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akiko oku

  • Retenez-moi ou je fais un malheur

    C’est un voyage à la fois rafraîchissant, touchant et émouvant que je vous propose. Un  voyage qui nous mène tout droit au Japon – non  sans un détour par Rome. Le film Tempura, de la réalisatrice Akiko Ōku se présente comme une comédie romantique japonaise – ou plutôt comédie dramatique – ce qui, en soi, ne pouvait que susciter notre curiosité. Et qu’importe si le film est sorti il y a déjà trois ans. Il mérite d’être découvert (sur Canal+ en ce moment).

    Disons-le tout de suite : le titre culinaire français n’était pas la meilleure des adaptations pout ce long-métrage nippon (Hold Me Back). Certes, la cuisine tient un rôle de catalyseur dans l’histoire d’amour entre Mitsouka et Tada, mais elle est rapidement mise entre parenthèses pour suivre les destinées d’une jeune femme solitaire, facétieuse, lunaire, hypersensible et un poil névrosée.

    Voilà qui nous renvoie a priori vers une des célibataires les plus légendaires du cinéma, Bridget Jones. Pourtant, là s’arrête la comparaison, tant Temura prend son temps pour aborder des sujets plus graves : l’amour souvent insaisissable, les relations compliquées avec les hommes, l’amitié frustrante, la séparation, les blessures à cicatriser, le déracinement, le tout dans un langage cinématographique où les trouvailles et la poésie (l’étonnant voyage en avion, par exemple) ne manquent pas.

    Voilà qui nous renvoie a priori vers une des célibataires les plus légendaires du cinéma, Bridget Jones. Pourtant, là s’arrête la comparaison

    Mitsuko vit seule à Tokyo dans un minuscule appartement. Très bonne cuisinière (notamment ces fameux tempuras), elle travaille dans un bureau et a pour collègue et amie l’irrésistible Satsuki. Mais un garçon entre dans la vie de Mitsuko par hasard. Le timide Tada a du mal à aborder la jeune femme, à lui parler franchement, à lui déclarer ses sentiments - et la réciproque est vraie. Pour ne rien arranger, Mitsuko doit gérer ses démons intérieurs - et antérieures -, et notamment un ami imaginaire nommé A. Il entretient des dialogues avec la jeune femme, faits de confidences, de questionnements mais aussi de conseils. Un séjour en spa, la jeune perd les pédales. Plus tard, un périple à Rome permet à Mitsuko d’y voir plus clair puis de se dévoiler. Mais ce n'est pas gagné.

    On préférera le titre original Hold me Back ("Retenez-moi") pour ce récit autour d’une romance (et même d’une double romance, si l’on compte la pétillante Satsuki (la craquante Ai Hashimoto). Dans le rôle principal de Mitsuko, la star japonaise Non fait merveille. Elle endosse avec un mélange de grâce, de poésie mais aussi de souffrances cette célibataire naïve, faussement enjouée et finalement malheureuse. Avec, sous le regard de la réalisatrice Akiko Ōku un discours féministe peu tapageur mais bien présent.   

    Tempura, comédie dramatique japonaise de Akiko Ōku,
    avec Rena Nōnen (Non), Kento Hayashi et Ai Hashimoto, 2020, 133 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/tempura/h/19969453_50047

    Voir aussi : "Heureux comme un enfant au Bhoutan"
    "Ce que l’on fait et ce que l’on est

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