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justin hurwitz

  • Chiller avec les sœurs Berthollet

    Fans de séries et de musique, j’ai l’album qu’il vous faut, histoire de vous faire papillonner les oreilles durant cet été : l’album de Camille et Julie Berthollet, Series. Les deux divas du violon ont choisi depuis leurs débuts de rendre la musique classique attrayante, hypermoderne, sexy, en un mot : pop.

    Le medley Series (en anglais et sans accent) laisse de côté le répertoire de Vivaldi, Mozart ou Bach, au profit de revisites en musique de chambre ou avec grand orchestre de grands thèmes télévisés, adaptés avec talent par Matthieu Gonet.

    On y trouvera quelques standards incontournables – "La Panthère Rose" (Henri Mancini), "Mission Impossible" (Lalo Shiffrin), "Les Simpson" (Danny Effman), sans oublier le formidable "Amicalement Vôtre" de John Barry, au rythme, à la densité et à la tension intacts. Plus près de nous, impossible de ne pas louper non plus ces génériques télé passés désormais à la postérité : "Game of Thrones" de Ramin Djawadi, "Downton Abbey" de John Lunn, "The Crown" (composés par Lorne Balfe, Rupert Gregson-Williams et – excusez du peu – Hans Zimmer) ou, certes moins connu, "Le Jeu de la Dame"  avec l’envoûtant "The Queen’s Gambit" de Carlos Rafael Rivera.

    N'oublions pas "House of Cards" de Jeff Beal. Pour la musique de la série politique américaine, les sœurs Berthollet parviennent à en faire une création presque contemporaine capable de vous donner la chair de poule. Impossible non plus de ne pas citer le thème de "Stranger Things" de Kyle Dixon et Michael Stein, si bien visité (il faut bien sûr évoquer le gros travail de Matthieu Gonet et Ronan Maillard) qu’il semble être une authentique création.

    Qui dit adaptations dit parfois revisites surprenantes, à l’instar du "Bella Ciao", un traditionnel italien remis au jour par la série espagnole Casa del Papel.

    Cool, quoi

    L’auditeur s’arrêtera certainement avec un big smile aux lèvres sur le "Yakety sax" de James Q. Rich et Boots Randolph, popularisé par la série – pour certains ou certaines "honteuse" – Benny Hill, générique ultra-célèbre que les deux violonistes nous ressortent avec une belle audace.

    Dans ce mélange régressif et franchement plaisant, Camille et Julie Berthollet n’oublient pas de proposer des morceaux moins connus, tel que "The Skye Boat Song" aux accents écossais. Rien de plus normal pour ce thème d’Outlander, qui est lui aussi issu d’un répertoire populaire et traditionnel.

    L’auditeur découvrira sans doute ce titre de Marron 5, "Girls Like You", une singulière revisite en musique de chambre très XVIIIe siècle pour la série La Chronique des Bridgerton. Des bandes originales font figure de vraies belles découvertes. C’est le cas du nerveux et coloré "The Game Is On", un thème de David Arnold et Michael Price pour la série Sherlock ou de la non moins captivante musique et création "The Leftovers" de Max Richter.

    La France n’est pas absente de ce medley, car sont présents les thèmes de l’enjouée Dix pour cent de Loïk Dury et Christophe Mink et le succès tricolore Lupin ("Arsène" de Mathieu Lamboley, aux accents de musique française de la fin du XIXe et du début du XXe siècle).

    Admettons quelques écarts avec le titre de l’album, puisque quelques thème de films – et non de séries – se glissent dans ce medley, en l’occurrence le délicieux "La La Land" de Justin Hurwitz, respecté à la lettre, y compris dans le mélange comédie musicale Broadway et jazz, mais aussi un extrait de la BO d’Intouchables, composée par le désormais culte Ludovico Einaudi.  

    Toujours aussi surprenantes, les sœurs Berthollet proposent deux inédits. Julie Bethollet a composé et chante le mélancolique "Flashback". Le morceau a été adapté par Camille Berthollet. Le second, justement intitulé "Générique" (proposé à la fin de l’album, évidemment) est un instrumental à la facture classique, s’écoutant comme un concerto pour piano. Il a été lui aussi composé par Julie Berthollet et arrangé par sa sœur.

    Les deux musiciennes ont eu l’excellente idée de proposer en bonus de leur album le sombre et déchirant  "Concerto de l’adieu" de Georges Delerue, extrait de la bande originale du film Diên Biên Phu.  

    Tout cela est cool, quoi. De quoi se réconcilier avec la musique classique, si encore on était fâché avec elle. 

    Camille & Julie Berthollet, Series, Warner Classics, 2021
    Orchestre national d’Île-de-France, sous la direction d’Ernst van Tiel
    https://www.warnerclassics.com/fr/release/series
    https://www.camilleetjulieberthollet.com
    https://www.facebook.com/camilleetjulieberthollet
    https://www.instagram.com/julieberthollet/?hl=fr
    https://www.instagram.com/camilleberthollet/?hl=fr
    https://www.youtube.com/channel/UCd4tZR7nSGBtHF5Gbt4BZQg

    Voir aussi : "La la la ♫♪♫"

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  • La la la ♫♪♫

    C’est le succès cinéma et musical du moment : le film La La Land déverse des étoiles plein les mirettes à des millions de spectateurs et d’auditeurs. Du jamais vu depuis des années : la comédie musicale, un genre complet, difficile et ingrat que l’on disait passer de mode, revit sur grand écran grâce au réalisateur américano-canadien Damien Chazelle et ses interprètes Emma Stone et Ryan Goslin. Les comédiens forment le couple le plus glamour que l'on ait vu depuis longtemps. Il faut dire qu'ils se connaissent bien : avant La La Land, ils avaient déjà joué ensemble dans Crazy, Stupid, Love (2011) puis dans dans Gangster Squad deux années plus tard.

    La comédie musicale était réapparue épisodiquement ces dernières années, soit en reprenant des concepts qui avaient fait leur preuve (Chicago), soit en revisitant le genre, avec plus ou moins de réussite (Moulin Rouge). La La Land suit une autre voie : celui de la création originale comme de l’hommage aux grands classiques des années 30 à 50. Il y a cinq ans, c’était ainsi que Michel Hazanavicius avait écrit son chef d’œuvre The Artist, avec Ludovic Bource pour la musique.

    Pour La La Land, le compositeur Justin Hurwitz a bâti une bande originale sur mesure. Les auditeurs retrouveront l’ambiance du film, avec des morceaux déjà anthologiques, composés avec soin et interprétés avec amour par des acteurs et chanteurs inspirés.

    L’album s’ouvre par le majestueux Another Day of Sun, au souffle coloré inoubliable. Dans la grande tradition des comédies de Fred Astaire et de Gene Kelly, les chœurs deviennent des personnages et des interprètes à part entière, à l'image aussi de Someone in the Crowd. Malin et magicien, Justin Hurwitz n’imite pas, pas plus qu’il n’est dans l’hommage transit du répertoire chrooner des années 50 (A Lovely Night). Le musicien va naturellement piocher du côté du jazz (Mia & Sebastian’s Theme, Summer Montage / Madeline), du free jazz (Herman’s Habit), mais aussi du classique (Planetarium) et de la pop. Ainsi, ne peut-on pas voir dans City Of Stars un peu de Coldplay et leur tube A Sky Full Of Stars. John Legend, dans un second rôle notable, propose un titre pop-rock avec Start a Fire, une parenthèse plus contemporaine mais moins convaincante.

    La La Land est une pure merveille musicale et assurément déjà un classique, aux mélodies entêtantes (Engagement Party) et qui vous redonnent le smile : "Ba da da… I think about that day / I let him at a Greyhound Station / West of Santa Fé / We were seventeen, but he was sweet and it was true / Still I did what I had to do / Cause I just knew..." ♫♪♫ La la la...

    Justin Hurwitz, La La Land, Interscope Records, 2017