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roi

  • Anatomie d’un instant

    essai,confrérie,javier cercas,espagne,espagnol,franco,franquiste,putsch,1981,histoire,juan carlos,roi,royauté,démocratieLe 23 février 1981, dans la toute jeune démocratie espagnole à peine sortie de 40 ans de dictature franquiste, un groupe de militaires nostalgiques du Caudillo, prend en otage les députés du parlement espagnol. C'est le début du premier coup d'Etat médiatisé de l'Histoire qui va tenir en haleine des heures durant le monde entier.

    L'intervention ferme du jeune roi d'Espagne à la radio et à la télévision sonne la fin de cet événement fondateur de la démocratie espagnole. Javier Cercas conte avec minutie le putsh du lieutenant-colonel Tejero et de ses complices. Pourtant, le véritable intérêt de cette chronique est de suivre les principaux protagonistes et le chef du gouvernement Suarez en tout premier lieu. Très contesté, le premier chef de gouvernement de la démocratie espagnole - celui-là même qui l'a l'imposée quelques années plus tôt - s'apprête, le jour du coup d'Etat, a être démis de ses fonctions.

    Le putsh va être l'occasion pour lui d'un dernier coup d'éclat : malgré la menace des armes des conjurés, il est l'une des trois personnes à refuser de se coucher, les deux autres étant le général Mellado, vice-président du gouvernement et Santiago Carrillo, secrétaire du parti communiste espagnol : trois personnages contestés dans leur propre camp et figures héroïques ce soir du 23 février 1981. Un essai dense et passionnant qui se termine par un appel émouvant à la réconciliation et par l'hommage d'un fils à son père.   

    Javier Cercas, Anatomie d’un instant, éd. Actes Sud, 2013, 405 p. 
    http://confrerie2010.canalblog.com/archives/2011/03/08/20579813.html
    https://www.actes-sud.fr

    Voir aussi : "La Scandaleuse histoire de Penny Parker-Jones"

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  • Le dur métier de reine

    Les passionnés d’Histoire de France – et spécialement ceux de la "petite" Histoire – goûteront très certainement à la luxueuse série Marie-Antoinette proposée par Canal+. Une série européenne et même franco-anglaise tournée principalement à Versailles.

    Le moins que l’on puisse dire est que de grands moyens ont été mis dans la réalisation d’une fresque historique se déroulant à une époque cruciale de notre pays, quelques années avant que la Révolution n’éclate. Le récit s’intéresse à l’une des reines de France les plus fascinantes, Marie-Antoinette, devenue épouse du futur Louis XVI durant son adolescence – elle avait quatorze ans.

    La première saison – nul doute que la série en proposera d’autres – raconte les débuts difficiles d’une jeune fille, née archiduchesse d’Autriche (elle sera surnommée par la suite "L’Autri-chienne"), envoyée en France pour un mariage arrangé entre Louis XV (le grand-père du futur Louis XVI) et la mère de "Toinette", l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche. Entre le déracinement de l’adolescente, l’acclimatation dans une cour guindée, les haines viscérales contre cette étrangère, une famille royale pour le moins boiteuse et un mariage de raison, les premières années de la jeune dauphine font figure de véritable calvaire. 

    Pudibonderie, choix scénaristique, réinterprétation historique ou bien effet #Metoo ? 

    La première saison démarre lorsque Marie-Antoinette doit quitter l’Autriche et se débarrasser de tout ce qui la rattacherait à son pays natal. Y compris sa propre famille. Lors de la "remise de l’épouse", s’apparentant à l’arrivée d’une prisonnière dans un pays étranger, le spectateur pensera sans doute à la scène qu’en avait faite Sofia Coppola dans son Marie-Antoinette de 2006, avec plus de cruauté encore puisqu’elle ne s’interdisait pas de montrer jusqu’au déshabillement de la future reine. Pudibonderie, choix scénaristique, réinterprétation historique ou bien effet #Metoo ?

    Emilia Schülle use de toutes les palettes pour jouer une dauphine puis reine beaucoup plus complexe que ce que les livres d’Histoire et la légende populaire ont laissé : adolescente perdue, jeune fille se languissant de son pays et de sa famille, gamine désorientée, jeune femme séduisante à la recherche de tendresse et de soutien, gamine capricieuse, maman aimante, femme du monde et d’État. Marie-Antoinette est tout cela à la fois.

    Outre la galerie de personnages célèbres – le formidable Louis XV joué par James Purefoy, l’étonnant Louis XVI que Louis Cunningham interprète avec un singulier mélange de grâce, de timidité, de hauteur, et sans la maladresse qu’on lui prête – on retrouve une galerie de tristes sires : Provence (le futur Louis XVIII), Chartres (Philippe d’Orléans devenu Philippe Egalité) et les délicieuses ou sulfureuses princesse de Lamballe (Jasmine Blackborow), Madame du Barry ( Gaia Weiss) ou Yolande de Polignac (Liah O'Prey).

    Soyons honnête : on ne trouvera pas dans cette première saison de révélations historiques sur une série qui affirme son identité féministe. Il est d’abord question d’intrigues de palais, des difficultés pour une jeune fille de devenir dauphine puis reine mais aussi de l’impossibilité pour Marie-Antoinette de vivre librement dans une époque et une société en train de mourir.

    Tout cela se regarde avec plaisir, les créateurs – ou plutôt créatrices – ayant pu avoir les moyens pour tourner une superproduction européenne fastueuse. 

    Marie-Antoinette, série historique franco-anglaise de Deborah Davis, avec Emilia Schüle,
    Louis Cunningham, James Purefoy, Jack Archer, Gaia Weiss, Jasmine Blackborrow,
    Marthe Keller, Crystal Shepherd-Cross, Caroline Piette,
    Oscar Lesage et Nathan Willcocks, 8 épisodes, 2022, Canal+

    https://www.canalplus.com/series/marie-antoinette
    https://www.banijayrights.com/programmes/13674

    Voir aussi : "Galerie glaçante"

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  • Le trône de mère

    Voilà enfin cette saison 4 de The Crown, la superproduction de Netflix consacrée au règne d’Elisabeth II, une saison qui semble avoir été peu gouttée par la famille royale. Alors que les trois première saisons avaient été accueillies avec un mélange de bienveillance et de silence poli, la suite des aventures de la Reine d’Angleterre, se déroulant cette fois au cœur des années 80, a vu les communicants de la couronne britanniques se réveiller.

    Il faut croire que Lady Di reste encore un sujet sensible du côté de la Perfide Albion. Être témoin des infidélités du Prince de Galles, héritier du trône, de ses hésitations entre la toute jeune Diana Spencer et son amour de toujours Camilla Shand (ex Parker Bowles) passe encore. Par contre, mettre en scène la pression familiale pour qu’il tienne la barre d’un mariage raté par avance et faire revivre une Lady Di sans doute trop jeune et trop décalée pour les Windsor, anorexique, paumée, se baladant en patins à roulettes, se perdant dans des relations extra-conjugales au vu et au su du Prince Charles, voilà qui a fini de défriser la couronne britannique. Mais il semble que ce soit l’existence d’une lettre de Lord Mountbatten pour le Prince Charles quelques heures avant son attentat par l’IRA qui ait quelque peu tourneboulé les proches d’Elisabeth II.

    Voilà qui a fini de défriser la couronne britannique

    Olivia Colman interprète avec justesse une reine parfois perdue dans une époque qu’elle ne reconnaît plus. Tradition et modernité se percutent tout au long des 10 épisodes de la série événement de Netflix, impeccablement mise en scène, avec des moyens d’une superproduction. Évidemment, il s’agit d’une fiction, mais comme beaucoup de biopic, serions-nous tentés d’ajouter. 

    Hormis les déboires éloquents de Lady Di (Emma Corrin) et énervants de la princesse Margaret (Helena Bonham Carter), la vraie curiosité est dans le traitement de l’autre personnage central de la série : Margaret Thatcher. Gillian Anderson, l’ex Scully d’X-Files, endosse le rôle de la Dame de Fer, figure-clé du libéralisme triomphant dans un parti conservateur et masculin.

    The Crown continue à portraitiser avec sérieux et une certaine rigueur les ors et les désordres du trône d’Elisabeth II. On a déjà hâte de voir comment seront traités les années Blair, les dernières années de Lady li et la tragédie du Pont de l’Alma.

    The Crown, série historique britannique de Peter Morgan, avec Olivia Colman, Tobias Menzies, Helena Bonham Carter, Gillian Anderson, Josh O'Connor, Emma Corrin, Marion Bailey, Erin Doherty, Stephen Boxer et Emerald Fennell, saison 4, 10 épisodes, Netflix
    https://www.netflix.com/fr/title/80025678

    Voir aussi : "Maîtres et serviteurs à Downton Abbey"

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