Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Brigitte Bellac, toujours debout

    "On veut du cru, de la viande humaine, du sang, des larmes. On veut avoir vraiment mal, comme celui ou celle qui narre. Pareil" : ainsi commence Je -Nous (Éditions du bord du Lot), le récit de Brigitte Bellac, une figure oubliée du cinéma français. Le grand public l’a découverte à la fin des années 70 dans le film de Michel Lang, À nous les petites Anglaises.

    De cinéma, de théâtre et de télévision, il en est bien entendu question dans ce livre. Mais pas que. Car, comme l’indique l’auteure à l’ouverture de Je-Nous, son histoire est aussi celle d’une vie en forme de montagnes russes, d’arrêts nets en raison de graves problèmes de santé, de désillusions, mais aussi de courage et de résurrections, sans que jamais ces épreuves ne la mettent à terre.

    Le destin de Brigitte Bellac est celui d’une artiste au destin tout tracé : danse, comédie et écriture semblent être faites pour cette jeune fille, que, plus tard, les Cours Simon finissent de convaincre que les planches l’appellent. Les planches mais aussi le succès avec son tout premier film, À nous les petites Anglaises en 1975. L’actrice devient connue du jour au lendemain et peut d’autant plus rêver d’un destin artistique exceptionnel que ses qualités d’auteure et de chorégraphe commencent à être également reconnus, à l’exemple de L’Automate (1976) puis de Jacques a dit (1980).

    L’autobiographie de Brigitte Bellac a le premier mérite de nous plonger dans une époque révolue : celle de la télévision en noir et blanc, du théâtre bouillonnant alors que mai 68 n’est pas très loin dans les esprits, comme d'une France toujours corsetée par l’académisme, la morale et les rigidités sociales (il n’y a qu’à lire la scène éloquente à la bibliothèque du Musée Tavert-Delacour à Pontoise…).

    Quelques personnalités fortes et inoubliables

    Mais Je-Nous est aussi le récit d’une femme abîmée par une infirmité aux genoux qui se déclare très tôt. Elle découvre à cette occasion l’univers chirurgical et médical, avec son lot de docteurs Diafoirus mais aussi de médecins attentifs, compétents et humains : elle réserve pour les uns comme pour les autres ses piques comme ses remerciements. "Il sera dit cependant que je n’ai pas de chance avec mes genoux : car l’opération n’est pas réussie complètement… Il faut y « retourner »…" Le va-et-vient entre ces deux milieux si opposés – les arts et la médecine – donne à Je-Nous une singulière épaisseur humaine, mais sans que jamais Brigitte Bellac ne s’éloigne de ce qui est son rêve et sa passion : les arts.

    L’auteure croque quelques personnalités fortes et inoubliables : Marie-Hélène Breillat, la Claudine d’Édouard Molinaro, Laurent Gamelon, l’ami de toujours, le gentleman qu’a été Mort Schumann ou encore l’attachant Dominique Pinon, un cas unique puisqu’il a obtenu la même année à la fois un prix de comédie et un prix de tragédie aux Cours Simon.

    Toujours en mouvement, jamais à terre, Brigitte Bellac trace cahin-caha son destin dans le milieu âpre de la télévision et du spectacle, et ce en dépit de ses treize opérations aux genoux : "Une fois encore je vais avoir mal à crier et je ne crierai pas… Pourquoi ? Parce que ce n’est pas poli de crier. Une fois encore je vais avoir mal à crier et je ne crierai pas" écrit-elle dans les dernières pages de son témoignage, qui est un vrai hymne au courage et à la ténacité.

    En près de trente ans, Brigitte Bellac se bâtit une solide réputation de femme des arts et de scénariste, sans compter ses apparitions à l’écran ou sur scène : auteure de sketchs dans Le Grand Ring Dingue (1982) ou pour L’Oreille en Coin sur France Inter à la fin des années 80, comédienne dans un Maigret avec Pierre Richard ou dans Areu=MC2 avec Marc Moro (1982) et créatrice de la comédie de music-hall Diabolo’s en 1985. Brigitte Bellac livre également à ses lecteurs l’histoire hors du commun d’Échec à la Reine, une nouvelle sur une joueuse d’échecs, devenue roman (Le Fou de la Reine blanche, aux éditions du Bord du Lot, grâce à Marcel Gillet, son éditeur fétiche), puis scénario... avant que la réalité ne rattrape la fiction.

    En retrait du monde du spectacle et de la télévision, Brigitte Bellac poursuit son parcours d’artiste hors norme, grâce aux romans (La Pierresse, 2012) mais aussi au dessin et à la peinture. Toujours debout, jamais fatiguée d’avancer.

    Brigitte Bellac, Je-Nous, éd. Les Éditions du bord du Lot, 2019, 170 p.
    En signature le 17 mars à la Péniche Arche d’Espérance
    69, quai Auguste Roy, à Triel-sur-Seine, de 14H à 18H

    et le samedi 4 mai au Salon du Livre de Beauvais

    Voir aussi : "Le silence est un sport de combat"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Clap c’est le son

    Encore une appli sur le son. Mais cette fois, ce sont les labels indépendants qui sont mis en avant, grâce à ClapCharts.

    Les contraintes de ce dispositif sont aussi ses atouts : l’abondance de titres, de créations musicales et d’artistes ne rêvant que d’émerger et d’être reconnus. ClapCharts a choisi de s’intéresser à ces indépendants et de leur donner une chance supplémentaire d’être entendus et reconnus.

    L’auditeur est au cœur du dispositif. L’application leur propose des playlists de découvertes personnalisées, et c’est leur action collaborative qui permet de valoriser les nouveaux titres. Les auditeurs sont invités à noter les musiques qui leur sont proposées. En fonction de la note obtenue, une musique pourra être intégrée aux playlists de découvertes. Commence alors un suivi précis des interactions et de l’engagement généré. Les musiques ayant généré le plus d’engagement sont valorisées auprès de professionnels de la musique via une interface dédiée, ClapChats Scouting. Les professionnels peuvent ainsi suivre les profils d’artistes qui se sont démarqués et ont déjà reçu une validation de leur audience, soit un gain de temps précieux et des mises en relation facilitées pour les pros et pour les artistes.

    ClapCharts a été créé par deux passionnés de musique et de nouvelles technologies. Axel Destagnol est encore étudiant quand il monte un concept de soirées-concerts : une dizaine d’artistes ou de groupes se relaient sur scène pour un set de 10 minutes composé en 2 semaines avec un thème imposé. C’est en recherchant les participants pour jouer lors de ces concerts qu’Axel prend conscience du nombre vertigineux d’artistes présents sur le web. L’idée fait son chemin, et de ce constat naît ClapCharts quelques années plus tard en 2017. C’est avec la rencontre de Joachim Mercier, développeur, que l’histoire prend un tournant : une rencontre qui résonne comme une évidence pour ces deux passionnés de musique et de digital. ClapCharts fait alors son entrée chez Station F en juillet 2017, à l’ouverture du campus de startups.

    ClapCharts, c’est aujourd’hui 3000 artistes et 3500 auditeurs inscrits, Français et Américains. Dernière information à souligner qui devrait séduire de futurs utilisateurs : l’application est gratuite et disponible sur l’App Store et Google Play.

    https://clapcharts.com
    ClapCharts sur l’App Store et Google Play

    Voir aussi : "Du temps pour lire, s’il vous plaît..."

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Une session avec Françoiz Breut

    L’émission Label Pop Session de France Musique invite depuis 2012 des artistes pour des enregistrements souvent très attendus. La première artiste à se prêter à cet exercice fut Françoiz Breut. L’ancienne partenaire de Dominique A est revenue le 24 février 2016 pour un nouvel enregistrement. Un EP propose de découvrir cette session à travers six titres, dans un dépouillement et un esprit qui n’est pas sans rappeler les mythiques Unplugged de MTV. Françoiz Breut est accompagnée d’un groupe réduit à ses deux acolytes, Stéphane Daubersy à la guitare et Antoine Rocca aux claviers.

    C’est peu dire que la discrète Françoiz Breut est toujours attendue par un public de fidèles et d’admirateurs. Label Pop Session lui offre une scène à la fois passionnante et périlleuse : la chanteuse et ses deux compagnons se sont lancés lors de cette séance dans des chansons inédites et sans filet, ce qui fait tout le sel de ce mini album.

    Le dispositif simple de Label Pop Session, qui propose des enregistrements dans les conditions d’un concert, convient parfaitement à Françoiz Breut. Dans ce minimalisme, l’artiste y retrouve l’esprit épuré de Dominique A et de ses premiers albums (à l'exemple de Zoo ou de La Conquête).

    Françoiz Breut donne vie à des titres pop écrits en français, à l’exception de Deep sea river. Dans Le jardin d’Éden, la rugosité des cordes et la noirceur des claviers vient contrebalancer la voix claire, fragile et précise de la chanteuse : la composition et l’interprétation servent idéalement un récit sur la chute du paradis originel.

    "Mon corps est un zoo. Comment les dompter tous ces animaux ?"

    Comme chez l’auteur de La Fossette, c’est grâce aux textes que s’épanouissent des titres interprétés avec simplicité, lorsqu’ils ne sont pas juste parlés-chantés : "J’espère avoir en ma possession une histoire vraie, un amour véritable. Un qui brille comme une étoile dans le ciel énigmatique, là où la lumière ne s’éteint jamais. Dans l’espace cynique, l’amour devrait rester une espèce en voie de disparition" (La Conquête).

    Françoiz Breut sait tout aussi bien s’affranchir de l’influence de Dominique A grâce à des textes à la fois intimes et poétiques : "La vie est ainsi. Mon corps est un zoo. Comment les dompter tous ces animaux ?" (Zoo). Dans Loon Plage, ce sont les souvenirs d’enfance qui sont conjurés pour un titre à la fois naturaliste et plein de nostalgie : "Au hasard des courants je vais devoir partir. Sur la ligne horizon, glissent les cargos. Tout droit vers l’Angleterre, je veux voir ces vaisseaux. Me poser sur la mer, m’éclipser sur le dos."

    L’album se clôt avec La danse amoureuse, un subtil tableau d’une attirance amoureuse, aussi fragile que lumineux : "N’aie pas peur de l’ombre, n’aie crainte qu’à tes pieds, elle reste accrochée. Elle se forme, se défait. À l’infini, elle semble bien fidèle comme un ange, un ami. Elle paraît puis disparaît dans la nuit."

    Françoiz Breut, Label Pop Session, Microcultures / Differ-Ant, 2018
    www.francoizbreut.be
    www.francemusiques.fr/emission/label-pop

    Voir aussi : "La vie à deux avec Maud Lübeck" 

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partageztwittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Bla Bla Blog disparaîtra bientôt de Google+

    google+,google,facebook,twitter,françoiz breutQue les internautes ne s’étonnent plus s’ils ne voient plus apparaître le fil d’actualité de Google+ : le 2 avril, le réseau social Google disparaîtra en effet corps et âmes, y compris le compte du Bla Bla Blog.

    Une petite larme mais rassurez-vous : nous serons toujours sur Twitter et Facebook pour vous faire partager nos blabas. Le prochain sera d’ailleurs consacré à Françoiz Breut.

    BaBlaBlog sur Google+