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amandine bourgeois

  • L’amour, c'est mieux à deux

    C’est avec des invités de qualité qu’Andréel a conçu son septième album, Tu m’apprends : Amandine Bourgeois, Natacha Régnier, Judith Chemla ou Lucile Chriqui. Il y a aussi Isild Le Besco qui apparaît sur l'album en tant qu’auteure de "Mon manque" et de "Pourquoi je te veux".

    Pour son nouvel opus sorti en début d’année, Andréel s’inscrit dans la veine des auteurs-compositeurs-interprètes classiques, avec une orchestration traditionnelle, ramassée et élégante.

    Le titre éponyme de l’opus est une chanson délicate comme une caresse voluptueuse, adaptée des Nourritures terrestres d’André Gide. Le musicien se laisse porter par des vers oniriques, qui célèbrent l’amour, la sensualité et la liberté : "Je me dresse nu sur la terre vierge, devant le ciel à repeupler / Apporte à ma chair l’ardeur, l’éblouissement de mon cœur / Nourritures, je m’attends à vous. Satisfaction, je vous cherche / J’ai donné tout ce que j’étais, plus rien ne me possède".

    L’amour : voilà le fil conducteur de cet album aussi sensuel qu’introspectif, à l’instar de "Pourquoi je te veux", le récit d’une passion non sans légèreté et qui parle également de l’imprévisibilité de l’amour. Sur son opus, Andréel vient faire le mélange des couleurs et des sons ("Les gens qui chantent"). Il se révèle en artiste à la fois pointu et à fleur de peau, doté d’une sensibilité sans esbroufe, ce dont nous lui en sommes gréé.

    "Je m’oublie" avec Amandine Bourgeois, l’ex "Nouvelle Star" qui s’était montrée plutôt discrète ces derniers temps, est un duo parlant de rabibochage et de perte de soi. C’est avec une écriture fine qu’Andréel parle de dualité (bien sûr), de complicité et d’harmonie, dans un morceau justement très harmonieux. Plus lumineux, "Mon manque", un autre duo, cette fois avec Judith Chemla, est une salsa amoureuse.

    L’amour : voilà le fil conducteur de cet album aussi sensuel qu’introspectif

    L’amour encore : sur un slow-rock jazzy, Andréel chante en duo avec Natacha Régnier "Une femme épanouie", qui est l’histoire d’une renaissance faite d’altruisme et de simplicité : "Je veux te voir comme tu es, te donner ce que tu veux, / Ne pas tenter de prendre en toi ce que je cherche et qui n’y est pas." L’amour n’est ici pas aliénant mais, au contraire, une fontaine de jouvence autant qu’une source de renaissance.

    Il est également en duo, cette fois avec Lucile Chriqui, dans un titre jazz célébrant à la fois la passion et Paris dans "Boulevard Magenta", comme si l’une n’allait pas sans l’autre : "Qu’il est bon le boulevard Magenta, / Quand les ombres s’enfuient, l’aube pointe son doigt / Accusant le marcheur de n’être pas bigot / Des us et des mœurs des fiers Parigots."

    Un glissement de l’album a lieu dans les quatre dernières pistes, avec cette noirceur qui s’installe inexorablement, comme si une brisure avait lieu. Il est d’ailleurs symptomatique que dans cette seconde partie de l’opus il n’y ait plus de duos.

    Andréel chante seul, plus introspectif, mais aussi plus sombre. Bien entendu, il y a un "Un autre que soi" qui chante le goût du voyage et "le plaisir de voler sans attache". Mais la solitude peut aussi être  une prison intérieure ("Le désert m’appelle"), et dans ce cas, l’être aimé est sans doute la "solution" : "Enlaçons-nous ce soir. Rejoignons nos regard. / C’est un moment perdu. C’est un moment d’espoir").

    Dans cet "endroit inconnu" qu’interprète le musicien, l’être aimé a "disparu". Une course a lieu pour partir à sa recherche. Les lieux deviennent vides et sans saveur sans lui ou elle. "Que penser de ces histoires ?" se demande Andréel, qui refuse cependant de perdre tout espoir dans "le sourire des hommes… et la bonté des femmes… et l’art qui nous embellit."

    L’album se termine avec le "Je suis jaloux" dans une ballade jazzy qui vient cueillir et surprendre en douceur un homme amoureux, encore et toujours : "Je suis jaloux, dis-moi, par quel sortilège / Un dieu t’a-t-il offert une telle aura."

    L’amour aura toujours le dernier mot.

    Andréel, Tu m'apprends, Inouïe Distribution, 2021
    https://www.andreel.com
    https://www.facebook.com/andreelvirtuel

    Voir aussi : "Premier extrait du futur album d’Andréel, bien accompagné"

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