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C’est à Vancouver que le trio (sic) canadien Jon and Roy a enregistré son septième album The Road Ahead Is Golden, sorti en France le 9 juin en digital et le 23 juin en disque.
Jon Middleton et Roy Vizer, accompagnés de leur troisième comparse Louis Sadava, proposent une folk musicalement durable, dans les onze titres authentiques de The Road Ahead Is Golden. Jon and Roy nous baladent dans un paysage artistique qui sent bon les voyages, la recherche de la paix intérieure et les grands espaces : "I’m heading for the other side / Where the light is always right / Where we don’t have all these heavy plights / And the loving overrides" (The Better Life).
Jon and Roy parlent de liberté, d’honnêteté et de cette difficulté à être soi-même, nous obligeant à être dans une course vaine et sans fin : "You're dragging on like wintertime / Rolling through the rubble on your mind / Back in your knowing place / With a weapon you don't want to waste but hey / Now you're on the ground and running" (Runner).
Pas de chichis pour un groupe qui ne s’embarrasse pas d’artifices ou de technologies : instruments acoustiques, voix posée, mélodies travaillées avec soin. Il est connu qu’il n’y a rien de plus difficile que la simplicité. Mission remplie donc pour le groupe canadien. Jon Middleton affirme ceci : "Nous avons travaillé vraiment dur pour cet album, bien que tout soit arrivé très vite."
Les successeurs de Nick Drake imposent un pop-folk durable et qui a vocation à durer. Du moins, Jon and Roy s’y emploieront dès cet été, grâce à une tournée en Europe. Ils seront d’ailleurs en concert au Festival Rock Les Bains le 13 août prochain. Pour reprendre le titre de leur dernier album, la route est dorée pour les Canadiens de Jon and Roy.
Jon and Roy au Festival Rock Les Bains, Plombières-les-Bains (88), le 13 août 2017 http://jonandroy.ca
Oren Lavie, le grand public l’a découvert cette année grâce au duo qu’il forme avec Vanessa Paradis pour la chanson Did you really say no?, le premier titre de Bedroom Crimes. Cette perle musicale initie un album folk d’une belle cohérence, à la fois mélancolique et léger, porté par une vraie voix de crooner.
Oren Lavie a déjà plusieurs vies derrière lui : homme de lettres et philosophe israélien, écrivain jeunesse (The Bear Who Wasn’t There), dramaturge (Sticks and Wheels en 1997), animateur pour la télévision (chez Jimmy Kimmel), youtubeur (Her Morning Elegance a été vu par plusieurs dizaines de millions d’internautes et est présent dans Bedrrom Crimes avec une nouvelle version), compositeur de musiques de films (pour Le Monde de Narnia) et, bien entendu, auteur et chanteur. Bedroom Crimes est une nouvelle facette d’un artiste aux multiples facettes, fascinant et attachant. Tel un opéra pop, ce concept album se divise en deux actes, aux titres se répondant mutuellement et se faisant écho. Ces titres sont autant de scènes, ponctuées par des d’intermèdes, les trois "sonates sentimentales" (Sonata Sentimental #1, #2 et #3).
Dans le titre phare Did you really say no?, Oren Lavie permet à Vanessa Paradis de s’illustrer comme rarement, avec une grâce solaire : "Were you happy as a child? / Saw you dancing in the breeze? / Baby baby on the floor / What did you come here for? / Did you really say no?"
À ce duo, vient répondre directement, plus loin dans l’album, le très réussi The Passion Song, à l’instrumentation soignée à la Tindersticks et à la voix caressante : "Did you really say No? / Well, I thought you meant yes / There were shadows in your hair / There were flowers on your dress / And the flowers grew wild / And the shadows grew thin / You were happy as a child / Dancing in the wind."
L’artiste israélien mise sur des mélodies soignées, le timbre chaleureux de sa voix tout en nuances et quelques instruments – piano (Sonata Sentimental #1 - You’ve changed), guitares (Note to Self), cordes (Did you really say no?), ou cet ensemble jazzy réduit pour la reprise de Her Morning Elegance.
Dans Look At Her Go, Oren Lavie ose toutefois, avec réussite, l’électro pour un titre enivrant, sombre et mystérieux : "Look at her go she was oh so sweet / Bringing apples and flowers and things / to eat / Oh such beautiful flowers / Sweets to devour / She’s pretty and soft / He’s perfumed and showered.
Autopsy Report est un autre titre phare du disque, à l’engagement plus sombre, plus gothique, plus sophistiqué aussi. Oren Lavie prouve dans cette chanson tout le soin qu’il met à ses textes : "Second victim on her back / Yellow hair dyed Auburn Black / Cause of death: a slow decay / Time of death: was every day / Spray a drop of your perfume / Watch the flowers, now in bloom / There’s a stranger in your room? / Baby baby made no sound / Saw your body hit the ground / Oh no… Oh No..."
Bedroom Crimes, qui est aussi le sous-titre de la deuxième Sonata Sentimental, s’avère l’album d’un écorché vif pour qui l’amour n’est pas la bluette innocente mais une arme mortelle (Autopsy Report) qui fait de nous des assassins ("Tell now, my sweet / Am I bleeding on the sheets? / Guilty of a crime / Committed in my sleep? / Crimes we commit / Moving underneath the sheets," Sonata Sentimental #2: Bedroom Crimes). La séparation, l’incompréhension et la douleur : en crooner mélancolique, Oren Lavie fait l’autopsie du sentiment amoureux, dans ce qu’il a de plus lumineux ou de plus sombre :"The dark uncovers us / And under the covers / Lying Second hand lovers / Tonight" (Second hand lovers). Voilà ce qui constitue le mode d’emploi et d’écoute d’un album passionnant.
Prêts à vous faire péter les tympans, en ce 21 juin ? Bob Sinclar et la les experts de la Journée Nationale de l’Audition (JNA) ne mangent pas (ou plus) de ce pain là. Le célèbre DJ s’est allié avec des experts de l’audition pour promouvoir une fête de la musique acoustiquement éthique. Il y avait la malbouffe, il y aura désormais sans doute la "mal-musique."
Éviter les risques d’acouphènes après une exposition sonore prolongée lors d’un concert ou une soirée en discothèque : c’est le message que le collectif d’experts de la JNA va diffuser pendant la Fête de la Musique mais aussi les festivals de l’été 2017.
Pour cette campagne, les responsables de la JNA se sont offerts une collaboration hors-norme : celui de Bob Sinclar, DJ international, star de l’électro, roi de la nuit et qui a fait des décibels sa notoriété.
L’artiste français a accepté de mettre son image au service de la prévention auditive. Pour cette Journée de l’Audition, une bande dessinée a été créée, avec Bob Sinclar dans le rôle principal. "Pour moi, cette BD, c’est pouvoir dire aux gens : faites attention à vos oreilles, protégez-vous le plus possible, ne restez pas près des enceintes, si vous voulez participer un maximum, et être devant, mettez des bouchons d’oreille pour vous protéger. Les bouchons ne vous coupent pas de la musique mais vous font participer, sans risques !"dit le DJ.
La Journée Nationale de l’Audition a fait de cette bande dessinée le support principal pour parler de la nécessité de protéger ses oreilles, y compris chez un roi de la fête comme Bob Sinclar : "Moi, je fais toujours attention à mes oreilles, avec du matériel professionnel, je ne suis pas sur la piste de danse, je n’ai que du matériel professionnel que j’adapte à mes besoins. Je n’ai pas cette puissance sonore qu’il peut y avoir sur le dance floor ou pendant un concert."
Cette BD de 12 pages sera diffusée à plus de 200 000 exemplaires dans de nombreuses villes de France et salles de spectacles, comme l’Alhambra, le festival Fernande à Sète, Sud Concerts ou les Pluralies, et avec le soutien des restaurants de fast-food Subway et de chaîne de distribution Cultura.
Professionnels de santé, audioprothésistes, sophrologues et acteurs de la prévention seront quelques-uns des acteurs de cette JNA, avec bien entendu Bobn Sinclar en maître de cérémonie.
Bla Bla Blog s’était intéressé à Alka lors de la sortie de son premier albumLa Première Fois.
La chanteuse et actrice vient de sortir un nouveau single, Mon Mec, en duo avec Philippe Katerine, en attendant sans doute un deuxième album. Alka Balbir et Philippe Katherine avaient déjà collaboré ensemble dans le film Gaz de France de Benoît Forgeard.
Mon Mec marque une collaboration à suivre. Après Benjamin Biolay, pour La Première Fois, c’est auprès d’une autre grande figure de la chanson française, Philippe Katerine, qu’Alka poursuit son petit bonhomme de chemin.
On avait quitté Berry en 2012, avec l’album Les Passagers. La chanteuse avait choisi le fil conducteur du voyage pour des chansons délicates et pudiques, portées par une voix caressante, l’une des plus belle sans doute de la scène française. Est-elle revenue de ses voyages ? Où est-elle aujourd’hui et quelle est son actualité ?
Il convient au préalable de faire quelques rappels sur la carrière de Berry, commencée en 2008 avec un premier album, Mademoiselle, remarqué par la critique et le grand public. Disque d'or, il a été suivi de plusieurs centaines de concerts en France comme à l'étranger (Brésil, Corée du Sud ou Serbie). Mademoiselle ce sont 10 joyaux musicaux que la chanteuse a sculpté avec ses acolytes Manou et Lionel Dudognon.
L’univers de celle qui a commencé sur les planches de théâtre est déjà là, dans des chansons intimistes, mélancoliques et non sans noirceur, portées par une orchestration soignée et une voix claire et chaleureuse.
Le disque s’ouvre sur le morceau qui donne son titre à l’album : Mademoiselle c’est le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, plus tout à fait adolescente, pas encore adulte ("Mademoiselle / J’ai des secrets / Des choses que je sais / Que je tais / Un vieux bubble gum / Qui colle à la peau / Comme un homme"). Ce premier album allie la grâce à une sombre mélancolie. La musicienne sait transformer une balade amoureuse en déchirant chant d’adieu (Plus Loin), nous faire voyager avec Las Vegas dans un road-movie dans l’Amérique fantasmée du cinéma de Martin Scorcese, Terry Gillian (Las Vegas Parano) ou des frères Cohen. Berry sait jouer avec l’impudeur et impudeur (Belle comme Tout), toiser et mépriser avec élégance (Enfant de Salaud) et parler du bonheur éphémère (Le Bonheur) comme des combats quotidiens (Demain ou Chéri).
Qautre ans plus tard, le deuxième disque de Berry, Les Passagers, a pris contre-pied son public. Avec le même raffinement et la même fragilité, l’artiste a construit un album sur le thème du départ et du voyage. Cette cohérence, assure l’artiste, n’est qu’une succession d’heureux hasards et d’intuitions. Pour Les Passagers, Berry a embarqué ses deux musiciens complices de Mademoiselle jusqu'à New York puis Paris, après une série d'enregistrements dans le Centre de la France (le Berry ?).
International, ce deuxième disque l’est jusque dans les influences et les collaborations artistiques : l’arrangeur brésilien Eumir Deodato, Johan Dalgaard pour les claviers, l’ex Taxi Girl Daniel Darc ou l'auteur et compositeur hawaïen Troy Von Balthazar (Chokebore). Ces collaborations tous azimuts apportent des couleurs incomparables à un album qui n’a pourtant pas eu le même succès que Mademoiselle.
Les Passagers mérite d’être redécouvert et réévalué pour sa richesse et son souffle : l’ouverture pop de Si Souvent, les guitares acoustiques des Mouchoirs blancs, le piano sobre de Ce Matin ou la touche country de Like A River, l’orchestration dense et bouleversante de Partir Léger ou la facture brésilienne de Voir du Pays. La chanteuse française assume tout autant l’influence de Serge Gainsbourg, notamment avec le parler-chanter du titre Brune, aux accents de You’re Under Arrest. Birkinienne, Berry l’est dans l’envoûtant For Ever, l’un des meilleurs tires de l’album, porté par une guitare easy-listening, des paroles mâtinées de franglais et toujours cette voix irrésistible.
L'artiste a construit un deuxième album dépaysant, à la fois sombre et lumineux. La voix cristalline et délicate de Berry nous parle de départs, de voyages éphémères ou définitifs, de ruptures amoureuses (Les Mouchoirs blancs), de besoin de fuites (Non Ne Le Dis Plus) et de cette mort qui nous attend au tournant (Partir Léger). L’auditeur devient voyageur, sur les traces d’une Berry, plus américaine que jamais.
Aujourd’hui, où est-elle, alors qu’aucun nouvel album ne se profile à l’horizon ? La réponse à cette question est dans le calendrier de ses tournées, en France comme à l’étranger. Berry se produira en effet les 12 et 13 juin 2017 à l'Européen, avant de s’envoler aux États-Unis au Nouveau Mexique (Taos) et à Chicago. Nous voilà rassurés.
Berry, en concert à l'Européen, les 12 et 13 juin 2017 Berry, Mademoiselle, Casablanca Records, 2008 Berry, Les Passagers, Casablanca Records, 2012 http://www.casadeberry.com
Sombre et attachant est l’univers de Camicela qui a fait du violoncelle, son instrument fétiche, le compagnon de chansons intimistes, dures et fragiles à la fois. Elle nous slame, dans le premier titre de son EP Parfois Si Sombre, être "en perte de repères / Pour ne pas perdre pied." Et d’ajouter : “J’ai mes sens qui partent en vrille / Mon corps qui me renie / La folie est l’essence même de mon être / Ma lâché elle aussi / Je sais plus qui je suis" (Parfois Si Sombre).
"Foutu caractère indomptable" que cette musicienne qui sait utiliser le plus classique des instruments – le violoncelle – dans des chansons hyper actuelles, personnelles et gothiques.
Une artiste d’aujourd’hui, Camicela l’est assurément. L’influence de Camille est présente dans le titre Tu sais. La voix juvénile accompagne le violoncelle, tel un fil conducteur faisant vibrer cette chanson faussement enlevée. La musicienne nous parle de rupture, de l’abandon et de la recherche de soi : "Depuis que la vie m’a fait faux-bond / J’ai perdu la raison / Après ces longues discussions / Avec mon esprit défiant / Mon cœur mon âme mes démons / C’est la vie qui m’a fait faux-bond."
Dans Tempete, titre électro-pop, l’artiste laisse son instrument fétiche au second plan, au profit de claviers cristallins très 80’s, donnant à cette histoire d’amour déçue l’allure d’un chant funèbre. : "Je resterais figé / Chaque jour que la vie fait / Le long de ce rivage / Où tu es parti faire ce voyage / Je te suivrais à l’horizon / Je crierais ton nom."
Les premières notes de Venins sonnent comme un slam interprété lors d’un concert de musique de chambre, avant que Camicela ne s’aventure sur un air de habanera : "Tu as soif de ce venin malsain / Tu en as besoin / Il te comble sans fin / Je te le dis / Et sans moindre dédain / Prends garde à toi." Camicela, nouvelle Carmen nourrie au classique comme à la musique urbaine, serait-elle cette femme fatale à l’instar de l’héroïne de Bizet ?
Sans doute. L’artiste serait donc définitivement cette grande et sombre romantique. C’est du moins ce qu’elle montre dans le dernier titre de son EP, Poivre Et Sel, un morceau sombre et bouleversant à la mélodie entêtante : "Poivre et seul / Sans ami sans amant / Sans désir d’avenir / Pas sans toi / Poivre et sel / sans envie dans le temps / Avec seulement / L’espoir que tu reviennes vers moi." Impossible de ne pas flancher à l’écoute de cette "histoire sans lendemain" qui parle d’un idéal qui ne reviendra plus : "Des heures à voir ce reflet / Reflet de mon visage incertain / Des jours des mois des années / Reflet de notre histoire sans lendemain." Camicela chante ces chagrins éternels et nous parle du choix de "passer à côté d’histoires poivrées et d’histoires salées", "quitte à venir vieille et folle / Échevelée et sans dent."
Rien que pour ce titre, le dernier EP mérite la découverte de cette foutue fille au violoncelle, indomptable et déchirante.
Edgär c’est Simon & Garfunkel dopés à l’électro. Le duo français s’invite en persona grata dans un univers pop-folk revisité. Venus d’Amiens, Antoine Brun et Ronan Mézière, à la composition, se livrent dans une osmose de voix quasi parfaite et nous offrent un premier EP Persona, qui est à découvrir en ce moment.
Dans le premier titre Two Trees, les musiciens nous offrent une ballade planante, au point que rarement l’expression "techno psychédélique" n’a aussi bien porté son nom. L’auditeur saluera la précision de ce premier morceau minéral, tout comme sa légèreté musicale. Les voix ne font qu’une, s’entremêlent et s’envolent dans des arabesques zen.
On retrouve la même facture cristalline dans The Painter. La rythmique y est cependant plus soutenue. Les deux nordistes imposent un titre éthérée et aérien, avec chœurs, cordes et bien entendu ces deux voix venues d’ailleurs.
Teacup est le retour à de la pop-folk plus traditionnel. Les ordinateurs sont partiellement remisés au profit d’une guitare sèche et des voix plaquées plus sobrement.
Edgär c’est l’électro à visage humain : un duo venu d’ailleurs et une sorte de chaînon manquant entre Simon & Garfunkel et la scène électro française.
Antoine : 32 ans, je suis le chanteur de Wild Times. Augustin est mon petit frère donc ce groupe c’est aussi un peu une histoire de "bromance". Je suis réalisateur et c’est notamment moi qui ai réalisé le clip de notre premier single, The Wanderers.
Pascal : j'ai 37 ans (le doyen du groupe !) je suis né à Marseille et fait mes études à Aix-en-Provence à l'ECV (Ecole de Communication Visuelle). J'ai un master 2 en communication visuelle et je m'occupe donc de l'image du groupe. Mon métier est créateur d'identité visuelle et travaille en free-lance. Je suis le bassiste du groupe Wild Times et je joue de la musique depuis mes 13 ans.
Augustin : Moi j’ai 29 ans, je suis le plus jeune du groupe, au coude à coude avec Théo le batteur, mon but c’est de le dépasser mais ça ne va pas être simple... Pour ma part, je suis ingénieur du son, compositeur de musique, à l’image et guitariste dans Wild Times. Passionné par le son depuis toujours je travail à mon compte et a monté mon propre studio de musique. Je suis également diplômé d'un master en communication.
Théo : Je suis Théo, le batteur du groupe, 29 ans et originaire de Paris, ville dans laquelle j’ai eu la chance de grandir et de rencontrer les membres du groupe. J’ai commencé la batterie après m’être essayé au piano et mettant rendu compte que cet instrument n’était pas ma vocation. En 2004, en internat dans un lycée, j’ai eu l’opportunité de pouvoir découvrir et pratiquer la batterie très régulièrement. Après quelques années et beaucoup d’indulgence de la part des mes premiers auditeurs, j’ai commencé à prendre du plaisir en jouant de cet instrument, pour finalement m’en passionner. En 2006, je rencontrais Augustin et Antoine, avec qui nous fondions Wild Times. J’ai fais des études d’ingénieur du son, pour finalement me diriger vers les métiers de la communication digitale, que je combine avec Wild Times.
BBB : De quand date le groupe ?
Augustin : Wooo, depuis sûrement trop longtemps…
Antoine: le groupe a eu différentes formation, même si le noyau est le même depuis le début. Mais en considérant qu’Augustin et moi jouons de la musique ensemble depuis notre enfance, le groupe ne date pas d’hier ! Non sérieusement, le groupe tel qu’il est aujourd’hui, dans sa composition et dans le message, la couleur que nous voulons partager, le groupe a trois ans environ. C’est à ce moment -là que nous nous sommes retrouvés pour poser les bases des premier morceaux estampillés Wild Times.
BBB : A quelle occasion s’est-il formé ?
Antoine: Je crois que la première occasion que nous avons eu d’enregistrer quelque chose était un de mes courts-métrages pour lequel Augustin et Theo ont créé la bande originale. Puis, on a eu besoin d’y ajouter une voix et c’est moi qui m’y suis collé. Et, petit à petit, on ne s’est plus quitté.
Théo : En 2006, Augustin et moi on s’est rencontrés au lycée, et on a décidé de jouer ensemble. Très vite est née une vraie envie de composer des morceaux et d’aller plus loin qu’un simple loisir. À la suite du court métrage, Augustin décide de proposer à Antoine de s’essayer au chant dans cet embryon de groupe. Quelque-chose se passe, on est bien ensemble, le travail nous passionne. Des morceaux maladroits naissent, l’envie de progresser est là. Un an plus tard, Pascal vient nous voir en concert, dans un petit bar à Oberkampf. Coup de cœur réciproque pour ce bassiste, qui décide de nous rejoindre. Wild Times est né.
BBB : Quels ont été les premiers temps forts de ce groupe ?
Augustin : J’ai rencontré Antoine le second jour de ma vie je pense, donc oui moment très fort !
Antoine : non, moment très décevant et troublant pour moi, le jour de notre rencontre : j’ai du apprendre à "partager" et ça m’a pas trop fait kiffer.
Théo : Plus sérieusement, en 2007, le groupe à migré à Bruxelles car Antoine partait suivre des études de cinéma. Pendant un an, nous avons bossé la musique nuit et jour, c’était fou !
Antoine : Oui c’était un vraie chance pour nous. Nous avons vécu, l’année qui suivait, de beaux concerts aussi, notre meilleur souvenir pour le moment c’est peut être le Divan du Monde.
Pascal : Oui le Divan du Monde c’était top, et notre dernière Flèche d’or aussi. C’était rempli, le public était vraiment super !
BBB : Qu’avez-vous fait avant Wild Times ?
Antoine : Avant Wild Times, nous avions sorti un EP sous un autre nom, PHOTO, sur le label Sober & Gentle, notamment connu pour son travail sur Cocoon, Mother Of Two, Hey Hey My My ou encore les Kids Bombardos. C’était une super expérience et nous avions signé pour un album avec Sober. Mais malheureusement le label a subi la crise du disque et a dû mettre la clé sous la porte juste avant notre entrée en studio. On s’est donc retrouvés sur le carreau et on a dû prendre les choses en main pour que cet album puisse voir le jour. On a donc monté notre propre label, sobrement appelé Wild Times Record, et avons eu la chance de collaborer avec Antoine Gaillet, Freddy Lamotte et l’exceptionnel Florian Monchâtre. Sans eux on aurait rien pu faire. On leur doit tout.
BBB : De quels artistes vous sentez-vous proches ?
Pascal : Contre toute attente je ne vais citer aucun bassiste ni musicien, mais un courant artistique qui pour moi est le plus rock de tous : ce sont les dadaïstes. Leur anti-conformisme et leur vision de toutes les formes d'arts m'ont appris à aimer des choses diverses et variées, à critiquer et à me poser de vraies questions. Ce sont les papes de la liberté de la pensée, de la liberté de créer.
Augustin : Tous les membres du groupe écoutent des choses éclectiques. Ça peut aller du jazz au métal en passant par le rock et le reggae. Notre musique s'inspire d'une somme d'artistes ou de groupes qui sont parfois aux antipodes les uns des autres. Ça ne nous fait pas peur, tant que c’est beau et que ça nous touche. Je pense que c’est ce qui fait de Wild Times un groupe en quelque sorte "transgenre" avec, avant tout, des choix sentimentaux assumés qui créaient une cohérence entre paroles et musique.
Antoine: Je vais quand même citer celle dont je suis amoureux depuis toujours : PJ Harvey, qui pour moi est la quintessence de la pureté rock, de l’engagement, de la poésie.
BBB : Quelles sont vos influences musicales ?
Antoine: C’est toujours une question difficile… Well well well… Évidemment, il y a Radiohead qui met tout le monde d’accord et qui nous a bercé depuis notre adolescence. Évidemment, tout le rock des années 70 même si je dois avouer que c’est très rare pour moi d’en écouter en ce moment. Je suis d’avantage à la recherche de nouveaux sons. Parmi eux, entre autres, la prêtresse PJ Harvey dont les deux derniers albums sonnent comme rien d’autre. Ce sont des ovnis, un mélange de musique folklorique anglo-saxonne, de rock, de troubadours : indéfinissable. Sinon gros coup de cœur pour Royal Blood avec leur premier album, l’ensemble de la discographie d’Arcade Fire, Foals mais aussi les deux premier album de PVT, Portishead…
Théo : Mes influences musicales sont très diverses. J’aime beaucoup l’électro minimale berlinoise, le dub, le rock, la pop, le classique. Si je devais emporter trois disques sur une île, je prendrai sans hésiter : Opus Incertum de High Tone, Hail to the thief de Radiohead, et An Awesome Wave d’ Alt-J.
BBB : Quelle musique écoutez-vous en ce moment ?
Augustin : Pour ma part le dernier gros coup de cœur que j’ai eu c’est Balthazar, quand je dis coup de cœur, c’est assez fort. Ça n’arrive qu’une fois tous les deux ou trois ans. Sinon, actuellement j’ai écouté The Smiths ce matin ou découvert le dernier Phoenix.
Théo : J’écoute beaucoup Angus & Julia Stone en ce moment, Balthazar et Foals.
BBB : Avez-vous des auteurs ou des livres fétiches ?
Pascal : Mikhaïl Boulgakov, auteur Russe. J'ai lu toute son œuvre : c'est juste gigantesque, dont Le Maître et Marguerite que j'ai lu au moins six fois, et que découvre à chaque lecture. Un grand manifeste pour la liberté des artistes et un gros coup de gueule contre le conformisme.
Antoine: le roman le plus dingue que j’ai lu c’est Roman avec Cocaïne d’Agueev, un auteur russe dont c’est le seul roman, et qu’il a écrit anonymement. C’est incroyable : l’histoire de la montée du soviétisme, en parallèle avec l’addiction croissante d’Agueev pour la cocaïne. Rien avoir avec Trainspotting ou des livres sur la drogue : c’est l’histoire de la Russie. J’aime beaucoup aussi André Gide, Les Faux-monnayeurs étant son chef d’œuvre. Agueev me fait beaucoup penser à lui. Ils ont la même façon de se livrer sans filtre, en total transparence, le meilleur comme le pire.
BBB : Pouvez-vous nous parler de films, d'expositions ou de livres qui vous ont marqués ou qui influencent votre travail ?
Antoine: Deux films m’ont particulièrement marqués et ont été réalisé par le maître des maîtres, Mikhaïl Kalatozov, un réalisateur russe beaucoup trop méconnu. Les deux films dont je parle et que tout le monde doit voir sont Quand Passent Les Cigognes et Soy Cuba. Vous l’aurez compris, j’ai un petit faible pour la culture russe. Pour vous encourager à voir les films de Kalatozof, dites vous que Scorsese et Kubrick lui doivent énormément.