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  • Lumineux Agustín Galiana

    Omniprésent, à la télévision, au cinéma et dans les médias en général, Agustín Galiana, le plus français des Espagnols, fait aussi une entrée rafraîchissante sur la scène avec un joli album de reprises, Plein Soleil. Un opus qui est aussi un hommage à la France qui l'a accueilli à bras ouverts.

    Pour celles et ceux que le terme de "reprise" fait tiquer, il faut préciser que le comédien – et désormais chanteur – propose à côté de standards hispaniques (Por que te vas, Piensa en mí), des revisites chaleureuses thématiques – le soleil, la plage, la Méditerranée – et fleurant bon les années eighties et nineties (Duel au soleil, L’amour à la plage, Le soleil donne, Le sud, La corrida).

    L’auditeur ne boudera pas son plaisir à découvrir des versions lumineuses d’Étienne Daho (Duel au soleil), Niagara ou Laurent Voulzy. Pas plus qu’il dédaignera un Por que te vas dédaignant la mélancolie au profit d’un bonheur nonchalant.

    Et parmi ces reprises, il ne faut pas passer à côté de Tuyo, la chanson générique de Rodrigo Amarante pour le générique de la série Narcos.

    Agustín Galiana, Plein Soleil, Fontana, 2020
    https://www.facebook.com/agustingaliana

    Voir aussi : "Gainsbourg par..."

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  • Où es-tu ?

    On entre dans un roman de Modiano comme on voyage dans une ville familière. On parlant de ville, on serait d’ajouter que celle dont il s’agit est le Paris du Prix Nobel 2014. Encre sympathique (éd. Gallimard), n’échappe pas à la règle : Patrick Modiano propose là aussi une pérégrination littéraire sous forme d’une enquête énigmatique.

    La personne recherchée par le narrateur, Jean – comme le premier prénom à l’état-civil de Patrick Modiano –, se nomme Noëlle Lefebvre. C’est assez mystérieusement que celui qui a travaillé pour une agence spécialisée, décide de s’y intéresser : "Pourquoi ce « dossier » plutôt qu’un autre ? A cause des blancs sans doute." Et on verra qu’en effet beaucoup d’éléments manquent dans la vie d’une femme qui semble avoir disparu comme un fantôme. Voilà donc notre homme parti à la recherche d’une femme mystérieuse au sujet de laquelle il possède peu de choses : un nom, une photo et une adresse, à Paris, bien sûr.

    La pérégrination commence, et avec elle la rencontre avec des personnes qui s’avèrent au fur et à mesure du récit aussi transparents que cette inconnue dont les informations parcellaires, lorsqu’il y en a, rendent la jeune femme de plus en plus mystérieuse, à telle enseigne que Jean semble tourner en rond.

    Enquête sur une disparue

    Enquête sur une disparue, mais aussi enquête sur une enquête : car le narrateur n’a de cesse, des années après cette affaire, de reconstituer le cours de son travail mais aussi les dialogues avec quelques témoins ("Je compte les années et je tente d’être le plus exact possible"). Des noms et des prénoms refont surface, et avec eux des professions, des personnages interlopes, des questions, mais aussi et surtout des lieux : le cabinet d’un médecin, un dancing quai de Grenelle ou un fleuriste dans le 16e arrondissement, et alors même que le temps semble échapper à l’auteur de ces lignes : "Impossible sur un si long espace de temps d’établir un calendrier. Je crois qu’il est préférable de laisser courir ma plume. Oui, les souvenirs viennent au fil de la plume. Il ne faut pas les forcer, mais écrire en évitant le plus possible les ratures. Et dans le flot ininterrompu des mots et des phrases, quelques détails oubliés ou que vous avez enfouis, on ne sait pourquoi, au fin de votre mémoire remonteront peu à peu à la surface."

    Encre sympathique s’enrichit ici et là de courriers, listings, de pièces à conviction venues de nulle part qui obscurcissent plus qu’ils n’éclairent le parcours de cette Noëlle – que Patrick Modiano finit par mettre en scène dans un dernier chapitre. Il a lieu loin de Paris, à Rome, où se conclue le récit, cette fois à la troisième personne. Cette enquête apparaît aussi comme étant celle du narrateur lui-même, lorsqu’il apparaît que des lieux et des figures de la vie de Noëlle, font écho au passé de Jean.

    Ce récit d’une enquête somme toute anodine permet à l’auteur d’impressionner de révéler une autre histoire qu’une sorte d’encre sympathique rendait jusqu’alors invisible, d’où l’explication du titre du roman : "Il me semble que tout était écrit à l’encre sympathique… Peut-être, au détour d'une page, apparaîtra peu à peu ce qui a été rédigé à l'encre invisible, et les questions que je me pose depuis longtemps sur la disparition de Noëlle Lefebvre, et la raison pour laquelle je me pose ces questions, tout cela sera résolu avec la précision et la clarté des rapports de police. D'une écriture très nette et qui ressemble à la mienne, les explications seront données dans les moindres détails et les mystères éclaircis. Et, en définitif, cela me permettra peut-être de mieux me comprendre moi-même."

    Patrick Modiano, Encre sympathique, éd. Gallimard, 2019, 137 p.
    http://lereseaumodiano.blogspot.com

    Voir aussi : "Modiano : l'anti-Le Clézio"

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  • Les doigts dans le nez

    Sur une note de rock progressif puis punk rock, le nouvel album des Lillois de HeadShakers nous mène sur un drôle de chemin mêlant rock et jazz (Fingers In The Noise) et surtout funk (Funk First, comme son nom l’indique), avec pour ligne conductrice du jazz pleinement assumé, mais aussi et surtout du groove. Les séries NXP1 et NXP2 développent de leurs longues digressions d’impros, faites de funk, de jazz et de pop-rock.

    Les origines du nom de la formation proviennent du célèbre groupe Jazz-Funk : The HeadShakers, figure tutélaire qui inspire les huit musiciens lillois depuis déjà près de douze ans.

    Pour leur deuxième opus, le funk acéré et seventies des HeadShakers adresse des clins d’œil appuyés en direction de la blaxploitation, avec Cutry Dance Party (avec Dréo en featuring) ou le bien nommé Architect Of Funk (le tromboniste Fred Wesley y est dans une forme éclatante). Le jazz de cet album a également des inspirations pop-rock, avec Laids Medias ou Me Myself And I avec ses éclairs lumineux de riffs de guitare électronique. Du cool aussi avec un morceau aux accents mélancoliques et romantiques, The World Will Soon Sound Like This.

    Bref, on est dans une une joie de vivre communicative à l’exemple de Head'n'Shakers. Pour le titre On Green Dolphin Street, les HeadShakers se sont adjoints la collaboration du trompettiste Russell Gunn pour un moment de jazz hypnotique et chaleureux.

    L’un des titres les plus frappants est la reprise du tube I Want You Back des Jackson 5 par une Dréo langoureuse, donnant à ce tube intersidéral un sex-appeal incroyable.

    The HeadShakers, The HeadShakers, featuring Fred Wesley, Russell Gunn et Dréo, 2020
    http://www.theheadshakers.com
    https://www.facebook.com/theheadshakers

    Voir aussi : "Coquette comme Tuck"

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