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long métrage

  • Que la mort est belle !

    Je dois bien avouer que j’ai un faible pour les trois célébrités au cœur de cette adaptation de Mort sur le Nil, à l'origine un roman d’Agatha Christie : Kenneth Branagh, son réalisateur et interprète d’Hercule Poirot, Gal Gadot dans le rôle de l’héritière assassinée et Agatha Christie, bien entendu. Autant dire que cette chronique ne sera donc pas d’une objectivité à toute épreuve.

    Beaucoup connaissent Mort sur le Nil, l’un des chefs d’œuvre de la "reine du crime". Hercule Poirot embarque à bord d’un bateau privatisé par la richissime Linnet Ridgeway, sur le point de convoler en juste noce avec Simon Doyle. Quelques mois plus tôt, Hercule Poirot a été témoin de la rencontre décisive entre eux alors que Simon vivait le grand amour avec Jacqueline de Bellefort, l’une des grandes amies de Linnet. Au cours de la croisière en Égypte, une invité inattendue vient se mêler aux convives : Jacqueline, justement, malade de jalousie et encore amoureuse de Simon.

    Quelques jours plus tard, Linnet est assassiné. Seule une poignée de passagers auraient pu commettre ce crime : sa femme de chambre, sa riche marraine – une communiste invétérée – accompagnée de sa suivante, la chanteuse de jazz Salome Otterbourne et sa nièce et manageuse Rosalie, une amie de Linnet. Il y a aussi le cousin et juriste à qui la jeune femme a confié son testament et un amoureux éconduit. Sans oublier Jacqueline. Tout ce beau monde, donc, aurait pu matériellement tuer Linnet Ridgeway et aurait surtout eu intérêt à le faire. Hercule Poirot, qui retrouve son ami Bouc, aura besoin de toutes ses qualités de déduction pour résoudre cette affaire. 

    Mort sur le Nil est le deuxième opus de la franchise Agatha Christie Cinematic Universe

    Le film, proposé en ce moment sur Canal+, commence par un prélude en noir et blanc qui nous présente un Hercule Poirot simple soldat et déjà doué d’une sagacité hors pair. C’est aussi l’occasion de montrer le détective belge avec des failles et des blessures – dans tous les sens du terme. L’invention de sa moustache légendaire trouve une explication. On a tout de même envie de dire : à quoi bon.

    Le spectateur sera frappé par la mise en place très longue de l’intrigue, puisque l’assassinat a lieu à la moitié du film. Vous allez me dire : c’est l’occasion de voir Gal Gadot une bonne partie du film – et, diront les mauvaises langues, pour les producteurs de "rentabiliser" l’actrice.

    Le voyage en Égypte fait figure de belle carte postale et permet – avantage non négligeable – de se familiariser avec les potentiels coupables. Les moyens du long-métrage de Kenneth Branagh sont conséquents et il ne manque rien : plusieurs stars au casting, dont Gal Gadot et Emma Mackey, devenue célèbre grâce à la série Sex Education. Précisons aussi que Mort sur le Nil, derrière ses allures d’enquête dépaysante, loin de la campagne anglaise, est un huis-clos astucieux et agréable à découvrir.  

    Car le cœur du film est le fameux crime. Kenneth Branagh a mis un soin particulier dans la scène centrale, dévoilant beaucoup mais cachant l’essentiel, cet essentiel que le célèbre détective belge dévoilera dans la classique scène finale des suspects.

    Mort sur le Nil est le deuxième opus de la franchise Agatha Christie Cinematic Universe, après Le Crime de l’Orient-Express sorti en 2017. Ce nouveau film de Kenneth Branagh est certes un peu en deçà des attentes mais on peut parier qu’avec les chefs d’œuvres qu’a laissé "la reine du crime", le public aura droit à de jolis moments de cinéma – et de meurtres – avec Hercule Poirot, Miss Marple et consort.  

    Mort sur le Nil, film policier américano-britannique de Kenneth Branagh,
    avec Kenneth Branagh, Gal Gadot, Armie Hammer, Emma Mackey,
    Annette Bening, Russell Brand et Tom Bateman, 2022, 127 mn, Canal+

    https://www.canalplus.com/cinema/mort-sur-le-nil/h/18044134_40099
    https://www.20thcenturystudios.com/movies/death-on-the-nile

    Voir aussi : "Quand je pense à la vieille Anglaise"
    "Crimes, flegme et glamour"
    "Le garçon qui murmurait à l’oreille des ados"

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  • Marseille, côté nord, côté sombre

    Succès surprise de cette fin d’été, le polar de Cédric Jimenez, Bac Nord, a véhiculé son lot de polémiques, polémiques à mon avis bien peu à la hauteur de ce polar musclé comme seuls les Américains savent en proposer.

    Sauf que nous sommes en France et à Marseille, et plus précisément dans ces quartiers nord de sinistre réputation : trafics de drogue, omniprésence de gangs en lutte perpétuelle pour la conquête de nouveaux territoires, immeubles laissés à l’abandon et police déclarée non grata.

    C’est cette police qui, justement, intéresse Cédric Jimenez, à la réalisation et au scénario (avec Audrey Diwan) d’un film d’action bien entendu mais aussi et surtout d’une charge contre un territoire largement abandonné par l’État et dont des policiers vont devenir des bouc-émissaires.

    À la tête de ces policiers, il y a Grégory Cerva, interprété par Gilles Lelouche, véritable taureau, sanguin, les nerfs à vif et rendu fou par la frustration de voir des petits et des grands dealers faire leur business au nez et à la barbe des autorités. Il est accompagné de Yassine (Karim Leklou), futur papa rêvant d’une vie installée avec sa compagne Nora (la toujours remarquable Adèle Exarchopoulos). Pour compléter le trio, il faut citer Antoine (François Civil), jeune policier n’ayant peur de rien et qui va contribuer à dynamiter la dynamique de cette équipe peu ordinaire.

    Brûlot implacable

    Les trois flics sont doués dans leur manière de se fondre dans le paysage et de côtoyer les petits malfrats capables de leur donner les clés pour coincer les gros trafiquants. Lorsque la hiérarchie, et en premier lieu le préfet, demande qu’un gros coup soit fait dans les fameux quartiers nord, l’équipe de  Greg croit avoir l’entière liberté pour commencer son travail d’infiltration et de pêche au renseignement. Une jeune toxico accepte de les aider, en échange de plusieurs kilos de drogue. Les trois policiers acceptent : un coup de filet d’envergure en est la récompense.

    Inspiré d’un fait divers, Cédric Jimenez déploie l’aventure de trois ripoux d’abord obsédés par la chasse à des voyous qui ont décidé de faire la loi dans des quartiers abandonnés. La scène au cours de laquelle Greg et ses confrères sont empêchés de suivre une voiture est à cet égard éloquente. Le réalisateur a beau écrire en ouverture de son film qu’il n’a pas souhaité juger ni faire une œuvre engagée, il reste que Bac Nord est un manifeste cinglant s’attaquant à l’abandon des autorités et aux dérives d’une société laissée entre les doigts de mafias toutes puissantes. La scène centrale d’intervention de forces de police, véritable armée entrant dans des territoires abandonnées, marquera longtemps le spectateur.

    Hasard du calendrier, Bac Nord est sorti alors que des faits divers ensanglantaient ces quartiers marseillais, poussant le Président de la République à s’y rendre plusieurs jours. Preuve que ce polar nerveux et sombre, dont l’histoire est inspirée d’un fait divers survenu il y a déjà 9 ans, est toujours d’actualité.

    Bac Nord, polar français de Cédric Jimenez, avec Gilles Lellouche, Karim Leklou, François Civil
    et Adèle Exarchopoulos, 2020, 104 mn
    https://www.canalplus.com

    Voir aussi : "La bête doit mourir"

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