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gael faye

  • Qui sème le son

    Poussière, le nouvel EP du groupe Grèn Sémé, est aussi le titre de leur morceau phare, auquel a collaboré Gael Faye, morceau présent dans deux versions, dont l’une remixée par David Walter. Le groupe français choisit le mélange des genres et des sons dans un EP qui allie chanson française à la Yves Simon, pop-rock et rythmes africains (la griotte malienne Fatim vient apporter son concours). Dans Poussière, une place prédominante est laissé au texte, à la fois âpre, poétique et engagé, porté par le chanteur Carlo de Sacco : "Dans les cheveux des grandes villes / Aux tables d’étranges endroits / Dans les vents chauds qui coiffent les incendies / Dans les livres qui contiennent les forêts d’autrefois / Partout cette même poussière dans l’air."

    Grèn Séné est un groupe d’ici, d’hier, d’aujourd’hui mais aussi de demain comme le prouve la pochette mettant en scène un astronaute aux couleurs bigarrées… et à la main droite tranchée.

    Plus actuel que jamais, Je serai là est un titre sur une "clandestine réfugiée" : la solidarité, les promesses mais aussi l’altruisme ("J’imagine ton exil") sont portés par une chanson aux textes sensibles et au son résolument pop-rock.

    Avec Zénès nous sommes dans un sega, qui est plus qu’une simple parenthèse créole : c’est la marque d’un groupe qui a choisi d’insuffler un vent de grand large dans la chanson : une graine semée sur la scène française, et qui ne demande assurément qu’à germer.

    Grèn Sémé, Poussière, EP, The Garden / Lusafrica, 2019
    http://www.gren-seme.re
    https://www.facebook.com/gren.seme

    Voir aussi : "Maya Kamaty, la diva du maloya" maloya"

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  • Cinquante nuances de spleen

    C’est le spleen dans tous ses états que nous propose Guillaume Poncelet dans son album solo « 88 ».

    Le musicien surdoué aux collaborations multiples (Claude Nougaro, Stevie Wonder, Ben L’Oncle Soul, Mc Solaar, Joyce Jonathan ou Ayo) propose un premier opus étincelant, mélancolique et dans une veine minimaliste. Il faut chercher du côté du groupe Rachel’s (Music for Egon Schiele) pour trouver la trace d’un tel album moderne piochant du côté de la musique de chambre, de la pop comme du courant minimaliste.

    « 88 » déroule seize titres aux troublantes sonorités, tour à tour délicates, sombres ou oniriques. Album instrumental, à l’exception notoire des deux derniers morceaux (Last Breath et Mon terroir), cette œuvre de Guillaume Poncelet offre une vaste gamme de sons, de nuances et d’influences pour offrir un tout cohérent et passionnant.

    La sonate Morning Roots peut rappeler le répertoire de Michael Nyman, avec ce minimalisme assumé, à l’instar d’Iceberg ou d’Après, renvoyant, eux, au courant répétitif américain. Le mystérieux morceaux Duty séduit par ses touches debussyesques, lorsque les titres Homo Erectus, Le Cahier ou L’Ennui évoquent l’écriture mélodique de Yann Tiersen.

    Minimalisme, pop et musique de chambre

    Guillaume Poncelet ne craint pas de faire appel à l’électronique dans l’aérien Reverse. Quant à Teano, c’est l’une des très belles réussites musicales de cet album : une invitation au voyage grâce à d’intelligents, puissants et bouleversants accords orchestraux.

    Aussi à l’aise dans le jazz que dans le répertoire contemporain, Guillaume Poncelet propose de passionnantes compositions de free jazz que François Jeanneau n’aurait pas reniées : le délicat Gus Song ou cet hommage à la Nouvelle Vague qu’est Au Bout du Souffle.

    Il faut également saluer l’audace du crépusculaire Derrière la Porte, le charme automnal d’Othello ou le nostalgique, onirique et langoureux The Two Of Me.

    « 88 » se termine avec deux exceptions notables : les titres vocaux Last Breath, avec le musicien néerlandais Thomas Azier (célèbre en France pour ses collaborations avec Stromae) et Mon Terroir, un slam de Gaël Faye, auteur en 2016 du Goncourt des Lycéens Petit Pays.

    Guillaume Poncelet, pianiste exceptionnel, nous offre avec « 88 » plus qu’un album spleen : un compagnon pour nos journées et nos nuits. Un véritable ami pour ainsi dire.

    Guillaume Poncelet, « 88 », Blend, 2018
    https://guillaumeponcelet.bandcamp.com
    En concert au Centquatre-Paris (104), 13 février 2018 (complet)