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Le café philosophique de Montargis fixera son premier rendez-vous de l’année 2018 le Le vendredi 19 janvier à 19 heures, au café Le Belman. Le sujet du débat portera sur cette question : "La vérité finit-elle toujours par triompher?"
Dire la vérité : voilà une injonction qui nous est familière dans les grands comme dans les petits événements de notre vie. Par définition, la vérité dévoile ce qui était caché et rend conforme le discours à la réalité. Se demander si la vérité finira par triompher serait a priori admettre qu’il existe des faits contestables, non-visibles ou qui nous sont inconnus. N’est-ce pas le rôle des sciences de dévoiler des vérités scientifiques, battant en brèche des hypothèses qui étaient considérées jusqu’alors comme irréfutables ? La vérité est-elle accessible à tous ? À quels signes peut-on reconnaître une vérité ? Comment savoir si j’ai raison ? Dire de bonne foi la vérité un jour ne peut-il pas devenir plus tard la défense d’un mensonge ? Qu’est-ce qu’une évidence ? Il pourra être question au cours de ce débat de vérité juridique, de vérité historique et des moyens de savoir si je suis dans le vrai.
Ce sont autant de points qui pourront être débattues lors de la séance du vendredi 19 janvier 2018 , à partir de 19 heures au café Le Belman, boulevard des Belles Manières, à Montargis.
La neuvième saison du café philosophique de Montargis promet de bouger. Dès le 20 octobre, l’animation philosophique montargoise fixera rendez-vous au café Le Belman pour un sujet portant sur cette question : "La culture serait-elle une meilleure réponse à la violence ?"
La violence a beau être scandaleuse et rejetée, elle fait partie de la société humaine. Elle nous effraie car elle se présenterait comme un danger pour la stabilité de la société comme de notre existence. Face à cette violence, un rempart pourrait exister : celui de la culture. Dit autrement, une citation de Dostoïevski, utilisée jusqu’à plus soif, prétendrait que l’art sauvera le monde. Outre qu’il semblerait que cette phrase soit sortie de son contexte, sans doute est-il nécessaire de s’interroger sur cette invitation à la non-violence par la culture. De quelle culture parlons-nous exactement ? Quelle est sa valeur sociale ? L’art et la culture peuvent-elles véhiculer eux aussi de la violence ? Comment cultiver la non-violence ?
Ce sont autant de questions qui pourront être débattues lors de la séance du 20 octobre prochain, à partir de 19 heures au café Le Belman, boulevard des Belles Manières, à Montargis.
Le café philosophique de Montargis fait sa rentrée le vendredi 22 septembre 2017 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Pour ouvrir la neuvième saison de l’animation philosophique de la Chaussée, un café philo spécial sera proposé autour du sujet : "Les sciences vont-elles trop loin ?" Pour l’occasion un invité spécial, le philosophe et écrivain Thierry Berlanda viendra débattre avec les participants de cette séance.
Ce sujet sur les sciences, le progrès et l’éthique est l’objet d’un des derniers ouvrages de Thierry Berlanda qui, avec son roman Naija (éd. du Rocher) propose, sous forme de thriller, une réflexion sur les dérives et les dangers des technologies.
Après un débat précédent sur le thème du progrès, les participants du café philo s’interrogeront sur les dangers que pourraient nous faire courir les sciences. Après avoir permis à l’homme de s’émanciper de la nature, les sciences ne sont-elles pas dans un affrontement inédit avec elle ? N’y a-t-il pas le danger que cette nature se rebelle ? Les sciences, qui ont permis à l’homme de se développer, pourraient-elles conduire à sa propre destruction ? Ou se pourrait-il qu’elles fassent de lui, dans un avenir plus ou moins lointain, un autre type d’être humain, un Homo Deus, comme le prédit Yuval Noah Harari ? Les sciences sont-elles maîtrisables ? Réconcilier sciences et nature est-il possible ?
Ce sont autant de questions qui pourront être débattus avec Thierry Berlanda lors de la séance du 22 septembre prochain, à partir de 19 heures à la brasserie du Centre Commercial de La Chaussée de Montargis. La participation sera libre et gratuite.
"Du grec anagramma, ‘renversement de lettres’, l’anagramme est un mot formé à partir des lettres d’un autre mot, placées dans un sens différent." Voilà ce que rappellent les auteurs Raphaël Enthoven et Jacques Perry-Salkow dans l’étonnant et renversant ouvrage de philosophie Anagrammes pour lire dans les Pensées (éd. Actes Sud).
L’art combinatoire est utilisé par le philosophe et le professeur pour cerner d’une autre manière concepts et auteurs philosophiques. Voilà un biais amusant, inventif et déculpabilisant pour entrer dans une matière parfois obscure. Jeux de mot, jeux de l’esprit : "L’anagramme, avec ses piquantes métamorphoses, se joue de nous, se joue d’un monde rempli d’apparences trompeuses et...prometteuses" dit Jacques Perry-Salkow en introduction – avec une première anagramme, par-dessus le marché.
Quel autre domaine que la philosophie se prête le mieux aux anagrammes ? Comme le rappelle Raphaël Enthoven, "tout philosophe est un innocent de haute lutte, un résistant, un homme du soleil qui persiste à tenir pour énigmatique l’univers qui semble aller de soi." L’anagramme peut se voir comme une construction littéraire cryptée, où chaque mot peut être dévoilé par un autre qui lui donnerait une nouvelle clé de lecture.
Concepts et auteurs philosophiques voient leurs mots anagrammés : "la matière" devient "ma réalité", "l’épreuve de philo du bac" peut se lire comme "l’approche bleue du vide", "le dépassement de soi" permet d’avoir "le monde à ses pieds", quant à ces comportements inconscients que sont "les actes manqués", ils "cassent le masque."
Ouvrage d’éveil à la philosophie autant que recueil ludique, d’ouvrage de Raphaël Enthoven et Jacques Perry-Salkow ouvre des sas de réflexion : "Carpe diem" ? "Ça déprime" répond son anagramme. "Le baiser du soir" offrirait la "libido rassurée." "L’allégorie de la caverne de Platon" rend compte de ce qu’est "le réel vacant le long de la paroi."Quant à la sempiternelle question sur "l’avoir ou l’être", le renversement de lettres nous donne cette proposition lumineuse : "L’or ou la vérité."
Les auteurs nous offrent aussi quelques anagrammes engagés. "Le sectarisme", "c’est la misère", "la solidarité" égale "droit d’asile", "le Front National" serait "l’entonnoir fatale", "le populisme" une "simple loupe", "le réchauffement climatique" "ce fuel qui tâche le firmament" et "Daesh" "Hadès."
Les philosophes ont aussi droit à leur anagramme. "Monsieur Blaise Pascal" est "ce simple roseau si bancal", "Maître Lao-tseu" "l’âme artiste" et "Emil Cioran" est identifié à "l’acrimonie."
Subtil, brillant, petit joyau philosophique et artistique, les auteurs osent des inventions audacieuses et miraculeuses. L’une des plus belles anagrammes de cet ouvrage s’empare d’une citation des Pensées de Blaise Pascal :"L’homme n’est qu’un roseau le plus faible de la nature mais un roseau pensant" devient "Où est l’homme traînant sa peur, auquel Pascal, frêle et usé, donna un sens sublime ?"
Renversant.
Raphaël Enthoven et Jacques Perry-Salkow, dessins de Chen Jiang-Hong, Anagrammes pour lire dans les Pensées, éd. Actes Sud, 2016, 155 p.
Bla Bla Blog fête aujourd'hui son troisième anniversaire.
Près de 550 chroniques plus tard, le blog qui parle de littérature, de musiques, de cinéma ou de télé garde son tempo. Bla Bla Blog c'est une autre manière de parler de ce qui nous touche, parfois par des chemins de traverse, mais toujours avec passion et conviction.
À quelques jours du Tour de France, Libération publie le portrait d’un coureur atypique de la Grande Boucle. Guillaume Martin, grimpeur normand de 24 ans de l’équipe belge Wanty-Groupe Gobert, peut en effet au mieux incarner l’image du "sportif intello", lui qui a signé il y a trois ans un mémoire de Master 2 en philosophie au sujet détonnant : Le sport moderne : une mise en application de la philosophie nietzschéenne ? Le journaliste Pierre Carrey consacre deux pages à ce sportif de haut niveau peu connu du grand public et qui semble incarner l’idéal du mens sana in corpore sano.
L’ancien étudiant en philosophie à Nanterre, aujourd’hui coureur professionnel aux résultats encourageants (18e du dernier Dauphiné Libéré), fait bien mieux qu’endosser le rôle d’"intello du peloton" – un cliché utilisé il y a quelques décennies au sujet de Laurent Fignon, sous prétexte que le double vainqueur du Tour était titulaire d’un bac, aimait lire et… portait des lunettes. Guillaume Martin assume et revendique sa passion pour la philosophie : il cite Nietzsche, son auteur fétiche, pour parler du sport moderne, et en premier lieu du cyclisme professionnel. Comme le rapporte Pierre Carrey, au début du XXe siècle le sport est venu remplacer la religion après cette "mort de Dieu" proclamée par le "philosophe au marteau". Guillaume Martin considère que "La pensée de Nietzsche offre une nouvelle relation au corps et au sport, différente de l’héritage judéo-chrétien."
Voilà donc l'auteur d'Ainsi parlait Zarathoustra convoqué pour permettre au sport de retrouver des "fondamentaux" sportifs, bien loin des travers connus des compétitions modernes (professionnalisation, dopage, financiarisation, nationalisme et comportements haineux du supporter). Le sport doit retrouver son essence profonde – et nietzschéenne : plaisir de la confrontation pacifique, désir d’affirmation de soi, dépassement de soi pour devenir un Surhomme (et non pas une "mutant" dopé aux produits de synthèse) : "Il nous a semblé que la philosophie de Nietzsche pouvait permettre de penser le sport de manière plus authentique que ne le permet la morale qui le gouverne de nos jours".
Féru de philosophie, de savoirs et de culture autant que passionné par son sport, Guillaume Martin n’oublie pas de prévoir pour les trois semaines de la Grande Boucle de s’alimenter en livres, que le journaliste énumère : Informatique céleste de Mark Alizart, 2000 ans d’Histoire gourmande Patrice Gélinet, un récit de voyage dans les Rocheuses au début du XIXe siècle et Les Affinités électives de Goethe.
Singulièrement, aucun ouvrage philosophique n’accompagnera les soirées du cycliste philosophe durant le Tour de France. Philosophe et écrivain car, pour brouiller encore plus les pistes, le sportif se fait aussi homme de lettres et dramaturge. Il vient d’écrire une pièce de théâtre, Platon VS Platoche, bien entendu sur son sujet de prédilection, avec en guest-star Socrate et Diogène.
Pas de quoi cependant désarçonner ce sportif talentueux, à quelques jours du début du Tour. Guillaume Martin entend bien mettre entre parenthèses pendant quelques jours la chose philosophique contre guidons, plateaux ou dérailleurs. Cycliste perché ? Le grimpeur de la Wanty-Groupe Gobert a ce mot plein d’esprit : "Moi, nietzschéen ? N’est-ce pas contre-nietzschéen que de se dire nietzschéen ?"
Le café philosophique de Montargis fixe son nouveau rendez-vous le vendredi 23 juin 2017 à la Brasserie du Centre commercial de la Chaussée. Pour cette nouvelle séance, les participants débattront sur cette question : "Pouvons-nous nous passer du progrès ?"
Le progrès est, depuis le Siècles des Lumières et jusqu’au XXe siècle, une notion capitale en Europe comme dans de nombreux pays du monde. Le progrès aurait valeur d’amélioration et serait un processus historique irrésistible. Au regard de nombreux philosophes, le progrès serait ce qui permet de rendre l’homme meilleur. Cependant, cette affirmation est-elle tenable ? Et qu’entend-on nous par progrès : progrès technique, progrès politiques et de civilisation ou encore progrès des connaissances et de notre rapport au monde ? Tout progrès est-il une amélioration ? Si le progrès est, comme le dit Descartes, la maîtrise de la nature, l’homme n’a-t-il pas échoué si l’on considère les dérèglements climatiques ? La notion de progrès peut-elle être encore d’actualité ?
Ce sont quelques-uns des points qui seront traités au cours de cette séance du 23 juin, à partir de 19 heures à la brasserie du Centre Commercial de La Chaussée de Montargis. La participation sera libre et gratuite
Le philosophe Luc Ferry est aux manettes pour une passionnante collection sur la mythologie en bande dessinée. Voilà une excellente idée, qui vient confirmer l’engouement pour un genre inépuisable. Qui osera dire que les histoires de Zeus, Athéna ou les les Furies font partie des contes à dormir debout ? En réalité, elles ont beaucoup à nous dire.
Prenez Prométhée, ce géant enchaîné au sommet du Caucase, condamné pour l’éternité à voir son foie dévoré par un aigle le jour, avant de repousser la nuit. Son crime ? Avoir offert aux hommes le feu et la technique, au risque de faire de cette race l’égale des dieux.
Avec un solide sens de la narration, et un grand soin dans le dessin, Luc Ferry, Clotilde Bruneau et Giuseppe Baiguera offrent une lecture moderne, rythmée et séduisante du cycle prométhéen. Assez naturellement, les auteurs n'ont n’a pas oublié d’y insérer le mythe de la boîte de Pandore, mettant du même coup en avant le frère de Prométhée, Épiméthée. "Anti-Prométhée" et personnage que les auteurs nous dépeignent en frère naïf, besogneux mais passionné, Épiméthée devient l’un des personnages phares du mythe : celui qui a en charge le peuplement de la terre et qui réussit tellement bien son coup qu'il met son frère au pied du mur en accaparant tous les attributs du règne animal. Il va être également à l’origine des calamités terrestres.
L’exploit de cette BD est d’avoir rendu au mythe toute sa clarté et d’en faire un ouvrage à la fois accessible et séduisant. Une jolie promesse pour la suite de cette collection.
Luc Ferry, Clotilde Bruneau et Giuseppe Baiguera, Prométhée et la Boîte de Pandore, éd. Glénat, 2016, 56 p.