquérir par Ben le paumé, Nawel ramant pour se faire comprendre, Marc le névrosé, la puma très, très amoureuse ou Gros Moussa et ses goûts culinaires discutables – voir à ce sujet la désopilante scène de la charlotte aux fraises de l'épisode 19.

    Réussir cette première saison n'était possible qu'à condition d'avoir des comédiens à la hauteur. C'est le cas. Le travail d'Anthony Lemaitre est à saluer en premier lieu. Réalisateur, scénariste, monteur et acteur principale, celui qui joue Ben fait plus que le job : il porte à bout de bras Authentik. Soulignons aussi les performances de Halima Slimani (Nawel), de Jean Fornerod (Marc) et de Jamel Elgharbi (Gros Moussa), tous trois récompensés au Los Angeles Webserie festival 2014. La pluie de récompenses qui a suivi la diffusion de la première saison d'Authentik prouve tout le potentiel de la créativité du web. Nous l'avions dit pour Random, dans un genre différent. C'est aussi le cas pour cette série humoristique archi-vitaminée et parfaite les soirs de déprime.

    La saison 2 est annoncée pour ce début d'année.

    Authentik, avec Anthony Lemaitre, Jean Fornerod, Halima Slimani,
    Alexandra Simon, Jamel Elgharbi, Mehdi Djaoud,
    réalisation / scénario : Anthony Lemaitre
    Authentik : le site et la websérie en intégralité
    Authentik sur Wikipedia

     

  • Dans les séries HBO, je demande Leftovers

    HBO se signale une fois de plus, après Rome, Game of Thrones ou Les Soprano ou True Detective, par une série qui séduit par son originalité et sa qualité.

    Leftovers vous happe dès les premières minutes : une femme au bord de la crise de nerf revient d'une laverie avec son bébé qu'elle installe dans la voiture. En quelques secondes, le cauchemar survient : son enfant disparaît. Son enfant, mais pas que : des millions de personnes dans le monde connaissent à cet instant la même tragédie.

    Nous sommes le 14 octobre, et, ce jour-là, la terre voit 2 % de sa population se volatiliser soudainement. Cet événement planétaire, à la fois fantastique et sociologique est le début de la trame de Leftovers.

    Trois années plus tard, les habitants d'une petite ville américaine vivent intensément ce traumatisme qui a bousculé tous ses repères. Il apparaît bien vite que la question "Comment vivre sans ces disparus ?" est plus capitale que cette autre : "Que s'est-il passé ?" Nous suivons avec les personnages principaux de cette série, le shérif Kevin Garvey (très bon Justin Théroux), sa petite amie Nora Durst (Carrie Coon), le révérend Matt Jamison (Christopher Eccleston) ou la convertie Megan Abbott (Liv Tyler), les aléas d'une société bouleversée qui voit s'effondrer toutes ses certitudes.

    Dans le même temps, des groupes sectaires avancent leur pion. En premier lieu, figurent les CS, Coupables Survivants, d'inquiétants illuminés vivant repliés sur eux, silencieux, vêtus de blanc et passant leur journée à manifester en ville... et à fumer ! Ces CS ne sont pas la moindre des inventions de Leftovers, et de ses auteurs Damon Lindelof et Tom Perrotta.

    Il se pourrait bien que cette série devienne une oeuvre emblématique de notre époque. Elle est en tout cas à découvrir absolument.

    The Leftovers, série TV américaine de Damon Lindelof et Tom Perrotta,
    avec Justin Theroux, Amy Brenneman,
    Christopher Eccleston, Carrie Coon et Liv Tyler,
    en ce moment sur Canal +

  • Random : en attendant la saison 2

    Je parlais il y a peu de Random, la série française, révélation de l'année 2015. 

    En attendant une saison 2 (prévue pour le printemps 2016), déjà très attendue, les auteurs nous proposent une vidéo bonus, Random Origins