Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

braquage

  • Cœurs perdus au mitan des nineties

    Les Cœurs autonomes de David Foenkinos (éd. Gallimard Folio) n’est sans doute pas le livre le premier cité lorsque l’on parle de cet auteur au succès indéniable. Il s’agit pourtant d’un roman à l’indéniable magnétisme et qui frappe par sa noirceur.

    Il faut dire que David Foenikinos a choisi de s’intéresser à l’un des faits divers les plus marquants des années 90 : l’affaire Florence Rey et Audry Maupin, les deux auteurs d’un braquage meurtrier en octobre 1994. Au terme d’une nuit infernale, ce jeune couple présenté comme anarchiste et révolutionnaire provoque la mort de 5 personnes et en blesse autant. Florence Rey, 19 ans à l’époque des faits, est condamnée à la perpétuité. Son compagnon, lui, décède pendant cette nuit meurtrière en région parisienne.

    Sans nommer les deux protagonistes (ils sont nommés "elle" et "il"), David Foenkinos choisit la première personne et se met à la place d’un jeune homme, étudiant et témoin du parcours d’une gamine paumée, tombant dans les bras d’un garçon aussi séduisant qu’elle ("Lui aussi était beau") mais à l’influence toxique. Dès les premiers jours, raconte l’auteur et narrateur, la messe est dite : "Le fait d’être plus âgé, lui donne la certitude de la domination. Et il dominera cette histoire."

    Cette histoire commence comme une love story, nous dit David Foenkinos, à laquelle suivra immédiatement un rêve politique et idéologique, a priori improbable pour une étudiante issue d’une bonne famille bourgeoise. 

    Autonomes dans leur mouvement idéologique mais aussi dans leur amour

    La suite de leur histoire est celle d’un projet à la fois fou et irréaliste : "Ils avaient eux-mêmes créé leur mouvement. Une sorte d’organisation révolutionnaire dont ils étaient les deux seuls membres, prônant la liberté extrême, la haine des flics et des fachos… Ils étaient autonomes dans leur mouvement."

    Autonomes dans leur mouvement idéologique mais aussi dans leur couple et leur amour, jusqu’à s’installer dans un squat à Nanterre, sans eau, sans électricité et sans confort. C’est là qu’ils échafaudent avec un troisième comparse leur cavale meurtrière.

    David Foenkinos ne juge pas. David Foenkinis ne brode pas. David Foenkinos n’embellit pas. Il suit pas à pas cette jeune femme paumée qui a eu le tort de tomber amoureuse d’un jeune homme sans doute plus perdu qu’elle. L’auteur donne la voix à un témoin anonyme pour parler de deux cœurs perdus qui avaient fait un rêve politique autant qu’amoureux et qui ont fracassé leurs jeunes années et plusieurs vies innocentes. Cela se passait au mitan des années 90. 

    David Foenkinos, Les Cœurs autonomes, éd. Gallimard Folio, 2006, 126 p.
    https://www.facebook.com/david.foenkinos
    @DavidFoenkinos

    Voir aussi : "David Foenkinos, son œuvre"
    "L’esprit de famille"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Le pizzaiolo, l’intello, le bricoleur et la prostituée

    Fans de polars alambiqués et tordus à souhait, je vous invite à découvrir un fait divers réel à travers un documentaire passionnant proposé par Netflix, Les Génies du Mal. La saison 1 revient sur cette histoire incroyable.

    Elle remonte à 2013, et il est probable que plus d’un spectateur soit passé à côté de cette affaire judiciaire qui a pourtant fait les gros titres de la presse américaine, au point que le procès qui a eu lieu en 2010 ait été qualifié de "procès du siècle." Bon, vous me direz que cette expression a été tellement rebattue qu’elle n’impressionne plus grand monde. Il n’en est pas moins vraie que cette affaire criminelle risque bien de vous tenir en haleine pendant les quatre épisodes de ce qui s’apparente à une enquête, commentée par Mark Duplass, le producteur de la mini-série.

    Nous sommes en août 2013 en Pennsylvanie, dans la ville d’Erié. Un braquage de banque a lieu. Mais ce braquage a ceci de particulier que Brian Wells, l’homme qui vient réclamer les fonds de l’établissement, est un obscur pizzaiolo, portant autour du cou un collier d’explosif. S’agit-il d’un otage ou d’un complice ? La question se pose car l’homme semble suivre des directives ressemblant à un jeu de piste macabre. L’homme ne pourra jamais aller au bout de celles-ci car la bombe qu’il porte s’avère non factice et explose.

    Rapidement, les officiers de police et du FBI, qui prennent rapidement la main sur ce dossier, s’aperçoivent qu’ils sont face à un dossier complexe et, malgré la mort d’un second pizzaiolo, ils sont face à de multiples questions et aucun indice autre qu’une bombe artisanale.

    Mais quelques jours plus tard, un étrange individu, Bill Rothstein, les met sur la trace d’un cadavre congelé dans une maison particulière. Il dénonce la personne responsable de ce crime : il s’agit d’une femme, Marjorie Diehl-Armstrong, à la personnalité et au parcours atypiques. Bientôt, l’affaire Brian Wells rebondit, et les enquêteurs ne sont pas au bout de leur surprise.

    Cette incroyable histoire criminelle parvient à tenir en haleine tout au long de ses quatre épisodes, truffés de rebondissements et de protagonistes mystérieux. À découvrir, jusqu’au dernier épisode.

    Les Génies du Mal, documentaire américain de Barbara Schroeder,
    saison 1, mini-série de 4 épisodes, 2018, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/80158319

    Voir aussi : "Vendanges amères"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

    Suivez aussi Arsène K. sur Twitter et Facebook

  • Aux voleurs !

    la casa de papel,histoire et fiction,braquage,voleurs,patty hearst,syndrome de stockholm,émile buisson,chauffeurs de la drôme,cartouchealberto spaggiari,james mac laine,william plunkettVoilà, une excellente idée qui nous vient du magazine Histoire & Fiction : proposer à l’occasion de la saison 3 de Case de Papel un hors-série spécial sur les grands braqueurs et voleurs de l’histoire.

    Stéphanie Guillaume, la rédactrice en chef de la revue, rappelle qu’avec cette série espagnole, Netflix a réussi à faire du traditionnel braquage de banques une épopée passionnante qui ne s’est pas essoufflée, n’en déplaise aux mauvaises langues.

    L’occasion était trop bonne pour la revue opportunément nommée Histoire & Fiction, de proposer une série d’articles et d’études sur ces voleurs, réels ou fictifs, ayant jalonné notre histoire comme notre imaginaire.

    Bien entendu, dans ce hors-série, plusieurs coups de projecteurs sont donnés sur la série espagnole, dont la première diffusion au printemps 2017 sur la chaîne Antenna 3 n’a été que le début d’un séisme télévisuel. Quelques ingrédients peuvent expliquer ce succès : une thématique classique (un braquage de banque), des références fictionnelles (Quentin Tarantino, Point Break ou L'Ultime razzia de Stanley Kubrick) voire historique (une arrestation méconnue à Grenoble en 2014), des inventions scénaristiques marquantes (la méthode très originale employée par des voleurs et ces fameux masques de Dali), le message engagé des créateurs (avec une saison 2 prenant une tournure plus sociale) sans oublier des personnages charismatiques (les femmes de Casa de Papel ou la figure du mystérieux Professeur).

    "Tonton Mimile"

    Voilà pour la fiction, assez bien développée, mais que le lecteur ne devra lire qu’après visionnage des trois saisons, de peur d’être spoilé. Le volet historique s’attache, lui, à rappeler les principaux voleurs et assassins ayant écumé les campagnes. Il y a Cartouche, le "Robin des Bois du XVIIIe siècle", mais dont la figure mythique ne cesse d’être remise en cause ("un malfrat particulièrement dangereux"). Christophe Belser rappelle le parcours moins connu en France des bandits de grand chemin James Mac Laine et William Plunkett, un duo entré d’autant plus dans la légende que le premier a été exécuté non sans qu’une chanson soit créée en son honneur, tandis que le second a fui vraisemblablement en Amérique à partir des années 1750.

    Quelques faits divers sinistres sont rappelés par les auteurs de Histoire & Fiction : les chauffeurs de la Drôme durant la France de la Belle Époque (par Philippe Grandcoing), le braqueur Émile Buisson, dit "Tonton Mimile", ennemi public numéro 1 à la Libération ou Alberto Spaggiari, l’auteur du "casse du siècle" à Nice en juillet 1976 (deux histoires rocambolesques relatées par Jean-François Miniac). Un dernier article, passionnant et ahurissant, revient sur le fameux syndrome de Stockholm, avec l’exemple éloquent du kidnapping de Patty Hearst (v. illustration), la petite-fille de William Randolph Hearst.

    Les voleurs ont toujours été une source inépuisable comme le rappelle La Casa de Papel. À la lecture du magazine Histoire & Fiction, on comprend aisément pourquoi.

    Histoire & Fiction, hors-série spécial La Casa de Papel, août-septembre-octobre 2019
    La Casa de Papel, série dramatique d’Álex Pina
    avec Úrsula Corberó, Álvaro Morte et Itziar Ituño, saison 3, Espagne, 2019, Netflix

    https://www.netflix.com/fr/title/80192098

    Voir aussi : "Chants songs"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !